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Parcs nationaux. La Journée mondiale des Rangers se célèbre aussi en Thaïlande

Elle n’est pas de trop cette Journée mondiale célébrant les rangers, eux qui paient un lourd tribut à la conservation de la faune et de la flore sauvages. On vous parle du pourquoi de cette Journée, des rangers actifs en Thaïlande, en terminant par un thème qui ne devrait pas exister, le pillage des ressources naturelles, qui a également lieu au Pays du Sourire, hélas, trois fois hélas.

Affiche de l’année 2020

Le dernier bilan annuel (de juin 2021 à mai 2022) fait état de 150 rangers qui ont perdu la vie (dont 14 en Thaïlande). Tués par des animaux sauvage, abattus par des braconniers, ou encore victimes d’accident de véhicules. Cette année, le thème retenu est Je me tiens aux côtés des rangers du monde. Par ailleurs, l’IFAW – Fonds international pour la protection des animaux vous permet d’envoyer une carte postale pour soutenir les écogardes.

En Thaïlande, cette Journée a été commémorée le 30 juillet 2022. En présence de « Warawut », ministre des Ressources naturelles et de l’Environnement, plus de 500 employé·e·s du Département des Parcs Nationaux, de la conservation de la faune et de la flore (DNP), du Département Royal des Forêts et du Département des ressources marines et côtières ont été convié·e·s au parc national de Khao Yai, dans la province de Nakhon Nayok, pour être remercié·e·s. L’on a parlé d’eux en terme de « héros ». En voici quelques photos. Une cérémonie diffusée en direct (ne manquez pas de visionner le mini reportage qui précède, une invitation à découvrir les parcs nationaux). 

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Garde nature. Voilà un métier qui s’embrasse bien souvent par vocation. La Journée mondiale des Rangers (ou Journée internationale des Gardes nature1, World Ranger Day en anglais), célébrée annuellement le 31 juillet, est là pour rappeler l’important engagement de ces hommes et de ces femmes défenseurs de la nature. Un corps de métier qui, hélas, paie un lourd tribut face au braconnage (exemple ici où les calaos, une espèce quasi menacée, sont chassés).

La Thaïlande préserve près de 20 % de son territoire, immense, sous forme de zones protégées. Il y a actuellement 147 parcs nationaux, dont des parcs marins, 58 sanctuaires de la faune, 67 zones sans chasse et 120 parcs forestiers dans le royaume. Des projets de création de nouvelles zones protégées sont en cours. C’est dire que des centaines de rangers, qu’ils soient gardes faune ou gardes forestiers, œuvrent au quotidien afin de préserver la nature, de sorte que vous ayez la meilleure des expériences en visitant les parcs nationaux de Thaïlande 🏞

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Journée mondiale des Gardes nature

IRF – Une traduction officielle pas très heureuse…

#TogetherPossible
À quoi servent les gardes nature ? Prenons l’exemple des rangers sous la responsabilité de l’ONG américaine Wildlife Alliance, principalement active au Cambodge voisin mais également en Thaïlande (ils ont mené une campagne de renforcement de la biodiversité dans le parc national de Kao Yai). Ses rangers sont en première ligne pour protéger l’une des dernières grandes forêts tropicales d’Asie.

L’Asie du Sud-Est est bien malheureusement au centre de la crise d’extinction mondiale et les menaces sont de plus en plus nombreuses. Sans les gardes forestiers, il n’y aurait aucun espoir de renverser la tendance dans la lutte pour la protection de certaines des espèces les plus menacées et les plus en danger au monde. Les 143 rangers de la Wildlife Alliance travaillent inlassablement en première ligne, au péril de leur vie chaque jour, pour

  • localiser et retirer les pièges qui mutilent ou tuent sans discernement les animaux sauvages;
  • trouver et appréhender les braconniers et les bûcherons qui détruisent la faune sauvage et son habitat;
  • mettre fin à l’empiètement illégal des terres dans la forêt tropicale des Cardamomes (un empiètement qui a augmenté de 750 % depuis 2010 !).

Sans ces héros de la conservation, la forêt tropicale humide des Cardamomes, l’une des plus grandes forêts tropicales intactes d’Asie du Sud-Est, ne serait qu’un « parc de papier » comme la majorité des zones protégées du Cambodge. Ces gardes forestiers très performants protègent directement plus de 55 espèces menacées (selon la liste de l’UICN) sur plus de 2 millions d’hectares de forêt tropicale. Des hommes courageux sans qui la forêt tropicale des Cardamomes ne pourrait être le refuge sûr qu’elle est pour les éléphants, les pangolins, les léopards et de nombreuses autres espèces emblématiques.

Tout est lié. Les forêts. La rivière. La vie sauvage… et nous ! C’est là le message de cette ONG environnementale pour la Journée 2020, un message que vous pouvez découvrir à travers sa bande-annonce sur Facebook.

Qu’est-ce qu’un ranger ?
เรนเจอร์, ranger en thaï (plus précisément ผู้พิทักษ์ป่า, garde forestier, เจ้าหน้าที่พิทักษ์ป่า au complet).
L’IRF définit un ranger comme la personne impliquée dans la protection pratique et la préservation de tous les aspects des zones sauvages, des sites historiques et culturels. Les rangers offrent des possibilités de loisirs et d’interprétation des sites tout en assurant des liens entre les communautés locales, les zones protégées et l’administration de la zone.

