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Cérémonies ‘Tak Bat Thewo’ en Thaïlande (avec programmes à Chiang Mai et alentour)

Quand le Bouddha revient sur Terre…

Rares ont été les offrandes nocturnes tak bat peng pud aux moines bouddhistes cette année (faites en l’honneur du retour espéré de Phra Upakut). En revanche, dits moines, après les offrandes de ce matin liées à la sortie à proprement dite de la retraite monacale (Ok phansa), vont à nouveau être gâtés. Les dévots se réunissent ce lundi 14 octobre 2019, aux aurores ! C’est une occasion de réjouissance où les laïcs vont nombreux au temple offrir leur repas aux moines. Cette année plus nombreux encore puisque lundi est jour férié en raison de l’anniversaire de la disparition de Bhumibol le Grand, le précédent roi bien-aimé. Ce ne sont pas moins de 14 sites que nous vous dévoilons afin de participer à cette fête religieuse matutinale.

Prochain tak bat thewo en Thaïlande : vendredi 18 octobre 2024

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La légende

Il s’agit d’une spectaculaire cérémonie bouddhiste dénommée tak bat thewo (ตักบาตรเทโว en thaï). Tak bat (ตักบาตร) signifie « présenter de la nourriture à un moine » (le bat (บาตร) étant le bol à aumône où il reçoit les offrandes). Thewo quant à lui (en thaï : เทโว) est dérivé du mot theworona (เทโวโรหนะ) qui signifie « La descente du Bouddha du monde céleste ». Dite cérémonie comprend des prières et des offrandes matutinales à des centaines de moines qui descendent des marches en souvenir d’un épisode légendaire attribué au Bouddha historique.

Cette coutume se rapporte à un épisode de la vie de Siddharta Gautama. En l’occurrence, il s’agit de son retour en gloire du ciel Tavatimsa où il avait passé sa septième vassa (une retraite monastique) à prêcher l’Abhidhamma – la dernière partie des textes canoniques – à sa mère et aux devas. D’autres sources racontent que le Bouddha a livré un démon à sa mère morte au ciel. Quoi qu’il en soit, cette fête commémore donc cette histoire légendaire où le Seigneur Bouddha, après trois mois passés à prêcher dans le monde des dévatas, redescend sur Terre, dans la ville de Sangkassa, par le triple escalier d’or, d’argent et de diamant (ou cristal, c’est d’ailleurs ce dernier qu’est censé avoir emprunté le Bouddha).


La cérémonie

Vous verrez donc cet épisode reproduit dans les temples qui disposent d’escaliers (dont les rampes sont généralement en forme de nâgas). Les représentations les plus spectaculaires réunissent des centaines de moine. Le Bouddha quant à lui est représenté par une statue. Les moines se mettent ensuite en fil indienne pour recevoir les offrandes de nourriture matutinales.


En Thaïlande

C’est en Thaïlande que ce festival perdure. Il participe du fameux tham bun (ทำบุญ), l’acquisition des mérites1, une notion chère aux Thaïlandais. Tham (ทำ) signifie faire et bun (บุญ), dérivé du sanskrit punya, peut se traduire par mérite. Dans le bouddhisme, les sources pâli décrivent trois sortes de causes produisant du mérite : la générosité (dāna), la moralité (shila) et la méditation (bhavana). Les offrandes de nourriture aux moines sont gage de générosité (dāna), leur permettant de méditer (bhavana) au sortir de cette période où ils sont censés avoir fait preuve de plus de moralité (shila). C’est dire la popularité de ce rite-ci chez les dévots.

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Cérémonie de l’année dernière au Wat Sangkat Rattanakhiri, à Uthai Thani

Une des cérémonies les plus spectaculaires, parmi celles qui attirent le plus de monde, est organisée à Uthai Mai, dans le district d’Uthai Thani, au Wat Sangkat Rattanakhiri, érigé sur la colline de Sakaekrang, où 500 moines descendent les 449 marches de l’escalier pour recevoir l’aumône des habitants et des touristes. Jetez un œil sur le reportage de Richard Barrow in Thailand. Autres célébrations fameuses à Chon Buri, ou encore à Buri Ram où environ deux mille personnes se joignent à 199 moines afin d’acquérir des mérites (au Wat Phra Phutthabat Khao Kradong, วัดพระพุทธบาทเขากระโดง). Mais tak bat thewo est organisé un peu partout en Thaïlande (exemple ici à Suphan Buri).

Le site thaïlandais Kapook a répertorié 7 sites en Thaïlande parmi les plus populaires où est fêté tak bat thewo. On vous résume les endroits dont il est question (en cliquant sur le nom du temple (wat en thaï), vous connaîtrez sa position sur Google Maps) :

  1. Le Wat Sangkat Rattana Khiri, à Uthai Thani, dont il est question ci-dessus.
  2. Le Wat Phraphutthachai, à Saraburi.
  3. Le Wat Phutthawat Phu Sing, à Kalasin.
  4. L’Office municipal de Nakhon Songkhla.
  5. Le Wat Fai Hin, à Chiang Mai (on vous en reparle ci-dessous).
  6. Le Wat Phra Bat Phu Pan Kham, à Khon Kaen.
  7. Et enfin le Wat Phra That Cho Hae, à Phrae ici au nord (un temple que vous pouvez retrouver sur Facebook).

Notons que des cérémonies similaires sont organisées du côté de Mae Hong Son, province voisine de celle de Chiang Mai, dans le cadre des festivités du poi lern sip et.


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Et à Chiang Mai (il faut vous lever tôt)

À Chiang Mai et alentour, vous aurez le choix car plusieurs cérémonies hautes en couleur s’y déroulent (peu ou prou aux mêmes heures). Attention, à 8h tout sera déjà fini ou presque ! On vous recommande particulièrement cinq endroits, y compris notre coup de cœur cette année :

  • l’un des plus proches et celui qui accueillera le plus de moines (666 pour être précis, chiffre de l’année dernière), le Wat Fai Hin, dans le campus universitaire au pied du Doi Suthep (no 1 dans l’énumération ci-dessous) !
  • le plus beau site, le parc royal Rajapruek, dans un magnifique écrin au sud-ouest de la ville (no 2 ci-dessous);
  • le plus original, le temple de Doi Saket, facile à reconnaître sur sa colline : les moines descendent le grand escalier accompagnant une statue de Bouddha étincelante (no 6 ci-dessous; la vidéo en début d’article représente justement ce festival). À noter cette année, un spectacle son & lumière en soirée.
  • un des plus authentiques (localement parlant et de notre point de vue), le Wat Chetawan ou Wat Nong Mu (no 11 ci-dessous) ou alors le Wat Phra Phut Tha Bat Tak Pha (no 13 ci-dessous), tous deux à Lamphun, la province voisine;
  • c’est notre temple coup de cœur cette année 2019, le nouveau Wat Phrabat Tin Nok  (no 14 ci-dessous), au nord de la ville. Il s’agit du Temple de Verre, érigé sur une colline surplombant les rizières.

Notez que les dévots sont pour la plupart habillés de blanc. La probabilité est forte que vous soyez les seuls touristes présents à ces événements. Et c’est très bien ainsi !


Voici donc les meilleures adresses pour participer à cette fête religieuse à Chiang Mai et alentour, lundi matin, 14 octobre 2019



1
. À 6h30 au Wat Fai Hin (วัดฝายหิน), sur ce qui est appelé la route culturelle, au sein du campus de l’Université de Chiang Mai (CMU). Ils n’étaient pas moins de 666 moines à participer aux célébrations l’année dernière, grandioses donc; combien seront-ils cette année ? En savoir plus (mais c’est en thaï, avec le programme précis et la bande-annonce). Notons au passage qu’il est demandé de ne pas utiliser de plastique…

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2. Le Pavillon Royal du Royal Flora se prête à merveille pour une telle cérémonie. Elle se déroule donc à 6h au pavillon Ho Kham Luang du Parc Royal Rajapruek (อุทยานหลวงราชพฤกษ์), au sud-ouest de la ville. Ce sont 99 moines qui vous attendent. Il est demandé de vous habiller en jaune ou en blanc. En savoir plus, en thaï, avec l’affiche de cette année; vous avez une bande-annonce de la cérémonie de l’année dernière ci-dessous :

À noter que le Wat Phra That Doi Kham tout proche (วัดพระธาตุดอยคำ) se joint à la cérémonie du Royal Flora. Il n’y aura donc pas de célébration spécifique sur les marches de ce temple érigé sur la petite colline, des marches qui pourtant s’y prêteraient à merveille. Nul doute cependant que ce temple sera fort animé durant cette journée, d’autant que lundi est férié.


