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Wat Ton Kwen à Chiang Mai. Offrande de riz et feu en l’honneur du Bouddha

Cérémonie religieuse authentique que voilà ! Vous nous savez amoureux des traditions du Lanna, du nom de l’ancien royaume ici au nord de la Thaïlande. Double évocation aujourd’hui avec, d’une part, l’un des témoins exceptionnels de l’architecture lanna et, d’autre part, une cérémonie agreste que vous ne trouverez que dans la région.

En 2025, la cérémonie aura lieu le lundi 13 janvier, dès 7h30, avec un marché traditionnel en matinée, puis en soirée, dès 18h30, avec une représentation culturelle et un mini show son & lumière

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Vue aérienne du Wat Intharawat ou Wat Ton Kwen © Facebook – Chatchawan Thongdeelert

Le Wat Ton Kwen, une perle cachée dans la verdure

Bucolique. Voilà le mot qui nous vient à l’esprit lorsque l’on pénètre dans ce site hébergeant un édifice religieux, témoin inestimable de l’architecture du Lanna. Actuellement nommé Wat Intharawat, du nom de l’abbé l’ayant construit (In), ce temple est communément appelé Wat Ton Kwen, correspondant au type d’un arbre qui se trouve sur le site (appelé en langue du nord ‘ma kwen‘). C’est l’un des plus beaux exemples d’architecture classique de style lanna dans le nord de la Thaïlande; un modèle utilisé dans d’autres temples (et accessoirement lieu de tournage de séries TV). Le complexe se compose d’un viharn, d’un pavillon ouvert et d’un grand mondop, ouvert lui aussi. Aucun moine ne séjournant dans le temple même (un second temple les abritant est attenant), c’est le Département des Beaux-Arts thaïlandais qui est responsable du site. Le tout a fait l’objet de plusieurs rénovations, indispensables, la dernière au début des années 2000 (à défaut de rénovations, un pavillon en bois se détériore rapidement comme ici dans la province voisine de Lampang).

Grand mondop ouvert du Wat Ton Kwen © Facebook – Visut Suwanmongkol

Datant du milieu du XIXe siècle, ce n’est donc pas un temple très ancien (construit en 1858 sous le règne du roi Kawilorot Suriyawong, grand défenseur du bouddhisme). Au centre, le viharn en bois du Wat Inthrawat, simple et petit mais très élégant, a été construit dans le style lanna (sous influence Thaï Lü, minorité provenant du sud de la Chine). Son entrée est gardée par deux naga, serpents mythologiques. Le viharn est entouré sur trois côtés par un pavillon ouvert, nommé sala bat, qui lui donne cette singulière apparence. À l’origine, le plancher, aujourd’hui en béton, était en bois. Vous verrez encore un mondop qui a été construit comme abri temporaire à la relique du Bouddha Phra Boromathat Chom Thong, qui est maintenant enchâssée dans le temple Wat Phra That Si Chom Thong, près du Doi Inthanon. Si vous désirez en savoir plus sur ce temple, lisez donc le témoignage d’un voyageur qui a eu beaucoup de plaisir à découvrir ce temple insolite.

C’est une ambiance ô combien paisible qui vous attend (la vidéo ci-dessous en témoigne). Un endroit à l’écart du temps… et aussi des transports publics. Il n’y a en effet aucun arrêt à proximité. Mais il est cependant possible de prendre un song thaew jaune (les minibus locaux) qui vous laissera sur la route principale à partir de laquelle vous devrez marcher 20 minutes (itou au retour). Les minibus jaunes partent toutes les 10 minutes avec un service de 6h à 18h du terminal 1 de la gare routière, soit à Chang Phueak (สถานีขนส่งช้างเผือก). Il ne vous en coûtera que THB 30.-. Le mieux est encore d’y aller avec vos propres moyens (privatisation d’un song thaew, location d’un véhicule, que ce soit une voiture, une moto ou un scooter, ou encore utiliser Grab).

Ouvert tous les jours de 6h à 17h, l’entrée est gratuite. Le Wat Intharawat (วัดอินทราวาส) ou Wat Ton Kwen (วัดต้นเกว๋น) sur Facebook. Emplacement (à Ban Ton Kwen dans le district de Hang Dong) et avis TripAdvisor.


Une cérémonie qui mêle riz et feu

Voilà un événement annuel qui vous permettra de découvrir une nouvelle facette des riches traditions du Lanna. Une cérémonie qui mêle la ruralité et la religion. Composée de deux parties distinctes, elle se déroule durant « l’hiver » thaïlandais, et s’intitule tan khao mai (ตานข้าวใหม่) et tan lua ping fai prachao (ผิงไฟพระเจ้า). Si vous avez quelques notions de la langue thaï, vous aurez compris que khao signifie riz et fai fait référence au feu. Et c’est bien de cela qu’il s’agit, à savoir une offrande de riz (et autre nourriture), avec un feu de joie¹ en l’honneur du Bouddha.

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Programme de l’édition 2019 (voir ci-dessous)

Un rituel qu’on ne retrouve que dans le Nord thaïlandais, plus particulièrement les provinces de Chiang Mai, Phrae et Phayao. Il s’agit d’une ancienne cérémonie du Lanna qui s’inscrit dans une tradition chère aux bouddhistes thaïlandais : ทำบุญ (tham bun), soit accumuler des mérites pour bénéficier d’une meilleure renaissance dans leurs vies futures.