Chris Galliers, Président de l’IRF – Fédération Internationale des Rangers, indique dans son message que cette Journée est l’occasion de réfléchir au travail exceptionnel accompli par les rangers dans le monde, eux qui mettent continuellement leur vie en danger et restent à l’avant-garde de la conservation. Il ne manque pas de rendre hommage aux rangers qui ont perdu la vie, rappelant qu’au cours de la dernière année, l’on doit déplorer le plus grand nombre de décès de rangers enregistrés depuis le mise en place du Tableau d’honneur (137 décès, dont des rangers thaïlandais). Ce nombre pourrait être considérablement plus élevé car tous les décès de rangers ne sont pas signalés. Sur les sept régions couvertes par l’IRF, l’Asie a connu le plus grand nombre de gardes forestiers tués, avec 48 % de tous les décès. Un nombre inacceptable, les décès de rangers enregistrés au cours de la dernière décennie se montant à 1 013 (voir la carte du monde en fin d’article). C’est une préoccupation majeure pour le président de la fédération.

Comment ne pas être sensible à l’engagement de ces hommes et de ces femmes qui mettent quotidiennement leur vie en péril pour la sauvegarde de la faune et de la flore sauvage ? C’est donc cet engagement sans faille que cette Journée célèbre (vous pouvez visionner plusieurs vidéos de rangers à travers le monde, des messages enregistrés à l’occasion de cette commémoration).

Le Dr Jane Goodall, célèbre éthologue connue mondialement, soutient chaque année la Journée mondiale des Gardes nature à travers un message vidéo :

Un message d’espoir pour la faune et la flore sauvage

Les diverses organisations de rangers

Gardien du Patrimoine mondial, l’UNESCO saisit naturellement l’opportunité de cette Journée mondiale des rangers pour honorer les rangers des nombreux sites que l’organisation a reconnus. Écoutez donc le témoignage vidéo de quelques rangers. Même célébration annuelle sous forme de remerciement de la part du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), conscient de l’importance vitale du travail des rangers pour la protection de la faune.

Depuis 1992, une fédération internationale unit tous les rangers. Elle organise notamment un congrès mondial. Alors que le dernier a eu lieu en novembre 2019 au Népal, le prochain sera organisé au mois de mai 2022 dans l’archipel des Açores, terre portugaise.

L’IRF – Fédération internationale des gardes nature :
➤ sur le web
➤ et sur Facebook

Cette fédération internationale est composée des fédérations continentales et nationales. Ainsi vous avez par exemple l’ERF – Fédération européenne des gardes nature. Mais également la Fédération asiatique des gardes nature (RFA, site web, page Facebook, Instagram et YouTube). Le royaume a sa propre entité, la Fédération thaïlandaise des gardes nature, que vous retrouvez sur le web (un site essentiellement en langue thaï).

Le Département thaïlandais des Parcs nationaux (กรมอุทยานแห่งชาติ สัตว์ป่า และพันธุ์พืช) :
➤ sur Facebook
➤ sur le web
Et son bureau des relations publiques, sur Facebook.
De même que son Bureau de la conservation de la faune (ำนักอนุรักษ์สัตว์ป่า), sur Facebook.

On vous offre ci-dessous la vidéo tournée à l’occasion de cette Journée commémorative par le Département thaïlandais des Parcs nationaux. Ce qui vous permet de vous rendre compte de leur travail sur le terrain au quotidien :

Mentionnons également le Fonds mondial pour la nature (WWF) qui soutient les rangers du monde entier en mettant à disposition des ressources qui améliorent les conditions de travail des éco-gardes et leur formation sur le terrain .


La fondation qui vient en aide aux rangers

Chaque jour, les gardes forestiers risquent leur vie pour protéger la faune et les lieux sauvages contre le braconnage et d’autres menaces. Malheureusement, on estime que plus de 1 000 gardes forestiers ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions au cours des dix dernières années, dont une grande partie à cause de braconniers et de milices armées. Les gardes forestiers sont généralement sous-équipés, sous-payés et souvent sous-estimés. Nous pensons qu’ils sont des héros.

The Thin Green Line (TTGLF) est une fondation qui travaille sans relâche pour apporter le soutien dont les rangers ont besoin pour continuer à protéger les espèces menacées dans le monde entier. Cette fondation protège les protecteurs de la nature en apportant un soutien vital aux gardes forestiers et à leurs communautés qui sont en première ligne de la conservation. Elle travaille principalement dans les pays en développement et les zones de conflit, ainsi qu’avec les Park Rangers indigènes en Australie, son pays d’origine.

C’est la seule organisation qui se consacre exclusivement à fournir aux rangers du monde entier l’assistance qu’ils méritent et dont ils ont besoin. En tant que branche caritative officielle de la Fédération internationale des Rangers, la TTGLF a un accès sans égal aux rangers dans le monde entier. La Fondation Thin Green Line est très efficace pour apporter un soutien indispensable aux rangers, avec un large éventail de programmes efficients dans le monde entier, du Kenya à la Tanzanie, du Costa Rica au Guatemala, de la Thaïlande à l’Indonésie, et dans de nombreux autres endroits du globe. Dans la triste circonstance où un ranger perd la vie dans l’exercice de ses fonctions, cette fondation contribue à soutenir financièrement sa veuve et sa famille. Voici ce qu’elle vise à garantir :

  • Que les gardes forestiers soient appréciés pour leur rôle vital en première ligne de la conservation;
  • Que les gardes forestiers, lorsqu’ils sont en contact avec des braconniers, aient la possibilité de se défendre;
  • Que les rangers bénéficient de conditions de travail dignes et d’un salaire décent;
  • Que les gardes forestiers reçoivent la formation et les outils dont ils ont besoin;
  • Et enfin que les familles et les communautés des rangers bénéficient d’un soutien continu lorsque les rangers sont blessés ou tués dans l’exercice de leurs fonctions.

