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Farangs, Anutin vous parle !

Édition spéciale des Facebook Live #AskTheEmbassy ! L’ambassade suisse à Bangkok a eu l’heureuse initiative d’inviter Son Excellence Anutin Charnvirakul (อนุทิน ชาญวีรกูล), vice-Premier ministre et ministre de la Santé publique de Thaïlande, pour une séance de questions-réponses.

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Anutin, un ministre multipliant les controverses

Anutin ? Oui, c’est bien le ministre thaïlandais qui avait causé un tollé en affirmant, il y a un an à peine, que les farangs qui ne portent pas de masque de protection « devraient être mis à la porte » (source). Le terme farang désignant les étrangers occidentaux qu’il ne semble pas apprécier outre mesure.

Un ministre de la Santé – qui est même vice-Premier ministre du royaume de Thaïlande – qui n’a pas la langue dans sa poche. Un mois plus tard, à travers deux tweets – effacés par la suite – il popularisait le terme de dirty farangs, soit des touristes occidentaux sales

L’un des messages Twitter déclarait que les farangs « ne se douchent jamais » et posent des risques pour la santé de la population thaïlandaise : « C’est l’hiver en ce moment en Europe, donc ces gens fuient le froid en venant en Thaïlande. Beaucoup sont habillés de façon sale et ne se douchent jamais. En tant qu’hôtes, nous devons être prudents. Même eux ne veulent pas se mêler aux autres, en fermant leurs frontières ».

Un autre en rajoutait : « Aujourd’hui, je suis à Chiang Mai. Il n’y a presque plus de touristes chinois, seulement des farangs. Plus de 90 % des Thaïlandais portent des masques mais aucun farang n’en a. C’est pourquoi il y a tant d’infections dans leur pays. Nous devons faire plus attention aux Occidentaux qu’aux Asiatiques. » (source).

Même si le fond s’approche d’une quelconque réalité, il n’en demeure pas moins que le langage diplomatique propre à tout ministre a de loin été oublié et cause un tort indéniable à l’image du royaume de Thaïlande, une destination que l’Office du tourisme s’efforce de vendre en tant que Pays du Sourire. Les médias occidentaux, aux premiers rangs desquels les francophones, s’en étaient fait l’écho (exemple avec Siam Actu).

Et si l’on a choisi comme illustration à la une une photo d’Anutin entouré de plants de cannabis, c’est à dessein. En tant que ministre de la Santé du royaume de Thaïlande, c’est lui qui gère la légalisation progressive du cannabis. Que ce soit à titre thérapeutique ou pour une consommation récréative, la Thaïlande avance peu à peu vers une libéralisation du cannabis. Lisez donc l’article fort intéressant du magazine Slate.

« À l’avenir, chaque famille pourra cultiver six plants de cannabis »

Anutin Charnvirakul, ministre de la Santé de Thaïlande

À ce sujet, Chiang Mai est aux avant-postes avec les recherches menées à l’université Mae Jo. Lors de votre prochain passage dans la Rose du Nord, n’hésitez point à goûter aux spécialités culinaires utilisant de la marijuana.

In fine, signalons encore que M. Anutin Charnvirakul a été récompensé par l’OMS en 2020 pour la lutte contre le tabagisme que mène la Thaïlande. Notre article sur la Journée mondiale Sans Tabac aborde ce sujet.

Anutin Charnvirakul présenté sur Wikipédia (version anglophone).

Retrouvez Anutin sur Facebook : sa page officielle, une seconde page appelée Like Anutin et encore sa page personnelle.

Revenons cependant à l’objet principal de cet article, l’entretien qu’a accordé le ministre de la Santé thaïlandais dans le cadre de la série de vidéos en direct #AskTheEmbassy de l’ambassade suisse à Bangkok. En espérant que la langue du ministre ne fourche pas une nouvelle fois…


Entretien #AskTheEmbassy avec Anutin

Vous savez que la pandémie sanitaire du Covid-19 dure depuis plus d’un an maintenant. La Thaïlande doit faire face à une flambée – toute relative – de cas depuis la mi-décembre (on vous en a parlé dans cet article-ci). Malgré la lutte menée quotidiennement au front par les employées du ministère de la Santé thaïlandais, le ministre de la Santé a pris le temps de répondre aux interrogations des internautes, principalement helvétiques.