La notion de mérite²
Notion très importante dans le bouddhisme ! Ce sont des actes bénéfiques, positifs, qui permettent au disciple d’édifier les fondations nécessaires indispensables qui l’aide à progresser sur la voie tant du point de vue moral que spirituel.
Les rituels d’offrandes pour l’acquisition de mérites permettent de se purifier, de s’améliorer. Mais c’est aussi pour essayer d’entrer sur le chemin, le « noble octuple sentier », un chemin de progression spirituelle et il faut s’entraîner à cela. Il faut donc acquérir des mérites par des actes bienfaisants qui vont progressivement aider à se libérer des attachements, des dépendances aux plaisirs.
Dans le theravāda, la doctrine des anciens ou petit véhicule – le bouddhisme vécu en Thaïlande – le mérite le plus important s’acquiert en devenant moine. Les moines ont une vie d’enseignement, une vie de méditation qui leur apporte beaucoup de mérite car ils progressent plus vite sur ce cheminement spirituel et donc ils accèdent également plus vite à des meilleures renaissances… et dès cette vie présente à une meilleure sérénité. Ici, la relation moine – laïc est essentielle. Par exemple, la ville de Chiang Mai compte 20’000 moines et 400 monastères. Il y a une symbiose très grande entre la communauté des moines et la communauté des laïcs, des échanges continus entre les deux communautés. Les dévots, en faisant des dons aux moines, des dons de nourriture, d’argent, etc., vont acquérir des mérites. Il n’y aura pas un transfert des mérites des moines sur les laïcs mais une possibilité pour les laïcs de gagner des mérites grâce aux dons qu’ils ont fait. Ainsi, dans les monastères, les moines vont pouvoir travailler pour le bien de la communauté. Les laïcs vont remercier les moines de leur permettre de leur faire ces dons.

Odon Vallet

Au froid – tout relatif – de l’hiver thaïlandais, s’oppose la chaleur de la foi du bouddhisme lanna. Historiquement, les gens du Lanna gravissaient les montagnes à la recherche d’un bois spécifique, très odorant, qui doit être séché au soleil entre 4 et 5 jours. C’est le nombre de membres de la cellule familiale qui déterminait l’importance du bois à fournir au temple. Il est ensuite attaché à l’aide d’un fil de coton. Une fois le bois amené au temple, c’est le moine responsable du temple qui y mettait le feu, un feu qui éclaire symboliquement les Trois Joyaux du bouddhisme : le Bouddha historique, le Dharma, qui est son enseignement et la Sangha, la communauté bouddhiste. Et la chaleur du feu réchauffe les corps, encourageant ainsi les membres de la communauté³.

Ce rituel fait référence à une histoire vécue par le Bouddha que vous retrouverez résumée dans la vidéo ci-dessous (mais en langue thaï). Pour les touristes – ou les curieux – de passage, la cérémonie permet surtout d’être au contact des habitants du village de Ton Kwen dans une bien sympathique ambiance. Il y a là un cortège matinale avec danses traditionnelles, la cérémonie d’offrande du riz en tant que telle et des représentations folkloriques (danses et tambours traditionnels du Lanna). Nouvelle animation le soir avec un spectacle traditionnel et la mise à feu du bois par un moine (vous vous rendrez alors compte qu’il est très odoriférant). Le tout agrémenté d’un marché à l’ancienne. Le magnifique site du Wat Ton Kwen se prête à merveille à cet événement.


La date et l’heure de ce rituel  varient d’année en année, définies par un savant calcul basé sur le calendrier lunaire que seul les érudits lanna maîtrisent. C’est censé être le jour le plus froid de l’année. Ainsi, en 2019, la cérémonie a été fixée au dimanche 20 janvier 2019. Alors que l’année précédente, le feu suivait de peu les offrandes de riz, cette année, une partie se déroule tôt le matin et une autre en soirée.

© Facebook – Woralun Boonyasurat

Programme officiel :
▸ 7h00 : cortège
▸ 7h30 : spectacle traditionnel lanna (kwan khao)
▸ 8h00 : rituel tan khao mai (offrande de riz et de nourriture aux moines) avec culte pour la Déesse du riz

Puis en soirée :
▸ 18h00 : marché traditionnel à l’ancienne (Kad Mua) avec de la musique populaire lanna
▸ 19h00 : cérémonie d’ouverture comprenant un spectacle traditionnel lanna
▸ 20h00 : cérémonie nocturne tan lua ping fai prachao (qui a pour but de réchauffer le Bouddha durant la saison d’hiver)

Et pour vous faire une idée de quoi il en retourne, voici une vidéo d’un montage-photo de la cérémonie de l’édition 2018 à laquelle nous avons eu le plaisir de participer (d’autres photos ici). En cadeau-bonus, visionnez donc ce très beau documentaire de la cérémonie célébrée en 2020, haute en couleur :


De l’importance du riz

Nul n’est besoin de vous faire prendre conscience de l’importance – vitale – du riz en Thaïlande. En commandant des mets thaïlandais, vous en mangerez forcément ! Et suivant la saison de votre venue au royaume, vous verrez de nombreuses rizières (du moins durant la saison des pluies). Nous pourrions remplir des pages sur ce thème mais c’est là déborder du sujet.

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Offrande de riz au Bouddha © Facebook – RPST

Contentons-nous d’évoquer ici le concours récemment mis sur pied par la Société Royale de Photographie de Thaïlande. Deux thèmes étaient imposés, tous deux ayant trait au riz. Et les 30 finalistes ont été primés. Leurs photos sont superbes. Jugez-en par vous-même :

La Société Royale de Photographie de Thaïlande (RPST) sur Facebook et sur le web.

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Finalistes du concours photo de la RPST © Facebook

Autres événements organisés au temple

Affiche de la cérémonie de 2018

Le Wat Ton Kwen est chéri des habitants du coin (il figure même sur des t-shirts). Les locaux organisent régulièrement des événements et autres activités religieuses (l’école est toute proche). Une communauté active (voyez ici les préparatifs de la cérémonie de cette année). Preuve de l’importance de ce temple, il avait été l’un des arrêts d’une procession royale de reliques du Bouddha en 2016. L’année suivante, peu avant le Nouvel An thaïlandais, le Songkran, c’est une manifestation réunissant l’artisanat et l’art qui avait animée les lieux. Avec comme toujours un marché et des spectacles folkloriques (quelques photos ici et ).

