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Royal Project Fair – Les produits du Projet Royal s’exposent

Tous les Thaïlandais apprécient la Fondation du Projet Royal et, au-delà, les produits qu’elle commercialise sous différentes marques. Ils ont pour elle un grand respect, ayant été créée par le précédent roi de Thaïlande, très vénéré, feu Sa Majesté Bhumibol le Grand (Rama IX), père du roi actuel, Rama X.

Les Occidentaux peuvent en avoir entendu parler sous son nom anglophone, Royal Project. En thaï, l’on dira โครงการหลวง, soit โครงการ (khrongkan, signifiant projet) et หลวง (luang, terme se traduisant ici par royal).

Le but visé par la fondation en question est de fournir aux membres des diverses ethnies minoritaires du nord thaïlandais de quoi subvenir à leurs besoins à travers l’amélioration de leur production agricole. En dehors de ses nombreux employés, elle forme beaucoup d’agriculteurs. Et le fruit de leur travail est commercialisé, principalement sous la marque Royal Project. Des produits de qualité, sains, à un prix serré; d’où leur succès. Et ce sont là les raisons pour lesquelles nous évoquons souvent leurs diverses actions tout au long de l’année sur notre page Facebook.

La fondation du Projet Royal vient en aide aux minorités ethniques du pays

Bien représentée à travers ses divers points de vente ici à Chiang Mai, épicentre de la production, la Fondation du Projet Royal organise annuellement une foire qui est l’occasion de présenter ses produits sous forme festive, avec des expositions et de nombreuses animations. La Royal Project Fair donne à voir de très beaux arrangements, floraux comme agricoles. Si vous êtes à Chiang Mai durant la période de Noël, c’est là un événement qui ne saurait être manqué !

Aujourd’hui, on vous parle donc de la naissance de la Fondation du Projet Royal, de sa foire annuelle, de ses produits de qualité et de ses divers points de vente à travers le royaume.

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La Fondation du Projet Royal

La Fondation du Projet Royal (Royal Project Foundation en anglais, dont l’abréviation est RPF, โครงการอันเนื่องมาจากพระราชดำริ en thaï) est une organisation thaïlandaise à but non lucratif basée dans le nord de la Thaïlande. Elle a été fondée par feu le roi Bhumibol Adulyadej en tant qu’organisation cadre pour ses initiatives caritatives et ses recherches.

À sa création, elle visait deux objectifs :

  • principalement, développer et améliorer les conditions économiques et le niveau de vie des minorités ethniques peuplant le nord thaïlandais en utilisant les cultures de rente pour remplacer la culture du pavot;
  • et accessoirement préserver les forêts, les ressources en eau et l’environnement en général.

La fondation est considérée comme l’un des premiers projets d’élimination de la production d’opium dans le monde et l’un des plus réussis. Elle a été honorée en 1988 par le prix Ramon Magsaysay pour la compréhension internationale.

Un projet né à Chiang Mai

C’est en 1969 qu’a germé l’idée de cette fondation, lorsque le roi Bhumibol Adulyadej a visité un village Hmong producteur d’opium au Doi Pui, la montagne accolée au Doi Suthep. Au cours de sa visite, le roi a appris qu’une pêche locale pouvait fournir un revenu aux membres de cette minorité ethnique. Un centre de développement de la faculté d’agriculture de l’université Kasetsart testait et développait en effet un type de pêche adapté à cet environnement. Il a alors demandé au Bureau des Biens de la Couronne (CPR – Crown Property Bureau) de verser 200 000 bahts en faveur de ce projet.

Par la suite, le projet a reçu le soutien d’agences internationales. En 1972, les Nations Unies ont réalisé l’importance de l’agriculture alternative pour remplacer la culture de l’opium. Le programme ONU/Thaïlande de lutte contre la toxicomanie a alors été lancé. Entre 1973 et 1984, l’aide au développement américaine a également soutenu le projet en donnant de l’argent au projet de recherche et développement pour trouver les fruits et légumes les meilleurs et les plus adaptés aux hautes terres. C’est en 1992 que ce projet royal a changé de nom pour devenir la Fondation du Projet Royal, une organisation publique au service du peuple de façon permanente.

Les centres de développement

Un projet ici visité par les candidates de Miss Universe Thailand 2017

Aujourd’hui, la foundation dispose de 38 centres de développement répartis dans cinq provinces du nord de la Thaïlande. Bien que ces centres soient destinés à la recherche et au développement de projets pour la fondation, certains sont devenus des destinations touristiques prisées.

Dans la province de Chiang Mai, il y a 27 centres de développement qui comprennent trois stations royales d’agriculture (Doi Ang Khang, Doi Inthanon et Pangda), une station de recherche (Mae-Lod) et 23 centres de développement (Ka Noi, Khun Phae, Khun Wang, Teen Tok, Tung Rao, Tung Roeng, Tung Luang, Nong Khieo, Nong Hoi, Pa Mieng, Pang Ung, Mon Ngo, Mok Cham, Mae Tho, Mae The Nuier, Mae Phae, Mae Sa Pok, Mae Sa Mai, Mae Hae, Wat Chan, Haui Luk, Haui Siao et Huai Som Poi).

Ailleurs dans les provinces du nord, trois centres de développement sont exploités à Chiang Rai (Pha Tung, Mae Poon Luang et Sa Ngo), six à Mae Hong Son (Mae La Noi, Mae Sariang, Huai Nam Khun, Huai Nam Rin, Huai Pong et Huai Lang), un à Lamphun (Pha Bath Huay Tom) et un autre à Phayao (Pang Cha).

Les divers projets royaux

L’Institut de recherche et de développement des Hautes Terres (Highlands), dont l’acronyme anglais est HRDI, est partie intégrante du Projet Royal. Cet organisme public est responsable du développement de nouveaux processus et mécanismes pour soutenir et renforcer les activités de recherche et de développement du Projet Royal. Le HRDI se concentre sur le développement social et économique durable dans les Highlands thaïlandais en travaillant au-delà des zones d’opération existantes du Projet Royal. Il apporte un soutien au Projet Royal, étendant son succès à l’ensemble du pays.

L’Institut de recherche et de développement des Hautes Terres (HRDI) sur le web (saluons sa version anglaise), sur Facebook et sur YouTube.

Les projets changent, se développent et s’adaptent aux problématiques soulevées par les diverses communautés touchées dans toute la Thaïlande. Il s’agit cependant toujours d’améliorer la qualité de vie des communautés en question dans le cadre des principaux objectifs de la fondation du Projet Royal. Il y a près de 5 000 projets en cours touchant un large spectre de la société thaïlandaise : cela va des ressources en eau à l’intégration des minorités, en passant par l’agriculture, l’environnement, le développement de carrière, la santé publique, les transports et les communications, la protection sociale ou encore l’éducation.

En tant que « roi du développement », Sa Majesté a tendu la main aux populations les plus vulnérables de Thaïlande, sans se soucier de leur statut, de leur ethnicité ou de leur religion, a écouté leur problèmes et leur a donné les moyens de se prendre en charge.

Kofi Annan, secrétaire général des Nations Unies (2006), au sujet du roi Bhumibol le Grand

À titre d’exemple, un projet de marketing touche à la recherche sur le coût et la rentabilité des fruits et légumes du Projet Royal. Ce projet étudie également le comportement des clients dans le choix et l’achat des produits. Il s’agit d’élaborer le meilleur plan de marketing pour la vente des produits du projet. Quant aux projets de conservation de l’environnement, ce sont l’environnement des hautes terres, les forêts, l’eau et le sol qui sont étudiés, afin d’optimiser les rendements en appliquant les principes du développement durable. On vous renvoie à cet effet notre article qui vous parle de la Journée internationale des Sols, en hommage au défunt roi Bhumibol, lui qui a tant œuvré pour instaurer une économie d’autosuffisance. La communauté mondiale, à travers la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, a salué son engagement pour les communautés agricoles, souvent bafouées, dont l’existence même dépend de l’agriculture, d’où l’importance de la qualité des sols.

Le roi Bhumibol appliquant les principes du développement durable avant l’heure, les nombreux projets de la fondation font naturellement partie de l’Agenda 2030 des 17 objectifs de développement durable (ODD) de la Thaïlande.

En Thaïlande, la fondation joue un rôle fondamental dans la recherche agricole. C’est sous ses auspices par exemple que des cépages de vignes ont été introduits en 1981 dans les hautes terres. Ou encore que sont produites des fraises dans la région de Samoeng (un bourg qui fête annuellement ce fruit en février dans le cadre de la Fête de la Fraise). La recherche sur les fraises comme culture de remplacement a débuté en 1974, en collaboration avec l’université Kasetsart, à Bangkok. Les résultats de cette recherche ont permis aux tribus montagnardes et aux populations locales de tirer des revenus de la production de fraises et de plantes-filles. Les fraises, entre autres cultures, offrent maintenant à ces populations une source d’investissement rapide et à rendement élevé. Autre exemple avec cette production de champignons dans un village de montagne (vidéo).

Royal Project Kitchen, le Projet Royal Culinaire

L’originalité de la production agricole du Royal Project, sa qualité et ses prix doux contribuent au succès des produits vendus sous cette marque. Les fruits d’hiver du Projet Royal ont notamment été présentés au Forum du tourisme de l’ASEAN qui s’est tenu à Chiang Mai en 2018.

Des chefs cuisiniers thaïlandais réputés utilisent les produits du Projet Royal. Ainsi du célèbre chef Chumpol Jangprai. Autre exemple avec le restaurant Khao du complexe hôtelier Four Seasons ici à Chiang Mai : ses chefs s’approvisionnent en certains ingrédients exclusivement auprès des agriculteurs qui travaillent avec le Projet Royal, en s’attachant à préserver le savoir local sur l’agriculture et à aider les communautés à devenir autosuffisantes.

Vous pouvez d’ailleurs goûter à des plats composés des produits Royal Project à la Royal Project Kitchen (ครัวโครงการหลวง), non loin du parc Rajapruek (le Royal Flora). ici. Un restaurant que l’on retrouve sur Facebook; consultez donc son menu.

L’ensemble des projets de la fondation du Projet Royal touche près de 300 villages regroupant plus de 14 000 familles, soit environ 85 000 Thaïlandais des régions rurales, la majorité étant constituée des minorités ethniques.

Bien que les projets royaux aient été fondés pour résoudre les problèmes de déforestation, d’opium et de pauvreté, beaucoup sont depuis devenues des attractions touristiques, à l’image des parcs nationaux. L’un des plus visités est le Centre de développement du Doi Ang Khang, à Fang, célèbre pour sa production de thé, ses fraises et sa floraison hivernale de cerisiers.

La Fondation du Projet Royal
➥ sur le web (où tout n’est hélas qu’en thaï)
➥ sur Facebook (avec une page complémentaire dédiée aux relations publiques)
➥ sur YouTube


La Foire annuelle du Projet Royal

Chaque année, peu avant Noël, la Fondation du Projet Royal organise sa foire annuelle, la Royal Project Fair. C’est l’occasion pour elle de présenter ses nombreux produits – de qualité, rappelons-le – au public qui s’y rend.

Il y a là des animations quotidiennes, avec notamment une belle cérémonie d’ouverture. C’est l’occasion de rencontrer de nombreux membres des minorités ethniques (les tribus diront certains) qui effectuent par exemple des danses traditionnelles.

Lors de cette manifestation annuelle, la fondation présente ses nouveautés, que ce soit des produits manufacturés ou des nouveaux fruits et légumes, issus des recherches agricoles des divers centres de la fondation.

Bien bel écrin que le Royal Flora pour accueillir la foire des produits du Projet Royal

Pour tout visiteur qui s’y rend, c’est l’occasion d’admirer de très belles expositions où les fruits et les légumes, de même que les fleurs et autres plantes, forment de magnifiques arrangements colorés.

Alors que les premières éditions de la foire étaient organisées au Palais des Congrès de l’Université de Chiang Mai, depuis l’année 2019, c’est le parc royal Rajapruek qui héberge la foire. Plus connu sous le nom Royal Flora, c’est un magnifique écrin qu’il faut bien entendu profiter de visiter à cette occasion. Seul reproche que l’on peut lui faire : il se trouve à 13 km au sud-ouest de la ville. Notons que l’entrée au parc est gratuite durant la durée de la foire.