The Thin Green Line, la fondation qui vient en aide aux rangers :
➤ sur le web
➤ sur Facebook


Pillage des ressources naturelles

La Thaïlande figure dans le rapport annuel 2020 de Global Witness

Ce jour est aussi une occasion d’aborder une problématique connexe : la défense de l’environnement. Global Witness est une ONG spécialisée dans la lutte contre le pillage des ressources naturelles des pays en développement et la corruption qui l’accompagne, qu’il s’agisse de l’exploitation du pétrole, du bois ou encore des diamants. Et cette année, elle s’alarme : le nombre d’assassinats de militants pour la défense de la terre et de l’environnement a été plus élevé que jamais ! Et ce dans le contexte actuel très préoccupant de la vertigineuse accélération de la dégradation du climat.

© Global Witness

Global Witness dévoile un sombre record de défenseurs des droits à la terre et de l’environnement assassinés en une seule année : 212 personnes ont été tuées en 2019 pour avoir défendu pacifiquement leurs maisons et s’être opposées à la destruction de la nature. Le rapport annuel de cette ONG a également mis en lumière le rôle critique que jouent les défenseurs des droits à la terre et de l’environnement dans la lutte urgente contre la dégradation du climat. Ils s’opposent directement aux industries non durables qui émettent le plus de carbone et accélèrent le réchauffement climatique et les dégâts environnementaux. Le rapport montre comment, dans un contexte de répression et de surveillance accrues pendant le confinement du Covid-19, la protection de ces militants est devenue indispensable pour reconstruire une planète plus sûre et plus verte.

Quid de la Thaïlande ?

En 2015, cette ONG avait déjà dénoncé l’assassinat du défenseur thaïlandais des droits fonciers Chai Bunthonglek, abattu à son domicile. Le tireur non identifié a tiré six fois sur Chai à la tête et à la poitrine, avant de s’échapper à moto. Chai était un militant chevronné qui faisait campagne pour récupérer les terres communautaires d’une entreprise d’huile de palme qui continue d’occuper les terres des villageois malgré le fait qu’elle possède un bail foncier qui a expiré il y a 15 ans. Le meurtre de Chai fait de lui le quatrième militant de sa communauté tué en cinq ans. Pas un seul meurtrier n’a été traduit en justice. Ni les autorités locales ni les autorités nationales n’ont offert aucune protection à Chai ou à ses collègues de la Fédération des paysans du Sud de la Thaïlande, malgré le risque très réel d’une attaque meurtrière. Selon les recherches de Global Witness, depuis 2001, 22 défenseurs de l’environnement ont été tués en Thaïlande. Le plus connu d’entre eux, Seub Nakhasathien, est devenu l’icône écologiste du pays, lui qui se battait pour défendre la vie sauvage. Découvrez sa tragique fin en lisant l’article que nous lui avons consacré.

Que nous apprend le dernier rapport de Global Witness ? Après une longue bataille juridique, les membres de la communauté de Ban Haeng – un village de la province de Lampang, dans le nord de la Thaïlande – ont obtenu justice lorsque le tribunal administratif de Chiang Mai a statué en leur faveur à la suite de leur plainte contre un projet d’extraction de charbon dans leur région. Depuis 2010, cette communauté a protesté contre ce projet minier et a déposé de nombreuses demandes juridiques pour l’empêcher d’aller de l’avant. En retour, ils ont dû faire face à diverses formes d’intimidation, notamment des menaces de mort, des disparitions forcées, la surveillance par des hommes non identifiés et le harcèlement de la part d’officiers militaires. Mais la communauté a continué à résister et maintenant, avec la décision du tribunal selon laquelle le ministère thaïlandais de l’Industrie n’a pas suivi la procédure correcte lors de l’octroi de la concession minière, cela pourrait ouvrir la voie à une fin permanente de l’exploitation du charbon dans leur région. Une victoire pour cette communauté et pour le climat.

Pour aller plus loin…
Global Witness. Lisez leur communiqué de presse (en français) ou accédez au rapport complet Defending Tomorrow (fichiers PDF en haute résolution ou en basse résolution).

On compte sur vous pour avoir une pensée pour les rangers qui, à travers leur indispensable travail, vous permettent de visiter au mieux les parcs nationaux et les zones dont ils ont la responsabilité. Grâce à eux, la nature ne s’en porte que mieux.

C’est là la carte mondiale des rangers décédés au cours de la dernière décennie !

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1 On retrouve également l’appellation Journée internationale des éco-gardes

Source de l’image à la une © Facebook – สำนักอนุรักษ์สัตว์ป่า Wildlife Conservation Bureau, Thailand
Article composé le 31.07.2020 et modifié le 31.07.2022.

Seub, l’icône écologiste de la Thaïlande

Seub1, c’est un peu le « Nicolas Hulot de la Thaïlande », à la différence près que cet activiste s’est donné la mort il y a 30 ans 😔 Feu Khun Seub est l’une des figures les plus marquantes de l’histoire récente de la Thaïlande. Véritable défenseur de l’environnement, la protection des forêts et de la faune habitait cet écologiste convaincu. Il a payé sa passion en sacrifiant sa vie.

On vous dit qui était Seub, on vous parle du sanctuaire de faune Huai Kha Khaeng, on évoque la perception du suicide d’un point de vue bouddhiste et l’on vous dévoile les commémorations du 1er septembre. En terminant par la présentation de la Fondation Seub Nakhasathien et d’autres organismes environnementaux œuvrant en Thaïlande notamment pour combattre la déforestation rampante.