Quoi qu’il en soit, lorsque vous le visiterez, il y a une grande probabilité que vous soyez seul(e) ou presque sur le site. À moins bien entendu que vous ne vous y rendiez lors d’une des manifestations dont nous ne manquons pas de signaler sur notre page Facebook. Quelle que soit l’option choisie, c’est un peu de l’âme du Lanna que vous aurez rencontrée en visitant le Wat Ton Kwen.

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© Facebook

¹ Une joie toute contenue selon la cérémonie à laquelle nous avons participé l’année dernière
² La notion de mérite par Odon Vallet (émission TV Voix Bouddhistes). Si vous désirez un éclairage chrétien sur cette notion bouddhiste, lisez donc l’Essai sur la notion de mérite dans le bouddhisme et le christianisme, par l’Abbé Philippe-Marie Airaud.
³ Celles et ceux lisant le thaï prendront connaissance avec intérêt de ces explications.

Sources rédactionnelles : Goodlife update et Renown Travel.
Image à la Une © Chiang Mai Deci-Delà. Mise à jour le 01.01.2025

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Wat Ton Kwen à Chiang Mai. Offrande de riz et de feu en l’honneur du Bouddha

Cérémonie religieuse authentique que voilà ! Vous nous savez amoureux des traditions du Lanna, du nom de l’ancien royaume ici au nord de la Thaïlande. Double évocation aujourd’hui avec, d’une part, l’un des témoins exceptionnels de l’architecture lanna et, d’autre part, une cérémonie agreste qui s’y déroule et que vous ne trouverez que dans la région.

En 2024, la cérémonie aura lieu jeudi 25 janvier, dès 7h30 du matin, puis en soirée

On vous parle aujourd’hui du Wat Ton Kwen, une perle cachée dans la verdure, d’une cérémonie annuelle qui mêle riz et feu, d’autres événements organisés en ce lieu témoin de l’architecture du Lanna mais aussi de l’importance du riz dans la région. Par ailleurs, vous en saurez plus sur ce qu’est tham bun, la notion du mérite.

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Vue aérienne du Wat Intharawat ou Wat Ton Kwen © Facebook – Chatchawan Thongdeelert

Le Wat Ton Kwen, une perle cachée dans la verdure

Bucolique. Voilà le mot qui nous vient à l’esprit lorsque l’on pénètre dans ce site hébergeant un édifice religieux, témoin inestimable de l’architecture du Lanna. Actuellement nommé Wat Intharawat, du nom de l’abbé l’ayant construit (In), ce temple est communément appelé Wat Ton Kwen, correspondant au type d’un arbre qui se trouve sur le site (appelé en langue du nord ‘ma kwen‘). C’est l’un des plus beaux exemples d’architecture classique de style Lanna dans le nord de la Thaïlande; un modèle utilisé dans d’autres temples (et accessoirement lieu de tournage de séries TV). Le complexe se compose d’un viharn, d’un pavillon ouvert et d’un grand mondop, ouvert lui aussi. Aucun moine ne séjournant dans le temple même (un second temple les abritant est attenant), c’est le Département des Beaux-Arts thaïlandais qui est responsable du site. Le tout a fait l’objet de plusieurs rénovations, indispensables, la dernière au début des années 2000 (à défaut de rénovations, un pavillon en bois se détériore rapidement comme ici dans la province voisine de Lampang).

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Grand mondop ouvert du Wat Ton Kwen © Facebook – Visut Suwanmongkol

Datant du milieu du XIXe siècle, ce n’est donc pas un temple très ancien (construit en 1858 sous le règne du roi Kawilorot Suriyawong, grand défenseur du bouddhisme). Au centre, le viharn en bois du Wat Inthrawat, simple et petit mais très élégant, a été construit dans le style Lanna (sous influence Thaï Lü, minorité provenant du sud de la Chine). Son entrée est gardée par deux naga, serpents mythologiques. Le viharn est entouré sur trois côtés par un pavillon ouvert, nommé sala bat, qui lui donne cette singulière apparence. À l’origine, le plancher, aujourd’hui en béton, était en bois. Vous verrez encore un mondop qui a été construit comme abri temporaire à la relique du Bouddha Phra Boromathat Chom Thong, qui est maintenant enchâssée dans le temple Wat Phra That Si Chom Thong, près du Doi Inthanon. Si vous désirez en savoir plus sur ce temple, lisez donc le témoignage d’un voyageur qui a eu beaucoup de plaisir à découvrir ce temple insolite. Un site qui peut être inondé en cas de fortes pluies comme en septembre 2020 (photos).

C’est une ambiance ô combien paisible qui vous attend (la vidéo ci-dessous en témoigne). Un endroit à l’écart du temps… et aussi des transports publics. Il n’y a en effet aucun arrêt à proximité. Mais il est cependant possible de prendre un song thaew jaune (les minibus locaux) qui vous laissera sur la route principale à partir de laquelle vous devrez marcher 20 minutes (itou au retour). Les minibus jaunes partent toutes les 10 minutes avec un service de 6h à 18h du terminal 1 de la gare routière, soit à Chang Phueak (สถานีขนส่งช้างเผือก). Il ne vous en coûtera que THB 30.-. Le mieux est encore d’y aller avec vos propres moyens (privatisation d’un song thaew, location d’un véhicule, que ce soit une voiture, une moto ou un scooter, ou encore utiliser Grab).

