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Bouddha, la légende dorée – Exposition (à Paris)

Que n’a-t-on pas écrit sur le Bouddha, lui qui, comme d’autres grands maître à l’image de Jésus ou Mahomet, n’a jamais écrit une seule ligne ! D’ailleurs, a-t-il même existé ? L’exceptionnelle exposition dont nous vous parlons aujourd’hui permet d’approcher un être qui aura apporté un éclairage bienveillant sur notre existence, suivi par des millions d’adeptes qui, sans tous se lancer dans la quête de vérité, suivent encore ses enseignements. Occasion unique de découvrir des pièces artistiques d’une valeur incalculable.

En y venant, vous constaterez que la Thaïlande est un pays profondément bouddhiste. On détaille bien sûr l’exposition Bouddha, la légende dorée, tout en vous présentant brièvement le musée Guimet, l’institution qui vous la propose. Une exposition dont les divers médias se sont emparés. Vous en saurez plus sur la vie de Bouddha en consultation la série des publications Facebook du musée Guimet intitulée Sur les pas de Bouddha. Et l’on termine par des conseils de lecture pour qui veut s’initier aux enseignements de l’Éveillé.

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La Thaïlande, un pays profondément bouddhiste

Le Bouddha, et plus généralement le bouddhisme, n’est pas forcément la raison première qui vous a poussé à venir en Thaïlande. Néanmoins, une fois le pied posé dans le royaume, et plus encore à Chiang Mai, vous serez vite confronté à la prégnance de Siddhārtha Gautama, le Bouddha supputé historique.

L’Éveillé n’a jamais mis les pieds en terre siamoise, sauf dans des légendes. Il est néanmoins présent partout au quotidien. Promenez-vous en ville et vous croiserez sa représentation à foison. Pour un bouddhiste thaïlandais, une statue du maître n’est pas une simple image mais bel et bien sa présence réelle, d’où l’immense respect que les Thaïlandais vouent à  toutes les représentations du Bouddha – à quelque exception près.

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Cette œuvre ne fait pas partie de l’expo © Facebook – Dhamma on Lens

Et il est probable qu’une fois rentré dans votre pays d’origine, vous garderez en tête encore longtemps l’énigmatique sourire permanent qui habite l’Éveillé et presque toutes ses représentations. Peut-être même que vous vous intéresserez alors à son message qui vise à se libérer de la souffrance.

L’auteur de cet article n’avait pas hésité à faire le déplacement vers Paris pour la seule visite du musée national des Arts asiatiques (MNAAG), plus communément appelé le musée Guimet, peu après sa rénovation en 1997. Et c’est à une exceptionnelle exposition organisée dans ce musée que nous vous invitons aujourd’hui, vous rappelant que nous sommes entrés il y a peu dans la retraite de trois mois qu’effectuent les moines bouddhistes, appelée khao phansa ici en Thaïlande.


Exposition Bouddha, la légende dorée1

Pour la première fois en France une exposition événement est consacrée à la vie du Bouddha et à la diffusion du bouddhisme en Asie. L’exposition met en exergue la richesse des traditions iconographiques et stylistiques se rapportant à la représentation de la vie exemplaire et édifiante du fondateur du bouddhisme.

Conçue sur un mode transversal, l’exposition confronte les modes d’expression artistique des différentes aires culturelles de l’Asie et en révèle les similitudes et l’originalité, pour mieux souligner la diversité et la richesse des arts asiatiques. Articulée autour des grands « miracles » de la vie du Bienheureux (naissance, éveil, premier sermon, accès au nirvana), l’exposition permet d’admirer un ensemble représentatif d’œuvres issues des collections du MNAAG et de comprendre par l’illustration les épisodes de la vie du Bouddha.

En s’appuyant sur les chefs-d’œuvre du musée, les grandes étapes de la vie du Bouddha sont retracées, depuis sa naissance survenue dans le parc de Lumbini au sud du Népal jusqu’à sa totale extinction à Kushinagara dans l’État indien de l’Uttar Pradesh. Il s’agit de mettre en regard les représentations du Bienheureux lui-même dans les multiples transcriptions iconographiques et esthétiques déclinées dans les divers pays d’Asie, de l’Afghanistan au Japon et de la Chine à l’Indonésie, où peintures, statuaires et plus marginalement architecture, sont mises à l’honneur. Narrant le destin d’un homme aux qualités intellectuelles et morales exceptionnelles, la vie du Bouddha se déroule telle une geste de l’esprit, tour à tour concrète et banale, miraculeuse et transcendante.

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Quatrième religion au monde en nombre de fidèles, derrière le christianisme, l’islam et l’hindouisme, le bouddhisme représente le véritable fil conducteur du parcours muséographique qui se découpe en dix séquences, depuis les scènes des vies antérieures jusqu’à l’esthétisme de l’image du Bouddha en Asie, en passant par le premier sermon et la communauté monastique (dont les arhat). Ainsi sont rappelées les circonstances de l’apparition du bouddhisme en Inde, aux environs du 5e siècle avant J.-C., puis l’évocation de la « Bonne Loi » et les principales évolutions doctrinales qui ont marqué son développement : bouddhisme ancien (theravada), bouddhisme du grand véhicule (mahayana) et bouddhisme du véhicule de diamant (vajrayana).

Cette exposition, qui présente 159 œuvres au total, fruit de quatre années de préparation, vous offre les clefs de compréhension essentielles associées à la légende du Bouddha.

INFORMATIONS PRATIQUES
Exposition Bouddha – La légende dorée
Du 19 juin au 4 novembre 2019 (ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h)

Au musée national des Arts asiatiques (MNAAG, musée Guimet), à Paris; accès.
On vous conseille vivement la visite commentée (€ 8.- en sus du billet d’entrée), les samedis à 14h (jusqu’au 21 septembre 2019) et les samedis et les jeudis à 14h (du 23 septembre au 4 novembre 2019).


Le musée Guimet

Événement FB / Site web / Page Facebook / Blog / Twitter (@MuseeGuimet) / Instagram / Chaîne YouTube / #MuseeGuimet


En savoir plus sur l’exposition

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© Facebook – Zhang Lu

Les médias de l’hexagone se sont emparés du sujet et vous parle plus en profondeur de cette exposition, de même que du Bouddha et du bouddhisme en général, à l’image de Telerama, de La Croix, du Figaro ou encore du quotidien Le Monde. Si vous n’êtes pas abonné à ces journaux, l’article du magazine Le Point fera l’affaire, tout comme celui de Sciences & Avenir. Vous pouvez aussi vous rabattre sur le dernier numéro du Mag du MNAGG qui vous parle de l’expo.

Et si l’érudition vous titille, vous lirez avec délectation l’intéressante présentation de Véronique Crombé sur Bouddha News. Ou encore l’intervention de Anne-Frédérique Fer parue dans la revue culturelle franco-chinoise FranceFineArt. On peut y admirer un très beau diaporama et y écouter une interview de M. Thierry Zéphir, co-commissaire de l’exposition. À moins que vous vous contentiez de la présentation faite par Béatrice Benoit-Gonin dans l’émission Télé Matin :

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Bouddha, la légende dorée. Une vie, une dernière vie… Une naissance ultime et, de toutes, la plus fondamentale puisqu’en son développement, celui que l’on désigne universellement comme le Bouddha – l’Eveillé – proposa à ses contemporains un mode de vie, une philosophie, une éthique, bientôt une religion appelée à devenir le véritable ciment spirituel de l’Asie. A partir d’un socle iconographique originaire de l’Inde, puis diffusé dans l’ensemble des pays asiatiques, la mise en images de la vie du Bouddha historique constitue une part essentielle des arts religieux du monde extrême-oriental. De sa naissance merveilleuse à Lumbini – au sud du Népal – jusqu’à son ultime trépas dans l’actuel Etat indien de l’Uttar Pradesh, sa vie exemplaire et édifiante a inspiré d’innombrables représentations artistiques. De l’Afghanistan au Japon, de la Chine à l’Indonésie, les artistes se sont succédé pour retranscrire le destin du Bienheureux, révélant la richesse des traditions iconographiques et stylistiques de l’Asie. Puisant dans l’extrême richesse des collections du musée Guimet, cet ouvrage nous conduit dans les pas du Bouddha et nous invite à découvrir la « légende dorée » d’un être d’exception.

Telle est la présentation de l’ouvrage officiel édité sous la direction du commissaire de l’exposition, Thierry Zéphyr. Un beau-livre recommandé à toutes celles et tous ceux qui auront profité de cette exposition et veulent en garder le plus beau des souvenirs, comme à celles et ceux qui n’auront pas pu s’y rendre. En complément, Beaux Arts éditions vous propose un album-photo de l’exposition, 58 pages pour seulement € 10.

Achetez l’ouvrage officiel Bouddha, la légende dorée et l’album-photo Bouddha, la légende dorée chez votre libraire préféré ou alors sur Amazon.

Une autre exposition – tout aussi exceptionnelle – présentant l’Éveillé vous est proposée par le musée des Cultures, à Bâle (en Suisse donc, à la lisière de la France et de l’Allemagne), et ce jusqu’au 23 janvier 2022. Elle s’intitule ILLUMINÉ – L’univers des bouddhas. Avec, comme grand avantage, de disposer d’une superbe version virtuelle – un digitorial – visible par tout un chacun. On vous en a parlé dans cette publication Facebook.


Sur les pas de Bouddha 👣
En savoir plus sur le bouddhisme

À l’occasion de cette exposition exceptionnelle, le Musée Guimet vous conte sur sa page Facebook la vie de Bouddha, l’homme qui proposa un mode de vie, une philosophie, une religion appelés à transcender les pays d’Asie. Un récit fantastique, retracé par les œuvres de l’exposition Bouddha, La légende dorée :

  1. La naissance de Siddhārtha
  2. Les quatre rencontres
  3. La voie du milieu
  4. Les assauts de Mara
  5. Vers l’Éveil…
  6. Le miracle de Shravasti

L’exposition porte bien son nom – La légende dorée – car aucun chercheur occidental n’a encore réussi à prouver l’historicité du Bouddha ! Ainsi, la question de l’existence historique du Bouddha reste sans réponse…

On termine par cette réalisation qui bénéficie des explications du brillant vulgarisateur qu’est Frédéric Lenoir. De quoi vous passionner pour le Bouddha et le bouddhisme :

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Pour aller plus loin – Nos conseils de lecture

Peut-être que la pratique du bouddhisme vous attire. Si tel devait être le cas, le mieux est d’entamer une retraite dans un temple (celle de 10 jours a les faveurs de nombreux adeptes). Nous consacrerons un jour un article à cette pratique. À défaut, commencez donc par lire des ouvrages en lien avec le bouddhisme, une religion qui, sans être prosélyte, attire beaucoup de sympathisants occidentaux. On vous conseille ici quelques lectures introductives, omettant volontairement les ouvrages faisant référence à d’autres écoles du bouddhisme, telle le Véhicule du Diamant cher aux Tibétains ou le zen que pratiquent les Japonais.