3. La municipalité de Chang Phueak et le temple royal Jed Yod se sont unis afin d’offrir une cérémonie d’offrande tak bat thewo (bien qu’aucun dénivelé ne puisse être proposé ici). Une route culturelle d’une distance de 997 mètres a été « dessinée » avec, comme point d’arrivée, le Wat Jed Yod (วัดเจ็ดยอด), où nous vous conseillons d’attendre le défilé qui part à 7h de Khuang Rin Kham en passant par la route de contournement no 11.

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© Facebook – Bowling Passawarin

4. On prend des pincettes pour vous signaler la cérémonie qu’organise à 6h du matin le Lanna Dhutanka (ธุดงคสถานล้านนา) à Mae Jo, au nord de Chiang Mai. Il s’agit en fait de la branche locale d’un mouvement sectaire décrié, le Dhammakaya. Ce sont eux qui ont lancé la mode des lâchers géants de lanternes célestes !

La cérémonie a été rebaptisée jao tak bak thewo, jao étant un terme de la langue Lanna qui remplace le kha/khap siamois. 100 moines seront là. Et bien entendu, tout le monde y est cordialement invité… Détails (en thaï).

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5. Le temple le plus vénéré du nord de la Thaïlande marque aussi le coup. On parle bien sûr du Wat Phra That Doi Suthep (วัดพระธาตุดอยสุเทพ), sis sur la montagne tutélaire éponyme de Chiang Mai. D’habitude, il n’y a que quelques pèlerins, se comptant le plus souvent sur les doigts d’une main, qui sont présents à 7h du matin pour la cérémonie d’aumônes matutinales. Et c’est justement à 7h que débutera la cérémonie du tak bat thewo. Il est fait mention de la présence de 50 moines ce jour-là; ce ne sera évidemment pas l’affluence de la spectaculaire ascension par les étudiants de l’université CMU mais il est toujours intéressant d’être là-haut au lever du soleil pour en humer la fraîcheur tout en embrassant la ville du regard.


6. Pour y avoir participé alors que nous n’étions que deux touristes présents – une Chinoise et un Occidental – nous vous recommandons fortement la cérémonie qui se déroule dès 6h30 au Wat Phra That Doi Saket (soit le temple sur la colline, à Doi Saket, เชิงบันไดนาควัดพระธาตุดอยสะเก็ด). L’année dernière, 59 moines accompagnaient la statut du Bouddha de cette cérémonie pétaradante. Affiche de cette année, avec plus de détails (bien entendu, tout est en thaï). À noter qu’un spectacle son & lumière a lieu en soirée aux abords du temple…

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Le temple au haut de la colline de Doi Saket se prête à merveille à cette cérémonie

7. L’original Wat Umong Suan Phutthatham (วัดอุโมงค์ สวนพุทธธรรม), au pied du Doi Suthep, connu pour ses galeries jadis peintes, met également sur pied une cérémonie tak bat thewo. Mais comme l’année dernière, nous n’avons pas d’autres informations que l’heure de celle-ci : 6h du matin.


8. Au cœur de la ville, le joli Wat Inthakhin Sadue Muang (วัดอินทขีลสะดือเมือง), accolé à la place des Trois Rois, promet la présence de 69 moines; c’est d’ailleurs sur cette place que se déroulera la cérémonie. Nul doute que les nombreux moinillons du temple y participeront. Cérémonie agendée à 7h. Détails.

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9. Mais Chiang Mai c’est aussi une ville sur la rive gauche de la rivière Ping, là où se trouve sa gare ferroviaire. Le très important Wat Ket Karam (วัดเกตการาม) y célébrait le tak bat thewo l’année dernière, à 6h du matin, avec la présence de 29 moines. Wat Ket est le nom du quartier. D’ailleurs, le Wat Sikong (วัดศรีโขง) tout proche s’était joint au Wat Ket Karam pour fêter le retour du Bouddha sur la Terre. Hélas, nous n’avons pas réussi à trouver une quelconque information pour cette année 2019…


10. Dernier temple de la ville que nous mentionnons, le charmant Wat Lok Moli (วัดโลกโมฬี) au nord de la cité fortifiée (« le carré »). Ici le bois est roi; son ancien chedi restauré vous impressionnera. L’année dernière, la cérémonie a eu lieu à 7h mais hélas, et là aussi, nous n’avons pas obtenu d’information pour cette année 2019…

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11. Au sud-ouest de Chiang Mai, sur la route du Doi Inthanon, plus haut sommet de Thaïlande, se trouve une ville dont peu ont entendu parler : Chom Thong. Le temple de cette ville, très beau au demeurant, accueille régulièrement des méditants occidentaux. Si l’on vous en parle, c’est bien entendu parce que ce temple, le Wat Chom Thong (วัดจอมทอง เชียงใหม่) organise lui aussi son tak bat thewo à 6h30 du matin.

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C’est un temple très actif sur Facebook. C’est dire qu’il y a de fortes chances que dite cérémonie soit retransmise en direct sur leur page Facebook… Si tel devait être le cas, vous verrez alors beaucoup de moines recevoir les offrandes des fidèles bouddhistes (ils étaient 180 l’année dernière).


Les deux adresses suivantes se situent dans la province voisine de Lamphun, à moins d’une heure de route au sud de Chiang Mai, une ville et une province campagnarde dont on apprécie l’ambiance typique du Lanna (après tout, Haripunchai, l’ancien nom de Lamphun, n’est-elle pas la plus ancienne ville du Lanna, nom de l’ancien royaume du Nord).

12. La municipalité d’Umong, dans la province de Lamphun, organise elle aussi son Tak Bat Devo au temple Chetawan (วัดเชตวัน ou Wat Nong Mu, วัดหนองหมู) où sont attendus 59 moines à 7h du matin (détails). Le site a son charme, jugez-en :


13. Lieu de pèlerinage, le Wat Phra Phut Tha Bat Tak Pha (วัดพระพุทธบาตรตากผ้า จังหวัดลำพูน) a même vu feu Sa Majesté le roi Bhumibol le Grand le visiter. Érigé sur une colline, c’est un endroit idéal pour organiser le tak bat thewo. La cérémonie a lieu à 6h du matin où 199 moines descendront les 469 marches de l’escalier naga depuis le chedi érigé au sommet. En savoir plus.

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14. C’est « le petit dernier » – notre coup de cœur cette année 2019 : le nouveau Wat Phrabat Tin Nok (วัดพระบาทตีนนก), dans le district de San Sai, au nord de la ville de Chiang Mai. En empruntant la (belle) route pour rejoindre Phrao, au nord de la province, vous apercevrez une tâche blanche dans les collines. C’est précisément ce nouveau temple – le Temple de Verre – qui fait appel à la générosité des Thaïlandais pour son édification. On nous promet 68 moines qui recevront vos offrandes dès 7h09 à l’occasion de tak bat thewo. Bande-annonce :

Retrouvez ce nouveau temple, le Temple de Verre donc, sur sa page Facebook.


In fine, le tak bat thewo est aussi organisé dans… les grands centres commerciaux de la ville. Il y a deux ans, le Central Festival avait mis sur pied une telle cérémonie en présence de 99 moines. Comme quoi les affaires peuvent bien se marier au bouddhisme ! Ce sera aussi le cas cette année au centre commercial MAYA (เมญ่า). 149 moines provenant de 9 temples différents vous attendent non pas le lundi 13 octobre 2019 mais le mercredi 16, de 7h à 9h. Événement FB.

