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Parcs nationaux. La Journée mondiale des Rangers se célèbre aussi en Thaïlande

Elle n’est pas de trop cette Journée mondiale célébrant les rangers, eux qui paient un lourd tribut à la conservation de la faune et de la flore sauvages. On vous parle du pourquoi de cette Journée, des rangers actifs en Thaïlande, en terminant par un thème qui ne devrait pas exister, le pillage des ressources naturelles, qui a également lieu au Pays du Sourire, hélas, trois fois hélas.

Affiche de l’année 2020

Le dernier bilan annuel (de juin 2021 à mai 2022) fait état de 150 rangers qui ont perdu la vie (dont 14 en Thaïlande). Tués par des animaux sauvage, abattus par des braconniers, ou encore victimes d’accident de véhicules. Cette année, le thème retenu est Je me tiens aux côtés des rangers du monde. Par ailleurs, l’IFAW – Fonds international pour la protection des animaux vous permet d’envoyer une carte postale pour soutenir les écogardes.

En Thaïlande, cette Journée a été commémorée le 30 juillet 2022. En présence de « Warawut », ministre des Ressources naturelles et de l’Environnement, plus de 500 employé·e·s du Département des Parcs Nationaux, de la conservation de la faune et de la flore (DNP), du Département Royal des Forêts et du Département des ressources marines et côtières ont été convié·e·s au parc national de Khao Yai, dans la province de Nakhon Nayok, pour être remercié·e·s. L’on a parlé d’eux en terme de « héros ». En voici quelques photos. Une cérémonie diffusée en direct (ne manquez pas de visionner le mini reportage qui précède, une invitation à découvrir les parcs nationaux). 

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Garde nature. Voilà un métier qui s’embrasse bien souvent par vocation. La Journée mondiale des Rangers (ou Journée internationale des Gardes nature1, World Ranger Day en anglais), célébrée annuellement le 31 juillet, est là pour rappeler l’important engagement de ces hommes et de ces femmes défenseurs de la nature. Un corps de métier qui, hélas, paie un lourd tribut face au braconnage (exemple ici où les calaos, une espèce quasi menacée, sont chassés).

La Thaïlande préserve près de 20 % de son territoire, immense, sous forme de zones protégées. Il y a actuellement 147 parcs nationaux, dont des parcs marins, 58 sanctuaires de la faune, 67 zones sans chasse et 120 parcs forestiers dans le royaume. Des projets de création de nouvelles zones protégées sont en cours. C’est dire que des centaines de rangers, qu’ils soient gardes faune ou gardes forestiers, œuvrent au quotidien afin de préserver la nature, de sorte que vous ayez la meilleure des expériences en visitant les parcs nationaux de Thaïlande 🏞

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Journée mondiale des Gardes nature

IRF – Une traduction officielle pas très heureuse…

#TogetherPossible
À quoi servent les gardes nature ? Prenons l’exemple des rangers sous la responsabilité de l’ONG américaine Wildlife Alliance, principalement active au Cambodge voisin mais également en Thaïlande (ils ont mené une campagne de renforcement de la biodiversité dans le parc national de Kao Yai). Ses rangers sont en première ligne pour protéger l’une des dernières grandes forêts tropicales d’Asie.

L’Asie du Sud-Est est bien malheureusement au centre de la crise d’extinction mondiale et les menaces sont de plus en plus nombreuses. Sans les gardes forestiers, il n’y aurait aucun espoir de renverser la tendance dans la lutte pour la protection de certaines des espèces les plus menacées et les plus en danger au monde. Les 143 rangers de la Wildlife Alliance travaillent inlassablement en première ligne, au péril de leur vie chaque jour, pour

  • localiser et retirer les pièges qui mutilent ou tuent sans discernement les animaux sauvages;
  • trouver et appréhender les braconniers et les bûcherons qui détruisent la faune sauvage et son habitat;
  • mettre fin à l’empiètement illégal des terres dans la forêt tropicale des Cardamomes (un empiètement qui a augmenté de 750 % depuis 2010 !).

Sans ces héros de la conservation, la forêt tropicale humide des Cardamomes, l’une des plus grandes forêts tropicales intactes d’Asie du Sud-Est, ne serait qu’un « parc de papier » comme la majorité des zones protégées du Cambodge. Ces gardes forestiers très performants protègent directement plus de 55 espèces menacées (selon la liste de l’UICN) sur plus de 2 millions d’hectares de forêt tropicale. Des hommes courageux sans qui la forêt tropicale des Cardamomes ne pourrait être le refuge sûr qu’elle est pour les éléphants, les pangolins, les léopards et de nombreuses autres espèces emblématiques.

Tout est lié. Les forêts. La rivière. La vie sauvage… et nous ! C’est là le message de cette ONG environnementale pour la Journée 2020, un message que vous pouvez découvrir à travers sa bande-annonce sur Facebook.

Qu’est-ce qu’un ranger ?
เรนเจอร์, ranger en thaï (plus précisément ผู้พิทักษ์ป่า, garde forestier, เจ้าหน้าที่พิทักษ์ป่า au complet).
L’IRF définit un ranger comme la personne impliquée dans la protection pratique et la préservation de tous les aspects des zones sauvages, des sites historiques et culturels. Les rangers offrent des possibilités de loisirs et d’interprétation des sites tout en assurant des liens entre les communautés locales, les zones protégées et l’administration de la zone.

Chris Galliers, Président de l’IRF – Fédération Internationale des Rangers, indique dans son message que cette Journée est l’occasion de réfléchir au travail exceptionnel accompli par les rangers dans le monde, eux qui mettent continuellement leur vie en danger et restent à l’avant-garde de la conservation. Il ne manque pas de rendre hommage aux rangers qui ont perdu la vie, rappelant qu’au cours de la dernière année, l’on doit déplorer le plus grand nombre de décès de rangers enregistrés depuis le mise en place du Tableau d’honneur (137 décès, dont des rangers thaïlandais). Ce nombre pourrait être considérablement plus élevé car tous les décès de rangers ne sont pas signalés. Sur les sept régions couvertes par l’IRF, l’Asie a connu le plus grand nombre de gardes forestiers tués, avec 48 % de tous les décès. Un nombre inacceptable, les décès de rangers enregistrés au cours de la dernière décennie se montant à 1 013 (voir la carte du monde en fin d’article). C’est une préoccupation majeure pour le président de la fédération.

Comment ne pas être sensible à l’engagement de ces hommes et de ces femmes qui mettent quotidiennement leur vie en péril pour la sauvegarde de la faune et de la flore sauvage ? C’est donc cet engagement sans faille que cette Journée célèbre (vous pouvez visionner plusieurs vidéos de rangers à travers le monde, des messages enregistrés à l’occasion de cette commémoration).