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De quelques ouvrages fort instructifs

Tout d’abord l’Introduction à l’enseignement du Bouddha et à sa pratique de Michel Henri Dufour, un auteur affilié à la tradition Theravâda de la forêt propre à la Thaïlande. Vous touchez là à l’enseignement de l’École des Anciens, l’essence du bouddhisme. Beaucoup de personnes sont venues au bouddhisme par la lecture de L’Enseignement du Bouddha – D’après les textes les plus anciens, best-seller de Walpola Rahula. Si vous optez pour une vision d’ensemble non dénuée d’humour, Le Bouddhisme Pour les Nuls est fait pour vous (version poche). Édition plus récente fort appréciée elle aussi, 50 notions clés sur le Bouddhisme pour les Nuls est l’œuvre de Marine Manouvrier, professeur au riche bagage académique. Un ouvrage clair et concis.

Il nous semble intéressant de savoir comment se vit le bouddhisme au quotidien. Et qui mieux que Fabrice Vidal sait transmettre et son expérience et ses connaissances ? Comment être bouddhiste ? C’est là le titre d’un livre que nous vous recommandons. Vous pourrez ensuite poursuivre avec le coffret Pratique de la méditation (il contient un livre, un CD audio et un DVD). Dans le 3e ouvrage présenté ici, Fabrice Midal nous parle de son expérience – ce que vingt-cinq ans de méditation lui ont appris. Un livre au très beau titre : Frappe le ciel, écoute le bruit.

Bouddhisme - Livres Montage 2
Le bouddhisme côté pratique

Ce sont là des références destinées aux personnes désirant s’initier au bouddhisme (et non pas à celles déjà versées dans la pratique). On se permet tout de même de vous rappeler que le propre du bouddhisme est la méditation. Vous pouvez lire tous les livres que vous voulez, votre connaissance du bouddhisme ne sera qu’intellectuelle. Or, l’essence même du bouddhisme est d’oublier tout savoir et de pratiquer la méditation. Ceci afin d’atteindre l’Éveil.

On termine par un beau-livre, Dvaravati : Aux sources du bouddhisme en Thaïlande. Il s’agit du catalogue d’une ancienne et splendide exposition au musée Guimet, qui vous donne à admirer, en vous donnant quelques clefs explicatives, les œuvres bouddhistes de l’art Dvâravatî, une civilisation qui a perduré au nord de l’actuelle Thaïlande jusqu’à la conquête de Haripunchai par le roi Mengrai, fondateur de la ville de Chiang Mai, à la fin du XIIIe siècle.


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Peut-être n’aurez-vous pas l’occasion de vous rendre au Musée Guimet afin de profiter de cette très riche exposition. Dans ce cas, la visite des très nombreux temples de la Rose du Nord devrait vous combler. En dehors des très belles représentations du Bouddha, l’architecture Lanna qui les abrite – dont le Wat Ton Kwen représente un des plus beaux exemples – aura de quoi vous ravir.


1 Nous reproduisons ici le texte officiel du musée figurant sur son site web.

Source de l’image à la une : affiche originale de l’exposition.
Article composé le 04.08.2019 et mis à jour le 25.03.2021.

Asanhabucha & khao phansa 2019, ’20 & ’21 – L’entrée dans « le carême bouddhique » (qui n’en est pas un)

Ce sont là deux fêtes bouddhistes parmi les plus importantes de Thaïlande ! Asanhabucha – écrit plus souvent Asalha Bucha – commémore le premier sermon du Bouddha et khao phansa, survenant le lendemain, correspond au début du retrait des moines dans leur temple. Dans cet article, vous saurez de manière détaillée ce que recouvrent ces deux termes religieux thaïlandais. Et l’on vous livre également le programme des diverses commémorations dans moult temples bouddhistes de Chiang Mai, avec notamment les événements organisés à cette occasion.

On vous invite vivement à vous rendre dans un temple le soir de la première fête, à la tombée de la nuit, pour vivre une soirée pleine d’émotion en compagnie des dévots durant cette nuit de pleine lune…

Prochaines festivités de l’asanhabucha : mardi 1er août 2023.
Et donc wan khao phansa le lendemain, soit mercredi 2 août 2023.

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Édition 2021

Avec toutes les restrictions en cours liées à la crise du covid, nous renonçons à une mise à jour des festivités pour cette année sachant que tout peut être remis en question à tout moment !

Édition 2020

Cette année 2020, dans la mesure où les frontières sont fermées pour contenir l’épidémie du Covid-19, nous ne mettrons pas entièrement à jour le présent article – en dehors de cette partie initiale – dans la mesure où les informations de l’édition 2019 restent pertinentes.

Ainsi donc, ce dimanche 5 juillet 2020 est jour férié en Thaïlande en raison de wan asanhabucha, importante fête bouddhiste commémorant le premier sermon du Bouddha. C’est ce jour-là qu’il vaut la peine de se rendre dans les temples, en fin de journée, pour assister aux célébrations wian thian (เวียนเทียน), la triple circumambulation sous forme de procession à la bougie; lire ci-dessous. Alors que le lendemain, lundi 6 juillet 2020, correspond au wan khao phansa, belle occasion de participer aux aumônes matinales marquant le début du retrait des moines dans leur temple. Elles ont lieu vers 7h, l’heure précise variant selon les temples.

Comme ce sera là la première fête bouddhiste post-Covid-19 à pouvoir être célébrée publiquement dans les temples, nous misons sur une importante participation des dévots bouddhistes le soir du dimanche 5 juillet 2020. Des mesures de protection seront cependant imposées aux fidèles (prise de température à l’entrée du temple, port du masque obligatoire, respect de la distanciation physique et gel alcoolique pour se laver les mains).

Sachez encore qu’ici à Chiang Mai, cette année il n’y aura aucune cérémonie au Wat Phan Tao, célèbre pour ses mises en scène des moinillons, éclairés à la bougie au pied d’un Bouddha méditant. Contrairement à l’année dernière, dite annulation est sûre et certaine, le monticule où avait lieu la cérémonie ayant été démoli ! À défaut, on vous conseille de vous rendre ce soir-là au Wat Sai Moon Muang (วัดทรายมูลเมือง) qui, lui aussi, fait généralement participer ses jeunes moines éclairés à la lueur de leur bougie (une mise en scène dans laquelle une solennité de circonstance est respectée). Ou alors, sans risque d’être déçu, au Wat Chedi Luang (วัดเจดีย์หลวง วรวิหาร) où des dizaines de jeunes moines participent à la cérémonie qui se termine par une émouvante triple circumambulation atour de l’immense chedi partiellement détruit.

Autre annulation qui nous a été confirmée, le rassemblement d’éléphants à Maetaman (voir ci-dessous). En revanche cette année, une telle procession de bougies à dos d’éléphant a été organisée à Mae Chaem par le peuple karen (reportage et vidéo). Restent en suspens les éventuels défilés des écoles en ville (une organisation qui nous semble bien improbable, la rentrée post-covid-19 n’ayant eu lieu que le 1er juillet dernier).

Pour ce qui est du traditionnel pèlerinage des moinillons vers le Doi Suthep (vous saurez de quoi l’on parle en lisant la suite de cet article), ce ne sont ni les jeunes moines du temple Sri Soda ni ceux du Wat Wiwek Wanaram (วัดวิเวกวนาราม) qui l’ont effectué cette année (photos de l’asanhabucha de ces derniers, qui sont des jeunes venues des zones montagneuses du nord). L’honneur de ce pèlerinage effectué le 4 juillet revient aux jeunes moines du Wat Ban Khun (วัดบ้านขุน), dans le district de Hot, au sud de la province de Chiang Mai. Un pèlerinage qui a clôt leur formation religieuse. On vous offre les images :

Traditionnellement, le Premier ministre offre des bougies au Patriarche du bouddhisme thaïlandais. Si vous comprenez la langue thaï, vous pourrez alors apprécier le message du dit Patriarche à l’occasion de ces fêtes religieuses. Des festivités officielles qui ont été lancées cette année par le ministre de la Culture. Et cette année 2020, en raison de la crise sanitaire, Vassa pourra même être célébrée virtuellement à travers une triple circumambulation à la bougie !

ATTENTION : FÉRIES & ALCOOL. Wan asanhabucha tombant un dimanche, la férie est accordée le jour suivant, lundi 6 juillet. Comme ce dernier jour est déjà férié, la férie des fonctionnaires due en raison de wan khao phansa est par conséquent accordée le lendemain également, soit le mardi 7 juillet 2020. Pour le dire autrement, toutes les agences gouvernementales seront closes 4 jours, du samedi 4 juillet au mardi 7 juillet 2020 (c’est notamment le cas du Bureau de l’Immigration). Pour ce qui est de l’interdiction de vente de l’alcool, elle prend effet 48 heures durant : dès le samedi 4 juillet à 0h01 jusqu’au dimanche 5 juillet 2020, à 23h59. Ainsi donc, les bars, qui n’ont rouvert que ce 1er juillet, fermeront samedi 4 et dimanche 5 juillet (ce qui correspond aux deux jours bouddhistes, celui d’asanhabucha et celui du khao phansa).

Festivals des Bougies. Et c’est durant asanhabucha et khao phansa, fêtes où la bougie tient un grand rôle cérémoniel, que sont organisés dans l’Isan, le nord-est de la Thaïlande, les divers festival de bougies. Le plus connu, le Festival des Bougies d’Ubon Ratcha Thani, a lieu du 3 au 7 juillet 2020, de 10h à 22h. Il donne habituellement lieu à un impression défilé mais cette année les festivités ont été remaniées afin de réduire les risques de contagion (un risque tout relatif, la Thaïlande n’ayant officiellement connu en son sein aucune contagion par le SARS-CoV-2 depuis plus de 30 jours). Si vous vous rendez sur place, une inscription préalable est nécessaire, les places étant limitées (inscription via ce site web non traduit, shows de 10h à 13h, de 14h à 17h et de 18h à 22h). Des festivités que vous pouvez admirer sur la page Facebook officielle.

D’autres festivals des bougies se tiennent en Isan : les 4 et 5 juillet à Chok Chai, à Phimai et à Chaiyaphum, de même qu’à Korat (mais dans cette dernière ville, officiellement nommée Nakhon Ratchasima, les festivités se réduiront à des célébrations dans les temples). Puis les 5 et 6 juillet à Suphan Buri et à Prakhon Chai (province de Buri Ram); mêmes activités réduites ces deux jours-là à Roi Et (comme à Korat donc).

Notez qu’en Isan, mais plus au nord, dans le district de Dan Sai, province de Loei, se tient en même temps cette année le festival des fantômes, phi ta khon et sa tradition boon luang. Ceux qui vivent dans cette région d’Isan – la plus pauvre du royaume – savent que ses habitants sont gens festifs. Et la fête est promise à Nakhon Phanom, au bord du Mékong. La cérémonie Phaya Srisattakharak a lieu du 7 au 13 juillet 2020; elle donne à voir les plus belles filles des 12 districts de la province s’adonner à des danses traditionnelles.