Ouvert tous les jours de 6h à 17h, l’entrée est gratuite. Le Wat Intharawat (วัดอินทราวาส) ou Wat Ton Kwen (วัดต้นเกว๋น) sur Facebook. Emplacement (à Ban Ton Kwen dans le district de Hang Dong) et avis TripAdvisor.

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Une cérémonie qui mêle riz et feu

Voilà un événement annuel qui vous permettra de découvrir une nouvelle facette des riches traditions du Lanna. Une cérémonie qui mêle la ruralité et la religion. Composée de deux parties distinctes, elle se déroule durant « l’hiver » thaïlandais, et s’intitule tan khao mai (ตานข้าวใหม่) et tan lua ping fai prachao (ผิงไฟพระเจ้า). Si vous avez quelques notions de la langue thaï, vous aurez compris que khao signifie riz et fai fait référence au feu. Et c’est bien de cela qu’il s’agit, à savoir une offrande de riz (et autre nourriture), avec un feu de joie1 en l’honneur du Bouddha.

L’édition fixée au 29 décembre 2020 a été annulée à la suite de nombreux cas de virus SARS-CoV-2 détectés en périphérie de Bangkok peu avant ! Quelques photos en guise de consolation.

La prochaine édition aura lieu le vendredi 6 janvier 2023 (affiche). Organisée sur un jour, vous pouvez donc vous fier au programme dévoilé ci-dessous (1ère partie à 8h du matin et seconde partie des festivités à 18h). La promotion de ce rituel se fait de manière plus efficace depuis qu’il est organisé au Wat Ton Kwen. Cette année, Mum Nua Review en a parlé (post Facebook) et surtout le Centre du patrimoine de la ville de Chiang Mai (post FB).

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Affiche et programme de l’édition 2019 (que vous retrouvez en vidéo)

Un rituel qu’on ne retrouve que dans les provinces de Chiang Mai et Phrae. Il s’agit d’une ancienne cérémonie du Lanna qui s’inscrit dans une tradition chère aux bouddhistes thaïlandais : ทำบุญ (tham bun), soit accumuler des mérites pour bénéficier d’une meilleure renaissance dans leurs vies futures.

La notion de mérite
Notion très importante dans le bouddhisme ! Ce sont des actes bénéfiques, positifs, qui permettent au disciple d’édifier les fondations nécessaires indispensables qui l’aide à progresser sur la voie tant du point de vue moral que spirituel.
Les rituels d’offrandes pour l’acquisition de mérites permettent de se purifier, de s’améliorer. Mais c’est aussi pour essayer d’entrer sur le chemin, le « noble octuple sentier », un chemin de progression spirituelle et il faut s’entraîner à cela. Il faut donc acquérir des mérites par des actes bienfaisants qui vont progressivement aider à se libérer des attachements, des dépendances aux plaisirs.
Dans le theravāda, la doctrine des anciens ou petit véhicule – le bouddhisme vécu en Thaïlande – le mérite le plus important s’acquiert en devenant moine. Les moines ont une vie d’enseignement, une vie de méditation qui leur apporte beaucoup de mérite car ils progressent plus vite sur ce cheminement spirituel et donc ils accèdent également plus vite à des meilleures renaissances… et dès cette vie présente à une meilleure sérénité. Ici, la relation moine – laïc est essentielle. Par exemple, la ville de Chiang Mai compte 20’000 moines et 400 monastères. Il y a une symbiose très grande entre la communauté des moines et la communauté des laïcs, des échanges continus entre les deux communautés. Les dévots, en faisant des dons aux moines, des dons de nourriture, d’argent, etc., vont acquérir des mérites. Il n’y aura pas un transfert des mérites des moines sur les laïcs mais une possibilité pour les laïcs de gagner des mérites grâce aux dons qu’ils ont fait. Ainsi, dans les monastères, les moines vont pouvoir travailler pour le bien de la communauté. Les laïcs vont remercier les moines de leur permettre de leur faire ces dons.

La notion de mérite par Odon Vallet (émission TV Voix Bouddhistes).
Si vous désirez un éclairage chrétien sur cette notion bouddhiste, lisez donc l’Essai sur la notion de mérite dans le bouddhisme et le christianisme, par l’Abbé Philippe-Marie Airaud

Au froid – tout relatif – de l’hiver thaïlandais, s’oppose la chaleur de la foi du bouddhisme lanna. Historiquement, les gens du Lanna gravissaient les montagnes à la recherche d’un bois spécifique, très odorant, qui doit être séché au soleil entre 4 et 5 jours. C’est le nombre de membres de la cellule familiale qui déterminait l’importance du bois à fournir au temple. Il est ensuite attaché à l’aide d’un fil de coton. Une fois le bois amené au temple, c’est le moine responsable du temple qui y mettait le feu, un feu qui éclaire symboliquement les Trois Joyaux du bouddhisme : le Bouddha historique, le Dharma, qui est son enseignement et la Sangha, la communauté bouddhiste. Et la chaleur du feu réchauffe les corps, encourageant ainsi les membres de la communauté2.

Ce rituel fait référence à une histoire vécue par le Bouddha que vous retrouverez résumée dans la vidéo ci-dessus (mais en langue thaï). Pour les touristes – ou les curieux – de passage, la cérémonie permet surtout d’être au contact des habitants du village de Ton Kwen dans une bien sympathique ambiance. Il y a là un cortège matinale avec danses traditionnelles, la cérémonie d’offrande du riz en tant que telle et des représentations folkloriques (danses et tambours traditionnels du Lanna). Nouvelle animation le soir avec un spectacle traditionnel et la mise à feu du bois par un moine (vous vous rendrez alors compte qu’il est très odoriférant). Le tout agrémenté d’un marché à l’ancienne. Le magnifique site du Wat Ton Kwen se prête à merveille à cet événement.