Le Dr Jane Goodall, célèbre éthologue connue mondialement, soutient chaque année la Journée mondiale des Gardes nature à travers un message vidéo :

Un message d’espoir pour la faune et la flore sauvage

Les diverses organisations de rangers

Gardien du Patrimoine mondial, l’UNESCO saisit naturellement l’opportunité de cette Journée mondiale des rangers pour honorer les rangers des nombreux sites que l’organisation a reconnus. Écoutez donc le témoignage vidéo de quelques rangers. Même célébration annuelle sous forme de remerciement de la part du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), conscient de l’importance vitale du travail des rangers pour la protection de la faune.

Depuis 1992, une fédération internationale unit tous les rangers. Elle organise notamment un congrès mondial. Alors que le dernier a eu lieu en novembre 2019 au Népal, le prochain sera organisé au mois de mai 2022 dans l’archipel des Açores, terre portugaise.

L’IRF – Fédération internationale des gardes nature :
➤ sur le web
➤ et sur Facebook

Cette fédération internationale est composée des fédérations continentales et nationales. Ainsi vous avez par exemple l’ERF – Fédération européenne des gardes nature. Mais également la Fédération asiatique des gardes nature (RFA, site web, page Facebook, Instagram et YouTube). Le royaume a sa propre entité, la Fédération thaïlandaise des gardes nature, que vous retrouvez sur le web (un site essentiellement en langue thaï).

Le Département thaïlandais des Parcs nationaux (กรมอุทยานแห่งชาติ สัตว์ป่า และพันธุ์พืช) :
➤ sur Facebook
➤ sur le web
Et son bureau des relations publiques, sur Facebook.
De même que son Bureau de la conservation de la faune (ำนักอนุรักษ์สัตว์ป่า), sur Facebook.

On vous offre ci-dessous la vidéo tournée à l’occasion de cette Journée commémorative par le Département thaïlandais des Parcs nationaux. Ce qui vous permet de vous rendre compte de leur travail sur le terrain au quotidien :

Mentionnons également le Fonds mondial pour la nature (WWF) qui soutient les rangers du monde entier en mettant à disposition des ressources qui améliorent les conditions de travail des éco-gardes et leur formation sur le terrain .


La fondation qui vient en aide aux rangers

Chaque jour, les gardes forestiers risquent leur vie pour protéger la faune et les lieux sauvages contre le braconnage et d’autres menaces. Malheureusement, on estime que plus de 1 000 gardes forestiers ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions au cours des dix dernières années, dont une grande partie à cause de braconniers et de milices armées. Les gardes forestiers sont généralement sous-équipés, sous-payés et souvent sous-estimés. Nous pensons qu’ils sont des héros.

The Thin Green Line (TTGLF) est une fondation qui travaille sans relâche pour apporter le soutien dont les rangers ont besoin pour continuer à protéger les espèces menacées dans le monde entier. Cette fondation protège les protecteurs de la nature en apportant un soutien vital aux gardes forestiers et à leurs communautés qui sont en première ligne de la conservation. Elle travaille principalement dans les pays en développement et les zones de conflit, ainsi qu’avec les Park Rangers indigènes en Australie, son pays d’origine.

C’est la seule organisation qui se consacre exclusivement à fournir aux rangers du monde entier l’assistance qu’ils méritent et dont ils ont besoin. En tant que branche caritative officielle de la Fédération internationale des Rangers, la TTGLF a un accès sans égal aux rangers dans le monde entier. La Fondation Thin Green Line est très efficace pour apporter un soutien indispensable aux rangers, avec un large éventail de programmes efficients dans le monde entier, du Kenya à la Tanzanie, du Costa Rica au Guatemala, de la Thaïlande à l’Indonésie, et dans de nombreux autres endroits du globe. Dans la triste circonstance où un ranger perd la vie dans l’exercice de ses fonctions, cette fondation contribue à soutenir financièrement sa veuve et sa famille. Voici ce qu’elle vise à garantir :

  • Que les gardes forestiers soient appréciés pour leur rôle vital en première ligne de la conservation;
  • Que les gardes forestiers, lorsqu’ils sont en contact avec des braconniers, aient la possibilité de se défendre;
  • Que les rangers bénéficient de conditions de travail dignes et d’un salaire décent;
  • Que les gardes forestiers reçoivent la formation et les outils dont ils ont besoin;
  • Et enfin que les familles et les communautés des rangers bénéficient d’un soutien continu lorsque les rangers sont blessés ou tués dans l’exercice de leurs fonctions.

The Thin Green Line, la fondation qui vient en aide aux rangers :
➤ sur le web
➤ sur Facebook


Pillage des ressources naturelles

La Thaïlande figure dans le rapport annuel 2020 de Global Witness

Ce jour est aussi une occasion d’aborder une problématique connexe : la défense de l’environnement. Global Witness est une ONG spécialisée dans la lutte contre le pillage des ressources naturelles des pays en développement et la corruption qui l’accompagne, qu’il s’agisse de l’exploitation du pétrole, du bois ou encore des diamants. Et cette année, elle s’alarme : le nombre d’assassinats de militants pour la défense de la terre et de l’environnement a été plus élevé que jamais ! Et ce dans le contexte actuel très préoccupant de la vertigineuse accélération de la dégradation du climat.

© Global Witness

Global Witness dévoile un sombre record de défenseurs des droits à la terre et de l’environnement assassinés en une seule année : 212 personnes ont été tuées en 2019 pour avoir défendu pacifiquement leurs maisons et s’être opposées à la destruction de la nature. Le rapport annuel de cette ONG a également mis en lumière le rôle critique que jouent les défenseurs des droits à la terre et de l’environnement dans la lutte urgente contre la dégradation du climat. Ils s’opposent directement aux industries non durables qui émettent le plus de carbone et accélèrent le réchauffement climatique et les dégâts environnementaux. Le rapport montre comment, dans un contexte de répression et de surveillance accrues pendant le confinement du Covid-19, la protection de ces militants est devenue indispensable pour reconstruire une planète plus sûre et plus verte.

Quid de la Thaïlande ?

En 2015, cette ONG avait déjà dénoncé l’assassinat du défenseur thaïlandais des droits fonciers Chai Bunthonglek, abattu à son domicile. Le tireur non identifié a tiré six fois sur Chai à la tête et à la poitrine, avant de s’échapper à moto. Chai était un militant chevronné qui faisait campagne pour récupérer les terres communautaires d’une entreprise d’huile de palme qui continue d’occuper les terres des villageois malgré le fait qu’elle possède un bail foncier qui a expiré il y a 15 ans. Le meurtre de Chai fait de lui le quatrième militant de sa communauté tué en cinq ans. Pas un seul meurtrier n’a été traduit en justice. Ni les autorités locales ni les autorités nationales n’ont offert aucune protection à Chai ou à ses collègues de la Fédération des paysans du Sud de la Thaïlande, malgré le risque très réel d’une attaque meurtrière. Selon les recherches de Global Witness, depuis 2001, 22 défenseurs de l’environnement ont été tués en Thaïlande. Le plus connu d’entre eux, Seub Nakhasathien, est devenu l’icône écologiste du pays, lui qui se battait pour défendre la vie sauvage. Découvrez sa tragique fin en lisant l’article que nous lui avons consacré.