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En Thaïlande, même les centres commerciaux accueillent des cérémonies bouddhistes

Si vous n’êtes pas à Chiang Mai en cette journée du tak bat thewo, aux aurores, vous avez tout de même la possibilité de participer aux aumônes matutinales, que que soit le jour. Elles sont en effet quotidiennes, comme partout en Thaïlande. Il suffit de vous promener aux abords du temple le plus proche, généralement avant 7h du matin. Beaucoup de dévots se rendent au pied du Doi Suthep, là où a été construit un sanctuaire en hommage au moine le plus vénéré du nord de la Thaïlande, Khruba Siwichai (apprenez-en plus sur ce moine au caractère bien trempé en lisant notre article Khruba Siwichai, le saint homme de Chiang Mai, ô combien vénéré). Autres endroits pour observer de telles offrandes aux moines : les marchés matinaux.

Notre partenaire, le Swiss-Lanna Lodge, organise avant l’aube un circuit hors des sentiers battus, que peu de touristes effectuent : vous serez là au contact du bouddhisme vécu par les Thaïlandais. C’est accompagné d’un ancien moine bouddhiste, Khun Wet, que vous assisterez à la cérémonie d’offrandes matutinales au haut du très vénéré Doi Suthep, après avoir vu le soleil se lever. Émotions garantis. En savoir plus.

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Tak bat thewo au Royal Flora © Facebook

Voilà. Notre énumération n’est bien entendu point exhaustive. Elle a pour seul but de vous donner les clefs pour participer à l’une des célébrations évoquées. Vous serez là au cœur du bouddhisme, en l’espèce le bouddhisme theravāda du Nord, avec les dévots qui seront tout heureux de vous voir parmi eux aux aurores.

Édition 2019 (beaucoup de photos visibles en cliquant sur les liens). Au fil des ans, le parc Royal Flora est devenu une adresse incontournable pour la cérémonie annuelle tak bat thewo, toujours aussi photogénique. Animation au menu pour le défilé de la route culturelle menant au Wat Jed Yod avec des danses traditionnelles Lanna. L’album-photo du Lanna Duthanka démontre a l’envi l’organisation millimétrique de cette secte bouddhiste. Cette année, le temple qui porte le nom de la colline sur laquelle il est érigé, Doi Saket, a attiré beaucoup de monde (la preuve en photo); il y avait même quelques danses traditionnelles Lanna du plus bel effet. Les moines défilaient aussi au Wat Ket Karam, proche de la rivière Ping. En ville de Chiang Mai, c’était la place des Trois Rois qui accueillait la cérémonie organisée par le Wat Inthakin tout proche, un temple qui avait promis la présence de 69 moines.

Toujours autant de dévots, tout habillés de blanc, au Wat Chom Thong, un autre temple royal. Une cérémonie que vous pouvez revoir en vidéo. Quant au fameux lieu de pèlerinage sis dans la province voisine de Lamphun, le Wat Phra Phut Tha Bat Tak Pha, comme à chaque fois, ce fut une cérémonie pétaradante et très enfumée, une cérémonie de toute beauté. Sans oublier notre coup de cœur 2019, la cérémonie tak bat thewo au Wat Phrabat Tin Nok, le Temple de Verre; elle a été filmée in extenso. Et l’on termine avec les très belles photos de CM Daily Update, prise au parc Royal Flora.

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Tak bat thewo au temple royal de Chom Thong en 2019 © Facebook – วัดพระธาตุศรีจอมทองวรวิหาร

Édition 2018. Ci-dessous, quelques photos de la cérémonie tak bat thewo de l’année dernière, sise au Royal Flora (d’autres photos ici).

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Tak bat thewo au Royal Flora en 2018 © Facebook – อุทยานหลวงราชพฤกษ์

Et la même cérémonie matutinale en vidéo, emprunte de dévotion, mais cette fois-ci au Wat Chom Thong :

Cette cérémonie, qui n’a lieu qu’une fois par année, est suivie par les nombreuses cérémonies d’offrande de nouvelles robes monastiques aux moines bouddhistes : thotkathin. Elles durent jusqu’au Loi Krathong, appelé Yipeng ici à Chiang Mai, la Fête des Lumières, ce qui est sans doute le plus beau festival de la Rose du Nord. Pour tout savoir de ces festivités, il suffit de lire notre article Yipeng/Loi Krathong 2019 à Chiang Mai. Pour tout savoir de la Fête des Lumières.


1 Sur cette importante notion de mérite, on vous renvoie aux explication de l’historien des religions Odon Vallet dans le paragraphe ad hoc de notre article Wat Ton Kwen à Chiang Mai. Offrande de riz et feu en l’honneur du Bouddha.

Entre autres sources rédactionnelles, Wikipédia.
Source de l’image à la Une.
Article composé le 13.10.2019 et mise à jour le 21.10.2021

Bouddha, la légende dorée – Exposition (à Paris)

Que n’a-t-on pas écrit sur le Bouddha, lui qui, comme d’autres grands maître à l’image de Jésus ou Mahomet, n’a jamais écrit une seule ligne ! D’ailleurs, a-t-il même existé ? L’exceptionnelle exposition dont nous vous parlons aujourd’hui permet d’approcher un être qui aura apporté un éclairage bienveillant sur notre existence, suivi par des millions d’adeptes qui, sans tous se lancer dans la quête de vérité, suivent encore ses enseignements. Occasion unique de découvrir des pièces artistiques d’une valeur incalculable.

En y venant, vous constaterez que la Thaïlande est un pays profondément bouddhiste. On détaille bien sûr l’exposition Bouddha, la légende dorée, tout en vous présentant brièvement le musée Guimet, l’institution qui vous la propose. Une exposition dont les divers médias se sont emparés. Vous en saurez plus sur la vie de Bouddha en consultation la série des publications Facebook du musée Guimet intitulée Sur les pas de Bouddha. Et l’on termine par des conseils de lecture pour qui veut s’initier aux enseignements de l’Éveillé.

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La Thaïlande, un pays profondément bouddhiste

Le Bouddha, et plus généralement le bouddhisme, n’est pas forcément la raison première qui vous a poussé à venir en Thaïlande. Néanmoins, une fois le pied posé dans le royaume, et plus encore à Chiang Mai, vous serez vite confronté à la prégnance de Siddhārtha Gautama, le Bouddha supputé historique.

L’Éveillé n’a jamais mis les pieds en terre siamoise, sauf dans des légendes. Il est néanmoins présent partout au quotidien. Promenez-vous en ville et vous croiserez sa représentation à foison. Pour un bouddhiste thaïlandais, une statue du maître n’est pas une simple image mais bel et bien sa présence réelle, d’où l’immense respect que les Thaïlandais vouent à  toutes les représentations du Bouddha – à quelque exception près.

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Cette œuvre ne fait pas partie de l’expo © Facebook – Dhamma on Lens

Et il est probable qu’une fois rentré dans votre pays d’origine, vous garderez en tête encore longtemps l’énigmatique sourire permanent qui habite l’Éveillé et presque toutes ses représentations. Peut-être même que vous vous intéresserez alors à son message qui vise à se libérer de la souffrance.

L’auteur de cet article n’avait pas hésité à faire le déplacement vers Paris pour la seule visite du musée national des Arts asiatiques (MNAAG), plus communément appelé le musée Guimet, peu après sa rénovation en 1997. Et c’est à une exceptionnelle exposition organisée dans ce musée que nous vous invitons aujourd’hui, vous rappelant que nous sommes entrés il y a peu dans la retraite de trois mois qu’effectuent les moines bouddhistes, appelée khao phansa ici en Thaïlande.


Exposition Bouddha, la légende dorée1

Pour la première fois en France une exposition événement est consacrée à la vie du Bouddha et à la diffusion du bouddhisme en Asie. L’exposition met en exergue la richesse des traditions iconographiques et stylistiques se rapportant à la représentation de la vie exemplaire et édifiante du fondateur du bouddhisme.

