Bouddha, la légende dorée – Exposition (à Paris)

Que n’a-t-on pas écrit sur le Bouddha, lui qui, comme d’autres grands maître à l’image de Jésus ou Mahomet, n’a jamais écrit une seule ligne ! D’ailleurs, a-t-il même existé ? L’exceptionnelle exposition dont nous vous parlons aujourd’hui permet d’approcher un être qui aura apporté un éclairage bienveillant sur notre existence, suivi par des millions d’adeptes qui, sans tous se lancer dans la quête de vérité, suivent encore ses enseignements. Occasion unique de découvrir des pièces artistiques d’une valeur incalculable.
En y venant, vous constaterez que la Thaïlande est un pays profondément bouddhiste. On détaille bien sûr l’exposition Bouddha, la légende dorée, tout en vous présentant brièvement le musée Guimet, l’institution qui vous la propose. Une exposition dont les divers médias se sont emparés. Vous en saurez plus sur la vie de Bouddha en consultation la série des publications Facebook du musée Guimet intitulée Sur les pas de Bouddha. Et l’on termine par des conseils de lecture pour qui veut s’initier aux enseignements de l’Éveillé.
La Thaïlande, un pays profondément bouddhiste
Le Bouddha, et plus généralement le bouddhisme, n’est pas forcément la raison première qui vous a poussé à venir en Thaïlande. Néanmoins, une fois le pied posé dans le royaume, et plus encore à Chiang Mai, vous serez vite confronté à la prégnance de Siddhārtha Gautama, le Bouddha supputé historique.
L’Éveillé n’a jamais mis les pieds en terre siamoise, sauf dans des légendes. Il est néanmoins présent partout au quotidien. Promenez-vous en ville et vous croiserez sa représentation à foison. Pour un bouddhiste thaïlandais, une statue du maître n’est pas une simple image mais bel et bien sa présence réelle, d’où l’immense respect que les Thaïlandais vouent à toutes les représentations du Bouddha – à quelque exception près.

Et il est probable qu’une fois rentré dans votre pays d’origine, vous garderez en tête encore longtemps l’énigmatique sourire permanent qui habite l’Éveillé et presque toutes ses représentations. Peut-être même que vous vous intéresserez alors à son message qui vise à se libérer de la souffrance.
L’auteur de cet article n’avait pas hésité à faire le déplacement vers Paris pour la seule visite du musée national des Arts asiatiques (MNAAG), plus communément appelé le musée Guimet, peu après sa rénovation en 1997. Et c’est à une exceptionnelle exposition organisée dans ce musée que nous vous invitons aujourd’hui, vous rappelant que nous sommes entrés il y a peu dans la retraite de trois mois qu’effectuent les moines bouddhistes, appelée khao phansa ici en Thaïlande.
Exposition Bouddha, la légende dorée1
Pour la première fois en France une exposition événement est consacrée à la vie du Bouddha et à la diffusion du bouddhisme en Asie. L’exposition met en exergue la richesse des traditions iconographiques et stylistiques se rapportant à la représentation de la vie exemplaire et édifiante du fondateur du bouddhisme.
Conçue sur un mode transversal, l’exposition confronte les modes d’expression artistique des différentes aires culturelles de l’Asie et en révèle les similitudes et l’originalité, pour mieux souligner la diversité et la richesse des arts asiatiques. Articulée autour des grands « miracles » de la vie du Bienheureux (naissance, éveil, premier sermon, accès au nirvana), l’exposition permet d’admirer un ensemble représentatif d’œuvres issues des collections du MNAAG et de comprendre par l’illustration les épisodes de la vie du Bouddha.
En s’appuyant sur les chefs-d’œuvre du musée, les grandes étapes de la vie du Bouddha sont retracées, depuis sa naissance survenue dans le parc de Lumbini au sud du Népal jusqu’à sa totale extinction à Kushinagara dans l’État indien de l’Uttar Pradesh. Il s’agit de mettre en regard les représentations du Bienheureux lui-même dans les multiples transcriptions iconographiques et esthétiques déclinées dans les divers pays d’Asie, de l’Afghanistan au Japon et de la Chine à l’Indonésie, où peintures, statuaires et plus marginalement architecture, sont mises à l’honneur. Narrant le destin d’un homme aux qualités intellectuelles et morales exceptionnelles, la vie du Bouddha se déroule telle une geste de l’esprit, tour à tour concrète et banale, miraculeuse et transcendante.