Que nous apprend le dernier rapport de Global Witness ? Après une longue bataille juridique, les membres de la communauté de Ban Haeng – un village de la province de Lampang, dans le nord de la Thaïlande – ont obtenu justice lorsque le tribunal administratif de Chiang Mai a statué en leur faveur à la suite de leur plainte contre un projet d’extraction de charbon dans leur région. Depuis 2010, cette communauté a protesté contre ce projet minier et a déposé de nombreuses demandes juridiques pour l’empêcher d’aller de l’avant. En retour, ils ont dû faire face à diverses formes d’intimidation, notamment des menaces de mort, des disparitions forcées, la surveillance par des hommes non identifiés et le harcèlement de la part d’officiers militaires. Mais la communauté a continué à résister et maintenant, avec la décision du tribunal selon laquelle le ministère thaïlandais de l’Industrie n’a pas suivi la procédure correcte lors de l’octroi de la concession minière, cela pourrait ouvrir la voie à une fin permanente de l’exploitation du charbon dans leur région. Une victoire pour cette communauté et pour le climat.

Pour aller plus loin…
Global Witness. Lisez leur communiqué de presse (en français) ou accédez au rapport complet Defending Tomorrow (fichiers PDF en haute résolution ou en basse résolution).

On compte sur vous pour avoir une pensée pour les rangers qui, à travers leur indispensable travail, vous permettent de visiter au mieux les parcs nationaux et les zones dont ils ont la responsabilité. Grâce à eux, la nature ne s’en porte que mieux.

C’est là la carte mondiale des rangers décédés au cours de la dernière décennie !

#WorldRangerDay2022 #WorldRangerDay #WRD2022 #WRD #ranger #garde #ÉcoGarde #GardeNature #GardeFaune #GardeForestier #InMemoriam #IRF #ThaiRanger #TheThinGreenLine #ParcsNationauxThaïlandais #ParcsNationauxThaïlande #ParcsNationaux #Thaïlande #nature #environnement #préservation #VieSauvage #DNP #DNPWildlife #GlobalWitness #WWFThailand


1 On retrouve également l’appellation Journée internationale des éco-gardes

Source de l’image à la une © Facebook – สำนักอนุรักษ์สัตว์ป่า Wildlife Conservation Bureau, Thailand
Article composé le 31.07.2020 et modifié le 31.07.2022.

31 mai, Journée mondiale Sans Tabac. En Thaïlande aussi

La Thaïlande est un des pays luttant le plus activement contre le tabac, fléau mondial. Il est bien souvent parmi les premiers à appliquer les recommandations de l’OMS – Organisation Mondiale de la Santé (le pays reçoit un soutien financier pour cela il est vrai). En tant que touriste, vous vous en rendez vite compte : les espaces où il est permis de fumer deviennent denrée rare. Et les non-fumeurs ne peuvent que s’en réjouir, le Pays du Sourire étant fort agréable pour eux.

À l’occasion de la Journée mondiale Sans Tabac, on vous parle de la situation en Thaïlande, notamment de l’e-cigarette (strictement interdite mais tolérée), des actions menées à Chiang Mai, en terminant par un utile vocabulaire thaï.

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Une Journée mondiale sous l’égide de l’OMS

La lutte contre le tabagisme est une des missions de l’OMS. Le problème n’est pas le tabac en lui-même mais la nicotine qu’il contient, un agent psychotrope qui entraîne une forte dépendance, que le tabac soit fumé, sucé, chiqué ou prisé.

Le 31 mai de chaque année est donc célébrée la Journée mondiale Sans Tabac, et ce depuis 1988. En Thaïlande aussi !

Le slogan de cette Journée mondiale sans tabac 2023 est le suivant : Cultivons des aliments, pas du tabac ! La culture du tabac nuit à notre santé, à la santé des agriculteurs et de la planète. L’ingérence de l’industrie du tabac se manifeste par les tentatives de remplacement de la culture du tabac, contribuant ainsi à la crise alimentaire mondiale. Cette campagne encourage les gouvernements à mettre fin aux subventions accordées à la culture du tabac et à utiliser les économies réalisées pour aider les agriculteurs à passer à des cultures plus durables qui améliorent la sécurité alimentaire et la nutrition.

● Le tabac est cultivé dans plus de 124 pays, occupant des terres qui pourraient être utilisées pour faire pousser des cultures qui permettent de nourrir des millions de personnes, réduisant ainsi l’insécurité alimentaire.
● Le tabac n’est pas une culture très rentable pour les agriculteurs ou les gouvernements, bien que l’industrie du tabac exagère son importance économique.
● Passer du tabac à des cultures vivrières nutritives peut permettre de nourrir des millions de familles et d’améliorer les moyens de subsistance des communautés agricoles du monde entier.
● Les gouvernements devraient aider les producteurs de tabac à passer à d’autres cultures en mettant fin aux subventions à la culture du tabac et en réaffectant les ressources en faveur de solutions de remplacement de la culture du tabac.

Tels sont les messages clés de la campagne 2023

Une ONG américaine rend attentifs les jeunes aux méfaits du tabac; elle met à disposition ses ressources de qualité, en français. Voici le clip d’une campagne de l’OMS qui rappelle que l’industrie du tabac, sournoise et pernicieuse, cible la génération à venir :

L’OMS – Organisation Mondiale de la Santé (WHO en anglais) est bien entendu
sur le web (avec sa page dédiée au Tabagisme)
➥ sur Facebook
➥ sur YouTube
➥ sur Twitter
➥ ou encore sur Instagram

De même pour sa filiale dans le Sud-Est asiatique (WHO SEARO, sur le web et sur Facebook).


Le tabac en Thaïlande

En 2019, le site ThailandeFR a dressé un bref panorama de la situation en Thaïlande : avec près de 10 millions de fumeurs (sur 70 millions d’habitants, soit 15 % de la population), nous devons déplorer presque 75 000 morts par an (à savoir 200 morts par jour)1 !

Un récent rapport publié par l’Alliance pour la lutte antitabac en Asie du Sud-Est (SEATCA; site web et page Facebook) révèle la duplicité des compagnies de tabac. En savoir plus (et c’est en français).

Ici en Thaïlande, les étiquettes de mise en garde sanitaire sur les paquets de cigarettes sont des plus explicites (dégoûtantes donc, exemples de 2005 à 2013). Et pour ce qui est des campagnes publicitaires, elles sont elles aussi des plus explicites (des clips où les réalisateurs thaïlandais n’hésitent point à faire vibrer la corde sensible) :

Vous trouverez d’autres clips tout aussi émouvants, ici et . Des campagnes anti-tabac qui peuvent s’avérer fort efficaces. De toute manière, au Pays du Sourire, mêmes les interdictions se font avec… le sourire (caméra cachée).