Conçue sur un mode transversal, l’exposition confronte les modes d’expression artistique des différentes aires culturelles de l’Asie et en révèle les similitudes et l’originalité, pour mieux souligner la diversité et la richesse des arts asiatiques. Articulée autour des grands « miracles » de la vie du Bienheureux (naissance, éveil, premier sermon, accès au nirvana), l’exposition permet d’admirer un ensemble représentatif d’œuvres issues des collections du MNAAG et de comprendre par l’illustration les épisodes de la vie du Bouddha.

En s’appuyant sur les chefs-d’œuvre du musée, les grandes étapes de la vie du Bouddha sont retracées, depuis sa naissance survenue dans le parc de Lumbini au sud du Népal jusqu’à sa totale extinction à Kushinagara dans l’État indien de l’Uttar Pradesh. Il s’agit de mettre en regard les représentations du Bienheureux lui-même dans les multiples transcriptions iconographiques et esthétiques déclinées dans les divers pays d’Asie, de l’Afghanistan au Japon et de la Chine à l’Indonésie, où peintures, statuaires et plus marginalement architecture, sont mises à l’honneur. Narrant le destin d’un homme aux qualités intellectuelles et morales exceptionnelles, la vie du Bouddha se déroule telle une geste de l’esprit, tour à tour concrète et banale, miraculeuse et transcendante.

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Quatrième religion au monde en nombre de fidèles, derrière le christianisme, l’islam et l’hindouisme, le bouddhisme représente le véritable fil conducteur du parcours muséographique qui se découpe en dix séquences, depuis les scènes des vies antérieures jusqu’à l’esthétisme de l’image du Bouddha en Asie, en passant par le premier sermon et la communauté monastique (dont les arhat). Ainsi sont rappelées les circonstances de l’apparition du bouddhisme en Inde, aux environs du 5e siècle avant J.-C., puis l’évocation de la « Bonne Loi » et les principales évolutions doctrinales qui ont marqué son développement : bouddhisme ancien (theravada), bouddhisme du grand véhicule (mahayana) et bouddhisme du véhicule de diamant (vajrayana).

Cette exposition, qui présente 159 œuvres au total, fruit de quatre années de préparation, vous offre les clefs de compréhension essentielles associées à la légende du Bouddha.

INFORMATIONS PRATIQUES
Exposition Bouddha – La légende dorée
Du 19 juin au 4 novembre 2019 (ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h)

Au musée national des Arts asiatiques (MNAAG, musée Guimet), à Paris; accès.
On vous conseille vivement la visite commentée (€ 8.- en sus du billet d’entrée), les samedis à 14h (jusqu’au 21 septembre 2019) et les samedis et les jeudis à 14h (du 23 septembre au 4 novembre 2019).


Le musée Guimet

Événement FB / Site web / Page Facebook / Blog / Twitter (@MuseeGuimet) / Instagram / Chaîne YouTube / #MuseeGuimet


En savoir plus sur l’exposition

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© Facebook – Zhang Lu

Les médias de l’hexagone se sont emparés du sujet et vous parle plus en profondeur de cette exposition, de même que du Bouddha et du bouddhisme en général, à l’image de Telerama, de La Croix, du Figaro ou encore du quotidien Le Monde. Si vous n’êtes pas abonné à ces journaux, l’article du magazine Le Point fera l’affaire, tout comme celui de Sciences & Avenir. Vous pouvez aussi vous rabattre sur le dernier numéro du Mag du MNAGG qui vous parle de l’expo.

Et si l’érudition vous titille, vous lirez avec délectation l’intéressante présentation de Véronique Crombé sur Bouddha News. Ou encore l’intervention de Anne-Frédérique Fer parue dans la revue culturelle franco-chinoise FranceFineArt. On peut y admirer un très beau diaporama et y écouter une interview de M. Thierry Zéphir, co-commissaire de l’exposition. À moins que vous vous contentiez de la présentation faite par Béatrice Benoit-Gonin dans l’émission Télé Matin :

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Bouddha, la légende dorée. Une vie, une dernière vie… Une naissance ultime et, de toutes, la plus fondamentale puisqu’en son développement, celui que l’on désigne universellement comme le Bouddha – l’Eveillé – proposa à ses contemporains un mode de vie, une philosophie, une éthique, bientôt une religion appelée à devenir le véritable ciment spirituel de l’Asie. A partir d’un socle iconographique originaire de l’Inde, puis diffusé dans l’ensemble des pays asiatiques, la mise en images de la vie du Bouddha historique constitue une part essentielle des arts religieux du monde extrême-oriental. De sa naissance merveilleuse à Lumbini – au sud du Népal – jusqu’à son ultime trépas dans l’actuel Etat indien de l’Uttar Pradesh, sa vie exemplaire et édifiante a inspiré d’innombrables représentations artistiques. De l’Afghanistan au Japon, de la Chine à l’Indonésie, les artistes se sont succédé pour retranscrire le destin du Bienheureux, révélant la richesse des traditions iconographiques et stylistiques de l’Asie. Puisant dans l’extrême richesse des collections du musée Guimet, cet ouvrage nous conduit dans les pas du Bouddha et nous invite à découvrir la « légende dorée » d’un être d’exception.

Telle est la présentation de l’ouvrage officiel édité sous la direction du commissaire de l’exposition, Thierry Zéphyr. Un beau-livre recommandé à toutes celles et tous ceux qui auront profité de cette exposition et veulent en garder le plus beau des souvenirs, comme à celles et ceux qui n’auront pas pu s’y rendre. En complément, Beaux Arts éditions vous propose un album-photo de l’exposition, 58 pages pour seulement € 10.

Achetez l’ouvrage officiel Bouddha, la légende dorée et l’album-photo Bouddha, la légende dorée chez votre libraire préféré ou alors sur Amazon.

Une autre exposition – tout aussi exceptionnelle – présentant l’Éveillé vous est proposée par le musée des Cultures, à Bâle (en Suisse donc, à la lisière de la France et de l’Allemagne), et ce jusqu’au 23 janvier 2022. Elle s’intitule ILLUMINÉ – L’univers des bouddhas. Avec, comme grand avantage, de disposer d’une superbe version virtuelle – un digitorial – visible par tout un chacun. On vous en a parlé dans cette publication Facebook.


Sur les pas de Bouddha 👣
En savoir plus sur le bouddhisme

À l’occasion de cette exposition exceptionnelle, le Musée Guimet vous conte sur sa page Facebook la vie de Bouddha, l’homme qui proposa un mode de vie, une philosophie, une religion appelés à transcender les pays d’Asie. Un récit fantastique, retracé par les œuvres de l’exposition Bouddha, La légende dorée :

  1. La naissance de Siddhārtha
  2. Les quatre rencontres
  3. La voie du milieu
  4. Les assauts de Mara
  5. Vers l’Éveil…
  6. Le miracle de Shravasti

L’exposition porte bien son nom – La légende dorée – car aucun chercheur occidental n’a encore réussi à prouver l’historicité du Bouddha ! Ainsi, la question de l’existence historique du Bouddha reste sans réponse…

On termine par cette réalisation qui bénéficie des explications du brillant vulgarisateur qu’est Frédéric Lenoir. De quoi vous passionner pour le Bouddha et le bouddhisme :

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Pour aller plus loin – Nos conseils de lecture

Peut-être que la pratique du bouddhisme vous attire. Si tel devait être le cas, le mieux est d’entamer une retraite dans un temple (celle de 10 jours a les faveurs de nombreux adeptes). Nous consacrerons un jour un article à cette pratique. À défaut, commencez donc par lire des ouvrages en lien avec le bouddhisme, une religion qui, sans être prosélyte, attire beaucoup de sympathisants occidentaux. On vous conseille ici quelques lectures introductives, omettant volontairement les ouvrages faisant référence à d’autres écoles du bouddhisme, telle le Véhicule du Diamant cher aux Tibétains ou le zen que pratiquent les Japonais.