Royal Project Fair 2020

La Royal Project Fair 2020 a lieu du lundi 21 décembre au dimanche 27 décembre 2020, une pleine semaine donc, de 9h à 20h, dans les bâtiments d’exposition 1 & 2 (sur votre gauche peu après l’entrée), une entrée qui est gratuite.

Comme l’année dernière, c’est le parc royal Rajapruek (le Royal Flora, อุทยานหลวงราชพฤกษ์) qui accueille l’événement. Il se trouve à l’extérieur de la ville, ici. Difficile cependant de le rejoindre avec des moyens de transport public, surtout en cette période de pandémie où les bus RTC n’assument plus leurs services.

La cérémonie d’ouverture a lieu le lundi 21 décembre 2020, à 17h, en présence du couple royal, Leurs Majestés le roi Vajiralongkorn et la reine Suthida. Occasion d’assister notamment à une danse traditionnelle du Lanna où se produisent des centaines de danseurs et danseuses.

Le thème de cette année ? « La rivière de la connaissance coule vers un développement durable ». Et comme toujours, la vente des produits est agrémentée par des expositions et des animations. En plus de la vente de tous les produits du Projet Royal (il y en a près de 1 300 !), avec de nombreuses actions, vous pourrez acquérir 10 modèles différents de paniers-cadeaux. Occasion de découvrir aussi leurs nouveaux produits. Les expositions florales sont de la partie, de même que des expositions de fruits et légumes. À l’honneur cette année, un tout nouveau broccoli. Exposés également, des esturgeons qu’a réussi à acclimater le Projet Royal, afin d’en commercialiser le caviar.

En voici le programme officiel, avec quelques ateliers :

  • On vous rappelle que la cérémonie officielle a lieu le lundi 21.12.2020, à 17h, avec une grande danse traditionnelle lanna donnée en l’honneur du couple royal.
  • Mardi 22.12.2020, de 14h à 16h : démonstration culinaire (omelette farcie) par le chef Vip, directeur des produits Doi Kham 👨‍🍳
  • Mercredi 23.12.2020, de 10h30 à midi : démonstration culinaire (rouleau de printemps frais) par un styliste culinaire connu. Un concours culinaire a lieu de 15h à 16h 👨‍🍳
  • Jeudi 24.12.2020, de 9h à 10h : exposé sur le café par un responsable de la marque Akha Ama ☕️ Puis, de 10h30 à midi : démonstration culinaire (salade de fraises) et de 14h à 16h, nouvelle démonstration culinaire par Chef Table 👨‍🍳
  • Vendredi 25.12.2020, de 10h à midi : concours culinaire pour les jeunes de 12 à 18 ans. De 14h à 16h, atelier pour la réalisation de gâteaux 🧁
  • Samedi 26.12.2020, de 10h à 11h : concours « Cuisine en famille » puis de 15h à 17h : atelier de composition de paniers-cadeaux 🧺
  • Dimanche 27.12.2020, de 10h30 à midi : démonstration culinaire (curry vert à l’avocat 🥑 ) puis, de 13h à 16h : atelier de sculpture de fruits et légumes.

L’on vous y emmène en vidéo. Alors que les blogueurs y sont déjà allés, à l’image de Jira Traveler ou encore Maria Journeys qui, elle, s’est attardée également au Royal Flora. De quoi nous livrer de magnifiques photos pleines de couleurs.

Présence exceptionnelle cette année du couple royal en personne qui a semble-t-il apprécié la cérémonie d’ouverture où des centaines de danseurs et danseuses ont exécuté une danse traditionnelle du Lanna.

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Des produits de qualité, sains qui plus est

La qualité des produits est une caractéristique indéniable des produits du Projet Royal, quelle que soit la marque sous laquelle ils sont commercialisés. Cette qualité se retrouve dans le packaging de niveau international. L’autre élément caractéristique est un très bon rapport qualité-prix. Qui plus est, l’écrasante majorité – si ce n’est tous les produits – se réclament d’une production biologique (organic comme l’on dit en Thaïlande, reprenant le terme anglophone).

Il y a plus de 1 300 références proposées ! C’est dire l’étendue de leur production. Cela va des fruits et légumes aux herbes aromatiques, en passant par le riz bien sûr, de même que d’autres céréales, de l’huile, du thé et du café (aussi en capsules), des fleurs (sèches comme fraîches), du poisson (dont le fameux caviar), de la viande (de notre point de vue, la qualité du jambon fumé doit encore être améliorée), des salades et des sauces, et d’autres produits alimentaires (pain, yogurt, lait, fromage (leur feta est un pur délice), chips originales…). Sans oublier des cosmétiques et de l’artisanat.

🐓 Les Français.es seront content.e.s d’apprendre que des poulets sont aussi élevés par le Royal Projet. Et pas n’importe quel poulet puisqu’il s’agit des fameux Poulets de Bresse ! Si, si. Vous savez tous que ce poulet est reconnaissable à ses trois couleurs : bleu, blanc, rouge. À savoir un plumage entièrement blanc, des pattes bleues fines, lisses, une crête rouge, simple, avec de grandes dentelures, des barbillons rouges, des oreillons blancs ou sablés de rouge, quant à la peau et à la chair, elles sont blanches.

Le tout est généralement vendu sous la marque Royal Project. Mais d’autres marques font leur apparition. Ainsi de la marque Doi Kham (ดอยคำ en thaï), fondée en 1994 à la demande du roi Bhumibol Adulyadej pour créer une entreprise permettant d’acheter les produits des projets royaux et d’autres agriculteurs affiliés à des prix équitables et de vendre des produits de qualité à la population thaïlandaise.

« Doi Kham » vient de deux mots du nord de la Thaïlande. Le mot doi (ดอย) qui signifie mont (montagne, colline) et le terme kham (คำ), mot abrégé pour thong kham (ทองคำ) qui signifie or, soit la Montagne d’Or en traduction littérale.

Doi Kham (la Montagne d’Or)

L’entreprise produit une grande variété de produits agricoles, notamment des jus de fruits prêts à boire, des concentrés de jus de fruits, des fruits déshydratés, de la confiture, du miel et des fleurs. Doi Kham exporte 30 % de sa production vers la région Asie-Pacifique. L’objectif de l’entreprise est de soutenir le développement des produits agricoles thaïlandais et de produire des biens à haute valeur nutritionnelle sans additifs chimiques. Leurs produits ne contiennent ni conservateurs ni arômes artificiels. Des produits de qualité obtenant de nombreuses récompenses.

Doi Kham Food Products est une société privée à responsabilité limitée dont le chiffre d’affaires dépassent les 2,4 milliards de bahts, employant plus de 200 personnes. Elle possède des usines de transformation à Fang, au nord de Chiang Mai, à Mae Chan (dans la province de Chiang Rai) et à Tao Ngoi (dans la province de Sakon Nakhon). L’entreprise compte plus d’une trentaine de magasins de détail dans tout le pays.

La marque Doi Kham
➥ sur le web
➥ sur Facebook


Les points de vente du Projet Royal

Tant le Royal Project que les marques affiliées – la plus connue étant Doi Kham – appartiennent au Bureau des Biens de la Couronne (CPR – Crown Property Bureau), que vous retrouvez sur le web et sur Facebook.

Alors que les produits Doi Kham sont plutôt bien représentés dans toute la Thaïlande (on en trouve notamment chez Rimping, Tops, 7 Eleven, Tesco Lotus ou encore Central), il en est autrement des produits de marque Royal Project.

Ici à Chiang Mai, le point de vente principal est situé à côté du parc Rajapruek; il s’agit du Royal Project Shop de Mae Hia (ร้านโครงการหลวงแม่เหียะ), ici. Le magasin le plus populaire se situe cependant plus près de la ville, non loin de l’université de Chiang Mai (CMU), sur Suthep Road, ici. Il s’agit du Royal Project Shop (ร้านโครงการหลวง), à ne pas confondre avec le point de vente des produits biologiques de la CMU, juste en face. Autre point de vente, plus petit, au centre commercial Plaza 89, ici. Les aéroports hébergent eux aussi une boutique estampillée Royal Project, avec cependant un choix restreint. Bangkok compte au moins trois boutiques mais qui ne sont pas situées où les touristes se rendent. Signalons encore deux autres points de vente, tous deux dans des centres commerciaux Central Plaza, à Chiang Rai et à Udon Thani. Vous en avez là la liste (hélas seulement en thaï).

Au niveau des commandes en ligne, il va vous falloir maîtriser la langue thaï pour pouvoir obtenir des produits Royal Project ! Oublions la boutique de leur page Facebook, qui ne promeut que quelques produits sans en vendre aucun. Quant au site web Royal Project Market, bien que présentant l’ensemble des produits, il n’est édité qu’en thaï et, pour l’heure, ne permet pas de commander des produits en ligne. Pour cela, vous devez passer par leur boutique Shopee, elle aussi exclusivement en thaï.

On ne peut que vous encourager à visiter cette foire agricole et, au-delà, à acheter des produits Royal Project / Doi Kham, que ce soit dans les boutiques ou encore en ligne. Vous profiterez ainsi de produits sains et d’excellente qualité, permettant d’améliorer les conditions de vie des populations composant les diverses ethnies minoritaires du royaume de Thaïlande.

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Royal Project Fair 2019

Organisée du 20 au 24 décembre 2019, de 9h à 20h, c’est la première fois que la foire se déroulait au parc Royal Flora, où l’entrée était gratuite.

Les activités culturelles furent nombreuses avec notamment des performances culturelles – chants et danses – du groupe des jeunes du Royal Project. Des jeunes qui venaient des divers centres de Chiang Dao, de Chom Thong, de Mae Wang, de Fang ou encore de Phrao. Autres activités fort prisées : les concours culinaires. Par ailleurs, cinq coopératives étaient à l’honneur, présentant leurs produits : Phrabat Huai Tom Royal Project Development Center, à Li (argenterie), Huai Siao Royal Project Development Center, à Hang Dong (huile noire pressée à froid), Huai Pong Royal Project Development Center, à Wiang Pa Pao (production de thé), Thung Rerng Royal Project Development Center, à Samoeng (production d’avocats) et enfin le Toong Tok Royal Project Development Center, à Mae On (production de café). L’on pouvait aussi admirer de la broderie et des tissus à motifs (Yao Hmong) et assister à une démonstration de pliage des fleurs de pandanus.

Une édition que nous vous avions annoncée par une publication Facebook (sur la base du communiqué de presse disponible sur le site web de la fondation). CM Daily Update nous en offre quelques belles photos. Et Feel-D Online News nous donne à voir la richesse des produits, visiblement appréciés des autorités présentes.


Sources rédactionnelles :
Thailand’s Royal Project sur le site web de l’HRDI
• Version anglaise de Wikipédia au 22.12.2020, tant pour la Royal Project Foundation que la marque Doi Kham

Source de l’image à la une © Facebook – @MariaNaklaiBaanTrip
Sans mention contraire les photos proviennent toutes des pages Facebook des institutions concernées.
Article composé le 22.12.2020 et mis à jour le 29.03.2021


Le Festival de la Balançoire au nord de la Thaïlande (Akha Swing Festival), ancien rite de fertilité

Voilà un festival qui vous permet d’entrer facilement en contact avec l’une des ethnies minoritaires du nord thaïlandais, les Akha. Il a généralement lieu entre la fin du mois d’août et la mi-septembre. La plupart des villages akha disséminés dans la province septentrionale de Chiang Rai l’organise. Un ancien rite de fertilité à double titre : fertilité des cultures et fertilité des jeunes filles de la tribu. Occasion pour ces dernières de montrer qu’elles sont en âge de se marier.

On vous en dit plus sur cette fête annuelle qui dure quatre jours, en vous précisant le déroulement des cérémonies et vous dévoilant les dates et lieux des festivités. Vous apprendrez quelle est la première implantation des Akha en terres siamoises et en saurez par ailleurs plus sur cette ethnie pourchassée. Bienvenue en pays akha, un peuple qui appréciait feu S.M. le roi Bhumibol le Grand, Rama IX, venu à leur rencontre.