Il faut encore savoir que les familles du Lanna profitent de ce jour pour se réunir et cuisiner le ‘riz nouveau’, un rite que l’on retrouve également – à d’autres dates – chez les minorités ethniques (plus d’infos).


La date et l’heure de ce rituel  varient d’année en année, définies par un savant calcul basé sur le calendrier lunaire que seul les érudits du Lanna maîtrisent. C’est censé être le jour le plus froid de l’année. Pour l’hiver 2019-2020, troisième édition de ce rite ressuscité, la cérémonie était fixée au jeudi 9 janvier 2020. Alors que la première édition mêlait les deux cérémonies principales pour se terminer en début d’après-midi, les suivantes ont opté pour une cérémonie en deux temps : offrandes de riz en matinée et rituel du feu en soirée. Traditionnellement, le feu était allumé à 4 heures du matin.

Tan khao mai 2019 (photo Woralun Boonyasurat)
© Facebook – Woralun Boonyasurat

Programme officiel – Dès 7h45 :
▸ Cortège.
▸ Suivi d’un spectacle traditionnel Lanna (kwan khao).
▸ Et du rituel tan khao mai (offrande de riz et de nourriture aux moines) avec culte pour la Déesse du riz.

Puis en soirée, dès 18h :
▸ Marché traditionnel à l’ancienne (kat mua) avec de la musique populaire Lanna.
▸ Cérémonie d’ouverture comprenant un spectacle traditionnel Lanna.
▸ Cérémonie nocturne tan lua ping fai prachao (qui a pour but de réchauffer le Bouddha durant la saison d’hiver).

Et pour vous faire une idée de quoi il en retourne, une vidéo de l’édition 2019 figure en fin d’article. Voici cependant quelques photos et un montage-photo de la cérémonie célébrée en 2018 à laquelle nous avons eu le plaisir de participer :

(s’il est mentionné que la vidéo est indisponible, cliquez simplement dans l’encart et vous pourrez la visionner sans autre)

De l’importance du riz

Nul n’est besoin de vous faire prendre conscience de l’importance – vitale – du riz en Thaïlande. En commandant des mets thaïlandais, vous en mangerez forcément ! Et suivant la saison de votre venue au royaume, vous verrez de nombreuses rizières (du moins durant la saison des pluies). Nous pourrions remplir des pages sur ce thème mais c’est là déborder du sujet.

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Offrande de riz au Bouddha © Facebook – RPST

Contentons-nous d’évoquer ici le concours mis sur pied l’année dernière par la Société Royale de Photographie de Thaïlande. Deux thèmes étaient imposés, tous deux ayant trait au riz. Et les 30 finalistes ont été primés. Leurs photos sont superbes. Jugez-en par vous-même :

La Société Royale de Photographie de Thaïlande (RPST) sur Facebook et sur le web.

Sachez encore que d’autres rituels impliquant du riz sont organisés ici au nord thaïlandais. À l’image de la cérémonie traditionnelle du riz nouveau chère aux minorités ethniques, ou encore le singulier Festival de la Balançoire du peuple akha, impliquant lui aussi le riz et plus généralement les récoltes agricoles.

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Finalistes du concours photo de la RPST © Facebook

Autres événements organisés au temple

Tan khao mai 2018 - Affiche
Affiche de la cérémonie de 2018

Le Wat Ton Kwen est chéri des habitants du coin (il figure par exemple sur des t-shirts) et souvent reproduit par des artistes-peintres (à l’image des croquis de Surak Wiengsang). Les locaux organisent régulièrement des événements et autres activités religieuses (l’école est toute proche). Une communauté active donc (voyez les préparatifs de la cérémonie de cette année). Preuve de l’importance de ce temple, il avait été l’un des arrêts d’une procession royale de reliques du Bouddha en 2016. L’année suivante, peu avant le Nouvel An thaïlandais, le Songkran, c’est une manifestation réunissant l’artisanat et l’art qui avait animée les lieux. Avec comme toujours un marché et des spectacles folkloriques (quelques photos ici et ).

Comme promis plus haut, voici une très belle vidéo de la cérémonie qui a eu lieu cette année 2019, de jour comme de nuit :


Quoi qu’il en soit, lorsque vous le visiterez, il y a une grande probabilité que vous soyez seul.e ou presque sur le site. À moins bien entendu que vous ne vous y rendiez lors d’une des manifestations dont nous ne manquons pas de promouvoir sur notre page Facebook. Quelle que soit l’option choisie, c’est un peu de l’âme du Lanna que vous aurez rencontrée en visitant le Wat Ton Kwen.

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© Facebook

1 Une joie toute contenue selon la cérémonie à laquelle nous avons participé l’année dernière
2 Celles et ceux lisant le thaï prendront connaissance avec intérêt de ces explications.

Sources rédactionnelles : Goodlife update et Renown Travel.
Image à la Une © Chiang Mai Deci-Delà.
Article composé le 20.01.2019 et mis à jour le 05.01.2023


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Le musée des minorités ethniques de Chiang Mai et son Festival de la Vie Tribale

Les minorités ethniques que vous pouvez rencontrer ici dans le nord de la Thaïlande sont une des raisons du succès touristique du nord thaïlandais. Et elles sont nombreuses dans les provinces de Mae Hong Son, Chiang Rai, Lamphun, Lampang, Phayao et bien sûr Chiang Mai. La ville même de Chiang Mai est une mosaïque d’ethnies à elle toute seule.

Il est un musée au nord de la ville qui vous présente les principales ethnies habitant la région, c’est le musée des minorités ethniques, appelé aussi le musée tribal. Sa visite vous donnera un aperçu de la vie des membres de ces minorités, souvent réunis en villages ethniques dans les montagnes du nord. On vous parle aujourd’hui de ce musée, des événements qui l’animent – que ce soit le Festival de la Vie Tribale ou la cérémonie du riz nouveau – et bien sûr des diverses minorités ethniques du nord thaïlandais.