On considère un peu trop vite la Thaïlande comme un mauvais élève en matière d’écologie. Pensons ici au carburant E91 vendu dans tout le royaume (alors qu’il a été interdit en Europe), à la consommation effrénée de plastique (la Thaïlande est un des  cinq pays les plus pollueurs en la matière) ou encore au sort réservé aux éléphants, exploités de manière éhontée. Mais il y a ici aussi des activistes en matière d’écologie et Seub en faisait partie. Sa disparition, tragique, est commémorée annuellement, le 1er septembre, une opportunité de parler de la préservation de l’environnement au Pays du Sourire.

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Quid donc était Seub2 ?

Seub Nakhasathien (สืบ นาคะเสถียร en thaï), militant et érudit thaïlandais, était un défenseur de l’environnement, reconnu pour ses efforts visant à protéger un important lac artificiel et des réserves animalières. Après des années de combat écologiste, Seub s’est suicidé le 1er septembre 1990 pour signifier l’importance de l’environnement et pour le préserver. Sa mort a inspiré de nombreux jeunes Thaïlandais à s’engager pour la protection de l’environnement.

Les premières années. Seub, né Seubyos dans la province de Prachinburi, était l’enfant du gouverneur, par ailleurs chasseur. Sa famille exploitant une ferme, il a été en contact avec de nombreux animaux, recueillant également des animaux sauvages, dont beaucoup sont morts à cause d’un traitement inadéquat. Adolescent, il aimait à chasser les oiseaux. Plus tard, sa maturité aidant, Seub a cessé d’en chasser. De ce passé, il dira : « Nous avons tous fait des erreurs. »

Sa carrière. Seub était un perfectionniste. Quelle que soit l’ampleur de la tâche, il se sentait contraint de l’accomplir sans faille. En raison de sa passion pour les arts, Seub voulait étudier l’architecture. Mais ses résultats à l’examen d’entrée à l’université l’ont orienté vers la faculté de foresterie de l’Université Kasetsart, son cinquième choix d’études. Son camarade de classe et colocataire a décrit Seub comme un étudiant brillant, toujours assis à l’avant de la classe et prenant des notes avec des dessins. Seub a toujours été vu en train de lire des livres le soir. Il s’investissait avec sérieux dans toutes ses activités. Après l’obtention de son diplôme, il a poursuivi des études supérieures en sylviculture. En 1979, il a reçu une bourse du British Council pour une maîtrise à l’Université de Londres afin d’étudier la conservation des ressources et de l’environnement. Il a également obtenu une bourse de doctorant pour étudier au Royaume-Uni en 1989, mais a décidé d’accepter le poste de surintendant du sanctuaire de la faune sauvage Huai Kha Khaeng. Il a par ailleurs mené des recherches sur les animaux sauvages, en particulier les oiseaux, les gorilles, les chamois… Seub a également travaillé comme professeur de biologie à l’Université Kasetsart (une université qui lui rend hommage chaque année; 2020 & 2019).

Le projet d’évacuation de la faune de Cheow Lan. En 1986, Seub a été nommé chef de projet d’évacuation de la faune lors de la création du barrage de Cheow Lan, avec un faible budget (il s’agissait d’évacuer une zone de 400 km²) ! Le barrage de Rajjaprabha (ou barrage de Cheow Lan, treizième barrage de Thaïlande) a été achevé en 1987. L’inondation qui en a résulté a détruit 185 km² de la plus grande superficie restante de forêt pluviale à feuillage persistant des basses terres du pays. Pour la première fois en Thaïlande, une opération de sauvetage a été menée pour tenter de sauver une partie de la faune sauvage, qui comprenait des espèces menacées et en voie de disparition échouées sur les îles au fur et à mesure que les eaux s’élevaient. En 18 mois, 1 364 animaux de 116 espèces ont été capturés. Quarante-quatre sont morts peu après. Les survivants ont été relâchés dans des zones protégées à proximité. Seub a pu sauver des centaines d’animaux mais il savait que beaucoup d’autres n’ont pas pu s’échapper et en sont morts. Après ce qu’il considérait comme l’échec du projet Cheow Lan, il s’est battu contre d’autres projets d’exploitation forestière et de construction de barrages, comme le barrage de Nam Chon. Le projet de l’État de construire un barrage au cœur de la forêt de Thungyai Naresuan dans les années 1990 a déclenché la première protestation environnementale du pays dans laquelle les manifestants ont eu gain de cause.

Sanctuaire de faune Huai Kha Khaeng. En 1988, Seub et ses collègues conservationnistes ont pris des mesures contre la Thai Plywood Co. Ltd, une entreprise d’État relevant du ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement au sujet d’une concession forestière dans le sanctuaire faunique de Huai Kha Khaeng (ห้วยขาแข้ง). Dans son argumentation, il a affirmé que « celui qui veut faire de l’exploitation forestière est le Département Royal des Forêts, et celui qui veut conserver la forêt est aussi le Département Royal des Forêts ».

Ce sanctuaire, un endroit unique préservant une importante faune sauvage, se trouve à l’ouest de la Thaïlande, le long de la frontière avec le Myanmar (l’ex-Birmanie, dans les provinces d’Uthai Thani, Tak et Kanchanaburi). Ce sont en fait deux sanctuaires distincts mais contigus, Huai Kha Khaeng et Thung Yai Naresuan. Cette région de 622 200 hectares englobe deux importants systèmes fluviaux, le Khwae Yai supérieur et le Huai Khakhakhaeng. Il s’agit ni plus ni moins de la plus grande zone de conservation d’Asie du Sud-Est continentale et l’une des zones forestières les moins accessibles et les moins perturbées de Thaïlande. Et c’est ce qui explique que ces deux réserves ont été inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO en tant que biens naturels présentant un intérêt exceptionnel pour l’héritage commun de l’humanité, premier du genre en Asie du Sud-Est.