Comme tous les esprits sont encore échauffés par la pandémie du Covid-19, le gouvernement a rappelé que les fumeurs infectés par le SARS-CoV-2 sont susceptibles d’avoir des affections 14 fois plus graves que les non-fumeurs, ce qui augmente le risque de décès.

Au niveau mondial, la Thaïlande est un bon élève. Il y a près de 10 ans, l’OMS – Organisation Mondiale de la Santé a choisi ce pays (ainsi que le Brésil) comme pays « modèles » pour les pays à bas et moyen revenus, en raison de leur application stricte des directives mondiales antitabac. L’OMS recommande que les États affectent à la lutte contre le tabac un pourcentage des revenus fiscaux générés par les produits du tabac, chose que le royaume effectue depuis longtemps, affectant directement une portion des recettes de la fiscalité à la prévention et la promotion de la santé, notamment celle de la prévention du tabagisme. Sur ce sujet, l’OMS a publié un rapport éclairant : Taxes sur le tabac à affectation spécifique – Les enseignements de l’expérience de neuf pays (dont la Thaïlande).

Il s’agit également de lutter contre le commerce illicite des produits du tabac, aspect essentiel de toute politique complète de lutte antitabac. Une lutte régulièrement médiatisée, comme cette prise d’une valeur de 10 millions de bahts.

Par ailleurs, l’augmentation de 40 % de la taxe sur le tabac, reportée, est finalement entrée en vigueur en octobre 2020. Ainsi, le paquet le moins cher coûtera environ 90 bahts (au lieu de 60 bahts précédemment). Une augmentation qui devrait réduire le nombre de consommateurs addictifs.

Tobacco Asia, c’est le magazine en ligne de l’industrie régionale du tabac en Asie (à lire avec un œil critique donc)

Comme d’autres pays, pour mettre fin à toute forme de publicité sur le lieu de vente, la Thaïlande a légiféré pour que les produits du tabac sur le lieu de vente soient placés dans des armoires ou des tiroirs fermés, évitant ainsi que les paquets (utilisés comme support de publicité) soient exposés, notamment à la vue des jeunes2.

Depuis le 10 septembre 2019, les marques n’ont d’ailleurs plus le droit d’habiller graphiquement les paquets de cigarettes; une loi instaure le paquet de cigarettes neutre, ce qui est une première pour un pays émergent.

Quid de la e-cigarette ?

Vapoter au Siam, crime ou liberté ? Gavroche crée le débat. Les touristes et autres étrangers de passage doivent savoir que la cigarette électronique est strictement interdite au royaume de Thaïlande, et ce depuis 2014 ! Le vapotage est passible d’une amende (jusqu’à 500’000.- bahts) et même d’une peine de prison (jusqu’à 5 ans fermes). Une fois le mécanisme répressif enclenché, ça ne rigole plus (lisez la triste expérience de Cécile, une touriste qui dit avoir vécu l’enfer). La législation évoluera sans doute puisque les ministères réfléchissent à légaliser la e-cigarette en la taxant mais le sujet est complexe.

La cigarette électronique représente un sujet épineux : l’on pourrait croire que c’est la panacée pour arrêter de fumer du tabac mais ses effets ne sont pas encore bien connus. La problématique que fait naître la e-cigarette est due au fait que les sociétés de tabac investissent massivement dans ce produit en le promouvant auprès des jeunes dans le but de les faire passer ensuite au tabac (en savoir plus). La perversité commerciale de ces compagnies n’est plus à démontrer, vu leur sombre historique. Ainsi, le leader américain des cigarettes électroniques, Juul Labs, fait tout pour initier les jeunes à ce mode de consommation, espérant peut-être qu’ils basculent ensuite dans le camp des fumeurs…
N’oublions pas que l’État thaïlandais dispose du monopole nationale du tabac. Dans ces conditions, il est lui aussi suspecté de duplicité3
De toute façon, s’agissant de multinationales qui défendent leur pré carré, la guerre risque de ne jamais finir
Sur ce thème, on vous invite à vous intéresser aux publications de #sovape, une association française qui prône le dialogue.

En ce qui concerne le tabac, la Thaïlande interdit de fumer dans les lieux publics, ce qui inclut les marchés, et même dans les jardins publics. Il est cependant encore possible de fumer dans la rue… Maigre consolation pour les fumeurs sachant que depuis le 20 aout 2019, ils ne peuvent plus fumer à l’intérieur d’une habitation (même à domicile, d’autant s’il y a des enfants) ! Une mesure qui vise à lutter contre les dangers de la fumée passive.

De même, depuis le 1er novembre 2019, il est également interdit de fumer sur 24 plages très touristiques à cause de la pollution liée aux mégots de cigarettes « sur les plages et dans la mer ». L’interdiction concerne Hua Hin, Phuket, Ko Tao, Ko Samui, Pattaya, Jomtien, entre autres plages. Elle a pour l’heure valeur de test; les fumeurs encourent jusqu’à un an de prison ou une amende jusqu’à THB 100’000.-. Même les espaces fumeurs des aéroports gérés par AOT ont été fermés.

Douane. Signalons encore qu’à votre arrivée au Pays du Sourire (sans fumée), vous ne pouvez posséder qu’un maximum de 200 cigarettes par personne adulte (ou alors 250 gr. de tabac, l’un excluant l’autre). Inutile de préciser que toute drogue est interdite. Pour ce qui est du droit en quittant la Thaïlande, cela dépendra surtout des limitations des douanes de votre propre pays. À titre d’exemple, la France applique la même quantité (200 cigarettes maximum) alors que la Suisse permet de revenir avec 250 cigarettes).


Arrêter de fumer grâce à la médecine traditionnelle

Pour celles et ceux désirant mettre un terme à leur addiction, un centre d’appel est disponible dans l’ensemble du pays : 📞 1600 (en thaï, évidemment), un service complété d’un site web, Quitline 1600 (dont l’adresse figure sur tous les paquets de cigarettes). Et la médecine traditionnelle thaïlandaise vient même en aide à toute personne désirant arrêter de fumer (cf. l’image à droite).