ÉDITIONS 2022 DU FESTIVAL :

➥ les mardi 30 et mercredi 31 août 2022 à Baan Pha Hee (ลานโล้ชิงช้าบ้านผาฮี้, ici) et Baan Pha Mee (หมู่บ้านผาหมี, )
➥ les samedi 3 et dimanche 4 septembre 2022 à Ban Sam Yaek Akha (บ้านสามแยกอ่าข่า), précisément ici (จุดชมวิวแม่สลองใน)

Un ancien rite de fertilité

Le Festival de la Balançoire du peuple akha – tout en honorant les ancêtres – est une fête de la fertilité : en premier lieu agricole, visant à obtenir de bonnes récoltes, mais également fertilité humaine puisque les jeunes filles devenant adultes en profitent pour se mettre en avant. C’est donc un rituel annuel qui célèbre la vie, convoquant la déesse de la fécondité. Une symbolique que fêtaient également les anciens Grecs durant les célébrations des Anthestéries à travers la Fête athénienne de l’Aiora1.

D’origine tibéto-birmane, les Akha ont émigré du sud de la Chine au cours des deux cents dernières années pour s’installer au Laos, en Birmanie, au Vietnam et au nord de la Thaïlande. On estime entre 80 à 100 000 les Akha qui vivent aujourd’hui dans les montagnes du nord de la Thaïlande. C’est donc là une des nombreuses minorités ethniques de la région (les anglophones parlent de hill tribes, tribus des montagnes). Une peuplade qui disposait autrefois de son propre royaume, situé dans ce qui est aujourd’hui le sud de la Chine. Après des siècles de persécution, d’esclavage et de préjugés (ces derniers sont encore prégnants aujourd’hui, même en Thaïlande), ils se battent toujours pour conserver leur identité unique.

Tout en honorant les ancêtres, le Festival de la Balançoire du peuple akha est une fête de la fertilité, agricole et humaine.

La balançoire pour le plaisir et les morts. Ce qu’on appelle le Festival de la Balançoire est le festival le plus important du peuple akha. Une fête qui se déroule sur quatre jours, organisée chaque année entre fin août et mi-septembre, durant la saison des pluies. Eux-mêmes la nomment Yehkuja, Kuza za ou encore Loa cher bee err, ce qui se traduit approximativement par « manger du riz amer », une expression qui semble faire référence à la diminution des réserves de riz de l’année précédente et qui intègre l’espoir que les pluies prévues arroseront la nouvelle récolte de riz.

Les activités du festival comprennent des offrandes rituelles aux esprits ancestraux de la famille à l’autel des ancêtres situé dans un coin de la maison des femmes. Il faut savoir que les Akha vivent séparés selon le sexe, tant à la maison que dans les zones communes. Mari et femme habitent la même maison, ils font cependant chambre à part : la chambre de l’époux se trouve près de l’entrée de la maison et l’épouse dort avec les enfants dans une autre pièce. C’est l’épouse qui rejoint son conjoint dans le lit de ce dernier lorsqu’elle en a envie… Le Festival de la Balançoire est particulièrement important pour les femmes akha, qui attendent avec impatience l’occasion de porter les vêtements et les ornements de valeur qu’elles ont passé toute l’année à fabriquer. Véritable rite de passage, c’est aussi le moment pour les demoiselles de montrer qu’elles sont en âge de se marier…

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La nouvelle année des femmes akha

Les femmes akha sont renommées pour leurs coiffes d’argent – elles pèsent jusqu’à 5 kg – aux formes et décors différents suivant les groupes. Les coiffes – représentant leur statut social et marital dans la communauté – sont très souvent ornées de piastres de commerce, pièces de monnaie en argent datant de l’époque coloniale (de nos jours, les piastres sont de pâles copies). Des perles colorées finissent d’orner leur tête.

Les femmes du village passent beaucoup de temps à confectionner leurs vêtements brodés à la main, agrémentés de bijoux traditionnels qu’elles exposeront avec beaucoup de fierté, tout en exécutant des danses et des chants traditionnels pour les autres villageois. Cette fête est également connue sous le nom de Nouvel An féminin. Le Nouvel An traditionnel qui tombe à la fin du mois de décembre étant, lui, le Nouvel An masculin.

Si les femmes du village sont invitées sur l’escarpolette, seules ou à deux, à se balancer aussi haut que possible pour porter chance et attirer de bons augures au village, chantant et criant à gorge déployée, les hommes peuvent eux aussi se joindre à ce qui ressemble parfois à un envol de casse-cous !

Ko Ti Ah Ber, une belle femme akha, murmurait une chanson folklorique akha. Sa mélodie atteignit le dieu de la Pluie qui logeait au ciel. Attiré par cette musique tribale, le dieu bénit alors le peuple akha en leur accordant suffisamment de pluie pour leurs récoltes. Depuis lors, les femmes de la tribu revêtent de beaux costumes et célèbrent le festival peu la saison des récoltes, espérant que la pluie vienne en suffisance.

La légende sur laquelle repose le Festival Akha de la Balançoire
Fabuleux peuple akha © Facebook – Yochika Photographer (source)

Construction de la balançoire – Un rituel sacré

Une balançoire aux proportions gigantesques © Facebook – มนัสพรถาวรทรัพย์

Chaque année, au sein même du village, une nouvelle grande balançoire est construite à l’occasion du festival, sous la direction du chef du village, très respecté, appelé dzoeuh mah. Les villages sans chef spirituel ne peuvent pas construire de balançoire. Tout d’abord, la balançoire de l’année dernière doit être démontée, quatre longs poteaux sont coupés dans la jungle environnante et deux nouveaux trous de poteaux sont creusés. La nouvelle escarpolette doit utiliser deux des trous de la balançoire de l’année précédente. Tous les participants doivent être vigilants avec leur ombre; la balançoire doit se trouver à un endroit où aucune ombre de maison ne la traverse et les travailleurs qui creusent ne peuvent pas laisser leur ombre passer sur les trous de poteaux.

Les poteaux une fois enfoncés dans la terre, ils forment alors un quadrangulaire d’environ quatre mètres de distance. À ce stade de la construction, une cérémonie est organisée, au cours de laquelle on demande aux esprits de la terre la permission de l’utiliser. Du whisky, du thé, du riz fermenté et des pièces de monnaie sont offerts pour apaiser les esprits de la terre et s’assurer contre tout incident fâcheux.

Les Akha croient que les esprits peuvent influencer à la fois leur vie quotidienne et la fortune des vivants à plus long terme. Par cette cérémonie sacrée et les réjouissances, festins, chants et danses qui y sont associés, les Akha montrent leur respect et leur gratitude envers leurs ancêtres qui, à leur tour, apportent bien-être, prospérité et abondance de récoltes à leurs descendants.

Une fois ce rite important terminé, les hommes grimpent au sommet des poteaux, qui sont ensuite fermement attachés avec des cordes, créant ce qui ressemble au squelette d’un énorme wigwam. Là, sous un lourd joug en bois, on ajoute au sommet de ce grand édifice une longueur de vigne forte et bien sûr tissée, qui fait office de pendule. Lorsque la balançoire géante sera terminée, le dzoeuh mah attachera une poignée de pierre, de vigne épineuse et d’herbe du diable au siège suspendu. La pierre représente la force et la stabilité, tandis que la vigne épineuse et l’herbe du diable sont destinées à améliorer la santé et la prospérité.


Déroulement du festival sur 4 jours

Chacun des quatre jours de cet événement annuel a sa propre signification. Le Centre culturel de la communauté Ban2  Jalae nous les dévoilent.

Premier jour. Connue sous le nom de cérémonie de l’ours jarre, les femmes akha – qui portent leur robes traditionnelles affublées d’un grand nombre d’ornements et ce, jusqu’à la fin du festival – vont chercher de l’eau dans un puits sacré qui servira au rite de E joo e saw. C’est là un rituel qui honore les ancêtres décédés de chaque famille; des brioches de riz collant au sésame noir, du poulet cuit à la vapeur, du vin de riz et du thé chaud sont alors offerts à l’autel ancestral. Il ne s’agit pas d’un riz usuel mais d’un riz collant cultivé dans un champ spécial; il est d’abord cuit à la vapeur puis pilonné dans un pilon en bois, appelé hor tong, jusqu’à l’obtention d’une masse collante. De petites graines de sésame noir appelées luuh seeh sont ajoutées, ainsi qu’un peu de sel; la pâte est ensuite façonnée en gâteaux qui sont offerts aux invités.

Les Thaïlandais nomment cette fête ประเพณีโล้ชิงช้าอ่าข่า ou plus simplement โล้ชิงช้าอ่าข่า (lo ching cha Akha) qui se traduit littéralement par se balancer (โล้, lo), balançoire (ชิงช้า, ching cha) et Akha (อ่าข่า, akha), nom de la tribu en question, donc se balancer sur une balançoire akha.

Deuxième jour. Connue sous le nom de dzoeuh mah, la journée commence par une réunion de tous les membres du village avec le dzoeuh mah qui désigne la personne à qui sera confiée la tâche de construire la fameuse balançoire. Aucun autre rite n’est organisé ce jour-là, à l’exception d’un contact avec les esprits de la terre pour demander la permission d’ériger la balançoire; une journée où aucun animal ne doit être tué. Une fois la balançoire terminée, le dzoeuh mah sera le premier à l’essayer et à donner son approbation. Ensuite de quoi, les villageois peuvent s’amuser avec l’imposante balançoire. La journée s’achève lorsque les familles ont fini de construire pour leurs enfants leur propre balançoire (err ler), beaucoup plus petite, en bambou.

Où les jeunes Akha font des rencontres © Facebook – กาแฟคั่วภูผาฮี้

Troisième jour ou wan lor da ar pew. C’est le grand jour du festival. Toutes les familles se réunissent pour préparer la nourriture de la fête. Les anciens du village mènent leur propre rite : ils bénissent les gens, ainsi que leurs invités, en augurant chance et bonheur pour l’année à venir. Une orgie de nourriture, de boisson, de chants et de danses est promise la journée durant, jusqu’à tard dans la nuit. L’air est alors rempli de rires et de clameurs alors que les participants essaient de se surpasser sur la balançoire, atteignant une hauteur vertigineuse (l’objet est parfois installé en bordure de falaises). Durant ce rituel aérien, les demoiselles chantent, crient et scandent des versets de poésie akha en espérant que les déités leur répondent… et accessoirement qu’un prétendant se manifeste.

Quatrième et dernier jour. Connu sous le nom de jar sar, c’est le dernier jour des festivités. À la tombée de la nuit – vers 18h – le dzoeuh mah, vêtu de sa robe de cérémonie, enlèvera la corde qui relie la grande balançoire qui ne sera dès lors plus utilisée. Les poteaux, eux, resteront en place. Après le repas du soir et l’enlèvement des objets sacrifiés, le festival touche à sa fin.

Vous l’aurez compris : en tant que touriste de passage, les jours à ne pas manquer sont les troisième et quatrième jours qui s’avèrent les plus festifs. Vous aurez alors la possibilité de voir exécutée une danse qui se caractérise par des pas saccadés que les femmes fécondes effectuent en couvrant leur corps et en agitant un éventail. Au début de chaque séquence, elles s’ébranlent en faisant face à l’est, puis elles opèrent un double mouvement de va-et-vient et de rotation dans le sens des aiguilles d’une montre. L’orientation initiale du mouvement est liée à la structuration de leur habitat : les portes principales des habitations font en effet face à l’est, où le soleil se lève, mais d’où proviennent aussi les principales pluies de mousson. Soleil et pluies dont la combinaison est, faut-il le rappeler, essentielle à la vie3. Un motif de leur habit – posè sèta ou « bouton-éventail » – évoque justement cette danse; il symbolise le chemin que parcourt les danseuses.

Voici encore quelques photos d’une précédente édition du festival. Un reportage vidéo vous donne à voir ce festival avec ses préparatifs mais le mieux est encore de le vivre sur place.