Sanctuaires de Thung Yai-Huai Kha Khaeng
S’étendant sur plus de 600 000 ha en bordure de la frontière avec le Myanmar, les sanctuaires, demeurés en grande partie intacts, contiennent presque toutes les formations forestières de l’Asie du Sud-Est continentale. Ils abritent un ensemble d’espèces animales très divers, dont 77% des grands mammifères (notamment éléphants et tigres), 50% des grands oiseaux et 33% des vertébrés terrestres que l’on trouve dans cette région.
Tous les détails de ces sanctuaires sur le site web de l’Unesco (description, cartes, documents, galerie de photos, indicateurs et demande d’assistance).
Le sanctuaire Huai Kha Khaeng a sa propre page Facebook, hélas animée en langue thaï seulement.

Seub avait une vision de protection globale de ces réserves animalières : des gardes forestiers doivent patrouiller avec les équipes de protection de la faune pour s’assurer que les animaux ne soient pas blessés et que la déforestation soit stoppée. L’idée de « zones tampons forestières » a alors été mise en œuvre. Les villages de la zone tampon forestière ont été mobilisés en tant que « villages forestiers ». Leurs habitants ont été impliqués avec des programmes d’arrêt de la chasse et de la déforestation. Les villageois ont d’ailleurs remis leurs armes à feu aux autorités en signe de bonne foi et de coopération.

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© Facebook – Priwan Den (1 & 2)

Suicide. En 1989, sous pression (il devait notamment gérer un problème de salaire d’ouvriers, de même que des désaccords avec des cadres supérieurs, sans parler de la mort de certains employés), alors qu’il était à la tête du sanctuaire Huai Kha Khaeng, Seub se découragea. Pour lui, la seule façon de conserver pleinement le sanctuaire était d’en faire un site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Après avoir effectué des recherches et complété le rapport à cet effet, il l’a soumis à l’organisation qui l’a approuvé après sa mort. Le 31 août 1989, Seub travaillait comme d’habitude. Le lendemain, vers 4h du matin, un coup de feu a été entendu mais au Huai Kha Khaeng le bruit des coups de feu n’était pas rare. Seub n’a pas été vu au petit-déjeuner. À 10h, un de ses collaborateurs s’est rendu à son refuge et a trouvé son corps sur son lit entouré de morceaux de papier. Sur l’un d’eux était écrit : « J’ai l’intention de me tuer, personne n’a été associé dans cette décision », signé par Seub.

Perception du suicide d’un point de vue bouddhiste3
Selon les enseignements de Bouddha, ce qu’un individu fait à tout moment aura une conséquence sur son avenir, dans cette vie ou dans la suivante (principe de la réincarnation). Il y aurait donc un lien de cause à effet, appelé karma par lequel toute action intentionnelle du corps, de l’esprit ou de la parole aurait des conséquences et des répercussions à l’avenir. Nos actions passées détermineraient ainsi les caractéristiques de notre existence terrestre. Selon certains maîtres bouddhistes, le suicide commis dans une vie pourrait entraîner sa répétition dans plusieurs vies suivantes. Une exception cependant, le suicide altruiste, dans une vie passée, le Bouddha aurait sacrifié son existence en offrant son corps à une tigresse affamée allaitant cinq tigrons, qui devinrent les cinq premiers disciples de Bouddha.

La mort de Seub a poussé la Thaïlande à l’action. Dix jours après sa crémation, le 10 septembre 1990, correspondant au 94e anniversaire de la création du Département Royal des Forêts, la Fondation Seub Nakhasathien a été créée. Elle a reçu des dons de Sa Majesté la reine douairière Sirikit et de Son Altesse la Princesse Soamsawal, ainsi que des milliers d’autres sympathisants. Ses objectifs sont de protéger les sanctuaires naturels ainsi que la flore et la faune qui les habitent et de protéger les espèces en voie de disparition.

Retrouvez cette biographie, plus complète, en anglais, sur Wikipédia, ou encore sous forme de 10 transparents (slideshow). On en profite pour vous rappeler que les rangers du monde entier mettent leur vie en danger pour la protection de la nature (en savoir plus).

Seub Nakhasathien a publié de nombreux textes liés à ses recherches, variées, par exemple sur la cigogne de Storm, sur la gestion de la forêt, qu’elle soit présente dans un bassin hydrographique ou qu’il s’agisse de forêt marécageuse de tourbe, sur le sauvetage de la faune, sur l’importance des sanctuaires fauniques, sur le muntjac de Fea, une espèce en voie de disparition, sur la nidification et la ponte de certaines espèces d’oiseaux, ou encore sur l’impact des centrales hydroélectriques sur la faune. Seub est connu de tous les Thaïlandais. Dans la culture populaire, plusieurs artistes lui ont consacré une chanson. Un poisson d’un nouveau genre découvert dans le sanctuaire de faune de Chiang Dao, ici dans la province de Chiang Mai, porte même son nom, l’oreglanis nakasathiani.

Pour commémorer la grandeur de Seub, Thai PBS a produit un documentaire, diffusé en 2013, The lights never gone (แสงไฟไม่เคยดับ). Par ailleurs, en 2015, Phakpoom Wongpoom a réalisé un court métrage, Falling rain in Huai Kha Khaeng (ฝนตกที่ห้วยขาแข้ง), avec Nopchai Chainam dans le rôle de Seub Nakhasathien, partie intégrante du quadriptyque Royal symphony – Songs in our Heart (คีตราชนิพนธ์์ บทเพลงในดวงใจราษฎร์), œuvre inspirée par les compositions musicales de feu le roi Bhumibol. Voici la bande-annonce du film qui conte la vie de Seub, dont la fin est tragique :

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Commémorations du 1er septembre

La Thaïlande commémore donc officiellement la disparition de Seub Nakhasathien le 1er septembre de chaque année. Plusieurs événements ont lieu dans le royaume, principalement dans les divers sanctuaires et parcs nationaux. Les écoles sont également impliquées. À notre connaissance, aucun événement public n’est organisé à Chiang Mai.