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Des minorités honnies

Il fut un temps, pas si lointain, où les minorités ethniques étaient honnies ici au nord de la Thaïlande (et partout ailleurs dans le royaume). Les gouvernements siamois successifs s’acharnaient à les assimiler (à titre d’exemple, seule la langue thaï était enseignée à l’école). L’aide que leur a apportée le précédent roi de Thaïlande, Bhumibol le Grand (Rama IX), a permis d’améliorer leur situation et a grandement contribué à leur émancipation (on ne vous parlera pas ici du trafic de drogue qui sévissait dans le Triangle d’Or, un trafic qui existe toujours mais dans une bien moindre mesure).

Les membres de ces minorités n’hésitent plus à se réunir afin de demander que leurs droits soient reconnus. Ainsi de l’Assemblée Nationale du Conseil des Peuples Autochtones en Thaïlande, tenue dans le cadre de la Journée Internationale des Populations Autochtones du Monde, célébrée chaque 9 août. Toutes ces actions ont pour but de ne plus laisser ces populations en marge de la société. Et les événements publics organisés par le musée tribal y participent, au premier rang desquels son festival tribal.


Le musée tribal de Chiang Mai

Peu sont les touristes pouvant se targuer d’avoir visité le musée tribal de Chiang Mai. Et pourtant, construit au milieu d’un petit lac faisant partie du parc Rama IX, son architecture originale, avec en toile de fond le massif du Doi Suthep, rend la visite mémorable et ravira celles et ceux qui auront pris le temps de sortir des sentiers touristiques battus et rebattus. Il se trouve non loin d’un autre site bucolique dont nous vous avons déjà parlé, le lac Huay Tueng Thao.

Le nom thaï de l’établissement (พิพิธภัณฑ์เรียนรู้ราษฎรบนพื้นที่สูง) a été traduit par Highland People Discovery Museum en anglais, ce qui correspond, en français, au musée de la découverte des peuples des hautes terres, ces ethnies se concentrant généralement dans les montagnes environnantes (c’est le propre de toutes les ethnies minoritaires du monde : grimper à mesure que le peuple majoritaire s’installe en plaine).

Créé par le gouvernement thaïlandais qui a repris le fonds d’un anthropologue néozélandais, le musée tribal de Chiang Mai expose sur trois niveaux des ustensiles et autres objets du quotidien, des costumes traditionnels, des armes, des instruments de musique, des bijoux et autres objets spirituels. Un parcours circulaire incluant des mises en scènes dynamiques, véritable univers interactif composée de pièces thématiques, le tout bercé par de la musique traditionnelle. Ce ne sont pas moins de dix ethnies qui vous sont présentées là.

Et c’est judicieusement dans cet écrin qu’est organisé le Festival de la Vie Tribale, un événement que nous vous recommandons chaleureusement si d’aventure vous deviez vous trouver dans la Rose du Nord au moment de son déroulement.

Le musée est ouvert du lundi au vendredi, de 8h30 à midi et de 13h à 16h. L’entrée est gratuite (et les dons appréciés). Vous pourrez ensuite vous restaurer au bord du lac attenant, les paillotes servant une cuisine locale. Ne manquez pas d’admirer sur la route faisant le tour du lac l’accumulation des maisons des esprits, avec leurs nombreuses statuettes, partiellement abandonnées.

Présentation du musée en moins de 5 minutes, avec des danses traditionnelles en guise de fin
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Le musée tribal de Chiang Mai sur internet
(Highland People Discovery Museum en anglais, พิพิธภัณฑ์เรียนรู้ราษฎรบนพื้นที่สูง en langue thaï) :

  • Site web (en langue thaï, hélas, à l’exception de la brève présentation des 10 minorités ethniques, que l’on peut lire en anglais); il n’est plus fonctionnel en cette fin d’année 2020…
  • Page Facebook (@HighlandPeopleDiscoveryMuseum)
  • Chaîne YouTube (ne contenant qu’une seule vidéo, celle reproduite ci-dessus)
  • Avis TripAdvisor
  • Emplacement

Cérémonie du riz nouveau

Grâce aux températures plus fraîches en hauteur, les cultures qui parsèment les paysages montagneux du nord thaïlandais sont différentes de celles que vous pouvez observer en plaine. Néanmoins, les membres des diverses ethnies cultivent eux aussi du riz, des variétés différentes cependant.

Les ONG Impect et IMN Voices, en collaboration avec le musée tribal, vous invitent à participer à une cérémonie traditionnelle, la cérémonie du riz nouveau. Vous pourrez goûter à ce riz fraîchement récolté (กินข้าวใหม่) et profiter d’un marché réunissant les membres de diverses ethnies du nord thaïlandais. Cela se déroule les samedi 28 et dimanche 29 novembre 2020 (aucune heure n’est précisée), au musée tribal de Chiang Mai (พิพิธภัณฑ์เรียนรู้ราษฎรบนพื้นที่สูง), ici.