Cérémonies promues par la TAT durant Khao Phansa

Si vous vous trouvez à Bangkok, le temple Ratchabophit Sathit Maha Simaram organise lui aussi ses festivités où la bougie tient un rôle central, avec comme originalité des offrandes de fleurs aux moines. Cela se passe les 5 et 6 juillet 2020. Même tradition d’offrandes florales durant asanhabucha (le 5 juillet donc) au temple Bang Chalong, dans le district de Bang Phli, province de Samut Prakan, à l’extérieur de Bangkok donc, vers l’est. À l’opposé, soit à l’ouest de la capitale, la province de Samut Sakhon – où les canaux sont nombreux – célèbre habituellement asanhabucha par une procession sur l’eau. Cette année cependant, le 6 juillet 2020, ce ne sont que les actes méritoires dans les temples qui auront lieu.

Puisque l’on parle d’eau, sachez encore que la procession sur le lac de Phayao est elle aussi annulée; là aussi, seuls les actes méritoires aux temples auront lieu. Ici au nord, il y a également une tradition visant à offrir des bougies aux moines. Elle a lieu dans la province de Nan, cette année le 7 juillet 2020.

Quel que soit le lieu que vous aurez choisi pour célébrer asanhabucha, nul doute que la dévotion des participants vous touchera. On vous offre les images émouvantes du Wat Chang Lom, non loin du Parc historique de Sukhotai.

Pour ce qui a trait spécifiquement à khao pansa, lundi 6 juillet 2020, ce sont surtout les offrandes matinales aux moines qui prendront une saveur particulière. Elles seront bien plus nombreuses et importantes qu’à l’accoutumée. L’Office national du Tourisme (TAT) en profite d’ailleurs pour stimuler le tourisme à travers la promotion de cérémonies originales dans plusieurs provinces du royaume.

En dehors de l’abstinence d’alcool imposée ces deux jours, les bouddhistes les plus fervents deviennent végétariens les trois prochains mois. Voilà pour ce qui est de la mise à jour de cette année 2020. On vous dit donc tout de ces deux fêtes religieuses ci-dessous.


Wan asanhabucha, késako ?

C’est donc dans toute la Thaïlande qu’asanhabucha1 est fêtée (วันอาสาฬหบูชา en thaï). Un jour férié dans tout le royaume où l’on commémore le premier sermon du Bouddha, délivré à Bénarès, en Inde, il y a plus de 2500 ans, à ses cinq premiers disciplines. C’est le fameux sermon qui contient Les Quatre Nobles Vérités :

  1. L’existence de la souffrance (Dukkha2);
  2. L’origine de la souffrance (Samudaya2);
  3. La cessation de la souffrance (Nirodha2);
  4. Le chemin menant à la cessation de cette souffrance, soit l’Octuple Sentier (Magga2).
AsanaBucha(วันอาสาฬหบูชา)

Découvrez la traduction française du texte intégral du Dhammacakkappavattana Sutta, Les Quatre Nobles Vérités, sur BouddhaChannel. Un sermon considéré comme la mise en mouvement de la roue du Dhamma, soit l’enseignement de l’Éveillé. L’Institut d’Études Bouddhiques vous donne quelques explications de base, de même que Nguyen Dang Truc ou encore Ajahn Sumedho, un moine ordonné en Thaïlande. Celles et ceux désirant approfondir ce sujet, et donc s’initier à l’enseignement de l’Éveillé, liront avec plaisir l’ouvrage de Thich Nhat Hanh, excellent vulgarisateur,  Le cœur des enseignements du Bouddha. Vous pouvez également écouter une brève explication en vidéo prodiguée par ce maître bouddhiste vietnamien installé en France depuis 1972. On vous livre quelques autres conseils de lecture en fin d’article.

L’histoire propre à ce premier sermon de Siddharta Gautama, devenu l’Éveillé, le Bouddha, vous est contée sur le site de Dhammadana. Quant à Alain et Bernard, deux retraités francophones installés en Thaïlande, amis de l’érudition, ils vous en disent plus sur le bouddhisme thaïlandais, une pratique issue de la tradition Theravada (cliquez ici).

AsanaBucha2018Photo1WatSuanDok
© Facebook – Wat Suan Dok

En Thaïlande – et donc à Chiang Mai – les temples bouddhistes seront particulièrement animés le jour d’asanhabucha, pleine lune du 8e mois lunaire, et ce dès l’aurore (programme ci-dessous).

La politique étant imbriquée à la religion, le gouvernement thaïlandais ne manque jamais cette occasion pour rappeler au peuple les vertus du bouddhisme. Ainsi, en 2017 par exemple, dans une allocution télévisée, le Premier ministre Prayut Chan-o-cha a demandé que les Thaïlandais respectent les 5 préceptes moraux du bouddhisme durant cette période de trois mois lunaires, à savoir :

  1. Ne pas tuer des êtres vivants.
  2. Ne pas prendre ce qu’on ne vous donne pas (donc ne pas voler).
  3. Ne pas mal se comporter sexuellement parlant.
  4. Ne pas mentir.
  5. Ne pas prendre des substances perturbant la conscience (l’alcool en fait partie).

Cette année, la fête s’étant télescopée avec une récolte de fonds qui a lieu tous les 14 juillet en Thaïlande, le Premier ministre a fait d’une pierre deux coups : on l’a ainsi vu à une cérémonie en compagnie de jeunes handicapés mentaux. C’est en effet tous les 14 juillet que sont vendues des fleurs en faveur des institutions œuvrant au bien-être des jeunes handicapés du royaume (d’autres photos ici).

Et à chaque fois, les semaines qui précèdent, les autorités religieuses organisent une action de sensibilisation à la voie monachique. Voici le clip vidéo officiel 2019 du Département des Affaires Religieuses :

Le Département des Affaires Religieuses (DRA – Department of Religious Affairs en anglais, กรมการศาสนา en thaï), sous la tutelle du Ministère de la Culture thaïlandais (tout ou presque est en langue thaïlandaise) : page Facebook et site web.

L’Office National du Bouddhisme (ONAB – National Office of Buddhism en anglais, สำนักงานพระพุทธศาสนาแห่งชาติ en thaï) : site web et page Facebook.

Le Conseil Suprême du Sangha (Sangha Supreme Council of Thailand en anglais, มหาเถรสมาคม en thaï), dirigé par le patriarche : site web (aucune page Facebook à notre connaissance). Un Conseil qui vous est brièvement présenté par Wikipédia (en anglais).


Wan khao phansa, késako ?

Wan khao phansa, le jour qui suit wan asanhabucha, cette année le mercredi 17 juillet 2019, est un jour semi-férié (seuls les employés d’État y ont officiellement droit). C’est là aussi une importante fête pour les Thaïlandais marquant le début de ce beaucoup appellent, de manière erronée, le carême bouddhique (et qui n’en est donc pas un !).

En thaï, on parle donc de วันเข้าพรรษา (wan khao phansa), à savoir วัน (wan), jour, เข้า (khao), entrer et พรรษา (phansa), la saison des pluies. Vous entendrez plus souvent le diminutif เข้าพรรษา (khao phansa) correspondant au début de la retraite des pluies ou, plus simplement encore, พรรษา (phansa), la saison des pluies.

C’est donc une période de retrait pour les moines, qui doivent rester, trois mois lunaires durant, aux abords de leur temple, se consacrant davantage à l’étude, la méditation et l’éducation des novices. Les cérémonies d’ordination sont plus nombreuses à ce moment-là. Les pratiquants multiplient les offrandes durant cette période, que ce soit de l’argent, de la nourriture ou encore des bougies (thian en thaï). Le but étant d’acquérir le plus de mérites possibles.

En Thaïlande, cette célébration s’articule autour de deux rites religieux importants :

  • La procession des bougies. Une tradition née lorsque l’électricité n’existait pas. Il s’agissait de fournir de la lumière au grand nombre de moines qui séjournaient dans les temples. Ils pouvaient ainsi psalmodier les prières du matin et du soir à la clarté des bougies, de même que s’adonner à l’étude religieuse en soirée. Les laïcs préparaient donc de grandes bougies destinées à être utilisées dans les temples tout au long de cette retraite. Ces bougies, particulièrement grandes, s’entendent également être des offrandes au Bouddha.
  • L’offrande d’une pèlerine contre la pluie. La tradition d’offrir un vêtement de protection contre la pluie remonte à l’époque du Bouddha; elle a été initiée par la bienfaitrice Visakha. Un jour, alors qu’elle visitait un temple, il pleuvait et Visakha a vu de nombreux moines se faire mouiller sous la pluie. Elle a pensé que ce n’était pas approprié et a demandé au Bouddha de lui permettre de faire une offrande de vêtements protecteurs. Depuis, c’est devenu une tradition d’offrir une pèlerine contre la pluie le jour de khao phansa, début de la retraite monastique.

Du temps de Bouddha, en Inde , deux raisons justifiaient cette retraite monastique : durant les moussons, les déplacements à pied sur les chemins boueux étaient dangereux. Par ailleurs, les moines piétinaient de nombreux petits animaux et pouvaient endommager les récoltes. Khao phansa correspond à Vassa (provenant de vasso en palī ou varṣaḥ (varsha) en sanskrit, mot signifiant pluie), la retraite de la saison des pluies, une période de trois mois lunaires pendant laquelle les moines bouddhistes abandonnent leur vie d’errance pour prendre une résidence fixe. Wikipédia nous en dit plus sur cette période de retraite qui n’est pas propre qu’à la Thaïlande. En 2019, elle débute donc ce mercredi 17 juillet.


Précédente édition, 2019 donc. Célébrations dans tous les temples bouddhistes (ou presque)

Ce mardi 16 juillet 2019 est jour férié en Thaïlande en raison de wan asanhabucha, une importante fête bouddhiste. Alors que le lendemain, mercredi 17 juillet 2019, correspond au wan khao phansa

Jour férié ou pas ?
➠ Mardi 16 juillet 2019 – wan asanhabucha – est un jour officiellement férié dans tout le royaume de Thaïlande.
➠ Mercredi 17 juillet 2019 – wan khao phansa – est un jour férié pour les seuls fonctionnaires d’État.

En revanche, vente d’alcool prohibée durant 48 heures, que le jour soit férié ou pas (explications ci-dessous) !

Après nous êtres renseignés auprès de divers temples bouddhistes de la région, nous pouvons vous communiquer le programme qui sera suivi, peu ou prou, par tous les temples de Chiang Mai et environs. Notons que la nuit du 16 juillet sera nuit de pleine lune (plus d’explications ci-dessous).

MARDI 16 JUILLET 2019

  • Vers 7h : cérémonie d’offrandes matinales aux moines (comme tous les autres jours de l’année, rien de particulier donc)
  • Dès 17h : prières, sermon et triple circumambulation (เวียนเทียน, wian thian en langue thaï) qui se fait généralement autour d’un chedi.