Dommage que les conférences Seub Talks de cette année 2021 – où toutes les commémorations son virtuelles – ne soient pas sous-titrées en anglais.

🌳 Cette année 2020 est une année particulière à deux titres : en premier lieu, la pandémie du Covid-19 vient bousculer les événements prévus mais surtout cette année marque le trentenaire de la disparition de Seub Nakhasathien. Le lundi 31 août 2020, dès 18h, l’événement est donc virtuel avec notamment deux concerts, un reportage vidéo (Spirit of the jungle) et une cérémonie aux bougies : le tout en direct sur Facebook.

🌳 Le mardi 1er septembre 2020 au sanctuaire Huai Kha Khaeng. C’est habituellement un camp de deux jours qui est organisé annuellement; thème de cette année : le changement ne s’arrête jamais. En matinée, les rangers du sanctuaire font du mérite en souvenir de leur figure légendaire.

  • Les activités online sont diffusées en direct sur Facebook dès 18h15. Cela commence par un reportage (Goral Home & Hope) puis des discours et un débat pour se clore par une récolte de fonds avec un mini-concert.
  • De 17h à 21h, devant le Bangkok Art and Culture Center, dépôt de fleurs et cérémonie à la bougie à la mémoire de Seub Nakhasathien.
  • De 19h à 21h, à 5 endroits différents de la capitale – les lieux précis nous sont inconnus – LIGHT IT UP, projection laser de messages environnementaux.

🌳 Enfin, du 1er au 6 septembre 2020, 30th Memory of Seub, est une exposition commémorant les 30 ans de la disparition de Seub, écologiste devenu une légende, sous le thème ombre et lumière. Elle se déroule de 10h à 19h, Bangkok Art and Culture Center (au rez-de-chaussée, floor 1); l’entrée est libre.

Le hashtag de cette année – #30thSeub – vous permettra de retrouver les nombreux hommages et événements organisées dans tout le royaume.


La Fondation Seub Nakhasathien

Seub Nakhasathien Logo

Créée dix jours après la crémation de Seub, la Fondation Seub Nakhasathien maintient le flambeau environnementaliste. Elle s’est donnée pour tâches :

  1. Le soutien de la réserve animalière Huai Kha Khaeng.
  2. L’amélioration du bien-être des gardes-forestiers par des programmes d’empowerment (sur ce sujet, on vous invite à lire notre article sur la Journée mondiale des Rangers, célébrée bien sûr en Thaïlande).
  3. La protection et la conservation des forêts sous le concept « Pas de forêt, pas d’eau ».
  4. La promotion de la conservation des ressources naturelles et de l’environnement.
  5. Le soutien de la recherche sur la faune à travers la création d’un fond spécifique.

Ces cinq axes d’action expliquent par exemple l’implication de la fondation dans une récente affaire qui a scandalisé l’opinion publique thaïlandaise : le braconnage du patron multi-millionaire d’ItalThai qui est notamment soupçonné d’avoir tué une panthère noire, espèce protégée. La fondation suit cette affaire et veut que le coupable soit condamné (Son Altesse royale la princesse Ubolratana, soeur-ainée du roi actuel Rama X, soutient moralement le ranger à la base de la dénonciation). Plus d’informations (mais c’est en thaï); entre-temps, le patron en question a été condamné, reste en suspens le résultat des recours…

Les rangers s’efforcent de réduire le braconnage, qui hélas est quotidien, comme ici avec l’arrestation de trois chasseurs ayant tué un calao, espèce quasi menacée).

La Fondation Seub Nakhasathien sur le net

Site web (en langue thaï uniquement)
Page Facebook (version anglaise peu mise à jour)
Twitter
Instagram
YouTube
Issuu (qui vous permet de consulter le magazine édité par la fondation)


Autres organismes environnementaux

De par la richesse de sa faune et de sa flore, sans oublier bien entendu celle des fonds marins, le royaume de Thaïlande se doit d’être attentif à la protection de son environnement. Mme Pinkaew Laungaramsri, maître de conférence à la CMU – Université de Chiang Mai, nous parle de la politique de conservation de la nature en Thaïlande, un article publié dans la Kyoto Review of Southeast Asia.

Les ONG environnementales de la région du sud-est asiatique représentent un mouvement émergent. En Thaïlande, où elles sont plus développées, les ONG environnementales sont devenues une voix forte que le gouvernement ne peut plus ignorer4Moult ONG sont actives dans le pays, certaines focalisées sur la sauvegarde animale, d’autres sur l’environnement en général. Parmi elles, le WWF Thailand, de même que Greenpeace Thailand, rendent hommage à Seub Nakhasathien chaque 1er septembre. Citons encore, en vrac :

  • La fondation Freeland. Une fondation – soutenue par USAID – qui fournit une expertise et un soutien au réseau de sauvegarde de la faune sauvage des nations du sud-est asiatique (ASEAN Wildlife Enforcement Network), fruit d’une initiative intergouvernementale régionale visant à lutter contre la contrebande d’espèces sauvages.
  • La Fondation PATT – Plant A Tree Today. Voilà une ONG que n’aurait pas reniée Seub. Créée pour lutter contre la déforestation en cours par le biais de campagnes d’éducation du public et de plantations d’arbres, elle est fort active en Thaïlande.
  • Green Fins Thailand. Une organisation soutenue par l’UNEP – le programme de l’ONU Environnement qui travaille avec les opérateurs économiques, les communautés et les gouvernements. Cette ONG aide à mettre en œuvre des normes environnementales pour l’industrie de la plongée et du snorkelling par le biais d’un code de conduite.
  • Et enfin, non loin de Chiang Mai, Conserve Natural Forests (CNF – Préservation des Forêts Naturelles). Une organisation à but non lucratif basée à Pai qui vise à restaurer les écosystèmes tropicaux endommagés avec, comme principaux idéaux, le reboisement, la réhabilitation de la faune et l’éducation.