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De quelques ouvrages fort instructifs

Tout d’abord l’Introduction à l’enseignement du Bouddha et à sa pratique de Michel Henri Dufour, un auteur affilié à la tradition Theravâda de la forêt propre à la Thaïlande. Vous touchez là à l’enseignement de l’École des Anciens, l’essence du bouddhisme. Beaucoup de personnes sont venues au bouddhisme par la lecture de L’Enseignement du Bouddha – D’après les textes les plus anciens, best-seller de Walpola Rahula. Si vous optez pour une vision d’ensemble non dénuée d’humour, Le Bouddhisme Pour les Nuls est fait pour vous (version poche). Édition plus récente fort appréciée elle aussi, 50 notions clés sur le Bouddhisme pour les Nuls est l’œuvre de Marine Manouvrier, professeur au riche bagage académique. Un ouvrage clair et concis.

Il nous semble intéressant de savoir comment se vit le bouddhisme au quotidien. Et qui mieux que Fabrice Vidal sait transmettre et son expérience et ses connaissances ? Comment être bouddhiste ? C’est là le titre d’un livre que nous vous recommandons. Vous pourrez ensuite poursuivre avec le coffret Pratique de la méditation (il contient un livre, un CD audio et un DVD). Dans le 3e ouvrage présenté ici, Fabrice Midal nous parle de son expérience – ce que vingt-cinq ans de méditation lui ont appris. Un livre au très beau titre : Frappe le ciel, écoute le bruit.

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Le bouddhisme côté pratique

Ce sont là des références destinées aux personnes désirant s’initier au bouddhisme (et non pas à celles déjà versées dans la pratique). On se permet tout de même de vous rappeler que le propre du bouddhisme est la méditation. Vous pouvez lire tous les livres que vous voulez, votre connaissance du bouddhisme ne sera qu’intellectuelle. Or, l’essence même du bouddhisme est d’oublier tout savoir et de pratiquer la méditation. Ceci afin d’atteindre l’Éveil.

On termine par un beau-livre, Dvaravati : Aux sources du bouddhisme en Thaïlande. Il s’agit du catalogue d’une ancienne et splendide exposition au musée Guimet, qui vous donne à admirer, en vous donnant quelques clefs explicatives, les œuvres bouddhistes de l’art Dvâravatî, une civilisation qui a perduré au nord de l’actuelle Thaïlande jusqu’à la conquête de Haripunchai par le roi Mengrai, fondateur de la ville de Chiang Mai, à la fin du XIIIe siècle.


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Peut-être n’aurez-vous pas l’occasion de vous rendre au Musée Guimet afin de profiter de cette très riche exposition. Dans ce cas, la visite des très nombreux temples de la Rose du Nord devrait vous combler. En dehors des très belles représentations du Bouddha, l’architecture Lanna qui les abrite – dont le Wat Ton Kwen représente un des plus beaux exemples – aura de quoi vous ravir.


1 Nous reproduisons ici le texte officiel du musée figurant sur son site web.

Source de l’image à la une : affiche originale de l’exposition.
Article composé le 04.08.2019 et mis à jour le 25.03.2021.

Le jour du Vesak célébré à Chiang Mai : naissance, illumination et mort du Bouddha (Wisakha Bucha Day)

Les chrétiens ont leur Pâques (où Jésus-Christ est mort dans d’atroces souffrances). Les bouddhistes, eux aussi, fêtent la disparition de Siddhārtha Gautama, le Bouddha historique (qu’on dit mort suite à une indigestion). Toutes deux sont les fêtes les plus importantes de leur religion respective. Avant de vous indiquer les différentes cérémonies religieuses qui ont lieu dans la Rose du Nord le jour du Vesak – cérémonies auxquelles il vaut la peine de participer, d’autant qu’on vous dévoile sans nul doute la plus originale d’entre elles – penchons-nous sur la signification de cette fête bouddhiste. Une fête qui coïncide, en Thaïlande, avec la Journée nationale de l’Arbre.

Prochain Jour du Vesak en Thaïlande (wan wisakha bucha) : samedi 3 juin 2023, soit le 3 juin 2566 si l’on se réfère au calendrier bouddhique en cours au royaume de Thaïlande.

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La signification du Vesak

Le jour du Vesak1 en Thaïlande se dit Wisakha Bucha1 Day en anglais et wan wisakha bucha en thaï, วันวิสาขบูชา. Il s’agit de la fête commémorative la plus importante du bouddhisme (Makha Bucha, autre importante célébration bouddhiste en Thaïlande, commémore deux autres événements de la vie du Bouddha historique).

S’agissant d’un jour férié, beaucoup de commerces sont fermés (s’il tombe sur samedi ou dimanche, c’est le lundi qui suit qui est férié). Aussi, toutes les administrations thaïlandaises sont bien entendues fermées.

De temps à autre, le Vesak tombe sur une autre cérémonie chère à la population de Chiang Mai, tak bat peng pud (ตักบาตรเป็งปุ๊ด), des offrandes nocturnes où est attendu un moine légendaire, Phra Upakut. Par ailleurs, durant le Vesak, la vente d’alcool est prohibée (et les bars préfèrent fermer ce soir-là). Rappelons que la pandémie du Covid-19 avait amené à l’annulation des cérémonies publiques en 2020 et 2021 !

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C’est là l’iconographie habituelle utilisée en Thaïlande à l’occasion de Wisakha Bucha © Facebook

Le jour du Vesak – pleine lune du 6e mois lunaire – commémore simultanément trois événements importants de la vie du Bouddha : sa naissance (ประสูติ), son illumination (ตรัสรู้) à 35 ans, qui a justement eu lieu durant ce mois, assis sous l’arbre Bodhi, et le nibbana (ปรินิพพาน), son « extinction définitive » (pari-nirvana) à l’âge de 80 ans, à Kusinagara, en Inde du Nord. Ces trois événements étant survenus à chaque fois durant le mois Vaïchaka (un mot sanskrit qui désigne originellement le mois des moissons), ils ont progressivement été réunis et sont maintenant célébrés ensemble ce mois-là, le jour de la pleine lune. Le tout est résumé en vidéo (certes en thaï mais les images sont parlantes).

« Sukho buddhaana“m uppaado
Source de bonheur est la naissance des bouddhas,
sukkhaa sadhammadesanaa
Source de bonheur est l’enseignement de l’excellent Dhamma,
Sukhaa sa“nghassa saamaggii
Source de bonheur est l’harmonie de la Sangha,
sammaggaana“m tapo sukho.
Source de bonheur est la discipline de celui qui est unifié.»

Dhammapada, verset 1942

Pour un bouddhiste, il s’agira ce jour-là d’accumuler encore plus de mérites3 à travers diverses activités :

  • offrir de la nourriture aux moines;
  • se rendre au temple pour écouter le sermon et y faire un don;
  • libérer des oiseaux ou des poissons pour se débarrasser du mauvais karma.
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Hannyman © Facebook

Au quotidien, les fidèles doivent respecter les cinq préceptes définis par le Bouddha : ne pas tuer, ne pas voler, ne pas commettre d’adultère, ne pas mentir, ne pas prendre de substances altérant la conscience (alcool, drogue…). Trois autres préceptes s’ajoutent lors de ce jour sacré : ne pas manger après le milieu de la journée, ne pas porter de couleurs vives, de bijoux ni de parfum. BuddhaLine nous rappelle que deux enseignements fondamentaux nous sont offerts par le Vesak :

  • Le premier est la foi (saddhaa) en la réalité de l’Éveil et la possibilité d’y parvenir par nos propres efforts, comme le Bouddha l’a lui-même accompli.
  • Le second enseignement est l’importance de l’harmonie de la Sangha, représentée par les moines, les nonnes, les anagaarika4 et les laïcs.

Si vous désirez en savoir plus, on vous invite à visionner l’émission Voix Bouddhistes dont l’invité était le sémillant Odon Vallet (on ne se lasse jamais de l’écouter).

Bonus. Buddha News nous propose l’éclairage de trois bouddhistes de traditions différentes, Dagpo Rinpoché et Nyanadharo, tous deux Vénérables, et le docteur Trinh Dinh Hy : Le Vesak, kesako ?