Au royaume de Thaïlande, le combat contre le tabac est mené par beaucoup d’instances dont la principale – mais non la seule – est l’Agence thaïlandaise de promotion de la santé (สำนักงานกองทุนสนับสนุนการสร้างเสริมสุขภาพ, dont l’acronyme est composé de ces trois lettres : สสส) que vous retrouvez sur le web (site Thai Health en anglais et en thaï) et sur Facebook. Des fondations spécialisées consacrent tout ou partie de leur action, à l’instar de la Fondation ASH Thailand (Action sur le tabagisme et la santé, sur le web, sur Facebook et sur YouTube); exemple avec sa campagne Smoke Free Zone, soit des zones sans fumée. Autre important acteur, la NATFT – Alliance nationale pour une Thaïlande sans tabac (site web et page Facebook). De même que le TRC – Centre de recherche et de gestion des connaissances sur la lutte antitabac, une instance de la faculté de médecine de l’hôpital Ramathibodi, faisant partie de l’Université Mahidol, à Bangkok (site web en anglais et page Facebook). Le tout sous l’aile protectrice du ministère thaïlandais de la Santé (site web et page Facebook).


Les actions à Chiang Mai

En 2020, une action de sensibilisation a été menée dans les commissariats de Chiang Mai afin de rappeler que ce sont des zones non-fumeur. L’action vise également à diminuer de 30 % le nombre de fumeurs chez les policiers…

La province peut compter sur le Département provincial de la Santé (ประชาสัมพันธ์ สำนักงานสาธารณสุขจังหวัดเชียงใหม่, avec sa page Facebook (Chiangmai Health) et son site web, en thaï, forcément). Et le Bureau de prévention et de contrôle des maladies de ce même département (สำนักงานป้องกันควบคุมโรคที่ 1 เชียงใหม่, site web et page Facebook).

Même type d’action à Chiang Rai où des responsables locaux ont eux aussi été sensibilisés aux dégâts du tabac.


Petit vocabulaire thaï 🚬

วันงดสูบบุหรี่โลก (wan ngot sup buri) correspond à la Journée mondiale sans tabac (วัน, wan, journée; งด, ngot, arrêter; สูบบุหรี่, sup buri, fumer (la cigarette) et โลก, lok, le monde, mondial).

Voici d’ailleurs un petit lexique en lien avec ce thème :

  • บุหรี่ (buri) : cigarette
  • บุหรี่ไฟฟ้า (buri fai fa) : cigarette électronique ou e-cigarette. บุหรี่ไฟฟ้าอันตรายหรือไม่ (buri fai fa antarai rue mai) : les e-cigarettes sont-elles dangereuses ou non ?
  • ซองบุหรี่ (song buri) : paquet de cigarettes
  • ซิการ์ (sika) : cigare (il s’agit bel et bien de la transcription du terme anglais cigar)
  • กล้องยาเส้น (klong ya sen) : pipe; ขัดถูกล้อง (khat thu klong) correspond à nettoyer une pipe mais on vous conseille vivement de ne pas prononcer cela !
  • ยา (ya) : tabac. Vous verrez ce mot affiché sur quantité de pancartes et autres enseignes puisqu’il signifie également médicament, remède; il indique donc une pharmacie (เภสัชศาสตร์, phesatcha sat ou encore ร้านขายยา, ran khai ya) ! ยาสูบ (ya sup) correspond au tabac à fumer, ยามวน (ya muan) au tabac à rouler et ใบยา (bai ya) à la feuille de tabac alors que le tabac pour une pipe se dit กล้องยาสูบ (klong ya sup).
  • สูบ (sup) : fumer; สูบบุหรี่ (sup buri) : fumer une cigarette et สูบยาเส้น (sup ya sen) : fumer du tabac. Enfin, สูบบุหรี่ไฟฟ้า (sup buri fai fa) : fumer une cigarette électronique, soit vapoter.
  • แช็ก (chaek) : briquet; alternativement แช๊ก ou แช๊ค (même prononciation). Le mot complet est ไฟแช็ก, ไฟแช๊ก ou ไฟแช๊ค (fai chaek), ไฟ (fai) signifiant feu, flamme.
  • คุณสูบบุหรี่มั้ย (khun sup buri mai) : est-ce que vous fumez ?
  • สูบบุหรี่ตรงนี้ได้ไหม (sup buri trong ni dai mai) : est-il permis de fumer ici ?
  • ห้ามสูบบุหรี่ (ham sup buri) : interdiction de fumer (ne pas fumer). Terme composé de ห้าม (ham), interdit et d’un mot que vous devez maintenant connaître, บุหรี่ (buri), soit la cigarette.
  • ไม่ดีต่อสุขภาพ (mai di sukkha phap) : mauvais pour la santé, malsain; expression composée de ไม่ดี (mai di), mauvais, pas bien, ต่อ (to), pour et สุขภาพ (sukkha phap), santé. Le contraire de สุขภาพดี (sukkha phap di), sain, bon pour la santé.
  • เสียงไอ (siang ai) : la toux et ไอ (ai) : tousser
  • มะเร็ง (mareng) : cancer; เป็นมะเร็ง (pen mareng) : avoir un cancer et โรคมะเร็งปอด (mareng pot) : cancer du poumon.

Journée mondiale Sans Tabac 2022

Affiche choc de l’OMS pour sa campagne 2022

Le thème pour la Journée mondiale Sans Tabac de cette année est court et percutant : « Le tabac : une menace pour notre environnement ». Peu de mots, des actes. Espérons que les moyens suivront. La campagne vise à sensibiliser le grand public à l’impact du tabac sur l’environnement – culture, production, distribution et déchets. Elle donne aux consommateurs de tabac une raison de plus de renoncer à cette addiction. C’est une campagne qui dénonce aussi les efforts que fait l’industrie du tabac pour « verdir » sa réputation et ses produits en les commercialisant comme des produits respectueux de l’environnement.

« Il empoisonne notre planète ». L’impact néfaste de l’industrie du tabac sur l’environnement est le thème central de la campagne de l’OMS (tous les détails sur cette page web, avec notamment ce clip vidéo).

Avec des émissions de gaz à effet de serre équivalant à 84 mégatonnes de dioxyde de carbone par an, l’industrie du tabac contribue au changement climatique et amoindrit la résilience face à ces changements, gaspille des ressources et endommage les écosystèmes.

Chaque année, environ 3,5 millions d’hectares de terres sont détruits pour y cultiver du tabac. La culture du tabac contribue à la déforestation, surtout dans le monde en développement. L’abattage des forêts pour y planter du tabac provoque une dégradation des sols et une baisse des rendements, c’est-à-dire la capacité du sol à accueillir d’autres plantes ou cultures.

C’est là le principal message de la Journée mondiale Sans Tabac 2022

Journée mondiale Sans Tabac 2020

Cette année 2020, le thème s’attaque aux « tactiques utilisées par l’industrie du tabac et les industries connexes pour attirer les jeunes générations ».