Les minorités ethniques, nombreuses ici au nord de la Thaïlande, sont très concernées par la problématique de l’environnement, notamment à travers la déforestation rampante. Qui est en contact avec les Karen, par exemple, sait ce peuple très proche de la nature. Ainsi, à la naissance d’un enfant, certains Karen entourent un petit arbre à l’aide du cordon ombilical : ce sera là l’arbre que le nouveau-né devra protéger tout au long de son existence. Il est donc naturel que des ONG soutiennent ces peuplades, à l’exemple de la KWCI – Initiative karenne pour la préservation de la faune et de la flore.

On mentionne in fine le ministère thaïlandais des Ressources Naturelles et de l’Environnement (son site web et sa page Facebook).


Déforestation. Du combat des environnementalistes, parfois mortel !

Il est bien loin le temps du royaume du Siam couvert de forêts épaisses et luxuriantes, habitées par une faune abondante, en particulier ici au nord ! La déforestation, commencée au XIXe siècle, a fait des ravages inéluctables. La forêt de Thaïlande, comme toutes les forêts tropicales, est en voie de disparition, hélas, trois fois hélas. Il s’agit cependant d’une problématique complexe. Lisez donc ces deux articles : Quel avenir pour les forêts thaïlandaises ? et En Thaïlande, les arbres cachent une forêt d’injustice. Celles et ceux désirant connaître le sujet plus en profondeur liront avec intérêt cet autre travail de Jean-Pierre Lainé : Déforestation et reboisement en Thaïlande. Quoi qu’il en soit, nous pouvons tous agir. En premier lieu en évitant d’acheter du bois devenu rare comme le teck. Il existe des labels assurant la durabilité sylvicole à l’image du label FSC.

Le précédent roi de Thaïlande, feu Sa Majesté Bhumibol le Grand, s’est beaucoup impliqué dans la protection de l’environnement. Un roi qui avait obtenu un prix décerné par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) afin de saluer son action exceptionnelle dans le domaine du développement humain, de la réduction de la pauvreté et de la conservation de l’environnement en Thaïlande5.  Un pays qui compte d’ailleurs de très nombreux parcs nationaux.

En tant que « roi du développement », Sa Majesté [le roi Bhumibol] a tendu la main aux populations les plus vulnérables de Thaïlande, sans se soucier de leur statut, de leur ethnicité ou de leur religion, a écouté leur problèmes et leur a donné les moyens de se prendre en charge.
Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unies

Bien que la situation des défenseurs de l’environnement de par le monde soit tragique (les morts se comptent par centaines), ces activistes méritent une Protection Internationale, en Thaïlande aussi. Lisez donc notre article Parcs nationaux – La Journée mondiale des Rangers se célèbre aussi en Thaïlande. Et Chiang Mai a aussi ses activistes; en 2018, une action visant à sauver le Doi Suthep, montagne tutélaire de la ville, a remporté un vif succès. Jetez donc un œil sur l’article que le magazine Spark U Lanna leur a consacré : The environmentalists (pages 6 à 10).


Promenez-vous donc dans la nature siamoise !

Quelle meilleure façon que de prendre conscience de la richesse et de la beauté de la nature qu’en allant l’admirer in situ ? Et la Thaïlande vous offre mille possibilités : ses  rivages ou ses fonds marins, ses nombreux lacs, ses parcs nationaux, ses sanctuaires, ses cascades, sa jungle, ses montagnes…

Le nord du royaume en général et la province de Chiang Mai en particulier sont bien lotis. En tant que touriste, vous serez sans nul doute tenté par la visite du parc national du Doi Inthanon, plus haut sommet de Thaïlande, qui offre les plus belles cascades du nord thaïlandais. Ou encore les treks dans la jungle qui ont fait la réputation de la Rose du Nord (comme par exemple ceux de Loolu, un jeune Karen pétillant, très apprécié ici à Chiang Mai).

En louant un moyen de transport – scooter, motocycle ou voiture – vous pourrez visiter des endroits idylliques à l’image de Mae Kam Pong, ravissant village de montagne, et ses petites chutes d’eau :

Avant de nous quitter, contemplez les somptueux clichés de la nature siamoise que nous offre le photographe thaïlandais Priwan Den.

Puisse la protection de l’environnement dans son ensemble devenir l’attention permanente des habitants de la Thaïlande, un pays dont la beauté mérite cette prévenance – de même que le respect des touristes qui le visitent.

Nous reproduisons ci-dessous les informations relatives aux commémorations des années dernières, à toutes fins utiles.


Anciennes commémorations

Année 2019

La Thaïlande commémore donc officiellement la disparition de Seub Nakhasathien le 1er septembre de chaque année. Plusieurs événements ont lieu dans le royaume, principalement dans les divers sanctuaires et parcs nationaux. Les écoles sont également impliquées. À notre connaissance, aucun événement public n’est organisé à Chiang Mai.