Attention, chaque temple fait comme bon lui semble. À titre d’exemple, le programme ci-dessus est confirmé pour les temples suivants : Wat Phra Sing Woramahawihan, Wat Jed YodWat Sri Soda ou encore le Wat Chedi Luang Worawihan. Mais le Wat Phra That Doi Suthep, au haut de la montagne éponyme,  nous parle d’une cérémonie qui ne débute qu’à 19h (prières, sermon et triple circumambulation). De même pour le Wat Fai Hin, au sein de l’université de Chiang Mai (CMU), au pied du Doi Suthep, où la circumambulation nocturne aura lieu à 19h (alors que les offrandes, elles, débutent déjà aux aurores, à 6h45). Les détails en thaï.

Vous avez par exemple le programme spécifique du Wat Phra That Si Chom Thong Worawihan, un temple lié à la royauté, à Chom Thong donc, à 1 heure de route au sud-ouest de Chiang Mai. Mardi 16 juillet 2019 : offrandes à 7h, sermon à 15h suivi, dès 18h30, de la cérémonie nocturne (prières, sermon et triple circumambulation). Le lendemain, mercredi 17 juillet 2019 : prière et sermon à 7h et rebelote à 18h30. C’est un lieu qui accueille en permanence des jeunes occidentaux s’initiant à la méditation. Temple « branché » qui diffuse presque quotidiennement des vidéos en direct. Vous avez donc les vidéos en direct du sermon du jour et des offrandes, de même les prières qui ont suivi; l’ambiance générale, avec des danses traditionnelles du Lanna, est plutôt plaisante en ce jour d’asanhabucha. Il y avait encore circumambulation à 22h30…

Ou encore le programme du Wat Suan Dok, à la route de Suthep, le mardi 16 juillet 2019 donc : offrandes aux moines à 7h du matin, bain rituel du chedi dès 13h et cérémonies nocturnes dès 18h (prières, sermon et triple circumambulation, photos 2018). Un temple qui, comme beaucoup d’autres, reçoit bien plus de moinillons durant cette période, comme le montrent ces photos du Wat Sri Soda ou encore cette vidéo du Wat Ram Poeng (où là ce sont des moines adultes qui ont été ordonnés le 14 juillet dernier).

Le Wat Ram Poeng (Tapotaram) justement, un temple au pied du Doi Suthep que nous apprécions pour pouvoir y observer régulièrement des dévots s’adonnant à la méditation marchée, est en direct ce mardi 16 juillet 2019, jour de l’asanhabucha, occasion de voir ce qu’est une cérémonie matinale d’offrandes aux moines, empreinte de dévotion :

Mention spéciale pour le Wat Inthakin Sadue Muang, sur la place des Trois Rois. Celles et ceux qui choisiront ce temple pour fêter wan asanhabucha seront éloignés des hordes touristiques. C’est en petit comité que la cérémonie a lieu dans ce temple ô combien enchanteur une fois éclairé de nuit. Les moinillons qui officient matutinalement (prières dès 5h) ne sont entourés que de quelques dévots. Et c’est là tout le charme de la cérémonie.

Le blog Noy & Gilbert en Thaïlande nous décrit une journée avec ses divers rites et c’est plutôt intéressant. Que vous soyez en Thaïlande durant l’asanhabucha ou pas, sachez que les offrandes matinales aux moines peuvent se vivre chaque jour de l’année. Une expérience qui restera inoubliable pour vous, comme ici au temple du Doi Suthep où la probabilité d’être seul ou presque avec les moines est grande (un circuit exclusif de notre partenaire, le Swiss-Lanna Lodge).


Ailleurs en Thaïlande

Festivals des Bougies et processions aquatiques

Notez encore que c’est durant cette période qu’ont lieu les divers Festivals des Bougies, fameux dans toute l’Isan. On vous en a déjà parlé et, l’année dernière, la TAT – L’office du Tourisme national de Thaïlande – avait livré une liste – qui n’est pas exhaustive – des principales villes organisant un festival des bougies.  Cette année, la TAT, plutôt avare, ne met en avant que deux d’entre eux : le plus connu, le Festival des Bougies d’Ubon Ratcha Thani, du 12 au 17 juillet 2019, qui donne lieu à un impression défilé (vidéo, intéressante dès la 32e minute) et le plus original, le Festival Aquatique Phansa d’Ayutthaya le mardi 16 juillet 2019. Une procession bouddhiste qui se déroule sur le canal Bang Khi, près du Wat Lat Chado (c’est donc un temple), à moins de 40 km de la ville d’Ayutthaya, ancienne cité royale réceptacle de trois rivières, la Pa Sak, la Lopburi et la Chao Phraya, cette dernière arrivant à Bangkok, coupant la capitale en deux. Quelques photos du festival; EuroNews en a même diffusé les images :

Et puisque l’on parle d’eau, comment ne pas citer Phayao, une ville dont le lac et son temple inondé se prête à merveille à de spectaculaires festivals aquatiques. Ce sera la 37e édition de l’asanhabucha aquatique sise au Wat Tilok Aram, le temple inondé au milieu du lac. Et là aussi, il y aura une triple circumambulation. Les plus curieux d’entre vous se demanderont si dite circumambulation est effectuée sur l’île, autour du temple, ou alors sur le lac, autour de l’île. Nous ne répondrons pas à cette question afin de vous laisser la surprise une fois sur place. Programme du mardi 16 juillet 2019 :

  • 6h : cérémonie religieuse matinale avec offrandes à 109 moines;
  • 16h : cérémonie d’ouverture (de jolies danses traditionnelles Lanna sont attendues);
  • 17h : triple circumambulation (mais où ?).

On vous invite vivement à faire le détour de Phayao (60 km de plus entre Chiang Mai et Chiang Rai) et découvrir cette magnifique province hors des sentiers touristiques convenus, où l’on vous accueillera avec authenticité. Ces quelques photos vous donneront-elles envie d’y aller ?

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Originale cérémonie aquatique à Phayao © Facebook – Akagapap

Ailleurs encore, à Saraburi par exemple, c’est une cérémonie d’offrande de fleurs et de bougies qui est organisée durant khao phansa en guise d’acte méritoire, avec la participation d’éléphants... De même à Surin, où les éléphants sont mis à contribution, bien malheureusement.


De quelques singulières cérémonies à Chiang Mai

Une même cérémonie, peu connue et impliquant elle aussi des pachydermes, se déroule dans la province de Chiang Mai, près de Mae Taeng. Elle a lieu à Maetaman. Les villageois, parmi lesquels beaucoup de membres issus des minorités ethniques, ont défilé le 12 juillet dernier, accompagnés de 66 éléphants qui portaient de grosses bougies de cire vers le temple local. Jetez donc un œil au reportage-photo de Chiang Mai News et aux photographies de Seven Pix, de même que sa vidéo accélérée.

À cette occasion, les écoles sont mises à contribution en ville de Chiang Mai. Ainsi des défilés qui précèdent l’asanhabucha et khao phansa. Les étudiants du Collège technique de Chiang Mai, par exemple, ont défilé le 10 juillet, amenant des bougies dans 11 temples de la ville. Et les élèves de l’école Thep Bodint Wittaya ont effectué eux aussi une procession, le 12 juillet, s’arrêtant dans divers temples de la Rose du Nord.

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Les élèves de l’école Thep Bodint Wittaya défilant dans les rues de Chiang Mai © Facebook – โรงเรียนเทพบดินทร์วิทยาเชียงใหม่

Autre cérémonie, religieuse celle-là, qui convoque des centaines de jeunes moinillons : le pèlerinage vers le fameux temple du Doi Suthep effectué à l’occasion de khao phansa. Au même titre que le pèlerinage nocturne du Doi Suthep par la population ou encore la montée spectaculaire des étudiants de l’Université de Chiang Mai, voilà un autre événement annuel qui a pour destination finale le Doi Suthep, montagne tutélaire de Chiang Mai et temple éponyme ô combien vénéré. Ainsi, les novices de deux temples (le temple royal Srisoda et le temple Wiwek Wanaram, à Sansai), accompagnés de moines plus expérimentés, effectuent le pèlerinage de jour (11 kilomètres d’un dénivelé de 700 mètres tout de même). Il y a là pas moins de 600 participants ! En thaï, on parle de ธรรมยาตรา (thamyattra) qui signifie pèlerinage. Le tout effectué sous le patronage du moine le plus vénéré du nord thaïlandais, feu Khruba Siwichai (le sanctuaire d’où part la marche porte son nom). Cette année, le pèlerinage se déroule durant la journée du jeudi 18 juillet 2019. Vous ne pourrez le manquer en visitant le temple du Doi Suthep ! Au programme :
➤ 7h : départ de la marche du sanctuaire de Khruba Siwichai, au pied du Doi Suthep, peu après le zoo.
➤ 15h : arrivée au temple du Doi Suthep avec une cérémonie finale.

C’est là un événement qui vous permet d’acquérir des mérites de deux manières : soit devenir volontaire aux différents postes de distribution de nourriture tout au long du parcours, soit alors sustenter les moinillons en leur offrant de l’eau. Plus original, un dévot a par exemple offert des centaines de savates aux jeunes moinillons en question. Cet événement est organisé sous l’égide du Ministère de l’Education thaïlandais, plus spécifiquement son Bureau de développement et de propagation du bouddhisme dans les communautés rurales. Retrouvez le pèlerinage 2019 en photo et vidéo, avec la cérémonie finale au temple.

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Ils étaient 609 moinillons pour ce pèlerinage annuel © Facebook (พระปลัดประทิน วรสทฺโธ & วัดศรีโสดา พระอารามหลวง)

Evénement spécial au Wat Phan Tao annulé (ou pas)

Le Wat Phan Tao (วัดพันเตา) – au cœur de la cité fortifiée ici à Chiang Mai – a le don de la mise en scène. Ainsi, ses jeunes moinillons font le bonheur des photographes. Il faut dire que le monticule où est posée une représentation du Bouddha est particulièrement photogénique, éclairé par des centaines de bougies, avec les moinillons méditant aux pieds de l’Éveillé.

Cependant, cette année 2019, il ne devrait y avoir aucune cérémonie spéciale ! Ceci en raison des rénovations du wiharn (travaux que nous vous avions déjà annoncés). Ainsi, pour vivre la féerie de cette soirée – une féerie empreinte d’émotion – vous devrez vous contenter de la vidéo ci-dessous (il s’agit de la cérémonie 2017). Ceci dit, nous sommes passés sur place et… des lampions étaient posés sur le monticule… Qui vivra verra !

Mise à jour. Il ne devait pas y avoir… mais il y a quand même eu ! Le Wat Phan Tao nous a indiqué annuler l’événement et… l’organise tout de même. Enfin, il s’est agi d’une cérémonie amputée il est vrai car la triple circumambulation autour du wiharn ne pouvait se faire, travaux de rénovation obligent. Retrouvez les préparatifs, la vidéo et les superbes photos de la cérémonie 2019 (merci à 100LannaNews).