L’entretien avec le vice-Premier ministre s’est déroulé en anglais, se basant sur les nombreuses questions reçues au préalable par courriel et sur Facebook. Il y est question de la situation du Covid-19 bien sûr, avec en toile de fond la campagne de vaccination prévue en Thaïlande, mais également des conditions de séjour et des voyages des expatriés, ainsi que d’un sujet récurrent qui revient chaque début d’année : la pollution atmosphérique (sur ce point, n’hésitez pas à lire le billet que nous lui avons consacré : Et la ville la plus polluée de Thaïlande est…).

On vous livre ci-dessous la version originale de cet échange qui, à en lire les commentaires de la publication Facebook, a été plutôt apprécié par les internautes. Ça ne commence réellement qu’à la minute 02:50 :

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Retrouvez l’ambassade de Suisse à Bangkok sur le web, sur Facebook, sur Twitter ou encore sur YouTube.

Si d’aventure vous ne deviez comprendre l’anglais, on vous propose alors le résumé vidéo établi par S.E. Pierre Hagmann, ambassadeur-adjoint :

Un grand merci à S.E. Anutin Charnvirakul d’avoir accepté l’invitation de S.E. Mme l’ambassadrice Helene Budliger Artieda, représentant fièrement la Suisse en Thaïlande, au Laos et au Cambodge. Vous avez là quelques photos des coulisses.

C’est le genre d’échange qui enrichit les relations bilatérales, permettant une meilleure compréhension entre des cultures fort différentes.

Relations bilatérales entre la Thaïlande et la Suisse

La Suisse et la Thaïlande ont établi des relations diplomatiques en 1932. Les relations entre les deux pays reposent sur la présence d’entreprises suisses bien implantées en Thaïlande, les importantes colonies de ressortissants thaïlandais en Suisse et de ressortissants helvétiques en Thaïlande (qui constitue actuellement la plus grande communauté suisse en Asie, composé d’environ 10 000 personnes) ainsi que sur le tourisme.

Sans omettre de rappeler la relation affectueuse qu’entretenait avec la Suisse romande feu Sa Majesté le roi Bhumibol le Grand, père du roi actuel, Vajiralongkorn. Bhumibol a vécu et étudié à Lausanne; on vous en dit plus ici.

Si les relations bilatérales entre la Thaïlande et la Suisse vous intéressent, le DFAE – Département fédéral des Affaires étrangères vous parle en détail des points clés de ces relations diplomatiques, des relations économiques et financières entre ces deux pays, de la coopération en matière de formation, de recherche et d’innovation, d’une autre coopération tout aussi essentielle, celle quant au développement et à l’aide humanitaire, en concluant par un bref historique des ces bonnes relations bilatérales. Il vous suffit de cliquer ici.

DFAE – Département fédéral des Affaires étrangères

Source de l’image à la une © Facebook – Like Anutin
Article composé le 02.02.2021 et mis à jour le 03.02.2021

Entrée en Thaïlande. Une quarantaine de toute beauté avec Miss Grand International 2020 !

Les candidates au titre de Miss Grand International n’échapperont pas à la quarantaine imposée à toute personne entrant dans le royaume de Thaïlande. Une quarantaine dynamique cependant, toutes confinées soient-elles.

L’édition 2020 est donc organisée en Thaïlande (au mois de mars 2021). Il s’agit d’un concours de beauté récent, devenu très populaire. On vous dévoile la liste des candidates et le programme complet du concours.

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Concours de Miss Grand International organisé… en Thaïlande

C’est en effet la Thaïlande qui organisera la prochaine édition de ce concours de beauté, estampillé 2020 (bien que nous soyons déjà en 2021) car la dernière Miss couronnée l’a été en 2019.

Si la Thaïlande voulait promouvoir sa quarantaine d’un point de vue touristique, elle ne s’en prendrait pas autrement ! En ces temps où la plupart des manifestations culturelles ont été interdites dans le monde entier – sauf peut-être en Chine – la Thaïlande ose relever le défi ! Malgré les difficultés logistiques inhérentes à l’entrée dans le pays.