Lieux et dates des festivités

En vous rendant dans un village akha, vous verrez alors une porte qui en marque l’entrée. Elle a pour but d’indiquer la limite entre le monde des humains et celui des esprits. Censée protéger le village contre l’extérieur (brigands, animaux sauvages et maladies), vous éviterez soigneusement de la toucher.

C’est donc le chef spirituel du village qui fixe la date des célébrations, qui varient selon les communautés. Elle tombe normalement sur le 120e jour après que le village ait planté son riz. ATTENTION : les règles de cette cérémonie étant très strictes, un report des festivités n’est pas exclu (par exemple en cas de funérailles). Faites donc preuve de flexibilité en vous y rendant.

Fête populaire à Baan Pha Mee et Baan Pha Hee

Au fil des ans, les villages de Baan2 Pha Mee et Baan Pha Hee, distants de 8 km, tous deux à la lisière de la Birmanie, sont devenus les lieux qui accueillent le plus de touristes durant leur Festival de la Balançoire respectif (โล้ชิงช้าอาข่า ดอยผาหมี). Un site naguère visité par feu Sa Majesté le roi Bhumibol le Grand (Rama IX), qui a œuvré afin d’améliorer le sort des minorités ethniques), devenu encore plus populaire depuis l’incident des douze enfants et leur entraîneur – surnommés les Sangliers sauvages – survenu en 2018 dans la grotte Tham Luang, située non loin. C’est l’endroit que nous vous conseillons si vous deviez assister à votre premier festival, notamment pour les nombreux logements proposés, pris d’assaut durant la fête (Phufa Zaje, une auberge parmi d’autres à Baan Pha Mee).

Cette année 2020 et ce pour les deux villages, les festivités commencent le mercredi 26 août pour se terminer le samedi 29 août 2020. Le 3e jour représente comme toujours l’acmé des célébrations. Rendez-vous vous est donc donné ce jour-là, vendredi 28 août 2020, dès 9h30 (cf. l’affiche ci-dessus).

En vous promenant dans le village de Baan Pha Hee, vous tomberez sans doute sur le café Phuphahee (กาแฟภูผาฮี้), un lieu qui vous offre un panorama inégalable. La preuve sur leur page Facebook. À moins que la spectaculaire vue du café Life Museum (สวนคุณปู่), se situant entre les deux villages, ne vous aura retenu (sa page Facebook). Les festivités sont aussi l’occasion de goûter à une nourriture typique (vous verrez alors que les Akha apprêtent merveilleusement les herbes sauvages).

Vue offerte par le café Life Museum à Baan Pha Mee © Facebook

Le village de Baan Pha Hee (ลานโล้ชิงช้าบ้านผาฮี้, ici) est précédé de celui de Baan Pha Mee (หมู่บ้านผาหมี, ). Tous deux organisent leur propre festival, généralement aux mêmes dates. Ils se trouvent au sud du district de Mae Sai, dans la province de Chiang Rai, à la frontière avec la Birmanie voisine. C’est par la route de montagne no 1149 que ces villages voisins se rejoignent, un tracé sur les crêtes que les motards ne pourront qu’apprécier. En continuant la route en direction du sud, vous atteindrez alors le Projet Royal du Doi Tung d’où la chaussée est de bien meilleure qualité.

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Et les autres villages akha

On vous l’a déjà dit, tous les villages disposant d’un dzoeuh mah, chef spirituel équivalent d’un chaman, organise leur Festival de la Balançoire, plus ou moins aux mêmes dates. L’Office du tourisme de Chiang Rai dispose généralement d’une liste des festivités, sans qu’elle soit forcément rendu publique. Si vous êtes du genre aventureux, vous privilégierez alors des villages akha un peu plus reculés.

L’Office du tourisme de Chiang Rai (TAT – Tourism Authority of Thailand) vous renseigne
➥ par téléphone : +66 53 717 433
➥ sur sa page Facebook.

Et c’est cet office qui nous a transmis la liste des célébrations locales4 que voici, tous les villages étant situés dans la province de Chiang Rai. Autre source possible (mais bien moins complète) : le média anglophone Chiang Rai Times (CTN News).

District de Mae Sai (อำเภอแม่สาย) :

  • Ban2 Pha Mee (บ้านผาหมี), Tambol Wiang Phang Kham (ตำบลเวียงพางคำ) : du 25 au 29 août 2020; GPS (20.3996822, 99.8479430), ici. C’est là l’un des deux villages décrits ci-dessus;
  • Ban Pha Hee (บ้านผาฮี้), Tambol Pong Ngam (ตำบลโป่งงาม) : du 26 au 29 août 2020; GPS (20.3511632, 99.8267856), ici. C’est là aussi l’un des deux villages décrits ci-dessus.

District de Mae Fa Luang (อำเภอแม่ฟ้าหลวง) :

  • Bam Mae Toe (บ้านแม่เต๋อ), Tambol Mae Salong Nok (ตำบลแม่สลองนอก) : du 25 au 28 août 2020; GPS (20.1752434, 99.6123337), ici;
  • Mae Chan Luang (แม่จันหลวง), Tambol Mae Salong Nok (ตำบลแม่สลองนอก) : du 26 au 28 août 2020; GPS (20.1777201, 99.5944420), ici;
  • Pa Kha Suk Jai (ป่าคาสุขใจ), Tambol Mae Salong Nok (ตำบลแม่สลองนอก) : du 25 au 28 août 2020; GPS (20.1331036, 99.6347255), ici;
  • Ban A Bae (บ้านอาแบ), Tambol Mae Salong Nok (ตำบลแม่สลองนอก) : du 6 au 9 septembre 2020; GPS (20.1251842, 99.6855992), ici;
  • Ban Thu Mo A-Ne (บ้านทูหมออาเน), Tambol Thoed Thai (ตำบลเทอดไทย) : du 25 au 28 août 2020; GPS (20.2407228, 99.7125280), ici;
  • Phaya Phrai Lao Ma (พญาไพรเล่ามา), Tambol Thoed Thai (ตำบลเทอดไทย) : du 25 au 28 août 2020; GPS (20.3190899, 99.6043639), ici;
  • Phaya Phrai Li Thu (พญาไพรลีถู่), Tambol Thoed Thai (ตำบลเทอดไทย) : du 25 au 28 août 2920; GPS (20.3222079, 99.5980603), ici;
  • Ban Mae Mo Lao Wang (บ้านแม่หม้อเล่าวาง), Tambol Thoed Thai (ตำบลเทอดไทย) : du 25 au 28 août 2020; GPS (20.3283761, 99.6340505), ici;
  • Ban Saen Chai (บ้านแสนใจใหม่), Tambol Mae Salong Nai (ตำบลแม่สลองใน) : du 25 au 28 août 2020; GPS (20.2049808, 99.7537669), ici;
  • Ban Saen Chai Phattana (บ้านแสนใจพัฒนา), Tambol Mae Salong Nai (ตำบลแม่สลองใน) : du 25 au 28 août 2020; GPS (20.2230919, 99.7704982), ici;
  • Ban Sam Yaek Akha (บ้านสามแยกอ่าข่า) : la date n’a pas été fixée ou communiquée. Ce village, dans le district de Mae Fa Luang, réunit plusieurs communautés akha de Mae Salong et est fort apprécié par ceux qui s’y rendent, précisément ici (จุดชมวิวแม่สลองใน), sur l’esplanade Phra Siam Thewathirat, GPS (20.1650671, 99.7088285). Il se trouve sur la route 1130, à l’ouest des fameuses plantations de thé Choui Fong.

Fête aussi à Ban Lo Yo (voir ci-dessous, en fin d’article). Par ailleurs, le village de Pa Kluay (ป่ากล้วย, ici), là-même où se situe le projet royal Doi Tung, organise lui aussi son festival de la balançoire mais cette année, la date nous est inconnue. Même inconnue pour ce qui est du village de Huay Yuak Pa So dans ce même district de Mae Fa Luang.

Le district de Mae Fa Luang recèle encore un village connu dans le monde entier pour avoir hébergé un temps l’homme le plus recherché du monde… Il s’agit de Ban Hin Taek. On vous en parle ci-dessous.

District Mae Chan (อำเภอแม่จัน) :

  • Ban Cho Pa Kha (บ้านจอป่าคา), Tambol Mae Chan (ตำบลแม่จัน) : du 6 au 9 septembre 2020; GPS (20.1318812, 99.9087034), ici;
  • Ban Huai Rai (บ้านห้วยไร่), Tambol Mae Rai (ตำบลแม่ไร่) : du 14 au 16 août 2020; GPS (20.2742195, 99.8257950), ici;
  • Ban Saen Suk (บ้านแสนสุข), Tambol Mae Chan (ตำบลแม่จัน) : du 6 au 9 septembre 2020; GPS (20.1880089, 99.7668812), ici;
  • Rai San Sao Doi (ไร่สีสันซาวดอย, Maesalong Farm), Tambol Pa Sang (ตำบลป่าซาง) : le 12 septembre 2020 (date du spectacle); GPS (20.1748032, 99.7650697), ici.

District de Mae Suai (อำเภอแม่สรวย) : à Ban Mae Chan Tai (บ้านแม่จันใต้), Tambol Tha Ko (ตำบลท่าก๊อ) : du 25 au 28 août 2020; GPS (19.4811567, 99.3227383), ici.

District de Mueang Chiang Rai (อำเภอเมืองเชียงราย, autour de la ville même de Chiang Rai) :

  • Ban Rom Yen (บ้านร่มเย็น), Huai Mae Liam (ห้วยแม่เลี่ยม) : du 25 au 28 août 2020; GPS (19.9157630, 99.6142052), ici;
  • Ban Pang Khon (บ้านปางขอน), Kam Jo (กำจ่อ) : du 25 au 28 août 2020; GPS (19.8997251, 99.6187465), ici;
  • Ban Sri Wichian (บ้านศรีวิเชียร), Tambol Tha Sut (ตำบลท่าสุด) : du 14 au 16 août 2020 (compétitions sportives); GPS (20.0651674, 99.8921203), ici;
  • Festival Akha Dae Khong (งานอ่าข่าแดข่อง, Athu Akhahome) : le 23 août 2020; GPS (19.9421457, 99.8271552), ici.

Pas de date communiquée pour le village Ban Pha Soet Phatthana dans ce district de Mueng Chiang Rai (ici).

Il y a encore d’autres villages organisant le Festival de la Balançoire, notamment au-delà de Mae Salong, dans le district de Chiang Saen (par exemple à Doi Sa Ngo, paisible village du Triangle d’Or), ou encore quelques-uns dans les provinces voisines, Chiang Mai et Phayao.

Comment s’y rendre

Si vous regardez sur une carte les lieux où se situent ces divers villages akha, vous n’aurez nulle peine à imaginer le souci qui sera le vôtre pour y accéder par des moyens de transports publics. Lorsqu’il y en a ! C’est pourquoi l’idéal bien sûr est de s’y rendre à l’aide de votre propre véhicule. Suivant la destination choisie, un 4×4 est parfois recommandé; les motards prendront leur pied en parcourant les routes montagneuses de la province de Chiang Rai.

Autre solution : vous faire accompagner. Jean-Baptiste, ethnologue et patron d’Indochina Trails, est sans doute l’un des plus fins connaisseurs de la région. Vivant en Thaïlande depuis belle lurette, il en maîtrise la langue, tant orale qu’écrite, entre autres langues d’Asie du Sud-Est. C’est l’homme qui vous fera connaître les villages les plus reculés des montagnes du nord thaïlandais, que ce soit en moto ou en 4×4. Ses circuits sont pour le moins originaux. À défaut, Mlle Toto, gérante de notre partenaire, le Swiss-Lanna Tour, aura plaisir à vous accompagner; guide thaïlandaise licenciée pour le nord thaïlandais, vous n’oublierez pas de sitôt son sourire 😄

Et si vous avez l’occasion de venir dans la région du Triangle d’Or, n’hésitez pas à profiter des autres attractions touristiques de la région. On vous donne d’ailleurs tous les détails pour rejoindre Chiang Rai depuis Chiang Mai.