La campagne mondiale #ExposésAuTabac déconstruit les idées reçues et expose au grand jour les tactiques sournoises employées par les industries du tabac, puissant lobby s’il en est. Elle donne aux jeunes les connaissances nécessaires pour détecter facilement les manœuvres de ces industries et leur procure les outils nécessaires pour les déjouer et les combattre. L’OMS appelle tous les jeunes à se joindre à cette lutte pour faire de cette génération une génération sans tabac. Journée mondiale Sans Tabac 2020 – Retrouvez les informations de cette campagne :

Signalons encore que chaque année, l’OMS récompense des personnes ou des organisations pour leurs réalisations dans le domaine de la lutte antitabac. Cette reconnaissance prend la forme d’un prix spécial du Directeur général de l’OMS et de prix de la Journée mondiale Sans Tabac. Cette année 2020, M. Anutin Charnvirakul, vice-Premier ministre et ministre de la Santé publique du royaume de Thaïlande, a été récompensé (il a fait parler de lui au début de l’année pour une tout autre raison, s’en prenant aux étrangers ne voulant pas porter de masque dans le cadre de la pandémie du Covid-19). Il a accordé un entretien dans la série des vidéos Facebook #AskTheEmbassy de l’ambassade de Suisse à Bangkok; on vous en parle dans notre article Farangs, Anutin vous parle !

Les produits du tabac tuent plus de 8 millions de personnes chaque année. Afin de préserver leurs recettes, l’industrie du tabac et les industries connexes doivent continuellement trouver de nouveaux consommateurs pour remplacer ceux que leurs produits ont tués.

C’est là le principal message de la Journée mondiale Sans Tabac 2020

Journée mondiale Sans Tabac 2019

En 2019, la Journée mondiale Sans Tabac était axée sur « le tabac et la santé pulmonaire ». La campagne a permis de sensibiliser davantage aux aspects suivants :

  • l’effet négatif que le tabac a sur la santé pulmonaire, allant du cancer aux maladies respiratoires chroniques;
  • le rôle fondamental des poumons dans la santé et le bien être de tous.

Elle a servi aussi d’appel à l’action, en plaidant pour des politiques efficaces visant à réduire la consommation du tabac, en engageant les parties prenantes dans de multiples secteurs à agir pour la lutte antitabac.

Sur le site web de l’OMS, vous trouverez les thèmes des précédentes Journée mondiale Sans Tabac.


Le tabac et ses méfaits représentent une lutte mondiale menée par les gouvernements et la Thaïlande en est un fer de lance. Vous l’aurez sans doute subodoré, au risque de nous attirer les foudres de nos lecteurs tabaco-dépendants, nous, nous adorons la Thaïlande pour sa quasi absence de tabac dans les espaces publics. En Thaïlande, c’est pratiquement tous les jours une journée sans tabac ! Un pays dès lors des plus agréables pour tous les non-fumeurs (et infernal pour tout invétéré fumeur). Reste encore à régler une autre pollution de l’air, tout aussi insidieuse, celle des particules fines PM10 et surtout PM2,5… On vous incite d’ailleurs à continuer la lecture en vous dévoilant quelles sont les villes les plus polluées de Thaïlande.

#JournéeMondialeSansTabac #JournéeSansTabac #tabac #santé #Thaïlande #JMST2022 #JMST #StopTabac #TobaccoExposed #NonAuTabac #fumer


1 En 2018, l’OMS évoquait plus de 81 000 décès pour presque 15 millions de fumeurs actifs et passifs
2 Cf. Propositions pour une nouvelle politique de lutte contre le tabac – Rapport au Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé – Yves Bur, février 2012
3 OMS, vapotage et lutte antitabac – #sovape

Source de l’image à la une : © Facebook – @Tamseeprint.
Article composé le 31.05.2020 et mis à jour le 30.05.2023.

5 héros thaïlandais en tête de lutte contre le Covid-19

Une crise qui engendre des héros. Thailand Tatler1 nous présente cinq personnalités thaïlandaises qui se sont illustrées durant la pandémie du Covid-19 au royaume de Thaïlande. C’est là une belle occasion de faire plus ample connaissance d’influents membres de la société civile thaïlandaise.

Le magazine britannique Tatler en Thaïlande (on vous le présente en fin d’article)


Rappelons qu’en dehors de la Chine où est née la maladie, la Thaïlande fut le premier pays touché par le Covid-19. Une fois que la crise a éclaté, des médecins, des entrepreneurs et d’autres personnes se sont investis pour combattre ce fléau. Ces personnes apportent de l’espoir, utilisant leur influence à travers leurs actions, leurs idées et leur exemple. Tatler Thailand met en avant cinq personnalités parmi ces héros qui défendent avec passion les intérêts de la nation thaïlandaise.

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Dr Narin Hiransuthikul, épidémiologiste

Le professeur Narin est le chef du centre d’opération d’urgence Covid-19 de l’université Chulalongkorn et l’un des meilleurs experts thaïlandais en matière de maladies et d’épidémiologie. Son équipe a mis au point un test à bandelettes Covid-19 qui donne des résultats en 15 minutes. Après plus de 100 essais, les tests ont montré un taux de précision de 95 %. Le test par bandelettes est maintenant disponible à l’université Chulalongkorn en s’inscrivant d’abord en ligne. Il explique que si les bandelettes de test Chula Covid-19 ne remplacent pas les tests classiques d’amplification en chaîne par polymérase, l’objectif est d’alléger la charge des hôpitaux car de plus en plus de personnes s’y rendent pour se faire tester.

Nous avons déjà consacré un article à cette avancée médicale : Thaïlande. Un test du Covid-19 pour tous, vraiment ?


Sireethorn Leearamwat, reine de beauté

Petite, Sireethorn rêvait de devenir une reine de beauté car elle voyait ce rôle comme une façon d’aider les autres. Après avoir obtenu son diplôme de pharmacienne en 2018, elle a travaillé comme représentante commerciale dans le secteur pharmaceutique. Puis à l’âge de 25 ans, elle a participé et remporté le concours de beauté Miss Thaïlande 2019, assumant avec aplomb le rôle d’ambassadrice culturelle et touristique du pays. Elle a même ravi le titre de Miss International 2019.

Afin de pallier la pénurie de masques, en particulier pour les professionnels de la santé, Sireethorn a créé, en collaboration avec Prangphisut Daengdej, la Mask Bank. L’une des préoccupations croissantes en Thaïlande est que les masques faciaux sont devenus excessivement chers.

La Mask Bank sur le web, sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter

Avec l’objectif de lever 100 millions de bahts, la Mask Bank vise à présenter une solution à long terme en construisant des usines pour les fabriquer au prix de seulement THB 2,50 la pièce. Sa campagne Kickstarter prévoit un achat minimum de 400 masques au prix de THB 1’000.-, dont 200 pour un usage personnel et l’autre moitié à donner à l’institution ou à l’organisation médicale choisie par l’acheteur. Le projet a déjà permis de récolter plus de 20 millions de bahts et Sireethorn espère pouvoir commencer à produire des masques prochainement.

Retrouvez Bint, petit nom de Sireethorn, Miss Thaïlande 2019, sur sa page Facebook et sur Instagram.