Ainsi, toutes les candidates de Miss Grand International 2020 seront soumises à une quarantaine de 14 jours. Les organisateurs ont fait le pari de rendre cette quarantaine aussi ludique que possible (et donc intéressante pour le public).


Les candidates au titre

On vous dévoile les 63 candidates venues du monde entier malgré les restrictions dues à la pandémie sanitaire qui sévit sur l’ensemble du globe. La quarantaine n’est donc pas un obstacle rédhibitoire pour ces reines de beauté. Vous imaginez la qualité du panel en question s’agissant des plus belles filles de leur pays respectif. Les voici donc (par ordre alphabétique de leur pays de provenance) :

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L’ensemble des candidates sera arrivé d’ici au 1er mars 2021, posant le pied à l’aéroport de Bangkok Suvarnabhumi (BKK). Avec les nombreuses annulations de vols aériens, vous pouvez imaginer les difficultés d’organisation que cela représente afin de toutes les accueillir. Un accueil assuré à l’aéroport en partie par Nam, Miss Grand Thailand 2020.

Parmi les candidates, Mlle Marine Comby, Miss Grand France 2020, qui est partie de Paris pour se poser elle aussi sur le tarmac de l’aéroport Suvarnabhumi.

Et il se trouve que le public du monde entier a pu voter via Facebook pour le Top 5 avant leur arrivée, à savoir le vote populaire des 5 plus belles candidates de Miss Grand International 2020. Qui donc a gagné les faveurs des internautes ? Il s’agit des Miss Grand provenant d’Indonésie, des Philippines, du Myanmar (la Birmanie), de l’Équateur et enfin du Mexique. Comme quoi les candidates asiatiques entrent en force dans le concours !

Les favorites du public avant leur arrivée à Bangkok, accueillies par Nam (en haut, à gauche)

Un concours de beauté récent

Miss Grand International est un titre de beauté féminine attribué depuis l’année 2013. C’est un concours qui se donne comme but de promouvoir la paix. Il met en avant la beauté intégrale des candidates (leur élégance, leur personnalité, leur prestance ou encore leur facilité de communication). Il fait partie du Top 3 des plus populaires concours de beauté mondiaux. Difficile de savoir qui est « la plus belle femme du monde » face à des concours concurrents tels Miss Monde ou Miss Univers.

Des grandes dames unies pour inspirer le monde dans UN seul pays, le pays de notre fierté, la Thaïlande 🇹🇭

C’est la la devise de l’édition 2020 de Miss Grand International

Né en Thaïlande1, il y revient pour cette nouvelle édition qui rassemble habituellement près de 70 nations. Très suivi dans de nombreux pays d’Asie et d’Afrique, il est moins connu dans la plupart des pays d’Amérique et d’Europe. Vous comprendrez dès lors pourquoi c’est sans doute le concours de beauté le plus populaire au Pays du Sourire (concurrencé cependant par Miss Universe Thailand).

Teaser de Miss Grand International 2020 organisé en Thaïlande
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Programme, quarantaine incluse

Le tarmac de Bangkok accueillera toutes les candidates le 1er mars 2021. Après un passage par les fourches caudines de la procédure Covid-19, elles subiront une quarantaine de 13 nuits à l’hôtel.

Valentina Figuera, Miss Grand International 2019

Et c’est là que ce concours de beauté prendra une tournure originale : confinées dans leur chambre, les Miss animeront les réseaux sociaux à travers une présentation personnelle, des interviews, une vente aux enchères de leurs souvenirs (sic), des séances de maquillage ou encore des séquences culturelles où la nourriture thaïlandaise sera reine. Il s’agira par conséquent de suivre assidûment Facebook et Zoom pour encourager ces Miss esseulées !

On se réjouit de vivre le premier concours de beauté selon la nouvelle normalité (un « new normal » matraqué quotidiennement par les médias thaïlandais).

Avec la présence de Valentina Figuera, Miss Grand International 2019, elle qui avait d’ailleurs revêtu un costume lanna qui lui allait à ravir…

Une fois leur quarantaine terminée, et après une conférence de presse en guise de bienvenue, toutes les candidates seront conviées à un premier repas commun le 15 mars 2021. Les cinq jours suivants, elles visiteront officiellement diverses attractions du pays. Nous n’en connaissons pas encore les lieux précis mais il leur est promis de très belles visites touristiques (et en la matière, riche est la Thaïlande). Les coquins se frotteront les yeux le 18 mars, jour de la compétition en costume de bain.