Quatrième religion au monde en nombre de fidèles, derrière le christianisme, l’islam et l’hindouisme, le bouddhisme représente le véritable fil conducteur du parcours muséographique qui se découpe en dix séquences, depuis les scènes des vies antérieures jusqu’à l’esthétisme de l’image du Bouddha en Asie, en passant par le premier sermon et la communauté monastique (dont les arhat). Ainsi sont rappelées les circonstances de l’apparition du bouddhisme en Inde, aux environs du 5e siècle avant J.-C., puis l’évocation de la « Bonne Loi » et les principales évolutions doctrinales qui ont marqué son développement : bouddhisme ancien (theravada), bouddhisme du grand véhicule (mahayana) et bouddhisme du véhicule de diamant (vajrayana).
Cette exposition, qui présente 159 œuvres au total, fruit de quatre années de préparation, vous offre les clefs de compréhension essentielles associées à la légende du Bouddha.
INFORMATIONS PRATIQUES
Exposition Bouddha – La légende dorée
Du 19 juin au 4 novembre 2019 (ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h)
Au musée national des Arts asiatiques (MNAAG, musée Guimet), à Paris; accès.
On vous conseille vivement la visite commentée (€ 8.- en sus du billet d’entrée), les samedis à 14h (jusqu’au 21 septembre 2019) et les samedis et les jeudis à 14h (du 23 septembre au 4 novembre 2019).
Le musée Guimet
- En savoir plus sur son histoire.
- Découvrir sa bibliothèque historique.
- Qui donc était Emile Guimet, fondateur du musée ?
- Wikipédia nous en parle également.
Événement FB / Site web / Page Facebook / Blog / Twitter (@MuseeGuimet) / Instagram / Chaîne YouTube / #MuseeGuimet
En savoir plus sur l’exposition