Dr Yong Poovorawan, professeur

Quatrième de six frères et sœurs, le Dr Yong, professeur de médecine de 69 ans, a très tôt aspiré à suivre les traces de ses frères et à étudier l’ingénierie. Mais son frère aîné lui a conseillé de poursuivre ses études de médecine et Yong s’est finalement inscrit à la faculté de médecine de l’université Chulalongkorn, dont il a obtenu le diplôme en 1972. Il poursuivra ses études avec un diplôme en pédiatrie et une certification du Conseil médical de Thaïlande, se voyant offrir une bourse de recherche au département des sciences du foie de l’école de médecine du King’s College Hospital en 1984.

À son retour, Yong a obtenu son poste de professeur et a enseigné au département de pédiatrie de l’université Chulalongkorn. L’actuel directeur du Centre d’excellence en virologie clinique a attiré l’attention internationale en 2004 par ses travaux sur le séquençage génétique et la détection du virus de la grippe aviaire en Thaïlande (H5N1). Divers prix du Fonds de recherche de Thaïlande et du Conseil national de la recherche ont couronné ses efforts. Plus récemment, il a sensibilisé l’opinion aux effets psychologiques qu’induit la panique du public face à l’épidémie de Covid-19.

En tant qu’expert de premier plan dans ce domaine, M. Yong travaille avec le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Science, de la Recherche et de l’Innovation et la société de la Croix-Rouge thaïlandaise pour sensibiliser le public à l’épidémie de Covid-19 et aux moyens de faire face aux défis quotidiens que représentent l’isolement et les mesures de distanciation sociale. Il est également le fer de lance des tests sur l’utilisation du plasma sanguin des patients ayant terrassé le Covid-19 dans le traitement des cas graves.

Pour M. Yong, en tant que professeur de médecine, la formation de la prochaine génération de professionnels de la santé qualifiés est une priorité. Et il affirme qu’il donnera l’exemple, en continuant à enseigner, à mener des recherches et à développer des méthodes adoptant une technologie moderne car, comme il le souligne, les nouvelles maladies font partie intégrante de la vie moderne et les générations futures doivent être préparées à les combattre.

On retrouve ici le Professeur Yong tout sourire à l’occasion de la Journée d’Ananda Mahidol (พระบาทสมเด็จพระเจ้าอยู่หัวอานันทมหิดล), feu S.M. le roi Rama VIII (รัชกาลที่ ๘), de la dynastie des Chakri, que tout le monde en Thaïlande connait sous le nom de Docteur Chaofa (หมอเจ้าฟ้า). Un jeune roi qui a beaucoup contribué au développement médical et éducatif en Thaïlande.


Sakson Rouypirom, Fondation SATI

Sakson Rouypirom © Thailand Tatler

Alors que la Fondation à but non lucratif SATI met l’accent sur l’aide aux jeunes Thaïlandais défavorisés, son fondateur, Sakson, apporte régulièrement son soutien à d’autres personnes dans le besoin. Face à la pandémie mondiale de coronavirus, il a usé de son influence et rassemblé des ressources pour former une alliance de personnes partageant les mêmes idées afin d’aider les gens les plus exposés à la maladie.

En collaboration avec Scholars of Sustenance, une organisation caritative qui se concentre sur la collecte et la distribution de surplus alimentaires pour les communautés à faible revenu et défavorisées, et Urban Studies Lab, un centre de gestion des connaissances et des données urbaines, Covid Relief Bangkok a été créé. Il s’agit d’un programme visant à atténuer la détresse des groupes les plus démunis de Bangkok, à savoir les personnes âgées, les handicapés, les orphelins et les réfugiés. Les programmes de soins de Covid Relief comprennent des produits sanitaires tels que des masques faciaux et des désinfectants pour les mains à base d’alcool, du gel et du savon, ainsi que de la nourriture (riz, conserves et autre poisson en boîte).

La Fondation SATI sur le web, sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter
La Fondation Scholars of Sustenance sur le web et sur Facebook
Le centre Urban Studies Lab sur Facebook

En utilisant des données démographiques pour identifier et localiser les personnes les plus nécessiteuses à Bangkok en fonction de leur âge et de leur revenu, les colis de soins Covid Relief Bangkok ont déjà été livrés à environ 200 ménages dans le district de Nanglerng. Trois autres sous-districts prioritaires ont été cartographiés pour des livraisons en mai et comprennent quelque 13 000 ménages de personnes âgées et près de 5 500 foyers à faible revenu. Avec le soutien de la Fondation des bénévoles de la santé, les distributions ont été soigneusement planifiées pour maintenir la distance physique et réduire le risque de propagation du virus.

Sakson, diplômé de l’université de New York, s’est également associé à Aliza Napartivaumnuay de l’entreprise sociale en ligne Social Giver, qui permet désormais aux gens de faire des dons de THB 300.- pour couvrir un paquet de Covid Relief pour une famille. « L’énergie positive et le désir d’aider ont été incroyables et cela ne fait que commencer », dit-il. « Si nous unissons tous nos forces pour obtenir le même résultat, nous traverserons cette épreuve ensemble avec succès. »

Dès sa première semaine de fonctionnement, le projet a attiré près de 1 000 sympathisants. Mais il faut encore beaucoup plus d’aide. Rejoignez l’effort et faites la différence : groupe Facebook Covid Relief Bangkok.


Panachit Kittipanya-ngam, PDG de AccRevo

Panachit est à l’avant-garde du combat contre le Covid-19 en Thaïlande. Comme l’association Thailand Tech Start-up disposait d’une abondance de ressources et de travailleurs qualifiés pour combattre le coronavirus, Panachit a réuni des collègues pour former un groupe appelé ped thai su phai (« les canards thaïlandais combattent le danger »).

Panachit Kittipanya-ngam © Thailand Tatler

Appliquant une économie de partage, le projet vise à associer la bonne personne au bon service, c’est-à-dire à jumeler les personnes susceptibles d’être infectées avec les médecins dont elles ont besoin.

L’une des premières initiatives de ped thai su phai a été de créer un site pour offrir des informations précises. Grâce à un système de dépistage des patients en ligne, les gens peuvent entrer les détails de leurs symptômes pour être évalués selon trois catégories de risque différentes. Les données sont envoyées aux médecins et aux hôpitaux qui peuvent alors établir des consultations avec les patients potentiels.

Le dernier effort en date du projet est une application appelée PedKeeper, qui s’attaque aux limites du dépistage de la température en classant les utilisateurs en deux catégories de risque, élevé ou faible, sur la base de leurs récents voyages à l’étranger, en utilisant les données fournies par le département de contrôle des maladies.