Le 21 mars correspond au jour de leur présentation individuelle. Soirée à ne pas rater le mercredi 24 mars 2021 : le défilé en costume national; c’est l’une des singularités de ce concours de beauté où les stylistes s’en donnent bien souvent à cœur joie. Le lendemain aura lieu la soirée de présélection des Miss finalistes.

Quant au spectacle final, il est prévu le samedi 27 mars 2021, date de l’élection de Miss Grand International 2020.

MISS GRAND SUR LE NET

Page Facebook de Miss Grand Thailand (en thaï)
Page Facebook de Miss Grand International (en anglais)
Site web (qui n’est pas encore mis à jour à l’heure où nous écrivons), Instagram et YouTube (Twitter n’est lui non plus point alimenté)

Pour vous convaincre du plaisir que vous aurez à suivre ces beautés, voici un diaporama de quelques-unes d’entre ces sirènes, titrées Miss Grand dans leur pays respectif :

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Pandémie sanitaire et tourisme

Rappelons tout de même que la quarantaine n’est pas la norme en matière d’entrée dans un pays, loin de là. Le tourisme commence à espérer en une ouverture, toute timide soit-elle. Ainsi, à l’heure où les vaccins commencent à être inoculés en masse dans le monde, des pays touristiques proposent maintenant d’entrer librement sur leur territoire à toute personne s’étant fait vaccinée. C’est par exemple le cas à Chypre et aux Seychelles.

On tient les pouces à Nam, candidate thaïlandaise

Nam, Miss Grand Thailand 2020, représentera tout naturellement la Thaïlande à ce concours Miss Grand International 2020.

On vous l’a déjà présentée dans notre article Miss Grand Thailand 2020, trop basanée pour être appréciée auquel on vous renvoie. Sera-ce elle qui recevra la couronne des mains de la tenante du titre, la Vénézuélienne Valentina Figuera, Miss Grand International 2019 ? C’est tout le bonheur qu’on lui souhaite bien qu’encore aucune Thaïlandaise n’ait réussi à remporter ce titre.

L’on retrouve la candidate thaïlandaise dans cette brève vidéo où l’on peut voir que Miss Grand Thailand 2020 n’est pas dénuée d’humour 😂

ขอให้โชคดี (kho hai chok di), bonne chance à vous, Nam 🤞


L’on ne vous apprendra rien en vous disant qu’actuellement l’industrie touristique est en berne, et ce dans le monde entier. Ce concours de beauté est l’occasion pour la Thaïlande de mettre en avant ses atouts touristiques durant cette pause imposée par la pandémie sanitaire. Un Pays du Sourire prêt à recevoir ses touristes comme il l’a magnifiquement fait ces dernières décennies. Et les belles Miss en costume traditionnelle siamois font plutôt bonne figure.

Défilé en maillot de bain

Ils (et elles) sont nombreux à attendre le défilé en maillot de bain. Mais le concours devenant virtuel durant cette période de pandémie sanitaire, impossible d’y participer physiquement cette année ! Une parade des Miss en costume de bain a cependant eu lieu sur les toits du Lebua at State Tower, un hôtel cinq étoiles offrant une vue spectaculaire sur Bangkok et son fleuve. C’est dire que la Cité des Anges a servi d’arrière-fond au défilé. Le tout publié sur Facebook, les candidates étant soumises au vote du public.

Voici l’ensemble des 62 candidates qui ont participé à la compétition :

Dix d’entre elles ont remporté le vote populaire : à savoir Miss Grand Cambodge, Indonésie, Philippines, Mexique, Équateur, Guatemala, Myanmar (la Birmanie), Paraguay, Colombie et enfin Miss Grand Vietnam.

Dix autres ont été repêchés par le jury professionnel : il s’agit de Miss Grand États-Unis, Kenya, Thaïlande (ouf), Brésil, Argentine, Salvador, Puerto Rico, République tchèque, Pérou et enfin Miss Grand République Dominicaine.