Pas de tournée des 9 temples au cœur de Chiang Mai

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En Thaïlande, le chiffre 9 est porteur de chance, entre autres (mais il a bien d’autres significations). L’année dernière, une visite de 9 temples auspicieux avait été proposée, véhiculé par un moyen de transport électrique. Ceci trois jours durant, avec un trajet nocturne qui a eu beaucoup de succès (il permettait de participer aux circumambulations nocturnes muni d’une bougie). Rien de tout cela cette année, hélas, trois fois hélas.

Le succès d’une série TV – L’odeur de kasalong – a poussé l’Office du tourisme a organisé la visite de quatre lieux religieux liés à cette série (et magnifiquement filmés) : le superbe Wat Ton Kwen (auquel nous avons déjà consacré un article), le Wat Ket Karam, le Wat Lok Moli et le Wat Jed Yod. Cela se passera justement les mardi 16 et mercredi 17 juillet 2019. Mais il est un brin inutile de vous en parler car toutes les places – gratuites – ont déjà été attribuées (sur réservation préalable). 

On vous indique donc à nouveau les neuf temples auspicieux qui étaient au programme l’année dernière. Qui sait, peut-être, comme tout bouddhiste qui se respecte, aurez-vous envie de les visiter vous aussi (mais alors par vos propres moyens) : il s’agit du Wat Phra Singh Woramahawihan (pour obtenir joie et apaisement), du Wat Dab Pai (pour combattre les mauvais éléments), du Wat Lok Moli (pour obtenir l’élévation spirituelle supérieure), du Wat Chiang Yuen (pour obtenir puissance et moyens de subsistance), du Wat Chiang Man (pour stabiliser les mérites déjà effectués), du Wat Duang Dee (afin d’attirer la bonne fortune), du Wat Phan Tao (pour multiplier l’effet des mérites), du Wat Chedi Luang (afin de recevoir des honneurs) et enfin du Wat Sri Suphan, plus connu comme le Temple d’Argent (ici le but est d’attirer or et… argent !).

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Notez que ces « pèlerinages » motorisés sont monnaie courante en Thaïlande durant l’asanhabucha, un royaume très majoritairement bouddhiste. Avec le soutien (financier) de l’Office du tourisme officiel. Vous en avez une liste ici (mais c’est en thaï).

Carême ou pas carême ?
Dans son acception première, le carême est la période de quarante jours [sans compter les dimanches] située entre le mardi gras et le jour de Pâques, pendant laquelle les catholiques sont invités par leur Église à faire certains jours jeûne et abstinence et à se livrer à la prière et aux pratiques pénitentielles3. Par analogie, c’est une période d’abstinence, de maigre chère, de privations3.
Wan asanhabucha commémore le premier sermon du Bouddha. Et wan khao phansa correspond au début de la retraite monastique de trois mois. Où aucune privation n’est demandée aux moines autres que celles auxquelles ils se conforment déjà. Pas de jeûne donc (bien que ce soit là une pratique qui transcende les religions).
Pourquoi diable parler de « carême » ? En premier lieu, c’est sans nul doute la méconnaissance théologique des auteurs qui œuvre. Un peu comme si l’on vous affirmait qu’asanhabucha correspond au ramadan ! Ensuite, les dictionnaires traduisent le terme thaï de wan khao phansa par celui anglais de Lent (et donc de carême) ! Mais reconnaissons que les traducteurs sont souvent dépourvus lorsqu’il s’agit de traduire des notions étrangères à l’esprit des locuteurs (bien que des directives aient été émises il y a plusieurs siècles déjà). La plus grande partie du vocabulaire et des concepts du bouddhisme est difficilement traduisible en français, sans perdre le sens et la portée des termes originaux. Et Dieu sait – tout comme le Bouddha – que la conception bouddhique est à mille lieues de celle des Chrétiens. Écoutons Philippe Cornu, docteur en philosophie, sur cet intéressant sujet. Avouons cependant qu’utiliser le terme de carême peut être commode.


Et pas de Lune de sang éclipsée

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Ça, c’était l’année dernière ! © Facebook – NARIT

Vous savez que les fêtes bouddhistes thaïlandaises sont régies par un complexe calendrier luni-solaire. Ainsi, toutes les fêtes se déroulent durant les pleines lunes. Et il en est de même pour ces deux fêtes-ci : asanhabucha se tient durant la pleine lune du 8e mois lunaire, mardi 16 juillet cette année 2019, et wan khao phansa le lendemain, mercredi 27 juillet 2019. Ce sera donc l’occasion d’admirer l’astre lunaire pour ceux qui lèveront les yeux au ciel !

Mais contrairement à l’année dernière, où la nuit offrait la plus longue éclipse lunaire du siècle, ce n’est qu’une éclipse partielle qui pourra être observée la nuit du 16 juillet. La beauté sera cependant au rendez-vous puisque l’astre prendra une teinte rouge cuivrée, phénomène appelé populairement « lune de sang ». Plus de détails avec Numerama.


Mais une journée sans alcool !

Journée noire pour les tenanciers de bars, qui ferment pour la plupart durant ces deux jours commémoratifs ! La vente et la consommation d’alcool en public sont prohibées dans tout le royaume 48 heures durant dès l’asanhabucha (cette année de mardi 00:00 à mercredi minuit). Les hôtels internationaux bénéficient d’une certaine tolérance. Le gouvernement lance chaque année des campagnes de prévention, encourageant sa population à ne pas consommer d’alcool durant les trois mois de retraite bouddhique. Une ancienne campagne était ainsi nommée งดเหล้าเข้าพรรษา (ngod lao kao phansa, « pas d’alcool durant khao phansa ! »). En 2018, la devise de cette journée était la suivante : « Réduire ou cesser la consommation d’alcool rend les familles heureuses ».

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Rappelons que l’alcool cause des ravages humains terribles, que ce soit avec les drames familiaux ou encore les accidents de la route. Et les Thaïlandais en profitent pour donner leur sang durant ces fêtes. Ainsi, du 13 au 17 juillet, une collecte de sang est organisée de 8h30 à 15h30 au Centre régional X du sang de la Croix-Rouge locale (ภาคบริการโลหิตแห่งชาติที่ 10 จังหวัดเชียงใหม่, ici). Tous les détails (en anglais) sur la page Facebook de la Banque du Sang.


Fermetures et événements spéciaux

Ces mardi 16 et mercredi 17 juillet 2019, attendez-vous à beaucoup des fermetures dues aux féries. Ainsi, les musées, les administrations (dont les bureaux de l’immigration) à l’exception bien entendu de la police qui assure son service 24 heures sur 24, les ambassades et consulats, de même que la poste et les banques seront fermés. Mais comme une bonne partie de ces services se trouve également dans les centres commerciaux – qui eux restent ouverts comme d’habitude – vous ne devriez pas trop subir d’inconvénients. Devons-nous encore préciser que les 7 Eleven restent bien entendu ouverts, 24 heures sur 24 de surcroît.

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Les centres commerciaux, fidèles à leurs pratiques et faisant de tout pour attirer les chalands, marquent d’ailleurs eux aussi l’événement. Ainsi MAYA qui organise une cérémonie d’offrandes matinales aux moines. Ils étaient 99 moines l’année dernière, ils ne seront que 9 cette année, 9 moines qui récolteront les offrandes faites par les fidèles le mardi 16 juillet 2019, à 8h, sur la place de la fontaine, à l’entrée du centre commercial donc.

Le zoo de Chiang Mai sera ouvert (et accueillera sans nul doute beaucoup de visiteurs ce jour-là). A notre connaissance, cette année ne sera pas marquée par la cérémonie qui avait eu lieu en 2018 à l’occasion de l’asanhabucha : un cortège aux bougies qui incluait… des éléphants et d’autres animaux du zoo (qui n’avaient rien demandé !).

Contrairement à l’année dernière, ces deux fêtes bouddhistes ne coïncideront pas avec l’anniversaire de Sa Majesté le roi Rama X, le prochain samedi 28 juillet 2019. Un événement dont on vous reparlera sur notre page Facebook.

In fine, l’Association thaïlandaise végétarienne de Chiang Mai (TVA – Thai Vegetarian Association) vous invite à ne consommer ni viande ni alcool durant les trois prochains mois.

L’asanhabucha est une fête bouddhiste qui inspire chaque année les graphistes thaïlandais. Les extraits ci-dessous sont tirés du site Dhamma on Lens qui promeut le multimédia en lien avec le bouddhisme. Présentation des artistes et de leur œuvres.

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© Facebook – Dhamma on Lens

La Rose du Nord vous permet donc de vivre un événement authentique ce mardi 16 juillet en soirée. Ne manquez pas de vous rendre à la tombée de la nuit dans un des temples évoqués afin d’en observer le rituel bouddhiste.

Et l’on vous donne rendez-vous dans trois mois (lunaires), à l’occasion de ce que nous appelons – par commodité mais erronément – la fin du « carême » bouddhiste, ok phansa (qui donc est plus précisément la fin de la retraite monastique).

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Pour aller plus loin – Conseils de lecture

Peut-être que la pratique du bouddhisme vous attire. Si tel devait être le cas, le mieux est d’entamer une retraite dans un temple (celle de 10 jours a les faveurs de nombreux adeptes). Nous consacrerons un jour un article à cette pratique. À défaut, commencez donc par lire des ouvrages en lien avec le bouddhisme, une religion qui, sans être prosélyte, attire beaucoup de sympathisants occidentaux. On vous conseille ici quelques lectures introductives, omettant volontairement les ouvrages faisant référence à d’autres écoles du bouddhisme, telle le Véhicule du Diamant cher aux Tibétains ou le zen que pratiquent les Japonais.

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De quelques ouvrages fort instructifs

Tout d’abord l’Introduction à l’enseignement du Bouddha et à sa pratique de Michel Henri Dufour, un auteur affilié à la tradition Theravâda de la forêt propre à la Thaïlande. Vous touchez là à l’enseignement de l’École des Anciens, l’essence du bouddhisme. Beaucoup de personnes sont venues au bouddhisme par la lecture de L’Enseignement du Bouddha – D’après les textes les plus anciens, best-seller de Walpola Rahula. Si vous optez pour une vision d’ensemble non dénuée d’humour, Le Bouddhisme Pour les Nuls est fait pour vous (version poche). Édition plus récente fort appréciée elle aussi, 50 notions clés sur le Bouddhisme pour les Nuls est l’œuvre de Marine Manouvrier, professeur au riche bagage académique. Un ouvrage clair et concis.