🌳 Les 31 août et 1er septembre 2019 au sanctuaire Huai Kha Khaeng. C’est généralement un camp de deux jours qui est organisé annuellement; thème de cette année : Résultat de la préservation de la forêt au Huai Kha Khaeng.

Une exposition-photo en plein air est organisée à l’occasion des 29 ans de la disparition de Seub. C’est aussi une belle occasion d’observer la vie sauvage et naturelle depuis la « Tour du Paon ». Au programme le samedi 31 août : à 17h, concert acoustique du groupe Khao Laeng Arch (vidéo de l’année dernière), suivi de la projection d’un documentaire, puis un concert de l’artiste Manoch Puttal, avec un spectacle son & lumière à 21h. Une cérémonie aux chandelles clora la journée à 21h30 devant le mémorial de Seub. Le tout entrecoupé par des discours du superviseur de ce sanctuaire animalier et du vice-président de la fondation Seub Nakhasathien.

Le lendemain, dimanche 1er septembre, au même endroit, se tiendra une cérémonie bouddhiste à 7h du matin, suivie, dès 8h30, par des activités qui se destinent aux étudiants. A 9h, dépôt d’une couronne aux pieds de la statue de Seub. La commémoration se termine à 10h.

Programme complet et événement Facebook (mais tout est en langue thaï).

🌳 Exposition « Vie animale de la forêt Huai Kha Khaeng » du 3 au 8 septembre 2019 au Bangkok Art and Culture Center. La forêt du sanctuaire animalier est très riche en faune diverse (tigres, éléphants, tapirs, bisons, taureaux rouges, panthères, léopards et buffles sauvages, entre autres bêtes). Les images présentées dans cette exposition sont tirées d’un livre relatant l’histoire du sanctuaire.

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🌳 Evénement national du 6 au 8 septembre 2019 au Bangkok Art and Culture Center. Cela se déroule au rez-de-chaussée (floor 1, multipurpose room), de 10h à 20h; l’entrée est libre. Chaque journée à son thème. Tout au long de cet événement de trois jours, il y aura des débats, des rencontres et des discussions dès 13h. Avec une exposition thématique et une exposition de photos, de même que des animations musicales. Le tout visant à promouvoir la conservation de l’environnement telle que l’envisageait Seub Nakhasathien.
Programme complet et événement Facebook (et là aussi tout est en langue thaï). Les divers événements devraient être diffusés en direct sur la page Facebook de la fondation.

🌳 Notons encore que cette année 2019 a vu les ministres de l’Environnement des dix pays de l’ASEAN – réunis à Chiang Mai – signer un accord qui renforcera la lutte contre le trafic des espèces animales protégées. Une initiative pour laquelle se battait justement la fondation Seub Nakasathien (lire l’article plus complet du magazine francophone Gavroche).

Année 2018

La Thaïlande commémore donc officiellement la disparition de Seub Nakhasathien le 1er septembre de chaque année. Plusieurs événements ont lieu dans le royaume, principalement dans les divers sanctuaires et parcs nationaux. Les écoles sont également impliquées. À notre connaissance, aucun événement public n’est organisé à Chiang Mai.

🌳 Les 31 août et 1er septembre 2018 au sanctuaire Huai Kha Khaeng. Une exposition en plein air est organisée à l’occasion des 28 ans de la disparition de Seub. Le vendredi 31 août, en plus d’un débat l’après-midi, un concert a lieu à 17h, puis une cérémonie aux chandelles à 20h20 suivie d’un spectacle son et lumière sur la vie de Seub. Le lendemain, samedi 1er septembre, au même endroit, se tiendra une cérémonie bouddhiste à 7h du matin, suivie, dès 8h30, par des activités qui se destinent aux étudiants. A 9h, dépôt d’une couronne aux pieds de la statue de Seub. La commémoration se termine à 10h.
Programme complet et événement Facebook (mais tout est en langue thaï).

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🌳 Evénement national du 7 au 9 septembre 2018 au Bangkok Art and Culture Center. Cela se déroule au rez-de-chaussée (floor 1, multipurpose room), de 10h à 20h; l’entrée est libre. Tout au long de cet événement de trois jours, il y aura des débats, des rencontres et des discussions dès 13h. Avec une exposition thématique et une exposition de photos. Le tout visant à promouvoir la conservation de l’environnement telle que l’envisageait Seub Nakhasathien.
Programme complet et événement Facebook (et là aussi tout est en langue thaï).

#Seub #SeubNakhasathien #nature #Thaïlande #ProtectionNature #environnement #écologie


1 Selon le Système général royal de transcription du thaï (RTGS), le phonème สืบ devrait se traduire par ‘suep’ (et donc le prénom être ici Suep). Nous avons cependant repris l’orthographe utilisée communément (et donc erronément) tant par l’encyclopédie en ligne Wikipédia que, surtout, par la fondation qui porte son nom. A savoir Seub. Que les puristes ici nous pardonnent. Nous remercions Pascal Engelmajer, grand défenseur de la langue thaï, de nous avoir rendus attentifs à cet aspect.
2 Cette brève biographie est un résumé (traduction libre) de la biographie en anglais que vous pouvez retrouver sur Wikipédia.
3 Point de vue religieux sur le suicide, Wikipédia
4 Au sujet des ONG environnementales en Thaïlande, lire l’article de Sunil Subhanrao Pednekar, NGOs and Natural Resource Management in Mainland Southeast Asia
5 Hommage au « roi du développement », article de Håkan Björkmank (Chroniques UN)

Source photographique de l’image à la Une : เชียงใหม่นิวส์ Chiang Mai News.
Article composée le 02.09.2018 et mis à jour le 01.09.2021