Notons qu’ont été retenues en force les représentantes des Amériques et de l’Asie, les candidates tant européennes qu’africaines faisant piètre figure.

C’est donc l’une des candidates figurant au Top 20 qui remportera le prix de plus belle Miss Grand en maillot de bain… L’on sait donc d’ores et déjà que Miss Grand France, Miss Grand Canada et Miss Grand Italie, pour ne citer que ces trois, ne remporteront pas cette étape.

On vous offre ci-dessous la vidéo du défilé (ça commence réellement à la minute 33) :

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Défilé en costume national

Le défilé en costume national n’est pas moins intéressant. Il a lieu mercredi 24 mars 2021, à 19h (heure de Bangkok, et donc 13h, heure de Paris) et est diffusé en direct sur YouTube. Outre la beauté des candidates, l’extravagance est souvent au rendez-vous. Jugez-en vous-même :

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Lisez donc tous nos articles consacrés à Miss Grand :

Miss Grand Thailand 2023 (publication Facebook)
Miss Grand Thailand 2021/22 (publication Facebook)
Miss Grand Chiang Mai 2021/22 (publication Facebook)
Miss Grand International 2020 – Une quarantaine de toute beauté
Miss Grand Thailand 2020 (où l’on parle également de Miss Grand Chiang Mai 2020)
Miss Grand Chiang Mai 2019
Miss Grand Chiang Mai 2018

#MGI #MissGrandInternational #MissGrandInternational2020 #Top3BeautyPageantOfTheWorld #MissGrandThailand


1 Les propriétaires du concours sont la chaîne de télévision thaïlandaise 7 et l’homme d’affaires et présentateur thaïlandais Nawat Itsaragrisil, formant la MGIO – Miss Grand International Organization.

Source de l’image à la une : © Facebook. Sauf mention contraire, toutes les photos proviennent des pages officielles de Miss Grand International (web, Facebook, Instagram…)
Article composé le 24.01.2021 et modifié le 24.03.2021

‘Sawat di’, les salutations thaïlandaises, accompagnées du ‘wai’ 🙏

Les salutations font partie des règles de politesse et varient d’une culture à l’autre. Il peut vous paraître naturel de se saluer automatiquement mais ce geste anodin dépend de la culture dans laquelle vous évoluez. Ainsi, en Thaïlande, les salutations spontanées sont loin d’être la norme. Ici, vous n’entendrez jamais de bonjour et les poignées de mains sont geste rare !

On vous parle aujourd’hui des salutations thaïlandaises, tant en ce qui concerne l’expression vocale (sawat di) que la gestuelle qui y est liée (le wai). Un sawat di que vous pourrez déjà entendre dans votre pays en prenant l’avion si d’aventure votre choix devait se porter sur Thai Airways. Les hôtesses de cette compagnie aérienne nationale vous accueillent par un sawat di vocal, accompagné d’un wai (bien souvent suivi d’un irrésistible sourire). Bienvenue en Thaïlande.

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22 janvier – Célébration du sawat di, le bonjour thaïlandais

Pourquoi donc célébrer des salutations, a fortiori un jour spécifique de l’année ? Tout simplement parce que dans la culture siamoise, les salutations modernes n’ont été introduites que très récemment !

Le wai, expression de la grâce siamoise

สวัสดี (sawat di, écrit également สวัสดิ์) ! Ce n’est que le 22 janvier 1943 que cette expression née dans les années 30 a officiellement été adoptée. Il s’agit du bonjour thaïlandais, souvent accompagné d’un wai (ไหว้), un geste chaleureux et empli de respect effectué mains jointes.

Jadis, les Siamois se saluaient de manière informelle, en utilisant des formules faisant référence à leur santé ou leur bien-être. Le contact avec l’étranger a poussé l’Institut royal à créer de nouveaux termes en guise de salutations. Il s’agissait alors de traductions littérales de l’anglais : good morning (bonjour en matinée) traduit par อรุณสวัสดิ์ (arun sawat), good afternoon (bonjour durant l’après-midi) par ทิวาสวัิสดิ์ (thiwa sawat), good evening (bonsoir) par สายัณห์สวัสดิ์ (sayan sawat), et enfin good night (bonne nuit) par ราตรีสวัสดิ์ (ratri sawat). Des traductions que l’on retrouvait dans les livres et les sous-titres des films. De nos jours, seules les salutations อรุณสวัสดิ์ (arun sawat, bonjour en matinée) et eราตรีสวัสดิ์ (ratri sawat, bonne nuit) sont encore utilisées, les deux autres étant devenues pratiquement obsolètes.