Il nous semble intéressant de savoir comment se vit le bouddhisme au quotidien. Et qui mieux que Fabrice Vidal sait transmettre et son expérience et ses connaissances ? Comment être bouddhiste ? C’est là le titre d’un livre que nous vous recommandons. Vous pourrez ensuite poursuivre avec le coffret Pratique de la méditation (il contient un livre, un CD audio et un DVD). Dans le 3e ouvrage présenté ici, Fabrice Midal nous parle de son expérience – ce que vingt-cinq ans de méditation lui ont appris. Un livre au très beau titre : Frappe le ciel, écoute le bruit.

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Le bouddhisme côté pratique

Ce sont là des références destinées aux personnes désirant s’initier au bouddhisme (et non pas à celles déjà versées dans la pratique). On se permet tout de même de vous rappeler que le propre du bouddhisme est la méditation. Vous pouvez lire tous les livres que vous voulez, votre connaissance du bouddhisme ne sera qu’intellectuelle. Or, l’essence même du bouddhisme est d’oublier tout savoir et de pratiquer la méditation. Ceci afin d’atteindre l’Éveil.

On termine par un beau-livre, Dvaravati : Aux sources du bouddhisme en Thaïlande. Il s’agit du catalogue d’une ancienne et splendide exposition au musée Guimet, qui vous donne à admirer, en vous donnant quelques clefs explicatives, les œuvres bouddhistes de l’art Dvâravatî, une civilisation qui a perduré au nord de l’actuelle Thaïlande jusqu’à la conquête de Haripunchai par le roi Mengrai, fondateur de la ville de Chiang Mai, à la fin du XIIIe siècle.

LES FÊTES BOUDDHISTES CÉLÉBRÉES EN THAÏLANDE
● La plus importante d’entre elles, le jour du Vesak (wisaka bucha), qui tombe généralement en mai. On y commémore à la fois la naissance, l’illumination et l’extinction définitive du Bouddha historique.
Entre mi-février et début mars, c’est makhabucha où deux autres événements de la vie du Bouddha sont célébrés, notamment son premier sermon.
● Autres moments-clés de l’année bouddhique, survenant généralement à fin juillet, durant la saison des pluies, asanhabucha & khao phansa, la retraite monastique, appelée par erreur ou commodité « carême bouddhiste ».
● Trois mois lunaires plus tard (généralement en octobre, après la saison des pluies), ok phansa, la fin de cette retraite des moines. Avec, le lendemain, une cérémonie spectaculaire, tak bat thewo, des offrandes matutinales à des moines en fille indienne.
● Cette fin de retraite monastique est suivie par une période d’un mois où se font des offrandes de nouvelles robes aux moines, thotkathin (ou kathina avec ses cérémonies à Chiang Mai).

Ce sont là les principales fêtes en lien avec le bouddhisme Theravāda, le courant largement majoritaire au royaume. En Thaïlande, elles donnent lieu à des jours fériés où la vente d’alcool est interdite.


1 Plusieurs graphies recouvrent toutes la même commémoration (asana, asarna, asahna, asala, asalaha, asaraha…). Nous basant comme à notre habitude sur le RTGS – Système général royal de transcription du thaï, nous avons retenu celle prônée par ce dernier, à savoir asanhabucha (en un seul mot, sans majuscule). De même pour bucha (que l’on retrouve écrite parfois puja, transcription du sanskrit selon la devanagari…). En thaïlandais, cela donne ceci : วันอาสาฬหบูชา (wan asanhabucha) et อาสาฬหบูชา (asanhabucha).
2 Ce sont là des termes pāli,  langue indo-européenne qui est utilisée encore aujourd’hui comme langue liturgique dans le bouddhisme theravada.
3 Définition du TLFi.

Entre autres sources, celle du ministère de la Culture thaïlandais.

Photo à la Une © Facebook. Crédit : Mongkol Ritthaisong et source : ChiangMai Photo Club (une cérémonie qui n’aura donc pas lieu cette année au Wat Phan Tao).
Article publié le 15.07.2019 et mis à jour le 19.09.2021.

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Khruba Siwichai, le saint homme de Chiang Mai, ô combien vénéré

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Khruba Siwichai © Facebook – Lanna

Khruba Siwichai1. Prononcez ce nom ici en pays Lanna et vous verrez les yeux de votre interlocuteur briller de mille feux. Ce moine bouddhiste, disparu il y a plus de 80 ans, est sans nul doute l’homme le plus vénéré dans le nord thaïlandais, particulièrement dans les provinces de Chiang Mai (où il a vécu) et Lamphun (où il est né). Et connu dans l’ensemble du royaume de Thaïlande. Lors de votre passage dans la Rose du Nord, vous le verrez forcément représenté sous forme de statue, que ce soit dans un temple ou dans l’espace public. Et vous aurez visité plusieurs temples sans même savoir que leur chedi contient une de ses reliques. Attention à ne pas confondre ce moine avec le légendaire Phra Upakut – lui aussi présent en de nombreux temples – dont les apparitions nocturnes sont scrutées par les gens du Lanna…

Le nom de Siwichai est indissociable du fameux temple du Doi Suthep. Nous reviendrons un jour sur l’ensemble des 14 sites où ses reliques reposent, principalement des temples bouddhistes, et développerons la brève biographie figurant en fin d’article. Mais l’objet de ce dernier est de vous indiquer quelles sont les célébrations publiques en lien avec Khruba Siwichai, des célébrations auxquelles on ne peut que vous inviter à participer. Vous vous rendrez alors compte de la vénération dont est l’objet feu ce saint homme. En y participant, ce sera pour vous l’occasion de découvrir des cérémonies religieuses parfumées d’authenticité où sa mémoire est honorée. Ici, pas de tourisme à outrance ! Trois dates vous permettront de vivre les festivités en lien avec Khruba Siwichai : le 30 avril, un jour du mois de mai et le 11 juin.

PROCHAINES FESTIVITÉS
➥ mardi 30 avril 2024 : commémoration de la route menant au Doi Suthep (post et 2 albums-photo, ici et ;
mardi 21 mai 2024 : pèlerinage vers le temple du Doi Suthep;
➥ lundi 10 & mardi 11 juin 2024 : commémoration de la naissance de Khruba Siwichai (l’on vous en parle ici)

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30 avril – Inauguration de la route menant au Doi Suthep

C’est l’une de ses grandes réalisations, l’édification d’une route moderne permettant aux dévots bouddhistes de rejoindre plus facilement le site le plus vénéré du nord thaïlandais, le Wat Phra That Doi Suthep Rat Wora Wihan, soit le temple au haut du Doi Suthep, montagne tutélaire de Chiang Mai. Il faut savoir qu’avant la construction de dite route, ce ne sont pas moins de cinq heures de marche dans une forêt dense qui étaient nécessaires pour rejoindre le temple sacré; aussi, les personnes de santé faible ne pouvaient se permettre l’ascension.

C’est un homme d’affaires d’origine chinoise, Chin Ngow, qui a conduit Khruba Srivichai en haut de la montagne, avec sa propre voiture. Khruba Siwichai était assis derrière lui et Luang Sri Prakad, maire de Chiang Mai, les accompagnait. La voiture, une Ford, est exposée au musée Khruba Siwichai à Wat Ban Pang, à environ 100 km au sud de Chiang Mai (photos de Frans Betgem, inlassable arpenteur de l’histoire de Chiang Mai).

Grand-père Oui Noi, alors qu’il était novice, a participé à la construction de cette route. Âgé de 101 ans et vivant à Lamphun, il s’en souvient encore, en parlant avec émotion et exhibant des photos d’archives (c’est le moinillon assis sur la voiture; la photo, datant du 30 avril 1935, a été colorisée).

Ainsi, chaque 30 avril est l’occasion de commémorer l’ouverture de la route du Doi Suthep, inaugurée en 1935. À noter que, de nos jours, une nouvelle route plus large y mène (ce qui explique que la route Suthep actuelle en ville de Chiang Mai n’est plus celle qui mène à la montagne). Les photos d’archives de cette construction épique peuvent être admirées au pied du temple, là où se trouve l’entrée du petit funiculaire, sur votre droite avant les 310 escaliers donc. Si vous prévoyez de visiter le temple ce jour-là, voilà ce que vous risquez d’y voir :

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Généralement en mai – Pèlerinage nocturne du Doi Suthep2

Ce pèlerinage est indirectement relié à Khruba Siwichai. Il a lieu le jour précédent le Vesak, plus importante fête du bouddhisme théravadin (cet année, les festivités sont programmées pour le mardi 21 mai 2024). Ce sont des dizaines de milliers de dévots qui se lancent dans l’ascension nocturne du Doi Suthep – il leur faudra entre trois et quatre heures de marche afin d’arriver au temple, perché là-haut à 1676 mètres. Le départ du pèlerinage se fait depuis le sanctuaire dédié à Khruba Siwichai (อนุสาวรีย์ครูบาศรีวิชัย), au pied de la montagne. Un sanctuaire très animé tout au long de l’année – et plus encore ce soir-là. Cette nuit est aussi l’occasion pour les pèlerins d’honorer la mémoire du saint homme qui s’est battu afin de rendre plus accessible ce temple sacré.

Si vous avez le courage de rejoindre le temple du Doi Suthep à pied, vous mêlant aux locaux, ce sera là sans doute un souvenir impérissable que vous garderez de Chiang Mai. Vous saurez tout de cet événement en lisant l’article que nous lui avons consacré : Pèlerinage annuel nocturne du Doi Suthep.


11 juin – Date de sa naissance et principales célébrations en son honneur

Khruba Siwichai est né le mardi 11 juin 1878 dans la province de Lamphun. C’est donc tout naturellement dans cette province voisine de Chiang Mai que les célébrations les plus importantes ont lieu. On vous les livre ci-dessous par ordre d’importance. Attention, elles commencent, pour certaines, le jour précédent, le 10 juin.

Wat Doi Ti, à Lamphun

Depuis Chiang Mai, en empruntant la route no 11 qui rejoint l’axe autoroutier principal menant à Bangkok (l’autoroute no 1), impossible pour vous de ne pas voir l’imposante statue de Khruba Siwichai, dont le visage est souvent agrémenté naturellement d’immenses nids d’abeilles ! C’est là que se situe le Wat Doi Ti (วัดดอยติ), un temple bouddhiste portant le nom de cette petite colline qui vous offre une magnifique vue sur toute la vallée avec, au loin, la chaîne de montagnes Khun Tan. Vous avez peut-être déjà entendu parler de ce temple en raison du magnifique spectacle que représente le lâcher géant de lanternes célestes durant le Loy Kratong. Et c’est précisément ce temple qui organise la plus belle célébration en mémoire de son saint patron.

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Programme de l’édition 2019

Un événement qui se déroule sur deux jours, lundi 10 et mardi 11 juin 2019, ayant comme concept cette année : Où Khruba est allé, nous irons aussi. La grande journée commémorative est fixée à mardi 11 juin puisqu’elle marque le jour-anniversaire du vénérable Khruba Siwichai ! En voici le programme :

► LUNDI 10.06.2019 – Une journée qui permet d’accumuler des mérites

  • 13h : compétition de tambours sabatchai (สะบัดชัย, c’est ce type de tambours).
  • 14h : concours de prières charismatiques; sera récitée บารมี ๓๐ ทัศ (barami samsip that, qu’on peut traduire par Les 30 visions prestigieuses); c’est cette prière-ci, écrite par Khruba Siwichai, et ça ressemble à ça.
  • 18h : récitation commune de la prière Les 30 visions prestigieuses.