NOS ARTICLES SUR CHIANG RAI, LA PETITE SŒUR DE CHIANG MAI :

▶︎ Comment rejoindre Chiang Rai depuis Chiang Mai
▶︎ La splendeur du Temple Blanc (magnifiée par un festival nocturne)
▶︎ Le parc Singha et sa Balloon Fiesta, le Festival des Montgolfières
▶︎ Festivités du Songkran au nord de la Thaïlande (où l’on aime l’eau)
▶︎ Triangle d’Or. Dormir à la belle étoile sous une bulle, au pied des éléphants
▶︎ Le Festival Akha de la Balançoire, ancien rite de fertilité fêté à Chiang Rai


Ban Hin Taek, village akha d’un baron de la drogue

Bien que ses habitants continuent d’appeler leur village Ban Hin Taek (บ้านหินแตก), termes signifiant « Le village de la roche cassée », The Village of Broken Stone en anglais, la rivière Mae Kham ayant fragmenté une roche à cet endroit), les autorités l’ont officiellement renommé Ban Thoet Thai (ou Ban Therd Thai, บ้านเทอดไทย) qu’on traduira par le « Village qui honore la Thaïlande ». L’on dit que c’est la première implantation des Akha en terres siamoises. Les anthropologues estiment en effet qu’il s’agit du premier village Akha de Thaïlande, fondé en 1903 lorsque les Akha sont entrés au Siam en provenance des États Shan les plus à l’est de la Birmanie voisine.

Au cœur du fameux Triangle d’Or, le village doit sa notoriété à feu Khun Sa, baron de la drogue, de son vrai nom Chang Si-Fu. Pour les habitants de Ban Hin Taek, ce fut un bienfaiteur, construisant des centres de santé, des écoles (ce fut le principal soutien de l’école chinoise de Da Tong), de même que le réseau d’eau. Duangdee Khemmawongse, le chef du village de Ban Hin Taek, se souvient : « Khun Sa est venu vivre à Ban Hin Taek à la fin de 1964, alors qu’il avait environ 30 ans, et il est parti un an plus tard. En 1976, il est revenu avec sa femme et ses enfants. » Khun Sa se désignait comme le libérateur du peuple shan, plaidant pour un État Shan séparé au sein de la Birmanie. Le commerce de l’opium lui a permis d’entretenir une armée qui a compté jusqu’à 20 000 hommes. L’empire de la drogue de Khun Sa a continué à se développer jusqu’au début des années 1980, lorsque l’administration américaine de lutte contre la drogue (DEA) a estimé que « 70% de l’héroïne consommée aux Etats-Unis provenait de son organisation ». La DEA a donc décidé d’agir. Les changements politiques au sein du gouvernement thaïlandais ont précipité la chute de Khun Sa qui a négocié son retrait à Rangoon, où il est mort le 26 octobre 2007.

Arte dresse un portrait du narcotrafiquant Khun Sa, « roi de l’opium » et leader du peuple Shan. Vous pouvez également visionner le clin d’œil de Thomas Chauvineau jusqu’au 12 avril 2021 : Khun Sa, seigneur de l’opium. Wikipédia, comme toujours, vous permet d’en savoir plus (la version anglaise est plus fournie).

De nos jours, Ban Hin Taek est un bourg comptant plus de 3 000 âmes, composé principalement de Akha, la minorité prédominante fondatrice du village, mais aussi des résidents d’autres origines ethniques, dont les Shan, les Yunnanais, les Lisu, les Hmong ou encore les Lahu. Vous y entendrez parler le yunnanais à un coin de rue et l’akha au suivant; l’on peut même entendre parler le thaï avec un accent chinois. Indépendamment du commerce de la drogue – illégal, rappelons-le – le village doit sa prospérité au commerce agricole (tomates, maïs, oignons, ail, pommes de terre…) et au commerce transfrontalier, légal s’entend.

Les maisons de Ban Hin Taek ne sont pas construites dans un style akha mais montrent plutôt des signes d’influence yunnanaise : elles sont construites en torchis et en boue sur un sol solide au lieu des maisons sur pilotis que l’on trouve couramment dans la région. Vous y verrez aussi des lieux de culte très divers : deux temples bouddhistes thaïlandais bien sûr (les wat) mais aussi une mosquée, un grand temple chinois, de même que diverses églises chrétiennes (les évangéliques sont actifs ici au nord, qu’ils soient américains ou asiatiques). Ban Hin Taek offre une diversité culturelle réjouissante. En vous rendant au marché – allez-y tôt, réchauffé par les rayons du soleil – vous pourrez alors vous rendre compte de la multiethnicité du lieu.

Vous ne croiserez pas beaucoup de touriste à Ban Hin Taek. D’ailleurs, son surnom est Ban Lap Lay (le village caché) ! Sur place, la maison de Khun Sa a été transformée en musée. Par ailleurs, vous pourrez visiter les champs d’un producteur de thé. Depuis Ban Hin Taek, il est possible de voir le sommet du Doi Tung, une montagne culminant à 1322 mètres. En parcourant l’étroite route vers l’ouest, vous atteindrez alors en une heure de voiture le Doi Hua Mae Kham, extrémité frontalière qui vous permet d’admirer de magnifiques panoramas que constituent les montagnes birmanes.

Wikipédia vous en apprendra plus sur l’histoire mouvementée du village ces dernières décennies (c’est en anglais). Quant au magazine anglophone de Chiang Mai Citylife, il vous donne des informations pratiques pour y séjourner.


Les Akha, une ethnie minoritaire

Tribu Akha © Facebook – TAT Photograph Section

Les Akha (en thaï : อ่าข่า) sont l’une des minorités ethniques montagnardes les plus petites, les plus pauvres et les moins développées d’Asie du Sud-Est bien que parmi les plus connues des touristes. Les femmes Akha sont célèbres pour leurs beaux costumes traditionnels, très élaborés et on ne peut plus distinctifs. Notez qu’en Chine les Akha sont appelés Hani.

Les Akha ne vivent pas seulement dans le nord de la Thaïlande mais aussi dans le nord du Laos, l’ouest de la Birmanie, le nord du Vietnam et le sud de la Chine (selon un recensement de 1990, ils étaient 1 254 000 dans ce pays). Les chiffres dans les autres pays sont sommaires. D’après certaines estimations, il y en aurait 180 000 au Myanmar, 59 000 au Laos, 10 000 au Vietnam et 40 000 en Thaïlande (une source plus récente les estime à près de 100 000 de nos jours). On les trouve surtout dans les zones montagneuses entre le fleuve Rouge et le Mékong. Beaucoup vivent dans la région du Triangle d’Or (Thaïlande, Myanmar et Laos).

L’ethnie akha est composée de plusieurs sous-groupes ethniques et d’autres groupes associés à des clans et des lignées. Les différents sous-groupes ethniques au sein du groupe akha principal ne se mélangent pas entre les villages et les langues diffèrent considérablement entre eux.

Les Akha sont traditionnellement des agriculteurs semi-nomades pratiquant la culture sur brûlis. Dans certains endroits, ils sont impliqués dans le commerce de l’opium mais n’y sont généralement pas associés autant que d’autres groupes. Les Akha sont détestés par les autres tribus des collines thaïlandaises et birmanes qui les considèrent comme sales, ignorants et violents. Le taux de dépendance à l’opium est très élevé chez les Akha (particulièrement au Laos).

L’histoire des Akha est faite d’une longue migration nord-sud commencée au Tibet aux XVIe et XVIIe siècles (les plus anciens disent qu’elle remonte à plus de 55 générations). On dit qu’ils ont échappé aux rébellions politiques et aux malandrins chinois qui volaient le bétail et pillaient les villages. La plupart des Akha de Thaïlande sont arrivés après la Seconde Guerre mondiale en provenance des États du nord de la Birmanie, politiquement instables.

Petit lexique akha
Bonjour : u du tha ma (en prononçant, en français ou dou tha ma)
Merci : gue long gue ma (gu long gu ma)
Au revoir : u le ma de (ou lé ma deu)

La langue et l’écriture akha. Les Akha parlent une langue tibéto-birmane similaire aux langues parlées par les Lisu et les Lahu. Il s’agit d’une langue tonale sino-tibétaine; il existe plusieurs dialectes. Certains sont si différents qu’ils ne peuvent pas être compris par les autres Akha. De nombreux mots ont été empruntés au thaï, au chinois et à d’autres langues locales. Les Akha n’ont traditionnellement pas de langue écrite mais leur transmission orale est très performante. Après 1949, le gouvernement communiste chinois leur en a donné une; de leur côté, les Thaïlandais et les missionnaires chrétiens ont développé des scripts basés sur le thaï et sur l’alphabet latin.

Les Akha sont à l’aise dans la nature © Facebook – Akha Handmade

Chaque enfant reçoit un nom généalogique dans lequel la première syllabe provient du nom du père et la deuxième syllabe est ajoutée. Tout Akha accorde une grande importance à la « voie Akha » (Akha Way), un système de croyances compliqué qui implique, entre autres, la mémorisation et la récitation de mythes oraux et de noms d’ancêtres masculins. Ainsi, le code Akhazan régit leur vie quotidienne et est transmis oralement d’une génération à l’autre pour assurer la pérennité de leurs traditions. Dès lors, les comportements, attitudes et activités quotidiennes sont conditionnés par leurs croyances akha et des codes complexes.

Le peuple akha fait preuve d’un grand respect pour les êtres humains et les ressources naturelles, tous sous la garde d’un esprit protecteur. La naissance de jumeaux ou d’enfants malformés ou la mort d’une personne en dehors des limites du village sont considérées comme honteuses car on pense qu’elles sont voulues par des esprits mauvais.

Traditionnellement, la religion akha peut être décrite comme un polythéisme : de l’animisme combiné avec le culte des ancêtres. Mais depuis quelques décennies, les missionnaires tant protestants que catholiques ont été très actifs dans les villages akha. De sorte qu’un grand nombre d’Akha se sont convertis au christianisme. Dans de nombreux cas, des villages entiers sont devenus chrétiens, abandonnant de nombreuses croyances religieuses traditionnelles.

En Thaïlande, tout comme les Lahu, les Akha se sont installés dans des endroits accessibles aux touristes. Il faut savoir que de nombreux prostitués en Thaïlande sont issus de minorités ethniques. Dans certains cas, ils sont vendus par leurs parents pour des sommes ridicules.

Une semaine Akha dure 12 jours; pour chaque activité du village, il y a des jours favorables et des jours défavorables. Il y a également une sélection en fonction du jour de la semaine, du mois et de la période de l’année.

Visite royale de Sa Majesté le roi Bhumibol le Grand, Rama IX, à Doi Pha Mee le 11 janvier 1970

Les règles complexes des Akha ont survécu à leur longue histoire migratoire et leurs croyances dominent toujours leur mode de vie. Les traditions des Akha représentent la caractéristique principale de ce groupe ethnique particulier – elles méritent d’être profondément respectées, surtout à la lumière des changements et du développement que les Akha connaissent et dont ils dépendent de plus en plus, le tourisme en faisant partie.

Les informations ci-dessus relatives au peuple akha proviennent du site de référence Facts and Details (que nous remercions au passage). En le consultant, vous en apprendrez bien plus sur l’organisation de la société akha, notamment leurs esprits et dieux, leur mythe de la création, leurs croyances populaires, leurs funérailles et leurs mariages, leurs costumes ou encore d’autres festivals que celui de la balançoire. Tout cela en anglais cependant.

Si vous avez l’occasion de côtoyer des Akha ou de visiter un de leurs villages, vous pourrez alors acquérir des produits akha aux motifs caractéristiques dont la mode sait s’emparer.

L’Office du tourisme thaïlandais, à travers son site Thailand Village Academy, vous présente, en anglais, ce à quoi peut ressembler un séjour – très actif – dans une communauté akha, en l’occurrence celle du village de Lo Yo, à 2000 mètres d’altitude, sur les hauteurs du Doi Mae Salong (un village qui fête lui aussi sont Festival de la Balançoire).