Beaucoup jugeant ces expressions trop « étrangères », un membre du comité du dictionnaire de l’Institut royal, Phraya Uppakit Silpasan (พระยาอุปกิตศิลปสาร, né นิ่ม กาญจนาชีวะ, 1879-1941), expert en langue thaïlandaise et professeur à l’université Chulalongkorn, a proposé une expression plus simple : สวัสดี (sawat di). ll s’agit d’une adaptation du terme sanskrit स्वस्तिक (สวสฺติ (svasti) en thaï, svastika, dérivé de su (« bien ») et de asti (« il est ») et dont le symbole – la croix gammée – a été récupéré par les nazis).

L’une des raisons pour lesquelles l’expression สวัสดี (sawat di) semble « plus thaïlandaise » que les autres termes, qui impliquent tous le même mot sanskrit svastika (स्वस्तिक, สวสฺติ en thaï, svasti), est que sa dernière syllabe est ดี (di). Bien qu’étymologiquement elle ne soit sans rapport avec le mot thaïlandais signifiant bon, bien, agréable ou encore excellent (di, ดี ou ดีย์), cela crée subrepticement une connexion sémantique dans l’esprit.

Notez que les salutations thaïlandaises traditionnelles largement utilisées avant ces expressions inventées le sont encore aujourd’hui : des salutations comme ไปไหน (pai nai, « où allez-vous ? »), ไปไหนมา (pai nai ma, « d’où venez-vous ? ») ou กินข้าวหรือยัง (kin khao rue yang, « avez-vous déjà mangé ? »).

De nos jours, bien que très répandue, l’expression สวัสดี (sawat di) est limitée aux contextes formels et aux rituels sociaux. À titre d’exemple, le Thaïlandais préfèrent répondre ฮัลโล (hanlo, de l’anglais hello) au téléphone plutôt que สวัสดี (sawat di). Une habitude qui a amené la Commission culturelle nationale à demander aux gens de s’en tenir à l’accueil téléphonique prescrit.

Selon une histoire légendaire née à l’université Chula, Phraya Uppakit a initialement présenté le terme สวัสดี (sawat di) à ses étudiants. Devenu populaire sur tout le campus, il s’est ensuite répandu à partir de là. Cependant son adoption généralisée ne s’est probablement pas faite de manière aussi organique. Une nouvelle manière de se saluer qui a bénéficié d’un peu d’aide de la part du maréchal Plaek Phibunsongkhram. En effet, en 1943, huit mois après avoir simplifié l’écriture thaï, Phibun a fait de สวัสดี (sawat di) les salutations officielles en langue thaï.

« ด้วยพนะท่านนายกรัถมนตรี ได้พิจารนาเห็นว่า เพื่อเปนการส่งเสริมเกียรติแก่ตนและแก่ชาติ ให้สมกับที่เราได้รับความยกย่องว่า คนไทยเปนอารยะชน คำพูดจึงเปนสิ่งหนึ่งที่สแดงภูมิของจิตใจว่าสูงต่ำเพียงใด ฉะนั้นจึงมีคำสั่งให้กำชับ บันดาข้าราชการทุกคนกล่าวคำ « สวัสดี » ต่อกันไนโอกาสที่พบกันครั้งแรกของวัน เพื่อเป็นการผูกไมตรีต่อกัน และฝึกนิสัยไห้กล่าวแต่คำที่เปนมงคล ว่าอะไรว่าตามกัน กับขอไห้ข้าราชการช่วยแนะนำ แก่ผู้ที่อยู่ไนครอบครัวของตนไห้รู้จักกล่าวคำ « สวัสดี » เช่นเดียวกันด้วย »

Son Excellence le Premier ministre a examiné la question et est d’avis que, pour rehausser notre honneur et celui de la nation, d’une manière qui convienne pour que les Thaïlandais soient loués en tant que peuple civilisé et que le discours reflète l’état d’esprit de chacun, l’ordre a été donné d’exhorter avec insistance tous les fonctionnaires à prononcer la phrase sawat di les uns aux autres lorsqu’ils se rencontrent pour la première fois de la journée. Ce faisant, ils se lieront d’amitié et prendront l’habitude de ne prononcer que des mots de bon augure. En outre, les fonctionnaires sont priés d’aider à conseiller aux membres de leur foyer d’utiliser également l’expression sawat di.