Au programme :

  • Samedi 28.11.2020 :
    – dégustation du riz nouveau bien sûr, avec des séances de cuisine;
    – divers spectacles folkloriques, impliquant chants et danses traditionnelles, de même que des musiciens, parmi lesquels des Hmong, jouant d’un orgue à bouche appelé khên (แคน), un instrument qui remonte à l’âge de bronze;
    – défilé de mode (habits ethniques, forcément);
    – un marché qui vous permettra non seulement de goûter à de la nourriture locale villageoise mais aussi d’acheter des produits agricoles et des produits artisanaux qui feront d’excellents souvenirs.
    – deux rituels auxquels il est plutôt rare d’assister : en premier lieu celui du peuple S’gaw (ปกาเกอะญอ), appelé aussi les Karen Blancs, et ensuite l’échange et le partage de graines végétales traditionnelles entre tribus indigènes, un rituel appelé pan rak pansuk (ปันรักปันสุข);
    D’autres animations complètent cette journée : un exposé dressant l’histoire du riz et de son importance pour les tribus et des activités motivationnelles (empowerment) visant à donner des outils pratiques permettant à ces minorités ethniques d’investir elles-mêmes le marché de la vente en ligne.
    Ce jour-là, samedi donc, il sera possible de visiter le musée tribal. Profitez-en.
  • Dimanche 29.11.2020 :
    – goûtez et cuisinez de la nourriture typique des diverses ethnies présentes, en utilisant des aliments venus de la montagne;
    – avec diverses animations tout au long de la journée et un marché d’artisanat, incluant des produits innovants.

C’est donc là une belle opportunité de rencontrer moult membres de différentes minorités ethniques qui partageront un peu de leur culture. Une occasion unique de se frotter au style de vie tribal.

Rappelons qu’une autre cérémonie impliquant du riz, un rituel tout aussi important pour le peuple du Lanna, est organisée en fin d’année, celle de l’offrande de riz du Wat Ton Kwen.


Le Festival de la Vie Tribale 2018

Aucune date ne nous a été communiquée quant à une nouvelle édition de ce festival, que ce soit en 2019 ou en 2020, année du Covid-19 !

La province de Chiang Mai et le Musée Tribal de Chiang Mai sont fiers de présenter le Tribal Life Festival 2018 à Chiang Mai, soit le Festival de la Vie Tribale 2018. Un événement qui aura lieu du 15 au 18 août 2018 au musée tribal de Chiang Mai (Highland People Discovery Museum, พิพิธภัณฑ์ชาวเขา), niché dans le joli parc Rama IX, au nord de la ville, vers Mae Rim.

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Un festival qui comprend

  • des expositions sur le mode de vie des divers groupes ethniques;
  • des danses et des musiques traditionnelles des 10 minorités ethniques peuplant la région;
  • un marché vous proposant des aliments et d’autres articles produits par ces minorités ethniques;
  • des démonstrations culinaires;
  • des débats;
  • et même des compétitions sportives.

Comme le musée lui-même, le festival veut promouvoir la préservation des modes de vie des divers groupes ethniques à travers l’échange de connaissances sous l’égide d’un développement durable (un concept que le roi Bhumibol nommait l’économie de suffisance).


PROGRAMME DU FESTIVAL

Tribal Life Festival 2018

MERCREDI 15.08.2018
09h30 : “Luo”, une impressionnante danse avec épée (rum dab)
10h00 : Cérémonie d’ouverture avec spectacle culturel et défilé de mode « Mode tribale et nouvelles tendances ».
11h30 : chant folklorique Hmong
12h30 : speed drawing (peinture rapide) “Mode de vie d’un groupe ethnique”
16h00 : spectacle culturel
17h00 : musique traditionnelle Lanna

JEUDI 16.08.2018
10h30 : spectacle culturel
11h00 : musique traditionnelle Lanna
12h00 : compétitions sportives (avec prix à la clef)
13h00 : spectacle culturel “Cueillette du thé »
13h30 : musique traditionnelle Lanna
15h30 : jeux et compétitions sportives
16h30 : musique traditionnelle Lanna (« Mr. Berm Lanna”)

VENDREDI 17.08.2018
09h00 : jeux et compétitions sportives
10h30 : débat dont le sujet est การอนุรักษ์วิถีชนเผ่ากับกระแสการท่องเที่ยวในอนาคต¹
11h30 : musique traditionnelle Lanna
13h00 : spectacle culturel
13h30 : musique traditionnelle Lanna (« Mr. Berm Lanna”)
15h30 : spectacle culturel Hmong avec danse traditionnelle
16h00 : musique traditionnelle Lanna

SAMEDI 18.08.2018
10h30 : spectacle traditionnel de danse
11h30 : “Da ra aung”, spectacle de danse contemporaine
13h00 : spectacle culturel
13h30 : “Lee su”, spectacle de danse traditionnelle
15h30 : “Tai”, spectacle de danse traditionnelle
16h00 : musique traditionnelle Lanna (« Mr. Berm Lanna”, groupe au complet)

Les divers spectacles folkloriques vous permettront de découvrir chants, danses et musiques interprétés par les membres des dix minorités ethniques représentées. Ce sont là les activités principales. Il y en a bien entendu d’autres, comme par exemple des débats, mais sans maîtriser la langue thaï, difficile d’y participer. Le marché a lieu les quatre jours durant, de même que les expositions et autres démonstrations culinaires.

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Le Festival de la Vie Tribale 2018 sur internet (tout ou presque est en thaï) : page Facebook (@TribalLifeFestival) et événement FB


Les minorités ethniques au nord de la Thaïlande

Les anglophones les appellent « hill tribes », les tribus des collines. Nous préférons l’appellation plus générales de minorités ethniques, moins péjorative.

La Thaïlande est constituée d’un groupe ethnique principal, originaire de la Chine du Sud, les Thaïs (ou les Tai Siam), une constituante du peuple Tai. Leur langue, le thaï, fait partie des langues tai de la famille tai-kadai. Les premières vagues de migration à partir du Yunnan vers la Thaïlande actuelle sont attestées dès le XIe siècle. Les Khmers, dont l’empire s’étendait alors sur la région, appelaient ces nouveaux venus « Śyâma », un mot sanscrit (श्याम) qui signifie « brun » ou « foncé » et qui a donné le mot Siam, précédent nom du pays. La majorité des Thaïs sont adeptes du bouddhisme Theravada, qui coexiste avec la croyance aux esprits (phi et chao thi honorés dans les maisons des esprits)².