En Thaïlande, c’est traditionnellement le Patriarche Suprême qui ouvre les festivités par un message (il parle bien évidemment thaï) : messages 2020 et 2019. C’est d’ailleurs avec émotion que nous vous invitons à lire le reportage de feu Arnaud Dubus – récemment disparu – intitulé Bouddhisme et politique en Thaïlande: une relation complexe et ambiguë. Vous en apprendrez plus sur l’organisation religieuse du royaume siamois.

En vous rendant dans les temples, vous y verrez donc des offrandes matutinales aux moines (généralement vers 7h du matin) et des processions en soirée, après le coucher du soleil. Le rituel consiste à tourner trois fois autour du temple (que ce soit le chedi, l’ubosoth ou encore le viharn, en fonction du temple). Cette circumambulation se fait dans le sens des aiguilles d’une montre, trois bâtons d’encens, des fleurs (en principe un bourgeon de lotus) et une chandelle à la main. Le tout pourra vous sembler quelque peu désorganisé; en fait, chacun fait comme bon lui semble. Les offrandes – que vous pourrez acquérir à l’entrée des principaux temples pour une poignée de bahts – sont ensuite déposées sur l’autel. C’est ainsi que les dévots prennent refuge dans les Trois Joyaux du bouddhisme que sont le Bouddha, le Dhamma (l’ensemble des enseignements) et la Sangha (la communauté des disciples), symbolisés par les trois bâtons d’encens. Ce rite – le wian thian (เวียนเทียน) – ressemble à s’y méprendre à celui effectué durant une autre célébration bouddhiste, Makha Bucha. On vous a d’ailleurs résumé toutes les fêtes bouddhistes dans Chiang Mai De-ci De-là – Le Guide.


Célébrations à Chiang Mai et alentour

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Hannyman © Facebook

Indubitablement, la célébration la plus spectaculaire ici à Chiang Mai est le pèlerinage nocturne au haut du Doi Suthep, montagne tutélaire de la ville, qui a lieu chaque année la veille du jour du Vesak. Ce sont plus de 50 000 dévots qui grimpent, à pied et de nuit, vers le temple éponyme, en guise d’acte méritoire3. Un événement qui marque toute personne qui le réalise. Cette année 2020, il devait avoir lieu le mardi 5 mai 2020 mais il a lui aussi été annulé; nous en parlons dans cet article. Un pèlerinage que certains dévots effectuent également en journée le lendemain, jour du Vesak donc.

Tous les temples bouddhistes de Thaïlande ou presque célèbrent Wisakha Bucha. Occasion d’y voir de belles cérémonies à l’image de celle-ci qui enlumine le Wat Maheyong à Ayutthaya (วัดมเหยงคณ์).

Chiang Mai n’est pas en reste. Vous pouvez ainsi vous rendre dans le temple de votre choix, tôt le matin pour les offrandes matinales et ensuite en soirée pour la cérémonie circumanbulatoire. Ce jour-là, les dévots s’habillent bien souvent de blanc. En tant que touriste, vous privilégierez sans doute les plus populaires des temples (la position Google Maps vous est donnée en cliquant sur le nom des temples cités ci-dessous). Quoi qu’il en soit, s’agissant d’une fête qui tombe durant la basse saison touristique, l’authenticité de la cérémonie est quasi assurée.

Ainsi, beaucoup de dévots se rendront au Wat Phra Singh Woramahawihan (วัดพระสิงห์วรมหาวิหาร, le temple le plus vénéré de la ville), au Wat Chedi Luang Worawihan (วัดเจดีย์หลวง, avec son immense chedi en parti détruit et dont l’entrée est gratuite à cette occasion), au Wat Phan Tao voisin (วัดพันเตา, un petit temple qui aime à mettre en avant ses moinillons à l’occasion des diverses fêtes bouddhistes, ce qui donne des clichés très photogéniques, notamment lors de la Fête des Lumières, le Loi Kratong) ou encore au Wat Chiang Man (วัดเชียงมั่น, plus ancien temple de Chiang Mai). Ces quatre temples sont tous situés à l’intérieur de la cité historique (« le carré »).

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Programme 2019 du Wat Suan Dok à l’occasion de Wisakha Bucha

On vous en conseille d’autres où la ferveur religieuse est tout autant palpable : le Wat Jed Yod (วัดเจ็ดยอด), sur la route du Doi Suthep, ou presque (offrandes aux moines à 6h et circumambulation nocturne à 19h), le Wat Lok Moli (วัดโลกโมฬี) et son superbe viharn en bois, ou encore le Wat Suan Dok (วัดสวนดอก), siège des tombeaux royaux du Lanna. Vous devrez forcément faire un choix car toutes ces cérémonies se déroulent peu ou prou au même moment, à la nuit tombée. Soyez-y vers 18h (les célébrations se passent entre 18h et 20h).

Traditionnellement, lors du Vesak, les membres de l’ethnie shan ou thai yai – et ils sont nombreux à Chiang Mai – revêtent leur habit national en se rendant au temple ce jour-là.


Wisakha Bucha 2020 annulé !

La pandémie du Covid-19 qui touche le monde entier a une néfaste conséquence sur le Vesak en cette année 2020 : les festivités dans les temples ont purement et simplement été annulées ! Alors bien sûr il y aura de toute façon quelques dévots qui seront là malgré tout, à effectuer leurs trois circumambulations munis de leurs trois bâtons d’encens, de leur bourgeon de lotus et de leur chandelle à la main. Mais les festivités traditionnelles sont interdites. Le fait que les temples ferment leurs portes habituellement à la tombée de la nuit aidera à respecter cette interdiction.

La technologie vient cependant à la rescousse. Il est par exemple proposé à tout bouddhiste désirant effectuer ses trois circumambulations de le faire… virtuellement ! Une application ad hoc a été conçue (elle a sa page Facebook). Il s’agit de créer un avatar à votre image qui tournera trois fois autour d’un ubusoth. Et comme tout est en thaï et qu’il vous sera difficile de vous y retrouver, on vous offre les images et même la vidéo.

Autre initiative moderne, la diffusion des sermons en direct, bien souvent sur les réseaux sociaux. Ce sera par exemple le cas du Wat Bowonniwet Vihara, situé à Bangkok. Sermon diffusé le mardi 5 mai 2020, à partir de 18h puis le mercredi 6 mai 2020, le jour du Vesak : célébration matinale dès 6h comme si vous y étiez, puis la cérémonie principale en compagnie des moines du temple dès 19h et enfin la diffusion des divers sermons la nuit durant, le premier à 21h (ceci sans interruption jusqu’à l’aube du jeudi 7 mai 2020 via cette page Facebook).

Quoi qu’il en soit, cela n’a point empêché la cérémonie traditionnelle d’accueil de l’eau lustrale royale au temple du Doi Suthep. Une cérémonie où, cette année exceptionnelle, seules les instances officielles étaient conviées en fin d’après-midi : le Gouverneur de la province, reçu par le vénérable responsable de ce temple, monastère le plus vénéré du nord thaïlandais (photos ci-dessous, source). Une eau également distribuée au Wat Chom Thong (วัดจอมทอง) – connu pour ses cours de méditation – et au Wat Phra That Doi Saket (วัดพระธาตุดอยสะเก็ด), à l’est de Chiang Mai.

Vous l’aurez compris – à défaut de l’avoir vu sur place – ce Vesak 2020 a donné lieu à une ambiance très particulière dans tous les temples…


Édition 2019

วิสาขะ 169

De quelques autres cérémonies qui se sont déroulées l’année dernière…

Nous ne saurions que trop vous recommander ces trois autres événements religieux, hors des sentiers battus. À commencer par celui qui a lieu ce samedi 18 mai 2019 sur la route culturelle de l’Université de Chiang Mai (CMU) qui mène au Wat Fai In (วัดฝายหิน). 107 moines recevront les offrandes des fidèles dès 6h45 (si vous en ferez de même, privilégiez les dons de riz). La ronde nocturne autour du temple aura lieu, elle, à 19h. Bande-annonce et programme complet (en thaï cependant).