Déclaration publiée le 22 janvier 1943 par le Département de la propagande (กรมโฆษณาการ, maintenant connu sous le nom de กรมประชาสัมพันธ์, Département des relations publiques); orthographe originale conservée; traduction libre.

Il va de soi que, sur la base de cette directive, le terme สวัสดี (sawat di) n’était pas d’un usage courant. Dans le cas contraire, il n’aurait pas été nécessaire d’imposer son utilisation de manière formelle, ni de demander aux fonctionnaires de l’utiliser en famille.

Aujourd’hui, le Pays du Sourire est mondialement connu pour son peuple amical et son hospitalité. L’on entend สวัสดี (sawat di) à longueur de journée dans tout le royaume – des plages idylliques du sud aux temples du nord montagneux, et partout ailleurs – ce qui illustre bien l’esprit d’accueil de la Thaïlande. Notez que สวัสดี (sawat di) est utilisé tant pour dire bonjour qu’au revoir.

Si vous vous intéressez à l’écriture thaï, on vous renvoie vers notre article 29 juillet, Journée nationale du thaï, la langue officielle de la Thaïlande

Au quotidien, les Thaïlandais entre eux utilisent plus souvent une abréviation informelle : หวัดดี (wat di) au lieu de สวัสดี (sawat di). Signalons encore qu’en pays lanna, soit la Thaïlande du nord, au lieu des habituels สวัสดีค่ะ (sawat di kha, prononcé par une femme) et สวัสดีครับ (sawat di khrap, prononcé par un homme), vous serez également amené.e à entendre สวัสดีเจ้า (sawat di jao), prononcé tant par les femmes que les hommes), le เจ้า (jao) de la langue locale remplaçant les particules siamoises ค่ะ/ครับ (kha /khrap).

Vous savez maintenant pourquoi est célébré en ce 22 janvier สวัสดี (sawat di), les salutations thaïlandaises. Ce qui a d’ailleurs conduit Google a publié un sympathique doodle l’année dernière :

Le thaï étant une langue tonale, il est indispensable de l’entendre pour pouvoir correctement le répéter (et donc l’apprendre). Voici un rapide cours donné par Praew quant aux salutations thaïlandaises :

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Le wai en guise d’accompagnement

Les salutations thaïlandaises sont bien souvent accompagnées d’un geste devenu emblématique de la Thaïlande, le ไหว้ (wai), bien qu’on en retrouve des variantes ailleurs en Asie (au Laos par exemple, ou encore le sampeah cambodgien, le namasté indien, le gasshō japonais). Ainsi, Thai Airways base sa communication sur ce geste de bienvenue. Un geste que l’on retrouve représenté également dans les temples bouddhistes; beaucoup de kinnari – une créature féminine mythologique – sont représentées mains jointes.

Il s’agit d’une forme traditionnelle de salutation, donnée par la personne de statut inférieur à la personne de statut supérieur. Le wai est traditionnellement observé lors de l’entrée dans une maison. Une fois la visite terminée, le visiteur demande la permission de sortir et répète la salutation faite à l’entrée.

En Thaïlande, ne touchez pas, n’embrassez pas et ne serrez pas les Thaïlandais dans vos bras lorsque vous les rencontrez. Souvent timides, ils ne sont pas familiers avec ce genre de langage corporel. En général, tout contact physique est considéré comme inapproprié (à l’exception, de nos jours, d’une poignée de main). Bien que vous puissiez le faire par respect et avec toutes vos bonnes intentions, le contact physique les mettra mal à l’aise, surtout en public. La plupart des Thaïlandais n’est pas habituée à ce type de geste et n’a aucune idée de la manière d’y réagir. Cela peut mettre tout le monde mal à l’aise, y compris vous.