Amae Amowr, guide Akha

Puisque nous nous trouvons avec les Akha dans la région de Chiang Rai, difficile de ne pas vous conseiller les treks proposés par Amae Amowr (oui, Amour). C’est un guide que nous recommandons fortement. Il est lui-même Akha et vous initiera aux secrets de la jungle, vous accueillant dans son village. Notre partenaire, le Swiss-Lanna Tour, vous présentera bientôt en langue française ses prestations. En attendant, jetez un œil à sa page Facebook, à ses services de guide et au musée Akha qu’il a créé.

Nos articles en lien avec les minorités ethniques présentes en Thaïlande :
Le musée tribal de Chiang Mai et son Festival de la Vie Tribale, un article qui vous présente brièvement toutes ces minorités ethniques;
9 août – Journée internationale des Populations Autochtones du monde;
Le Festival Akha de la Balançoire, ancien rite de fertilité
29 juillet, Journée nationale du Thaï, la langue officielle de la Thaïlande
Commémoration de l’anniversaire de feu le roi Bhumibol Adulyadej, grand défenseur des minorités ethniques de son royaume.

Si donc vous avez l’occasion de visiter le nord de la Thaïlande à cette période – fin août à mi-septembre – ne manquez pas de vous renseigner quant à ces Festivals de la Balançoire organisés là où vivent des Akha, particulièrement dans la province de Chiang Rai (et dans une moindre mesure celle de Chiang Mai). Une période de réjouissances et de célébrations qui vous laisseront un magnifique souvenir.


1 La fête athénienne de l’Aiora et le Symbolisme de la balançoire, un article de Jean Hani paru dans la Revue des Études Grecques (1978)
2 Le terme thaï บ้าน (ban), qui a plusieurs acceptions (maison, foyer, lieu, village), devrait s’écrire ban selon le RTGS – Système général royal de transcription du thaï. Pour une question pratique, nous avons cependant retenu la translittération la plus usitée, à savoir baan, qu’on retrouve souvent utilisée sur Google Maps.
3 Article de Bernard Formoso, Costumes, espaces protégés et « signature ethnique ». Le cas des Hani-Akha du Yunnan (R.P. de Chine) , paru dans Arts Asiatiques (2004)
4 Nous remercions ici Mlle Toto, gérante du Swiss-Lanna Tour, pour l’obtention de cette liste et Jean-Baptiste, d’Indochina Trails, qui a procédé à sa traduction et nous a donné quelques informations reproduites ici, notamment la photo de S.M. le roi Bhumibol et le petit lexique akha. Tous deux pourront vous accompagner au Festival de la Balançoire et plus généralement dans le nord thaïlandais (voir ci-dessus).

Sources éditoriales autres que celles mentionnées :
The Akha Swing Festival Thailand, par Josh, d’Asia Backpackers BLOG for Inspire
Akha celebrate life and fertility with annual Swing Festival, un article du Chiang Rai Times (CTN News)

Source de l’image à la une © Facebook – Amazing Thailand
Article composé le 28.08.2020 et mis à jour le 21.08.2022

9 août – Journée internationale des Populations autochtones

Vous l’apprendrez sans nul doute aujourd’hui : les Nations Unies avaient déclaré l’année 2019 Année internationale des Langues autochtones. Par ailleurs, le 9 août correspond à la Journée internationale des Populations autochtones du monde. Belle occasion pour les diverses minorités ethniques de faire entendre leur voix. Et pour vous d’assister à une rencontre exceptionnelle avec les membres de ces minorités, nombreuses dans le nord thaïlandais.

On vous parle ici de cette Journée internationale, en vous livrant le programme de la fête. Vous en saurez plus sur la problématique de ces peuples, souvent bafoués. Et l’on vous dévoile un rituel méconnu qui perdure chez les Karen. L’on termine notre article par une brève présentation des minorités ethniques présentes ici au nord de la Thaïlande, en vous disant où en rencontrer autour de Chiang Mai.

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Édition 2021 virtuelle, covid oblige

Vous ne serez pas étonné.e d’apprendre que l’édition 2021 de cette Journée internationale des peuples autochtones est célébrée virtuellement en Thaïlande, un pays où le terme « covid » est passé dans le langage courant mais surtout un pays en proie à une pandémie sanitaire terrible, affectant chaque jour toujours plus d’habitants (actuellement, le pays compte près de 20 000 infections par jour).

Au niveau international, le thème retenu cette année est « Ne laisser personne de côté : Les peuples autochtones et l’appel pour un nouveau contrat social ». La page web officielle de l’ONU vous en dit plus à ce sujet (et c’est en français).

Ici en Thaïlande, la réunion virtuelle permet un échange riche entre les diverses communautés, invitant notamment ses jeunes représentants. Elle est émaillée de reportages et de concerts d’artistes. Bien que tout ou presque soit en langue thaï, on vous invite vraiment à y jeter un oeil : c’est là une occasion unique de découvrir le quotidien des minorités ethniques, un quotidien bien loin de l’image qu’un touriste peut s’en faire. La vidéo dure plus de 6 heures.


Édition 2020 bousculée par le Covid-19 !

Dans la mesure où les frontières thaïlandaises sont fermées à tous touristes étrangers depuis le mois de mars 2020, nous n’avons pas mis à jour cet article – qui en garde par ailleurs toute sa pertinence – en dehors du présent paragraphe. La crise du Covid-19 a affecté l’organisation des festivités habituelles liées à cette commémoration, des festivités organisées malgré tout et réparties en quatre endroits différents en Thaïlande : dans la province centrale d’Uthai Thani, à Sakon Nakhon pour l’Isan et dans la province de Phatthalung, au sud.

Pour ce qui est du nord, c’est bien sûr Chiang Mai qui a été choisi. Cela se déroule les samedi 8 et dimanche 9 août 2020 au siège de l’ONG IMPECT (สมาคม), ici. C’est sous le signe de la solidarité entre les diverses ethnies que sont placées ces célébrations. Le thème en est « Partageons l’amour, partageons la joie, des montagnes aux océans » en reflet à la solidarité des minorités ethniques régionales qui se sont entraidées durant cette période de crise. Les célébrations sont diffusées en direct sur cette page Facebook.

Une édition toujours aussi colorée

9 août – Journée internationale des Populations autochtones du monde

Il est des journées qui accaparent les médias et aimantent les commerçants (prenez la Saint-Valentin en guise d’exemple). La journée dont il est question ici n’en fait pas partie, hélas, trois fois hélas. Les Journées internationales – voire mondiales – servent parfois à mettre en avant des problématiques complexes – certes moins populaires mais non moins importantes. Et cette Journée Internationale des Populations Autochtones du Monde – célébrée le 9 août de chaque année – en fait indubitablement partie.

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© IMN Voices – ทักษ์ดนัย & บัวลอย

Le Nord thaïlandais est l’épicentre des minorités ethniques¹ – souvent venues du Nord – présentes dans le royaume : Karen, Shan, Lahu, Lisu, Hmong, Mien, Akha, Tai (dont les Taï Lüe que nous apprécions), pour ne citer que ces quelques minorités (en photo ici; pour en savoir plus sur les minorités ethniques, lisez donc notre article sur le Festival de la Vie Tribale). Nous ne pouvions donc passer sous silence cette commémoration d’autant que nous défendons, autant que faire se peut, ces peuplades aux droits souvent bafoués. La modernisation rapide de la Thaïlande va bien souvent à l’encontre des besoins de ces populations, par exemple en ce qui concerne la gestion forestière. Il s’agit aussi pour elles de préserver leur identité, leur langue et leur culture à travers la transmission de leur mode de vie aux générations futures, un mode de vie qui encourage une gestion efficace des ressources naturelles dans le pays. Cette transmission se fait par exemple à travers des réseaux éducatifs.

Les autochtones, peuples et individus, sont libres et égaux à tous les autres et ont le droit de ne faire l’objet, dans l’exercice de leurs droits, d’aucune forme de discrimination fondée, en particulier, sur leur origine ou leur identité autochtones.

 Déclaration des Nations unies sur les les droits des peuples autochtones, article 2

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Les membres des minorités ethniques profitent de cette Journée internationale pour organiser leur Assemblée Nationale du Conseil des Peuples Autochtones en Thaïlande. En 2017, la 3e édition de cette assemblée s’était tenue ici à Chiang Mai, réunissant pas moins de 38 groupes autochtones; elle coïncidait avec le 10e anniversaire de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. C’est là un échelon important dans la reconnaissance des droits des minorités ethniques présentes dans tous les pays, a fortiori s’agissant des peuples premiers. Entre autres thèmes qui ont été évoqués, les défis et l’avenir des peuples autochtones en Thaïlande. Selon le Département du bien-être et du développement social, la Thaïlande compte 3’429 villages de « tribus montagnardes » totalisant une population de 923’257 personnes. Et 2017 marquait une date historique pour les ethnies minoritaires : leur reconnaissance par le gouvernement central thaïlandais ! Si vous désirez en savoir plus, Alain et Bernard font un rapide survol des  « populations montagnardes » du nord-ouest de la Thaïlande. Des populations dont le quotidien s’est amélioré grâce notamment à la Fondation du Projet Royal créée par feu le roi Bhumibol le Grand. Un roi qui a beaucoup œuvré à l’intégration des minorités ethniques au sein de la nation thaïlandaise, tout en préservant leurs spécificités culturelles.


Assemblée Nationale 2019 du Conseil des Peuples Autochtones en Thaïlande

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Cette année, la 4e Assemblée Nationale du Conseil des Peuples Autochtones en Thaïlande est organisée du 8 au 10 août 2019 à l’Université Mae Jo, au nord de Chiang Mai (มหาวิทยาลัยแม่โจ้), ici. Elle a pour thème : « La langue maternelle, notre langue, une langue du monde » (en thaï : ภาษาแม่ ภาษาเรา ภาษาโลก).

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© Facebook – Sroi SeamLai

Les groupes ethniques présents dans le nord de la Thaïlande conservent encore leur identité linguistique, part intégrante de leur patrimoine culturel. Par ailleurs, ils jouent un rôle important dans la gestion durable des ressources naturelles et la préservation de l’environnement en Thaïlande. Cet événement fait partie d’une campagne plus générale pour que la société thaïlandaise reconnaisse et accepte l’identité et les droits des diverses minorités ethniques, composante du pays. La politique n’est donc pas oubliée puisque l’assemblée a pour but d’élaborer des mécanismes décisionnels, en plus d’être un forum politique pour peser sur les lois touchant aux minorités ethniques. Une manifestation qui vise à promouvoir le vivre ensemble dans une société multiculturelle et pacifique.

Ce sont plus de 1000 participants d’horizons divers qui sont attendus durant cette manifestation, représentant plus de 30 tribus indigènes. Un espace d’échange de connaissances et d’expériences afin de résoudre leurs problèmes communs. Où le partage désintéressé est bel et bien présent, à l’image de cette cérémonie de bénédiction durant l’événement de l’année dernière. C’est là un événement soutenu par diverses organisations dont l’Union Européenne. Le programme, sur trois jours, comprend de nombreuses activités dont des séminaires, colloques et débats pour le plaidoyer et la promotion des droits des peuples autochtones en Thaïlande. Et cette année, des activités d’apprentissage des langues tribales. Le Conseil des peuples autochtones de Thaïlande se réunit à cette occasion (CIPT – Council of Indigenous Peoples in Thailand). La Journée internationale du 9 août sera bien entendu célébrée. Il y aura également un concours de photographie, des expositions sur les coutumes autochtones, un marché des produits de ces communautés, des concerts et des spectacles folkloriques, de même qu’un défilé de mode.


Programme 2019 de l’événement

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© IMN Voices – สังคม

Les festivités durent trois jours et commencent le jeudi 8 août 2019 à Chiang Mai. Étonnamment, le musée Tribal de Chiang Mai ne semble pas convié à la fête ! Quoi qu’il en soit, nous vous invitons vivement à vous déplacer du côté de San Sai, siège de l’université Mae Jo, dont la faculté d’agriculture est connue au niveau national. On vous livre ci-dessous l’extrait du programme complet, soit les principaux événements qui pourront vous intéresser en tant que touriste ou du moins en tant qu’étranger à ces ethnies.