Le Wat Phra That Doi Saket (เชิงบันไดนาควัดพระธาตุดอยสะเก็ด), à l’est de Chiang Mai, est facile à reconnaître, perché sur sa colline. C’est là qu’aura lieu une cérémonie originale – avec un grand défilé en matinée – dont le programme est le suivant, samedi 18 mai 2019, jour du Vesak :

  • 6h30 : grande marche de charité en faveur des anciens;
  • 7h39 : enchâssement des reliques anciennes dans le monument de la statue du Bouddha;
  • 8h30 : réunion des participants au bureau du district et à l’école Ban Choeng Doi;
  • 9h19 : cérémonie d’accueil de l’eau lustrale royale;
  • 10h39 : défilé du Wat Phra That Doi Saket au Phra Chedi Phra Khsa That Lankhong;
  • 11h30 : offrande de nourriture aux moines;
  • 19h30 : prières et méditation;
  • 20h30 : circumambulation (la cérémonie se termine vers 21h30).
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Voilà ce que vous pourrez voir en vous rendant à Doi Saket © Facebook – ดอยสะเก็ด เพชรแห่งล้านนา

Mais la cérémonie sans doute la plus originale du nord de la Thaïlande aura lieu à Phayao, une chouette halte lacustre offrant une très belle – et trop méconnue – Riviera, chef-lieu de la province éponyme. Cela se passe précisément au Wat Tilok Aram (วัดติโลกอาราม), site semi-submergé au milieu du lac, un temple appelé également Wat Klang Nam (วัดกลางน้ำ). Au programme samedi 18 mai 2019 :

  • À 6h, les dévots qui se seront levés tôt pourront accumuler des mérites3 en offrant de la nourriture à 109 moines bouddhistes.
  • À 17h a lieu une cérémonie d’ouverture alors que la circumambulation est prévue à 18h.

Vous l’aurez deviné, le tout nécessite de s’y rendre en barques (le ticket est bon marché, THB 30.- au plus) et c’est ce qui fait toute l’originalité de cette cérémonie que nous vous recommandons chaudement. On vous a déjà donné tous les détails pour rejoindre Phayao depuis Chiang Mai dans cet article. Et l’on vous offre en prime la vidéo de cet événement à nul autre pareil :


Revenons à Chiang Mai car, comme à leur habitude, les centres commerciaux ne manquent pas de célébrer le Vesak eux aussi, aimantant leurs clients ce samedi 18 mai 2019 – après tout, ne sont-ce pas des temples de la consommation (ou du consumérisme, comme dirait un ami sociologue) ? Bien qu’il s’agisse d’un jour férié, dits centres restent ouverts tous les jours de l’année (en 2020, ils sont cependant fermés durant la pandémie du Covid-19) !

  • Le Central Festival (เซ็นทรัลเฟสติวัล) promet 99 moines qui recevront les offrandes à 7h du matin. Événement Facebook.
  • Le centre commercial MAYA (เมญ่า) n’est pas en reste : le même nombre de moines attend les offrandes des dévots à 8h. Événement FB.
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Il arrive parfois que le jour du Vesak et d’autres célébrations religieuses se télescopent. Ce fut le cas en 2018 au Wat Ket Karam (วัดเกตการาม), ici en ville de Chiang Mai, avec la cérémonie du bain rituel de son chedi. Rien de cela cette année puisque ce temple n’organise que des offrandes aux moines à 7h et la circumambulation rituel à 20h ce samedi 18 mai 2019. En revanche, le faste sera de la partie du côté de Lamphun avec une même cérémonie, plus grandiose cependant : le bain rituel du chedi du Wat Phra That Haripunchai. Ce sont là des occasions de fêter Wisakha Bucha de façon plus somptueuse. Aucun regret à y aller, foi de Chiang Mai De-ci De-là 😏



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La fête en langue thaï

Pour celles et ceux qui s’intéressent à la langue thaï, sachez que วัน (wan) signifie jour, วิสาข (wisakha) jour de pleine lune et บูชา (bucha) adorer, chérir, vénérer. Le jour du Vesak (วันวิสาขบูชา, wan wisakha bucha) est donc un jour d’adoration de la pleine lune, ici le 6e mois lunaire. Le nom de ce mois en langue thaïlandaise est วิสาขมาส (wisakhamat). On parle également de wan phra yai (วันพระใหญ่ en thaï), soit le plus grand jour bouddhiste. Quoi qu’il en soit, rappelez-vous qu’il s’agit donc là de la fête commémorative la plus importante des bouddhistes.

Pour parler du seigneur Bouddha, les Thaïlandais diront phra phut tha chao (พระพุทธเจ้า). Et le jour du Vesak commémore tant sa naissance (ประสูติ, phra sut), son illumination (ตรัสรู้, tratsa ru) que son « extinction définitive », le nibbana ou pari-nirvana (ปรินิพพาน, pari nipphan). Et voici les termes spécifiques des rites liés, entre autres célébrations bouddhistes, au Vesak, et dont nous avons parlés en début d’article. Il s’agit donc d’accumuler des mérites3 (ทำบุญ, tham bun), notion plus que chère aux yeux des bouddhistes thaïlandais, à travers

  • Tak bat (ตักบาตร) : offrir de la nourriture aux moines;
  • Fang tham (ฟังธรรม) : écouter l’enseignement bouddhiste (concrètement le sermon)
  • Ploi nok (ปล่อยนก) et ploi pla (ปล่อยปลา) : remettre en liberté des oiseaux (นก, nok) ou des poissons (ปลา, pla), dans le but de se débarrasser du mauvais karma..

Quant aux fameuses circumambulations autour des sites sacrés, on parle de wian thian (เวียนเทียน), littéralement tourner autour avec une bougie.

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Hannyman © Facebook

Une fête reconnue internationalement

VishakaBuchaDay2019Vesak(DrapeauBouddhique)

La Journée du Vesak a été proclamée en 1999 par les Nations Unies pour saluer « la contribution que le bouddhisme, l’une des plus vieilles religions du monde, apporte depuis plus de 2 500 ans et continue d’apporter à la spiritualité de l’humanité ». Grâce à une résolution de l’ONU, elle est célébrée sur le plan international au siège de l’Organisation des Nations Unies. Et c’est la seule fête à caractère religieux qui a droit à cet honneur. En guise de remerciement, la Thaïlande, entre autres pays, a transféré douze de ses ossements – des saintes reliques – au siège des Nations Unies, à New York. Le Vesak est un symbole fédérateur du bouddhisme, au même titre que le drapeau bouddhique ci-contre. Contrairement à l’année dernière où une célébration de la Journée du Vesak a eu lieu le 23 mai 2019 à la Maison de l’Unesco, à Paris, cette institution n’organise rien de tel cette année (sans doute en lien avec la pandémie du Covid-19).

Annulée également la Fête bouddhique du Vesak organisée sous l’égide des Nations Unies. En 2019, a eu lieu du 12 au 14 mai au Vietnam et était placée sous le thème « L’approche du bouddhisme à l’égard du leadership mondial et du partage de la responsabilité pour une société durable ». Le Courrier du Vietnam en a parlé à l’occasion des préparatifs et de l’ouverture de cet important événement international qui a attiré près de 10 000 participants, dont 1 500 dignitaires, dirigeants de mouvements bouddhistes, universitaires et chercheurs de 100 pays et territoires du monde entier. L’organe central du Parti communiste du Vietnam y était aussi allé de son communiqué.

« À l’heure où l’intolérance monte et où les inégalités se creusent, le message de non-violence et de dévouement du Bouddha résonne plus fort que jamais. »

António Guterres, Secrétaire général de l’ONU (2019)

Les différents courants bouddhistes n’ont pas d’organe central les représentant, à l’image du Saint-Siège pour l’Église catholique romaine où règne le Pape. Le Vatican adresse d’ailleurs chaque année un message d’amitié à l’occasion du Vesak à travers son Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux (messages 2020 et 2019). Néanmoins, des membres de toutes les écoles bouddhistes sont actifs au sein de l’Organisation mondiale des bouddhistes (WFB – World Fellowship of Buddhists).  Fondée en 1950 à Sri Lanka, elle a son siège en Thaïlande. Assurant l’unité entre bouddhistes, elle propage la sublime doctrine du Bouddha et travaille au bonheur, à l’harmonie et à la paix sur Terre (mais est très peu active sur son site web).