Pour son expertise en matière de création de jeunes entreprises, Panachit a été récompensé par le prix national du Start-up Leadership of the year en 2016. Ce diplômé de l’université Chulalongkorn, titulaire d’une licence en ingénierie des télécommunications et d’un master en traitement numérique des signaux, est également titulaire d’un doctorat en science de l’imagerie et en ingénierie biomédicale de l’université de Manchester.

Panachit a commencé sa carrière professionnelle en tant que chercheur à l’institut A*Star de Singapour, où il a passé six ans avant de devenir directeur adjoint du centre d’innovation de True Corporation en 2014. Il a également aidé le gouvernement thaïlandais en tant que directeur de son département de l’innovation et a cofondé la plateforme de services comptables AccRevo, avant de se consacrer à son rôle de président de la Thailand Tech Startup Association. En 2019, il a créé Ztrus, une entreprise d’automatisation des processus basée sur l’IA (intelligence artificielle).


Si nous avons pris le temps de vous traduire cet article du magazine Tatler Thailand, c’est parce nous estimons important d’en partager ainsi le contenu. C’est à travers ce genre d’articles que vous pouvez vous forger une image un brin différente de la Thaïlande touristique que vous appréciez sans doute. Il vous donne à découvrir une autre Thaïlande, connectée au monde, innovante, recherchant des solutions aux problèmes contemporains. C’est bien souvent l’écueil de la langue qui empêche d’en savoir plus sur ce pays et ses habitants, au-delà des seuls clichés touristiques.

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Nos principaux articles en lien avec le coronavirus et le Covid-19 :
(s’agissant d’une pandémie qui dure depuis près d’une année maintenant, soyez attentif à leur dates de publication)
▶︎ Flash ! Plus de 500 cas de coronavirus détectés dans un marché de la périphérie de Bangkok ! Une province dorénavant bouclée
▶︎ Pandémie du Covid-19 : quel pays l’a gérée le mieux ? La France ? La Thaïlande ?
▶︎ 5 héros thaïlandais en tête de lutte contre le Covid-19
▶︎ Thaïlande. Un test du Covid-19 pour tous, vraiment ?
▶︎ Coronavirus – La relance du tourisme en Thaïlande et dans le monde, touché de plein fouet par la pandémie

En vous rappelant tout de même qu’en Thaïlande, on meurt bien plus de la dengue, du SIDA ou encore du tabac !


500 List, le Who’s Who de Thailand Tatler

Tatler est connu dans le monde pour éditer une liste des personnalités qui comptent. Thailand Tatler ne déroge pas à la règle en éditant sa 500 List, soit les cinq cents personnalités les plus influentes du royaume de Thaïlande. Ce qui donne lieu à l’impression d’un ouvrage annuel que vous pouvez acquérir dans les librairies AsiaBooks par exemple, au prix de THB 300.-.

500 List est aussi disponible gratuitement en ligne. Une version en anglais qui vous permet de connaître le nom de la personnalité retenue, le domaine dans lequel elle exerce, ses centres d’intérêt et parfois un contact (par exemple une page Facebook ou le lien Linkedin). Chacune des 500 personnalités mises en avant est brièvement représentée. De quoi mieux percevoir les arcanes du pouvoir en Thaïlande.

L’Expat List complète ce travail. Il s’agit d’une liste des expatriés influents, de par leur richesse, leur poste, ou encore leur domaine d’expertise. Cela va de la diplomatie aux talents en passant par les experts de terrain. Une liste elle aussi disponible gratuitement en ligne.

La Gen.T List complète utilement ces deux listes. Il s’agit d’une liste annuelle qui met en avant 400 leaders de demain qui façonnent l’avenir de l’Asie. Ce sont des entrepreneurs et des créatifs pionniers qui ont un impact positif et qui catalysent le changement sur le continent asiatique. Parmi eux, quelques leaders thaïlandais. Consultez l’édition 2019 de la Gen.T List (l’édition imprimée peut être commandée sur le site).

Parmi eux, les leaders de demain en Asie

NOS ARTICLES SUR LES PERSONNALITÉS
En Thaïlande :
5 héros thaïlandais en tête de lutte contre la pandémie du Covid-19 (Thailand Tatler)
Les stars vénérées par les Thaïlandais en 2017
Seub, l’icône écologiste de la Thaïlande
Silpa Bhirasri, le père de l’art moderne thaïlandais
Fahsai, Miss Universe Thailand 2019 (qui parle français !) et Amanda, tenante du titre 2020
● Sans oublier bien sûr feu Bhumibol le Grand, le défunt roi Rama IX tant aimé de son peuple
À Chiang Mai :
Cindy, Miss Chiang Mai 2020 (et l’inoubliable Baby Bow, Miss Chiang Mai 2017)
Jenny, Miss Grand Chiang Mai 2019
RonnarOng Khampha, danseur contemporain qui magnifie la danse traditionnelle du Lanna


Thailand Tatler

Tatler est un magazine britannique plus que centenaire publié par le groupe américain de presse Condé Nast (à ne pas confondre avec un journal satirique éponyme anglais du XVIIIe siècle, Tatler signifiant  « le babillard »). Ciblant un lectorat aisé, il est axé sur la mode, sur un certain style de vie, ainsi que sur la haute société et la politique.

Il n’y a pas moins de quatorze versions asiatiques du magazine (aux mains du groupe suisse Edipresse) ! Thailand Tatler est le premier magazine de luxe en langue anglaise du royaume, créé en 1991 déjà. Il s’adresse aux nantis (et à ceux qui souhaitent le devenir). Vous le trouverez en kiosque au prix de THB 150.-.

Accessoirement, Tatler Asia édite également son Tatler Dining qui répertorie les meilleurs restaurants de Thaïlande. De quoi faire frémir vos papilles (et vider votre porte-monnaie).

Quant à Generation T, c’est une plateforme gérée par Tatler Asia qui célèbre l’esprit d’entreprise et de rupture des entrepreneurs et des créatifs de toute la région. Nous y reviendrons.

Thailand Tatler
Un magazine que vous retrouvez sur le web, sur Facebook, sur Twitter, sur YouTube et sur Instagram, de même que sur Pinterest (compte inactif pour l’heure).

Alors bien sûr, le pan de la société décrit aujourd’hui est bien loin de celui que vous pouvez côtoyer en tant qu’expatrié vivant dans un village de l’Isan ou bien encore comme simple touriste découvrant le Pays du Sourire. Mais les facettes de la Thaïlande sont multiples. Et cette facette-ci – le monde des riches et autres personnes influentes – démontre à l’envi que la Thaïlande n’est plus le « pays du tiers-monde » imaginé par certains. Bienvenue dans la Thaïlande du XXIe siècle !


1 Il s’agit là d’une traduction libre de l’article Tatler Heroes: 5 Thais Leading The Fight Against COVID-19 du magazine Tatler Thailand ©
Source de l’image à la une (recadrée) : © Thailand Tatler.
Article composé le 14.05.2020 et modifié le 26.11.2020.

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