JEUDI 8 AOÛT 2019 :

  •  13h : cérémonie d’ouverture avec des spectacles culturels des membres des minorités ethniques.
  • 14h puis à 15h : show des jeunes pousses (TKN Award).
  • 17h : démonstrations culinaires vous permettant de manger les spécialités des tribus.
  • Et de 18h à 21h30 : spectacle folklorique des 30 minorités ethniques. Une soirée qui vous permettra de découvrir la culture des minorités ethniques qui peuplent la Thaïlande, plus particulièrement le Nord.

VENDREDI 9 AOÛT 2019 (c’est la Journée internationale des Populations autochtones du monde à proprement dite) :

  • De 9h à 9h15 : représentation théâtrale reflétant l’importance de la langue maternelle.
  • 9h15 : débat académique Parler une langue autochtone – Relier le mode de vie local au monde. Avec des représentants des minorités ethniques, de l’Unesco, de l’ambassade américaine en Thaïlande et des professeurs d’université.
  • 10h : activité « Échanger du riz contre du poisson » (khao leak pla). Il s’agit de mettre en avant le système du troc traditionnel, sans monnaie, qui est bénéfique pour la communauté. Exemple ici avec une personne qui dispose de beaucoup de riz et en échange une partie contre du poisson.
  • De 13h à 15h30  : forum académique Identité tribale et mode de vie Karen – Promotion et conservation des modes de vie ethniques. Avec, entre autres, des représentants tribaux, dont le président par intérim du CIPT – Council of Indigenous Peoples in Thailand, de même que le directeur du Centre d’anthropologie Sirindhorn. Puis établissement des résolutions du Conseil qui seront présentées au gouvernement thaïlandais.
  • Et de 18h à 21h : divers spectacles assurés par les membres des minorités ethniques, avec un défilé de mode. Et là aussi une bien belle  soirée qui vous permettra de découvrir la culture de ces minorités.

SAMEDI 10 AOÛT 2019 (une journée qui ne vous concerne pas vraiment) :

  • De 9h à 16h : Conseil des Peuples Autochtones en Thaïlande, en tant que tel. C’est la 4e Assemblée Nationale de ce Conseil. Il va de soi que, contrairement aux deux jours précédents, cette journée est réservée aux seuls membres du Conseil.

En parallèle et durant les trois jours de la manifestation, vous pourrez profiter d’expositions et autres ateliers :

  • une exposition artistique;
  • une exposition sur le développement des communautés des hauts plateaux (c’est comme cela que les Thaïlandais les nomment), notamment à travers l’agriculture durable, l’agriculture biologique et les petits domaines agricoles;
  • des ateliers sur les connaissances propres aux minorités ethniques, telles que les balançoires (une spécialité ludique appréciée des Akha), la teinture de tissus, la composition de livres fait main, la réalisation de bougies, etc.

Pour entrer en contact avec ces minorités, Lonely Planet a édité un petit dictionnaire de langues mais il est en anglais, le Phrasebook Hill Tribes. De quoi faciliter la première approche.

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© IMN Voices – ศรีเพชร & รศ.ดร.จิรวัฒน์

Suivez la manifestation sur cette page Facebook.

Mise à jour – Édition 2019. Vous pouvez retrouver cette édition en parcourant l’album-photo de CM Daily Update. Une édition retransmise en direct sur la page Facebook IMN Voices. En voici les vidéos des moments-clés :

Le magazine (publicitaire) anglophone Citylife a envoyé une stagiaire qui, au retour de sa journée, a composé cet article (en anglais donc). Et le témoignage apporté nous semble essentiel : l’image des minorités ethniques véhiculée par les médias thaïlandais – une image plutôt négative – doit impérativement évoluer afin que leurs conditions s’améliorent.


Organisation

La reconnaissance de leur statut par les autorités siamoises, la sensibilisation des gouvernements au niveau mondial, le soutien des ONG internationales, la révolution technologique (internet et autres réseaux sociaux), le soutien selon les principes du case management, ce sont là quelques-unes des raisons qui ont facilité l’autonomie des minorités ethniques qui n’hésitent plus à revendiquer leurs droits.

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Cet événement est soutenu par beaucoup d’associations et d’ONG, entre autres :

  • Le Réseau des Peuples Autochtones de Thaïlande (NIPTNetwork of Indigenous Peoples in Thailand, เครือข่ายชนเผ่าพื้นเมืองแห่งประเทศไทย en thaï), que vous retrouvez sur Facebook.
  • Le Réseau des médias autochtones (IMN Voices – Indigenous Media Network) qui dispose d’une page Facebook et d’un site web en thaï (la version anglaise est rachitique). C’est lui qui gère l’événement Facebook.
  • Le Réseau des Femmes Autochtones de Thaïlande (IWNT – Indigenous Women’s Network of Thailand), actif sur Facebook et sur le web. Il est intéressant de consulter la liste des membres du comité de ce réseau pour vous rendre compte que beaucoup d’ethnies y sont représentées.
  • สมาคม IMPECT, une ONG qui déploie ses diverses activités en faveur des minorités ethniques dans la région du Nord. IMPECT est un acronyme signifiant éducation et culture des divers peuples de la montagne en Thaïlande. Cette ONG défend le développement durable des minorités ethniques; elle a été fondée et est composée entièrement par des représentants de groupes autochtones. IMPECT sur Facebook et sur le web (mais tout est en langue thaï).
  • Autre ONG active au sein des populations autochtones du nord thaïlandais, la Fondation Manushya (site web et page Facebook). Fondée en 2017, elle sert de pont pour engager, mobiliser et responsabiliser les agents du changement. Cette fondation développe des stratégies visant à placer la voix des communautés locales au centre de la défense des droits de l’homme. La Fondation Manushya renforce la solidarité et la capacité des communautés et des populations de base à s’assurer qu’elles peuvent soulever de manière constructive leurs propres préoccupations et apporter des solutions afin d’améliorer leurs moyens de subsistance et la situation des droits de l’homme sur le terrain.
  • Le réseau TKN-Ton-kla qui s’adresse aux enfants et à la jeunesse issus des minorités. Il est soutenu par la fondation suisse Pestalozzi (page Facebook et site web).
  • À l’occasion de cette Journée internationale, la Fondation inter-culturelle (CrCF – Cross Cultural Foundation) a créé d’intéressantes fiches d’information sur l’indigénéité dans le cadre d’un projet de recherche et d’actions contre la discrimination raciale en Thaïlande. Vous pouvez consulter ces fiches signalétiques en langues anglaise et thaï. C’est là une fondation militante qui se bat pour la défense des droits des minorités ethniques (page Facebook et site web).
  • La Fondation pour la linguistique appliquée (FAL – Foundation for Applied Linguistics) s’implique pour que les enfants des minorités ethniques présentes en Thaïlande puisse bénéficier d’une éducation dans leur langue maternelle, ce qui permet un apprentissage plus rapide et plus efficace. Elle fournit des méthodes et des conseils aux enseignants locaux (page Facebook et site web).
  • Diakonia Thailand, une ONG suédoise qui soutient les diverses minorités en prônant des valeurs chrétiennes (page Facebook et site web). Attention ! En la matière, le prosélytisme n’est jamais loin…

Les peuples autochtones ont le droit d’observer et de revivifier leurs traditions culturelles et leurs coutumes. Ils ont notamment le droit de conserver, de protéger et de développer les manifestations passées, présentes et futures de leur culture, telles que les sites archéologiques et historiques, l’artisanat, les dessins et modèles, les rites, les techniques, les arts visuels et du spectacle et la littérature.

Déclaration des Nations unies sur les les droits des peuples autochtones, article 11,

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Chiang Mai abrite de nombreuses ONG – Organisations non gouvernementales venant en aide aux diverses minorités ethniques. Une guesthouse est même gérée de manière autonome par les membres de diverses communautés. Il s’agit de l’INA House, à côté du Pont de Fer, non loin du Night Bazaar. Par ailleurs, leur situation au niveau national est largement étudiée. À titre d’exemple, lisez le rapport (en anglais) de Micah F. Morton, chercheur au sein de l’ISEAS – Yusof Ishak Institute de Singapour, Le mouvement des peuples autochtones en Thaïlande s’étend. En français, vous avez cette étude-ci : Les politiques de gestion des minorités en Thaïlande.

Autre ONG, l’IWGIA – International Work Group for Indigenous Affairs, d’origine danoise, est une organisation mondiale de défense des droits humains qui se consacre à la promotion, à la protection et à la défense des droits des peuples autochtones. Elle édite un rapport annuel mondial sur leurs droits, The Indigenous World (Monde autochtone). Un rapport implacable. C’est Kittisak Rattanakrajangsri qui dresse la situation des minorités ethniques en Thaïlande. L’auteur est lui-même Mien du nord de la Thaïlande. Il travaille avec des communautés et des organisations autochtones depuis 1989. Il est actuellement secrétaire général de la Fondation des peuples autochtones pour l’éducation et l’environnement (IPF), basée ici à Chiang Mai. Vous pouvez lire son travail pour l’année 2017 (dès la page 352), l’année 2018 (dès la page 306) et l’année 2019 (dès la page 311). La situation actuelle de la Thaïlande est résumée ici.

La Thaïlande est victime – toute consentante – d’une explosion touristique. Dès lors, la demande de terrains pour les hôtels et autres installations touristiques augmente. Et ce sont les peuples autochtones de Thaïlande qui risquent de perdre encore davantage de leurs terres au profit d’hôtels et de parcs nationaux, en raison de l’expansion incontrôlée du tourisme qui tend à les marginaliser, s’alarment des groupes de défense des droits de l’Homme, parmi lesquels la Fondation Manushya cité plus haut. Vous en saurez plus en lisant l’article du Petit Journal.

Prenez donc le temps de connaître les diverses problématiques de ces peuples à travers les quelques liens ci-dessus. Vous pouvez également lire les 10 choses à savoir sur les peuples autochtones, une information du Programme des Nations Unies pour le développement (UNDP).


Et au niveau institutionnel

Les peuples autochtones sont représentés à l’ONU – Organisation des Nations Unies par l’Instance permanente sur les questions autochtones (IPQA) qui dispose d’un Secrétariat (SPFII). Un secrétariat qui ne met pas vraiment à jour la version française de son site web ! La page Facebook, en anglais, est en revanche bien vivante. Sachez que la Thaïlande a voté en faveur de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des peuples autochtones en 2007. Wikipédia nous donne une brève explication sur cette Déclaration qui a rencontré beaucoup d’obstacles avant son adoption ! Mais à force de persévérance, les droits des peuples autochtones sont peu à peu reconnus. Et c’est ainsi que l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution sur les droits des peuples autochtones, proclamant cette année 2019 Année internationale des Langues autochtones (lire ci-dessous).

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH), qui représente l’engagement du monde envers les idéaux universels de la dignité humaine, promeut et protège tous les droits de l’Homme. Les observations sur la Thaïlande sont disponibles sur cette page web. On vous invite à prendre connaissance plus spécifiquement de ce document (en anglais et qui date) résumant les droits des peuples indigènes en Thaïlande. Et plus généralement en Asie (un travail de recherche sous l’égide du BIT – Bureau International du Travail, ILO en anglais).

Les peuples autochtones ne sont pas oubliés par l’UNESCO – Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture mais l’UNESCO semble hélas oublier de mettre à jour son site web !

L’UNICEF – Fonds des Nations unies pour l’enfance avait mené une campagne de sensibilisation des adolescent(e)s issu(e)s de ces peuples.

Et enfin d’autres ONG qui défendent les droits de ces peuplades, entre autres (là, tout ou presque est en anglais et/ou en thaï, obvie) :

Vous pouvez encore visionner le reportage qu’avait consacré ThaiPBS à l’Assemblée de l’année 2015. De notre côté, nous parlons – principalement sur notre page Facebook et à chaque fois que nous en avons l’occasion – des différents événements organisés par ces communautés très vivantes ici à Chiang Mai et alentour. Puisse cette Journée internationale sensibiliser le monde à la problématique vécue par les minorités ethniques, où qu’elles se trouvent, afin que leur culture soit préservée.