► MARDI 11.06.2019 – C’est la grande journée de commémoration

En matinée :

  • 07h00 : offrandes matutinales à 19 moines bouddhistes
  • 08h00 : spectacle historique son & lumière contant la vie de Khruba Siwichai
  • 09h30 : cérémonie religieuse Thaksina Nuprathan avec 30 moines bouddhistes
  • 10h00 : bain rituel du reliquaire (กู่, ku) de Khruba Chao1 Siwichai (song nam ku)
  • 10h45 : spectacle historique son & lumière contant la vie de Khruba Siwichai
  • 11h00 : offrande de nourriture aux moines
  • 11h30 : repas en commun (et c’est gratuit)

En soirée (c’est là que vous pourrez admirer de magnifiques danses traditionnelles du Lanna) :

  • 17h00 : grande parade en 4 parties : parade Doi Khamam, parade des 7 districts, parade Kanchan et parade Dharma Yat. Le départ se fait depuis le Centre en cas de catastrophes du sous-district de Pa Sak, l’arrivée est attendue au temple vers 17h30.
  • 18h00 : cérémonie d’ouverture.
  • 18h45 : cérémonie religieuse (offrande de nourriture et sacrifice en l’honneur de Khruba Chao Siwichai).
  • 19h00 : la grande statue de Khruba Chao Siwichai sera recouverte d’une nappe et un bain rituel effectué.
  • 19h30 : spectacle Nantapri Nanatleela Lanna en l’honneur des 141 ans de la naissance de Khruba Siwichai, avec la présence des tambours du Lanna.

Contrairement à l’année dernière, il n’y aura pas de marché local à l’ancienne (กาดมัว, kat mua). Quoi qu’il en soit, ne manquez pas la splendeur offerte par cet événement étalé sur deux jours, d’autant que Lamphun n’est pas très loin de Chiang Mai (un peu plus de 30 minutes de route, voir ci-dessous). Un événement tant religieux que culturel – difficile de faire la différence entre ces deux notions souvent entremêlées en Thaïlande.

Si vous vous rendez au Wat Doi Ti, excentré, vous ne manquerez alors pas de faire une visite du Wat Phra That Hariphunchai, temple au cœur de la ville de Lamphun (lire ci-dessous). En revanche, et là-aussi contrairement à l’année dernière, pas d’activité particulière liée à Khruba Siwichai dans ce temple cette année-ci.

Le Wat Doi Ti (วัดดอยติ)
Page Facebook (pas de site web à notre connaissance)
Un temple que nous présente le siteTemple-Thaï.com
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Emplacement

Mise à jour : on vous offre ci-dessous l’ensemble du spectacle 2019 filmé en direct par TV Lampang :


Wat Chamma Thewi, à Lamphun

À l’ouest de la ville de Lamphun se trouve une perle architecturale, le temple Chamma Thewi (วัดจามเทวี) – que les habitants du coin appellent le Wat Ku Kut (วัดกู่กุด) – et ses deux anciens chedi. Parmi ces deux, le chedi Mahabol est l’un des derniers témoins survivants de l’architecture môn Dvaravati en Thaïlande. Relativement bien conservé, vous le reconnaîtrez facilement de par sa construction pyramidale. L’endroit porte le nom de la souveraine fondatrice d’Haripunchai, le nom premier de Lamphun : Chamadevi (พระนางจามเทวี). Ses cendres y ont été déposées.

Et c’est le lieu, bucolique, où est organisée, mardi 11 juin 2019, une cérémonie religieuse pour rendre hommage aux reliques de Khruba Siwichai. En voici le programme :

  • 07h00 : offrandes de nourriture à 19 moines;
  • 09h30 : cérémonie bouddhiste avec psalmodie d’un sermon en présence de 30 moines (en référence à la prière composée par le Vénérable, voir ci-dessus);
  • 10h45 : cérémonie religieuse de respect.

Sur place, vous verrez une exposition des diverses étapes de la vie de Khruba Siwichai. Le folklore du Lanna sera de la partie; vous avez là quelques photos avec, en titre, l’ancienne écriture du Lanna. On annonce la présence du gouverneur de la province.

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Ces cérémonies sont l’occasion de préserver les traditions culturelles du Lanna ©  Chiang Mai News

Le Wat Chamma Thewi (วัดจามเทวี), appelé communément Wat Ku Kut (วัดกู่กุด)
Page Facebook (pas de site web à notre connaissance)
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Emplacement


Wat Phranon Mee Pukha, à San Kamphaeng

KrubaSrivichaiAnniversary141(2019)WatPhranonMeePukhaPostWETV

On vous a déjà parlé de ce ravissant temple perdu dans la campagne à l’occasion d’une exposition d’ombrelles typiques du Lanna. Comme c’est un endroit sacré qui abrite des reliques de Khruba Siwichai – de même qu’une grande statue du vénérable à l’entrée, immanquable – c’est tout naturellement que le temple organise lui aussi une fête à l’occasion de son jour-anniversaire. Et cette année, les festivités prendront une tournure exceptionnelle puisqu’une paire de statues de lions-gardiens (phaya singh luang) sera livrée par un cortège ayant marché deux kilomètres jusqu’au temple, en tirant à mains nues les deux statues !

La parade démarre mardi 11 juin 2019, à 15h, au carrefour de Bo Sang (le village des ombrelles), et arrivera au Wat Phra Pan (ou Wat Phranon Mee Pukha), deux kilomètres plus loin.

KrubaSrivichaiAnniversary141(2019)WatPhranonMeePukhaCoverMontage

L’expression thaïlandaise singh (lion) vient de simha; on rencontre le terme singh dans les noms de plusieurs personnages illustres de l’histoire du royaume. En savoir plus sur la symbolique des lions gardiens de temples asiatiques avec l’historien Cosimo Nocera, guide au Musée national de Bangkok et animateur du site fort instructif Usus Mundi.

Au surplus, notre article Un temple où repose un Bouddha couché à l’ombre des ombrelles vous en dit plus sur le Wat Phranon Mee Pukha, vous dévoilant moult autres adresses alentour pour qui veut s’y rendre.

Le Wat Phra Pan (วัดพระป้าน) ou Wat Phranon Mee Pukha (วัดพระนอนแม่ปู๋คา)
Page Facebook du temple (pas mise à jour), de l’organisation religieuse qui y est reliée (animée aléatoirement) et enfin de Nan Louang, un moine qui est plutôt actif. Vous pourrez voir des photos récentes sur la page FB du lieu, sur Instagram et sur Twitter (hashtag #วัดพระนอนแม่ปูคา).
Pas de site web à notre connaissance
Ne semble pas figurer sur TripAdvisor
Emplacement

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Impressionnant cortège accompagnant les deux lions gardiens © Facebook – สันกำแพง เมืองคนงาม

Mise à jour : ces photos aériennes vous permettent d’imaginer le très beau spectacle offert par cette cérémonie unique (à laquelle nous avons participé). C’est bel et bien la traction humaine qui a déplacé ces deux immenses statues ! Quel n’a pas été notre étonnement à la vue de ces centaines de dévots tirant à mains nues sur deux très longues cordes afin que les lions gardiens atteignent leur emplacement définitif.


Sanctuaire Khruba Siwichai, au pied du Doi Suthep, à Chiang Mai

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C’est en silence qu’arrive matutinalement la file orangée © CM77.com

Ce sanctuaire, situé au pied de la montagne tutélaire de Chiang Mai et qui s’étend d’année en année, est un arrêt obligatoire pour tout dévot bouddhiste qui visite le temple  du Doi Suthep, au haut de la montagne. Il est dédié à l’homme grâce à qui 20 minutes de route seulement permettent de déposer son offrande dans ce qui est le temple le plus vénéré du nord de la Thaïlande. Et dire qu’il fallait naguère cinq heures de marche dans une forêt épaisse… On vous dit ci-dessous pourquoi Khruba Siwichai est autant vénéré. Une vénération qui peut facilement s’observer dans ce sanctuaire qui reçoit les fidèles chaque jour de l’année, que ce soit en matinée, en journée ou en soirée (et chaque période de la journée a son ambiance particulière). Les fleurs s’achètent dans les stands juste en face afin d’en faire offrande. Un lieu apprécié de toute la population comme des Miss qui ne manquent jamais de s’y faire photographier.

C’est donc ce sanctuaire dédié à Khruba Siwichai (อนุสาวรีย์ครูบาศรีวิชัย), au pied de la montagne, qui voit traditionnellement marcher silencieusement aux aurores, le 11 juin de chaque année (vers 6h du matin), des dizaines de moines à la robe orange recevant les offrandes des dévots.

En raison de l’arrivée d’un nouvel abbé supérieur, nous n’avons pas pu obtenir le détail de la cérémonie de cette année mais elle nous a cependant été confirmée. L’an dernier, ce ne sont pas moins de 219 moines qui ont reçu les offrandes matutinales des fidèles; photos et vidéo :

Précisons encore que c’est tous les matins qu’un tel cérémonial a lieu à cet endroit (mais pas avec autant de moines, ce qui n’enlève rien à son authenticité). Par ailleurs, notre partenaire, le Swiss-Lanna Lodge, vous propose un circuit exclusif, accompagné de Khun Wet, ancien moine ayant enseigné huit ans durant à l’université bouddhique du Wat Chedi Luang, un circuit qui vous permet de participer aux aumônes matutinales du Wat Phra That Doi Suthep, au haut de la montagne. Une singulière cérémonie en compagnie de quelques courageux dévots, juste après le lever du soleil. Mais alors, il faut vous lever tôt : départ à 5h du matin ! Consultez les détails de ce circuit exclusif qui vous met au contact du bouddhisme vécu par les Thaïlandais.

Le sanctuaire dédié à Khruba Siwichai (อนุสาวรีย์ครูบาศรีวิชัย)
Page Facebook du monument (pas vraiment mise à jour)
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Emplacement (ouvert 24 heures sur 24)

Bandeau 1


Se rendre à Lamphun

Lamphun est la plus ancienne ville de l’ancien royaume du Lanna, créée au VIIe siècle; Hariphunchai est son nom historique au temps du royaume môn. On vous l’a déjà dit, la ville n’est pas très éloignée de Chiang Mai; le déplacement n’en est que d’autant plus justifié.

Tenant compte des horaires des divers événements et de leur emplacement, il vous sera difficile – mais non impossible – d’utiliser des moyens de transport en commun pour rejoindre Lamphun depuis Chiang Mai (principalement en minivan depuis le marché Warorot ou alors en song thaew bleus). Le trajet en train est hautement recommandable – ambiance locale garantie – mais difficile de vous le conseiller vu les horaires en question.