Les médias de l’hexagone se sont emparés du sujet et vous parle plus en profondeur de cette exposition, de même que du Bouddha et du bouddhisme en général, à l’image de Telerama, de La Croix, du Figaro ou encore du quotidien Le Monde. Si vous n’êtes pas abonné à ces journaux, l’article du magazine Le Point fera l’affaire, tout comme celui de Sciences & Avenir. Vous pouvez aussi vous rabattre sur le dernier numéro du Mag du MNAGG qui vous parle de l’expo.
Et si l’érudition vous titille, vous lirez avec délectation l’intéressante présentation de Véronique Crombé sur Bouddha News. Ou encore l’intervention de Anne-Frédérique Fer parue dans la revue culturelle franco-chinoise FranceFineArt. On peut y admirer un très beau diaporama et y écouter une interview de M. Thierry Zéphir, co-commissaire de l’exposition. À moins que vous vous contentiez de la présentation faite par Béatrice Benoit-Gonin dans l’émission Télé Matin :
Bouddha, la légende dorée. Une vie, une dernière vie… Une naissance ultime et, de toutes, la plus fondamentale puisqu’en son développement, celui que l’on désigne universellement comme le Bouddha – l’Eveillé – proposa à ses contemporains un mode de vie, une philosophie, une éthique, bientôt une religion appelée à devenir le véritable ciment spirituel de l’Asie. A partir d’un socle iconographique originaire de l’Inde, puis diffusé dans l’ensemble des pays asiatiques, la mise en images de la vie du Bouddha historique constitue une part essentielle des arts religieux du monde extrême-oriental. De sa naissance merveilleuse à Lumbini – au sud du Népal – jusqu’à son ultime trépas dans l’actuel Etat indien de l’Uttar Pradesh, sa vie exemplaire et édifiante a inspiré d’innombrables représentations artistiques. De l’Afghanistan au Japon, de la Chine à l’Indonésie, les artistes se sont succédé pour retranscrire le destin du Bienheureux, révélant la richesse des traditions iconographiques et stylistiques de l’Asie. Puisant dans l’extrême richesse des collections du musée Guimet, cet ouvrage nous conduit dans les pas du Bouddha et nous invite à découvrir la « légende dorée » d’un être d’exception.
Telle est la présentation de l’ouvrage officiel édité sous la direction du commissaire de l’exposition, Thierry Zéphyr. Un beau-livre recommandé à toutes celles et tous ceux qui auront profité de cette exposition et veulent en garder le plus beau des souvenirs, comme à celles et ceux qui n’auront pas pu s’y rendre. En complément, Beaux Arts éditions vous propose un album-photo de l’exposition, 58 pages pour seulement € 10.
Achetez l’ouvrage officiel Bouddha, la légende dorée et l’album-photo Bouddha, la légende dorée chez votre libraire préféré ou alors sur Amazon.
Une autre exposition – tout aussi exceptionnelle – présentant l’Éveillé vous est proposée par le musée des Cultures, à Bâle (en Suisse donc, à la lisière de la France et de l’Allemagne), et ce jusqu’au 23 janvier 2022. Elle s’intitule ILLUMINÉ – L’univers des bouddhas. Avec, comme grand avantage, de disposer d’une superbe version virtuelle – un digitorial – visible par tout un chacun. On vous en a parlé dans cette publication Facebook.
Sur les pas de Bouddha 👣
En savoir plus sur le bouddhisme
À l’occasion de cette exposition exceptionnelle, le Musée Guimet vous conte sur sa page Facebook la vie de Bouddha, l’homme qui proposa un mode de vie, une philosophie, une religion appelés à transcender les pays d’Asie. Un récit fantastique, retracé par les œuvres de l’exposition Bouddha, La légende dorée :
- La naissance de Siddhārtha
- Les quatre rencontres
- La voie du milieu
- Les assauts de Mara
- Vers l’Éveil…
- Le miracle de Shravasti
L’exposition porte bien son nom – La légende dorée – car aucun chercheur occidental n’a encore réussi à prouver l’historicité du Bouddha ! Ainsi, la question de l’existence historique du Bouddha reste sans réponse…
On termine par cette réalisation qui bénéficie des explications du brillant vulgarisateur qu’est Frédéric Lenoir. De quoi vous passionner pour le Bouddha et le bouddhisme :
Pour aller plus loin – Nos conseils de lecture
Peut-être que la pratique du bouddhisme vous attire. Si tel devait être le cas, le mieux est d’entamer une retraite dans un temple (celle de 10 jours a les faveurs de nombreux adeptes). Nous consacrerons un jour un article à cette pratique. À défaut, commencez donc par lire des ouvrages en lien avec le bouddhisme, une religion qui, sans être prosélyte, attire beaucoup de sympathisants occidentaux. On vous conseille ici quelques lectures introductives, omettant volontairement les ouvrages faisant référence à d’autres écoles du bouddhisme, telle le Véhicule du Diamant cher aux Tibétains ou le zen que pratiquent les Japonais.
Tout d’abord l’Introduction à l’enseignement du Bouddha et à sa pratique de Michel Henri Dufour, un auteur affilié à la tradition Theravâda de la forêt propre à la Thaïlande. Vous touchez là à l’enseignement de l’École des Anciens, l’essence du bouddhisme. Beaucoup de personnes sont venues au bouddhisme par la lecture de L’Enseignement du Bouddha – D’après les textes les plus anciens, best-seller de Walpola Rahula. Si vous optez pour une vision d’ensemble non dénuée d’humour, Le Bouddhisme Pour les Nuls est fait pour vous (version poche). Édition plus récente fort appréciée elle aussi, 50 notions clés sur le Bouddhisme pour les Nuls est l’œuvre de Marine Manouvrier, professeur au riche bagage académique. Un ouvrage clair et concis.
Il nous semble intéressant de savoir comment se vit le bouddhisme au quotidien. Et qui mieux que Fabrice Vidal sait transmettre et son expérience et ses connaissances ? Comment être bouddhiste ? C’est là le titre d’un livre que nous vous recommandons. Vous pourrez ensuite poursuivre avec le coffret Pratique de la méditation (il contient un livre, un CD audio et un DVD). Dans le 3e ouvrage présenté ici, Fabrice Midal nous parle de son expérience – ce que vingt-cinq ans de méditation lui ont appris. Un livre au très beau titre : Frappe le ciel, écoute le bruit.
Ce sont là des références destinées aux personnes désirant s’initier au bouddhisme (et non pas à celles déjà versées dans la pratique). On se permet tout de même de vous rappeler que le propre du bouddhisme est la méditation. Vous pouvez lire tous les livres que vous voulez, votre connaissance du bouddhisme ne sera qu’intellectuelle. Or, l’essence même du bouddhisme est d’oublier tout savoir et de pratiquer la méditation. Ceci afin d’atteindre l’Éveil.

On termine par un beau-livre, Dvaravati : Aux sources du bouddhisme en Thaïlande. Il s’agit du catalogue d’une ancienne et splendide exposition au musée Guimet, qui vous donne à admirer, en vous donnant quelques clefs explicatives, les œuvres bouddhistes de l’art Dvâravatî, une civilisation qui a perduré au nord de l’actuelle Thaïlande jusqu’à la conquête de Haripunchai par le roi Mengrai, fondateur de la ville de Chiang Mai, à la fin du XIIIe siècle.

Peut-être n’aurez-vous pas l’occasion de vous rendre au Musée Guimet afin de profiter de cette très riche exposition. Dans ce cas, la visite des très nombreux temples de la Rose du Nord devrait vous combler. En dehors des très belles représentations du Bouddha, l’architecture Lanna qui les abrite – dont le Wat Ton Kwen représente un des plus beaux exemples – aura de quoi vous ravir.
1 Nous reproduisons ici le texte officiel du musée figurant sur son site web.
Source de l’image à la une : affiche originale de l’exposition.
Article composé le 04.08.2019 et mis à jour le 25.03.2021.
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