Les membres des minorités, souvent bafoués

C’est hélas bien souvent une constante : les membres des minorités ethniques, bien peu respectés en Thaïlande, voient leurs droits souvent bafoués. Ainsi du jeune Ja Jue, tué par un officier de police à Huai Khrai alors qu’il se déplaçait en motocycle. Un événement tragique qui a poussé les habitants du coin à manifester pour demander plus d’équité. Alors que personne ne l’a vu avec une arme, les villageois affirment que son corps a été déplacé et qu’une arme a été déposée a posteriori ! Il semble qu’il soit totalement étranger à un quelconque trafic de drogue. Les manifestants ont demandé :

  1. Que le policier responsable du drame quitte immédiatement la zone.
  2. Que l’enquête soit menée par des personnes neutres.
  3. Que les témoins et la famille de la victime bénéficient d’une protection adéquate.

Autre exemple au Myanmar voisin avec la situation des Karen, victimes d’une guerre civile qui ne dit pas son nom. Le film documentaire Like we don’t exist (Comme si nous n’existions pas), relate leur témoignage, dramatique et émouvant. En voici la bande-annonce :

Une pensée en cette journée particulière pour ces peuples aux droits souvent bafoués ne leur fera pas de mal !


Rencontrer des minorités

À la rencontre des Karen avec Loolu Tour

Les minorités ethniques qui peuplent la région du nord thaïlandais sont une composante essentielle de l’attrait qu’offre le nord du royaume, ce qui en fait sans nul doute sa richesse, tant culturelle que touristique.  Il n’est pas aisé d’approcher ces minorités, la barrière de la langue n’étant pas le moindre des écueils. Celles et ceux qui effectuent par exemple la boucle Chiang Mai – Mae Hong Song – Mae Sariang – Chiang Mai de manière indépendante s’en rendent compte (nombreuses sont les ethnies dans les villages traversés). Le contact se limite bien souvent au marché, voire à l’hébergement. En dehors des festivités régulières où les minorités sont présentes – cette Journée internationale des Peuples autochtones, le Festival de la Vie Tribale ou encore la  Lanna Expo et autres manifestations permettant par exemple d’admirer leur folklore – l’on peut aller à la rencontre des tribus ailleurs qu’au musée Tribal de Chiang Mai. Il est cependant des passerelles qui facilitent une meilleure approche. À titre d’exemple, les Karen s’autonomisent peu à peu et reçoivent directement des hôtes sans intermédiaires. Ainsi de l’immersion que vous propose Pauline, une expatriée française qui s’est unie à Tham, son mari Karen. À eux deux, ayant créé l’agence Évasion Karen, ils vous accueillent dans leur village retiré – difficile de faire plus authentique – et vous proposent de vivre une expérience unique au contact des membres de leur famille. Immersion garantie ! Autre expérience fort appréciée des touristes qui s’y risquent : les treks immersifs de Loolu Tour. Loolu est un jeune Karen pétillant né dans la région de Samoeng. Il organise des randonnées dans la jungle, avec ou sans la rencontre d’éléphants. Sur deux jours, vous dormirez dans le village de sa famille karenne, ce qui constituera sans nul doute un souvenir inoubliable pour vous.


La cérémonie du bracelet, une tradition Karen

Il est important que la culture des minorités ethniques puisse être transmise aux générations futures. À titre d’exemple, nous vous dévoilons une tradition qui perdure chez le peuple Karen : durant le 9e mois de chaque année, les anciens nouent autour du poignet des jeunes un bracelet en coton, une cérémonie qui donne lieu à de réjouissantes festivités. Au Myanmar voisin – appelé précédemment la Birmanie et d’où viennent et vivent beaucoup de Karen – cette cérémonie est appelée la Fête du Bracelet blanc (en thaï : งานผูกข้อมือเดือนเก้า, qui signifie « cérémonie du poignet le 9mois »).

Ce rituel – réunissant l’ensemble de la communauté – crée un lien entre les générations afin de rappeler aux plus jeunes qu’ils doivent en permanence penser et chérir leurs parents et toute personne s’occupant d’eux (les enseignants par exemple). Selon la croyance Karen, le bracelet noué au poignet apporte une protection aussi bien physique que spirituelle. Ce sont des cérémonies qui se déroulent généralement dans les temples bouddhistes, en présence des moines. Les Karen chrétiens ne la pratiquent donc pas. Y sont préparées des victuailles traditionnelles : riz gluant, riz bouilli, collations aux fruits… Chants et danses agrémentent la fête, de même que des jeux collectifs. Il s’agit de promouvoir l’harmonie au sein de la famille et de la communauté entière. C’est aussi et surtout une occasion pour les jeunes de trouver leur tendre moitié…

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Crédit photo : Michael Minn Minn © Facebook – @HugMungneua

On vous livre ici quelques lieux et dates où vous pourrez observer ce rituel2 :

  • Dimanche 04.08.2019 : au sanctuaire Chao Pho Suea, à Bang Khae (Bangkok); au temple Chai Mongkhon, à Pak Nam (Bangkok), au marché Saphan Mai, Soi Phahonyothin 96/7 (Bangkok).
  • Dimanche 11.08.2019 : dans le quartier Bang Chalong, à Samut Prakan; dans le quartier Rangsit, à Bangkok.
  • Lundi 12.08.2019 : Sukawadee, à Pattaya, au temple Phloen Phet, district de Sam Phran, à Nakhon Pathom; au temple Rabat Thong, district de Pak Tho, à Ratchaburi.
  • Dimanche 18.08.2019 : au temple Phraayasuren, Ramintra Road 109, à Bangkok et au marché Simummuang, à Pathum Thani (Bangkok), le plus grand marché maraîcher du royaume.
  • Dimanche 25.08.2019 : au Wat Nakhon In, à Nonthaburi et au temple Tha Sao, quartier de Krathum Baen, à Samut Sakhon.

2019 – Année internationale des Langues autochtones

2019AnnéeInternationaleDesLanguesAutochtonesMontagePhotoFRA1
© Facebook – @IYIL2019
  • 7 000 langues parlées dont 2 680 en danger
  • 370 millions de personnes
  • 90 pays
  • 5 000 cultures autochtones différentes

Voilà ce que représentent les langues autochtones dans le monde ! Des langues qui jouent un rôle essentiel dans la vie quotidienne des individus, non seulement en tant qu’outil de communication, d’éducation, d’intégration sociale et de développement, mais également comme gardiennes de l’identité et de l’histoire culturelle, des traditions et souvenirs propres à chacun. Pourtant, malgré leur valeur inestimable, les langues du monde entier continuent de disparaître à un rythme alarmant. Après l’Année internationale des langues, célébrée en l’an 2008, c’est dans cet esprit que les Nations Unies ont déclaré 2019 Année des Langues autochtones (#IY2019) afin de sensibiliser le public à celles-ci, non seulement pour que ce soit profitable aux personnes qui parlent ces langues, mais également pour que les autres puissent apprécier leur importante contribution à la riche diversité culturelle de notre monde.

Quand tu bois de l’eau, pense à la source (proverbe chinois)

L’IYIL2019 fait la promotion des langues autochtones dans cinq domaines clés :

  1. Accroître la compréhension, la réconciliation et la coopération internationale.
  2. Créer les conditions favorables au partage des connaissances et à la diffusion des bonnes pratiques concernant les langues autochtones.
  3. Intégrer des langues autochtones dans l’élaboration des normes.
  4. Autonomiser les personnes impliquées par le renforcement des capacités.
  5. Élaborer de nouvelles connaissances pour promouvoir la croissance et le développement.

Restez donc au courant des nombreuses actions entreprises tout au long de cette année 2019 – proclamée Année internationale des Langues autochtones – grâce au site web et à la page Facebook officiels (et les francophones sont gâtées puisque presque tout est traduit dans notre chère langue). Par ailleurs, l’édition 2019-1 du Courrier de l’Unesco (périodique téléchargeable gratuitement) passe en revue les problématiques liées aux langues et savoirs autochtones.

Celles et ceux attendant une nouvelle édition du Festival de la Vie Tribale devront prendre leur mal en patience (la dernière a eu lieu le 15 août 2018) ! Pour l’heure, aucune date d’une prochaine édition ne nous a encore été communiquée. C’est, là aussi, une bien belle façon de rencontrer des minorités ethniques.


Les minorités ethniques au nord de la Thaïlande3

On termine avec une brève présentation des minorités ethniques du nord de la Thaïlande que les anglophones appellent hill tribes, les tribus des collines. Nous préférons l’appellation plus générales de minorités ethniques, moins péjorative.

La Thaïlande est constituée d’un groupe ethnique principal, originaire du sud de la Chine, les Thaïs (ou les Tai Siam), une constituante du peuple Tai. Leur langue, le thaï, fait partie des langues tai de la famille tai-kadai. Les premières vagues de migration à partir du Yunnan vers la Thaïlande actuelle sont attestées dès le XIe siècle. Les Khmers, dont l’empire s’étendait alors sur la région, appelaient ces nouveaux venus « Śyâma », un mot sanscrit (श्याम) qui signifie « brun » ou « foncé » et qui a donné le mot Siam, précédent nom du pays. La majorité des Thaïs sont adeptes du bouddhisme Theravada, qui coexiste avec la croyance aux esprits (phi et chao thi honorés dans les maisons des esprits).

HighlandMuseumPhoto3MinoritésEthniques
© พิพิธภัณฑ์เรียนรู้ราษฎรบนพื้นที่สูง

À l’heure actuelle et pour simplifier, parmi les nombreux peuples que compte la Thaïlande, on peut en distinguer deux types principaux :

  • les Thaïs, environ 80% de la population, composés de quatre groupes ethniques et linguistiques (les Thaïs siamois, les Thaïs du Nord-Est (les Isans ou Lao-Thaïs), les Thaïs du Nord (ou les Muangs) et les Thaïs du Sud (ou les Pak Tai)
  • et les non-Thaïs (environ 20 %).

Et c’est justement ses autres ethnies présentes au nord de la Thaïlande dont on parle ici. Au rang desquelles les Karen, les Hmong, les Mien, les Lisu, les Lahu, les Akha, les H’tin, les Khamu, les Lawa et enfin les Mlabri (les liens renvoient à leur brève présentation en anglais sur la page du musée tribal). Vous en avez une représentation cartographique ici (qui reste approximative). On pourrait y ajouter d’autres minorités comme par exemple les Tai Lüe dont nous apprécions les événements culturels qu’ils organisent régulièrement.

On se quitte avec cette ancienne bande-annonce (hélas, le site de nouvelles The North องศาเหนือ, sis à Chiang Mai, n’a assumé  aucun direct cette année ni produit un quelconque reportage) :


Nos articles en lien avec les minorités ethniques présentes en Thaïlande :
Le musée tribal de Chiang Mai et son Festival de la Vie Tribale, un article qui vous présente brièvement toutes ces minorités ethniques;
9 août – Journée internationale des Populations Autochtones du monde;
Le Festival Akha de la Balançoire, ancien rite de fertilité
29 juillet, Journée nationale du Thaï, la langue officielle de la Thaïlande
Commémoration de l’anniversaire de feu le roi Bhumibol Adulyadej, grand défenseur des minorités ethniques de son royaume.


¹ Les minorités ethniques présentes au nord de la Thaïlande ne sont pas à proprement parler des autochtones, ce terme signifiant « originaire du lieu (pays, contrée, région, par affaiblissement ville, village) où il habite et que ses ancêtres ont également habité ». Elles sont en effet arrivées après l’envahisseur thaï. Elles profitent cependant de cette Journée internationale des Peuples autochtones afin de sensibiliser la population et de revendiquer leurs droits, à juste titre.
2 Source de cette information : @HugMungneua.
3 On reproduit ici le texte déjà publié dans notre article sur le Festival de la Vie Tribale.

#JournéePeuplesAutochtones #IndigenouseDay #IndigenouseDay2020 #IndigenouseDay2019 #IYIL2019 #IYIL2020 #วันชนเผ่าพื้นเมือง 

Crédit photographique de l’image à la Une (que nous remercions vivement) : © BangkokBlue (Blue Johnson).
Article composé le 07.08.2019 et mis à jour le 09.08.2021.

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