Comme la distance n’est que de 30 kilomètres, le scooter de location est le moyen de transport idéal (attention au retour durant la nuit cependant). Quatre liaisons routières s’offrent à vous :

  • l’autoroute no 11 (c’est l’axe le plus rapide mais nous vous le déconseillons);
  • l’ancienne route principale vers Bangkok, qui se nomme fort à-propos la route Chiang Mai-Lamphun (no 106) : sa longue allée d’arbres en ravira plus d’un !
  • la route, toute droite ou presque, parallèle à la ligne de chemin de fer. Elle a son charme;
  • et enfin la liaison la plus bucolique – que nous vous conseillons si le temps n’est pas votre ennemi – celle longeant la rivière Ping (choisir idéalement la rive droite).
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L’imposante statue du maître au Wat Doi Ti © Facebook – วัดดอยติ

Si vous y allez à plusieurs, en famille par exemple, négociez avec un chauffeur de song thaew le trajet aller-retour depuis Ching Mai, comprenant l’attente.

En arrivant à Lamphun, apercevoir au loin la statue de Khruba Siwichai est spectacle émouvant, d’autant qu’en longeant à vélo la ligne de chemin de fer, l’imposante représentation du saint homme apparaît peu à peu…

Si vous n’êtes encore jamais allé à Lamphun, la visite incontournable est celle du Wat Phra That Hariphunchai, très ancien temple au cœur de la ville. Son chedi est aussi beau que celui du temple du Doi Suthep (ce dernier s’en étant largement inspiré). Avant que l’on ne consacre un article complet à la visite de Lamphun, vous pouvez consulter les conseils de notre partenaire TripAdvisor ou encore ceux de l’Office du tourisme thaïlandais (TAT), bien qu’ils datent.


Pourquoi une telle vénération ?

Le vénérable Khruba Siwichai a marqué de son empreinte morale tout le nord thaïlandais, d’où il était originaire et où il a vécu. On y organise des pèlerinages en sa mémoire. C’est un moine bouddhique qualifié de ton bun (littéralement « personne de mérite ») , en raison du prestige particulier qu’il a acquis par l’accomplissement d’œuvres extraordinaires, cumulant entreprises d’édification religieuse hors-normes, manifestations de supposés pouvoirs surnaturels et prises de position politiques plus ou moins radicales. Personnage charismatique, rendu célèbre par son opposition aux réformes administratives et religieuses engagées par Bangkok et devenu par là-même le symbole de la résistance régionale à l’hégémonie siamoise.

Lorsque nous avons demandé à un moine vivant dans un temple bouddhiste perdu dans la campagne de Mae Taeng, au nord de Chiang Mai – encore un temple qui a été rénové grâce aux efforts de Khruba Siwichai – l’homme nous répondit qu’un bon nombre de temples a été rénové du temps de Khruba Siwichai. Qui plus est, il a rendu populaire l’enseignement bouddhique de sorte que beaucoup de jeunes se sont engagés dans le noviciat durant ce temps-là.

Brève biographie

KrubaSrivichaiAnniversary141(2019)Photoวัดพระนอนแม่ปูคาอุทยานครูบาเจ้าศรีวิไชย
© Facebook

Khruba Siwichai est donc né le mardi 11 juin 1878 (2421 selon l’année bouddhique thaïlandaise) à Ban Pang, petit village du district de Li, dans la province de Lamphun, au sud de Chiang Mai. Il y est mort le 21 février 1939 (ou 2482), un mardi également, à l’âge de 60 ans. Ce même district de Li où se déroule chaque année la spectaculaire exhumation de deux autres moines, dont l’un est très vénéré, Khru Bawong.

Siwichai est un mélange de charisme (très populaire de son vivant), d’activisme (il est surtout connu pour la construction et la rénovation de nombreux temples) et d’affrontement (en conflit politique avec les autorités, il a été emprisonné). Un être à l’impressionnante ascèse3 : on dit qu’il ne prenait qu’un repas par jour, sans viande ni poisson (animaux « qui ont une âme », winyan) et pratiquait la méditation de concentration (phatibat dan smathitham). On lui attribue des faits miraculeux qu’il a toujours niés.

Siwichai est né dans une humble famille paysanne. Des témoignages suggèrent que le jour de sa naissance, il y a eu un orage violent et de la pluie, raison pour laquelle on lui a donné le nom de Fuen (เฟือน, tremblement de terre),  ou encore Fa Rong (ฟ้าร้อง, tonnerre). Enfant, il avait de la compassion pour tous les êtres, relâchant les animaux que son père attrapait.

Sa première construction fut la rénovation du temple de son village. Depuis lors, il ne cessa de réunir les habitants afin qu’ils s’engagent dans la construction et la rénovation de moult ouvrages, religieux ou non, avec, en point d’orgue, la route du fameux temple du Doi Suthep, à Chiang Mai.

Les autorités bouddhistes nationales ont promulgué une loi – le Sangha Act de 1902 – que Khruba Siwichai, rebelle, a vivement combattue, ce qui lui a valu plusieurs emprisonnements (on se bornera ici à indiquer que le désacord portait sur l’ordination de moines). Pour mieux comprendre les conflits dont il est question, il faut se rappeler qu’en 1897 le royaume du Lanna a été intégré – plus ou moins de force – au royaume du Siam. À titre d’exemple, la langue locale étaient bannie mais Khruba Siwichai continuait, lui, d’enseigner le bouddhisme dans sa langue maternelle, et non pas en thaï.

KrubaSrivichaiAnniversary140(2018)UneDuLivreรำลึก140ปีชาตกาลครูบาศรีวิชัย

Le mardi 21 février 1939, lorsque Khruba Siwichai a quitté son écorce terrestre, vaincu par la maladie, l’on dit que le ciel s’est assombri, apportant de fortes pluies, inattendues (février étant encore la saison sèche), un temps semblable au jour de sa naissance… Les croyances étant ce qu’elles sont, Khruba Siwichai se retrouve souvent représenté sur les amulettes thaïlandaises.

En l’an 2018, à l’occasion de la commémoration des 140 ans de la naissance de Khruba Siwichai, l’érudition a été convoquée et a permis la composition d’un ouvrage édité en son souvenir, hélas dans la seule langue thaï. Une page Facebook – qui continue à être alimentée – a été créée afin de le promouvoir : รำลึก 140 ปี ชาตกาล ครูบาศรีวิชัย. Vous pouvez consulter les premières pages du livre-souvenir. Le tout s’est clos avec un événement académique organisé le 19 juillet 2018.

Et comme souvent, l’exégèse de Jean de la Mainate, auteur de l’indispensable site Merveilleuse Chiang Maï, permet un éclairage original sur l’histoire du vénérable Khruba Siwichai. Retrouvez enfin quelques photos d’archives du maître bien-aimé.

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Une des reliques de Khruba Siwichai © Facebook – CM77

Celles et ceux désirant en savoir plus liront avec intérêt Bouddhisme et politique en Thaïlande : une relation complexe et ambiguë. C’est là une contribution de feu le regretté Arnaud Dubus pour Églises d’Asie. Si vous comprenez l’anglais, n’hésitez alors pas à lire son dernier livre : Buddhism and Politics in Thailand (publié par l’IRASEC – Institut de recherches sur l’Asie du Sud-Est contemporaine et disponible gratuitement; vous pouvez également acquérir la version Kindle). Il y parle entre autres de Khruba Siwichai et du mouvement de revitalisation bouddhiste dont il faisait partie. Mentionnons encore ici deux textes de référence (en anglais) : Charismatic Monks of Lanna Buddhism, un ouvrage écrit par l’anthropologue Paul Cohen, lui qui s’intéresse aux moines bouddhiques qualifiés de ton bun par les fidèles des régions septentrionales de Thaïlande (littéralement « personnes de mérite »), avec Khruba Siwichai en couverture. Et The Saint with Indra’s Sword: Khruubaa Srivichai and Buddhist Millenarianism in Northern Thailand, une contribution d’importance de Katherine Bowie, anthropologue elle aussi et professeure à l’université de Wisconsin-Madison, affiliée au Centre d’études du sud-est asiatique (texte en ligne).

Vos pouvez aller à la rencontre d’un disciple de Khruba Siwichai, adepte comme lui de la tradition de la forêt, qui effectue souvent de longues marches et est sortie d’une retraite méditative de trois ans, trois mois et trois jours à fin juillet 2022. Il officie dans un temple de Tachileik, au Myanmar, à la frontière thaïlandaise. Son nom est Khruba Boonchum, véritable bouddha vivant. En savoir plus.

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Nous prévoyons de vous dévoiler un jour les lieux emblématiques de Khruba Siwichai afin que vous puissiez, vous aussi, les découvrir et, pourquoi pas, en faire votre pèlerinage ici dans la Rose du Nord. Qui sait si ce magnifique album-photo et cet article vous donneront envie de vous rendre au Wat Ban Pang, dans la province de Lamphun, là où le saint homme est né et où il s’est éteint…

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Le temple de Ban Pang, village d’origine de Khruba Siwichai © Facebook – แอ่วดี-Review + EventsWeekly

Plonger dans l’histoire de Khruba Siwichai et des autres Vénérables bouddhistes du nord thaïlandais, à l’image du Vénérable Mun Bhuridatta Kaenkaew, appelé Ajahn Mun et plus connu sous le nom de Luang Pu Mun, qui fut l’un des abbés du Wat Chedi Luang et lui aussi l’un des moines les plus vénérés du Lanna, ayant atteint la pleine illumination, c’est comprendre un peu mieux les croyances qui animent le peuple du Lanna, profondément animiste. Bien malheureusement, la littérature francophone est quasi muette sur le sujet. À travers cet article, on espère avoir titillé votre curiosité afin que vous cheminiez autant sur les routes du pays Lanna, à la rencontre des lieux emblématiques qui façonnent son histoire, que sur celles, plus escarpées, de la spiritualité bouddhiste…


1 ครูบาศรีวิชัย en thaï. Vous trouverez d’autres orthographes parlant du même homme, que ce soit Kuba, Khuba, Kruba et autre Sivichai, Srivichai ou Sriwichai. Comme à notre habitude, nous nous en tenons aux règles du Système général royal de transcription du thaï (RTGS). On peut traduire Khruba (ครูบา) par maître. Par ailleurs, il y a une hiérarchie parmi les vénérables bouddhistes : en accolant le terme honorifique chao (เจ้า), on signifie que le niveau de spiritualité est plus élevé encore.
2 Date fluctuante, qui dépend du calendrier lunaire.
3 Sopha Chanamun, Khruba Srivichai ‘dton bun’ haeng lanna, MA thesis, Faculty of Arts, Thammasat University (1991).

Sources rédactionnelles :

Source de l’image à la une © Facebook.
Article composé le 10.06.2019 et mis à jour le 23.04.2024


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