Impossible ici de répertorier toutes les célébrations de par le monde (un travail vain en cette année de pandémie) ! L’année dernière le Centre Bouddhique International attendait ses sympathisants à la grande Pagode du Bois de Vincennes, à Paris donc, pour célébrer Vesak. Divers temples de Toronto, au Canada, devraient aussi marquer l’événement, le samedi 30 mai 2020 en l’occurrence, mais on ne sait s’il pourra effectivement avoir lieu (site web et page Facebook). Les bouddhistes de Suisse romande, terre d’accueil de moult courants bouddhistes, célébrent eux aussi ce jour sacré mais plus discrètement. Comme le font les bouddhistes indonésiens, ici à Borobudur (très beau reportage vidéo du magazine GEO).


Pour aller plus loin – Conseils de lecture

Peut-être que la pratique du bouddhisme vous attire. Si tel devait être le cas, le mieux est d’entamer une retraite dans un temple (celle de 10 jours a les faveurs de nombreux adeptes). Nous consacrerons un jour un article à cette pratique. À défaut, commencez donc par lire des ouvrages en lien avec le bouddhisme, une religion qui, sans être prosélyte, attire beaucoup de sympathisants occidentaux. On vous conseille ici quelques lectures introductives, omettant volontairement les ouvrages faisant référence à d’autres écoles du bouddhisme, telle le Véhicule du Diamant cher aux Tibétains ou le zen que pratiquent les Japonais.

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De quelques ouvrages fort instructifs

Tout d’abord l’Introduction à l’enseignement du Bouddha et à sa pratique de Michel Henri Dufour, un auteur affilié à la tradition Theravâda de la forêt propre à la Thaïlande. Vous touchez là à l’enseignement de l’École des Anciens, l’essence du bouddhisme. Beaucoup de personnes sont venues au bouddhisme par la lecture de L’Enseignement du Bouddha – D’après les textes les plus anciens, best-seller de Walpola Rahula. Si vous optez pour une vision d’ensemble non dénuée d’humour, Le Bouddhisme Pour les Nuls est fait pour vous (version poche). Édition plus récente fort appréciée elle aussi, 50 notions clés sur le Bouddhisme pour les Nuls est l’œuvre de Marine Manouvrier, professeur au riche bagage académique. Un ouvrage clair et concis.

Il nous semble intéressant de savoir comment se vit le bouddhisme au quotidien. Et qui mieux que Fabrice Vidal sait transmettre et son expérience et ses connaissances ? Comment être bouddhiste ? C’est là le titre d’un livre que nous vous recommandons. Vous pourrez ensuite poursuivre avec le coffret Pratique de la méditation (il contient un livre, un CD audio et un DVD). Dans le 3e ouvrage présenté ici, Fabrice Midal nous parle de son expérience – ce que vingt-cinq ans de méditation lui ont appris. Un livre au très beau titre : Frappe le ciel, écoute le bruit.

Bouddhisme - Livres Montage 2
Le bouddhisme côté pratique

Ce sont là des références destinées aux personnes désirant s’initier au bouddhisme (et non pas à celles déjà versées dans la pratique). On se permet tout de même de vous rappeler que le propre du bouddhisme est la méditation. Vous pouvez lire tous les livres que vous voulez, votre connaissance du bouddhisme ne sera qu’intellectuelle. Or, l’essence même du bouddhisme est d’oublier tout savoir et de pratiquer la méditation. Ceci afin d’atteindre l’Éveil.


Journée nationale de l’Arbre

Sachez encore qu’en Thaïlande le Jour du Vesak coïncide avec la Journée nationale de l’Arbre (ou Jour de l’Arbre, Arbor Day en anglais, วันต้นไม้แห่งชาติ en thaï). Une célébration où les habitants sont invités à planter ou à entretenir des arbres. C’est là un sujet fort intéressant au royaume de Thaïlande, pays animiste s’il en est, car beaucoup d’arbres sont sacrés. Nous vous promettons d’y consacrer un article à part entière dans le futur.

En attendant, le jardin botanique de la reine Sirikit (QSBG – Queen Sirikit Botanic Garden, สวนพฤกษศาสตร์สมเด็จพระนางเจ้าสิริกิติ์), à Mae Rim, ne manque pas de marquer cette journée en plantant des arbres.

JOURNÉE NATIONALE DE L’ARBRE
Département Royal des Forêts sur Facebook et sur le web.
Site web consacré à la plantation d’arbres (mais tout est en thaï hélas).


Et en ce soir de Vesak, vous n’oublierez pas de lever votre regard et de jeter un œil au magnifique spectacle que vous offre cette nuit de pleine lune. C’est avec un sentiment de paix que l’on vous quitte, espérant que les bienfaits de ce jour du Vesak se répandent au loin, éternellement 🙏

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Facéties permises par les nuits de pleine lune durant le Vesak 2019 – Crédit photographique : Hannyman © Facebook – @100LannaNews

LES FÊTES BOUDDHISTES CÉLÉBRÉES EN THAÏLANDE
● La plus importante d’entre elles, le jour du Vesak (wisaka bucha), qui tombe généralement en mai. On y commémore à la fois la naissance, l’illumination et l’extinction définitive du Bouddha historique.
Entre mi-février et début mars, c’est makhabucha où deux autres événements de la vie du Bouddha sont célébrés, notamment son premier sermon.
● Autres moments-clés de l’année bouddhique, survenant généralement à fin juillet, durant la saison des pluies, asanhabucha & khao phansa, la retraite monastique, appelée par erreur ou commodité « carême bouddhiste ».
● Trois mois lunaires plus tard (généralement en octobre, après la saison des pluies), ok phansa, la fin de cette retraite des moines. Avec, le lendemain, une cérémonie spectaculaire, tak bat thewo, des offrandes matutinales à des moines en fille indienne.
● Cette fin de retraite monastique est suivie par une période d’un mois où se font des offrandes de nouvelles robes aux moines, thotkathin (ou kathina avec ses cérémonies à Chiang Mai).

Ce sont là les principales fêtes en lien avec le bouddhisme Theravāda, le courant largement majoritaire au royaume. En Thaïlande, elles donnent lieu à des jours fériés où la vente d’alcool est interdite.


Qui peut aussi s’écrire Vesakh ou Wesak. En anglais, on parle de Buddha Day ou encore de Buddha Purnima, Buddha Jayanti et, plus spécifiquement en Thaïlande, de Wisakha Bucha Day (orthographe selon le RTGS – Système général royal de transcription du thaï), souvent écrit cependant Visakha Bucha (ou Puja). Vesākha est le terme pali (ou pāli), langue indo-européenne parlée autrefois en Inde. Les premiers textes bouddhiques, tipitaka, sont conservés dans cette langue, qui est utilisée encore aujourd’hui comme langue liturgique dans le bouddhisme theravada, le courant majoritaire ici en Thaïlande. En sanskrit, on écrira Vaiśākha. Toutes ces dénominations correspondent à la même fête (Wikipédia en dresse un panorama plus complet).
2 Source : Continents Insolites
3 Sur cette notion de mérite, on vous renvoie aux érudites explications d’Odon Vallet, historien des religions, reprises dans notre article Wat Ton Kwen à Chiang Mai. Offrande de riz et feu en l’honneur du Bouddha.
4 Anagaarika : laïc vêtu de blanc qui vit généralement dans un monastère, observant les huit Préceptes. Outre sa propre pratique méditative, il aide les moines ou les nonnes dans certaines tâches. On le nomme “postulant” car c’est, en règle générale, le stade préparatoire à l’ordination monastique (BuddhaLine).

Crédit photographique de l’image à la une : Hannyman © Facebook
Article publié le 18.05.2019 et mis à jour le 18.05.2022

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