Les Thaïlandais utilisent le wai comme un geste poli pour dire bonjour, au revoir, merci ou simplement pour montrer leur respect et leur gratitude envers les gens et les objets.

Comment effectuer un wai ?

Le geste de base est de joindre les deux paumes de mains devant la poitrine, doigts tendus, en esquissant lentement une légère flexion du buste et/ou de la tête (la hauteur des mains jointes et l’importance de la flexion dépendent de la personne à qui vous adressez le wai).

Voici les trois types de wai classiques (pour simplifier) :

  1. Image de gauche, ci-dessous : cette déférence est utilisée par une personne plus âgée ou de statut supérieur en réponse au wai d’une personne plus jeune ou de statut inférieur. Les personnes du même âge ou du même statut social peuvent aussi se saluer ainsi.
  2. Image centrale : cette gestuelle est utilisée à l’égard d’une personne plus âgée ou supérieure. Par exemple, un.e élève face à un.e enseignant.e ou un.e enfant face à sa grand-mère. Le supérieur ne répondra alors que par une flexion de tête.
  3. Image de droite : ce type de déférence est utilisé pour montrer son respect à un moine ou à une statue du Bouddha (les mains sont disposées devant la face et le buste est incliné). Le moine ne répond pas au wai ! Face à ce dernier, vous pouvez également voir des Thaïlandais.es s’allongeant à moitié, en plaçant les mains sur le sol pour un wai, puis en baissant la tête jusqu’à leurs mains.

Vous l’aurez compris, le wai possède une graduation de postures qui permet de respecter les différents niveaux sociaux des personnes qui l’exécutent ou y répondent. En présence de la famille royale, une étiquette plus respectueuse encore est appliquée. Utilisé aussi en marque de remerciement, la personne d’un rang supérieur ne devrait pas l’exécuter envers une personne de rang inférieur, par exemple un client qui remercie un employé. En résumé, plus les mains sont hautes, plus le respect témoigné est grand.

Selon un dicton thaïlandais, faire un wai revient imiter la forme d’un bouton de lotus (le lotus étant un des importants symboles bouddhistes).

© Pixabay – Waratharn

N’hésitez pas à faire le wai lorsque vous rencontrez un.e Thaïlandais.e. En tant qu’Occidental – farang – les Thaïlandais n’attendront point de vous de reproduire scrupuleusement la gestuelle appliquée puisque cette dernière dépend de la classe sociale, du sexe et de l’âge, des données qui vous seront bien difficile de connaître. Bonjour les impairs ! Un geste de déférence de la tête, au minimum, sera fortement apprécié de votre interlocuteur; de quoi rendre chaleureuse votre rencontre. Attention, un adulte ne fera pas de wai à un enfant.

Deux autres termes thaï sont des synonymes de ไหว้ (wai) :

  • สาธุ (sathu) en tant que verbe (qui peut être traduit par saluer, obéir ou encore rendre hommage);
  • et พนมมือ (phanom mue) qui signifie littéralement se serrer la main en signe de respect, terme composé du verbe พนม (phanom) signifiant mettre (les paumes des mains) ensemble en signe de salut et du mot มือ (mue) qui est la main.

L’on retrouve ce geste du wai dans des cérémonies d’hommages spécifiques telles la Journée d’appréciation des enseignants (à la rentrée scolaire) ou encore la Journée nationale de la muay thai (la boxe thaïlandaise) où le wai khru collectif est spectaculaire.

On termine cette brève introduction à la culture thaïlandaise en vous dirigeant vers le site Langues Asiatiques qui vous dévoile 8 choses à savoir sur la politesse en Thaïlande.

Et en ces temps de pandémie sanitaire qui excluent de fait les contacts physiques, L’Illustré s’interroge bien à propos : qui sait si les salutations thaïlandaises remplaceront un jour de manière universelle la poignée de main occidentale

Puisque สวัสดี (sawat di) signifie aussi bien bonjour qu’au revoir, nous n’avons plus qu’à le prononcer pour mettre un terme à cet article : สวัสดี 😄

Accompagnez votre wai d’un sourire comme savent le faire si bien les Thaïlandais.es

Sources rédactionnelles :

Image à la une © Facebook – TAT Photograph Section
Article composé le 22.01.2021 et mis à jour le 23.01.2021

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