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© พิพิธภัณฑ์เรียนรู้ราษฎรบนพื้นที่สูง

À l’heure actuelle et pour simplifier, parmi les nombreux peuples que compte la Thaïlande, on peut en distinguer deux types principaux :

  • les Thaïs, environ 80% de la population, composés de quatre groupes ethniques et linguistiques (les Thaïs siamois, les Thaïs du Nord-Est (les Isans ou Lao-Thaïs), les Thaïs du Nord (ou les Muangs) et les Thaïs du Sud (ou les Pak Tai)
  • et non-Thaïs (environ 20 %).

Et c’est justement ses autres ethnies présentes au nord de la Thaïlande qui sont au cœur du musée et du festival. Au rang desquelles les Karen, les Hmong, les Mien, les Lisu, les Lahu, les Akha (qui organisent leur singulier Festival de la Balançoire), les H’tin, les Khamu, les Lawa et enfin les Mlabri (les liens renvoient à leur brève présentation en anglais sur la page du musée). Vous en avez une représentation cartographique ici (qui reste approximative). On pourrait y ajouter d’autres minorités comme par exemple les Tai Lüe dont nous apprécions les événements culturels qu’ils organisent régulièrement (dite minorité sera présente au marché mais non présentée en tant que telle au musée).

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© Facebook – Evasion Karen

En pénétrant dans un village ethnique, vous serez confronté.e à une culture différente de celle des villes et villages thaïlandais. D’autres us et coutumes, des faciès différents, une autre langue, des costumes qui bien souvent les caractérisent, des traditions culturelles qui leurs sont propres, une pratique religieuse où l’animisme prime. Tout une richesse culturelle que les membres de ces minorités ethniques essaient tant bien que mal de conserver précieusement.

Promis, on vous reparlera plus en détail des minorités ethniques qui peuplent la région du nord thaïlandais. C’est une composante essentielle de l’attrait qu’offre le nord du royaume, ce qui en fait sans nul doute sa richesse, tant culturelle que touristique.  Il n’est pas aisé d’approcher ces minorités, la barrière de la langue n’étant pas le moindre des écueils. Celles et ceux qui effectuent par exemple la boucle Chiang Mai-Mae Hong Song-Mae Sariang-Chiang Mai de manière indépendante s’en rendent compte (nombreuses sont les ethnies dans les villages traversés). Le contact se limite bien souvent au marché, voire à l’hébergement. Il est cependant des passerelles qui facilitent une meilleure approche. À titre d’exemple, les Karen s’autonomisent peu à peu et reçoivent directement des hôtes sans intermédiaires. Ainsi de l’immersion que vous propose Pauline, une expatriée française qui s’est unie à Tham, son mari karen. À eux deux, ayant créé l’agence Évasion Karen, ils vous accueillent dans leur village retiré – difficile de faire plus authentique – et vous proposent de vivre une expérience unique au contact des membres de leur famille. Immersion garantie ! Autre expérience fort appréciée des touristes qui s’y risquent : les treks immersifs de Loolu Tour. Loolu est un jeune Karen pétillant né dans la région de Samoeng. Il organise des randonnées dans la jungle, avec ou sans la rencontre d’éléphants. Sur deux jours, vous dormirez dans le village de sa famille karen, ce qui constituera sans nul doute un souvenir inoubliable pour vous.

Il existe bien entendu d’autres offres qui vous permettent de rencontrer des membres des minorités ethniques, à Chiang Mai ou ailleurs. Les touristes qui privilégient ce tourisme de proximité repartent enrichis d’une expérience mémorable. Que ce soit à travers les événements culturels ou les offres touristiques, nous vous invitons vraiment à aller à la rencontre de ces minorités, ce qui vous permettra d’être sensibilisé à leur problématique. Une problématique qui peut s’approcher par la lecture. À titre d’exemple, vous avez là une brève présentation du peuple karenLes Karen en Thaïlande par Matthieu John. On peut approfondir le sujet avec cette thèse de doctorat en anthropologie sociale et culturelle-ethnologie présentée par Abigaël Pesses : Les Karen : horizons d’une population frontière – Mises en scène de l’indigénisme et écologie en Thaïlande.

Doister+Loolu
© Facebook (Loolu Tour + DoiSter)

Mise à jour après l’édition 2018 du festival

Cette année, le festival a dû faire face à une météo capricieuse. Force est cependant de constater que les Thaïlandais eux-mêmes s’intéressent fort peu aux minorités ethniques peuplant leur pays. Sans parler de l’absence de promotion attirant les touriste étrangers. Mais les représentants de ces minorités sont bel et bien présents et disponibles à toutes et ceux qui veulent bien s’intéresser à leur sort.

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© Facebook – พิพิธภัณฑ์เรียนรู้ราษฎรบนพื้นที่สูง

Vous trouverez ci-dessous une vidéo récapitulative de la cérémonie d’ouverture, une cérémonie qui était marquée par un défilé de mode où le designer – présent lors du défilé – s’est largement inspiré des motifs tribaux. Quelques photos d’ambiance ici, et encore ici. Un festival qui s’est donc clos et qui vous donne rendez-vous à la prochaine édition.

Nos articles en lien avec les minorités ethniques présentes en Thaïlande :
Le musée tribal de Chiang Mai et son Festival de la Vie Tribale, un article qui vous présente brièvement toutes ces minorités ethniques;
9 août – Journée internationale des Populations Autochtones du monde;
Le Festival Akha de la Balançoire, ancien rite de fertilité
29 juillet, Journée nationale du Thaï, la langue officielle de la Thaïlande
Commémoration de l’anniversaire de feu le roi Bhumibol Adulyadej, grand défenseur des minorités ethniques de son royaume.


¹ C’est à dessein que nous ne traduisons pas le thème car tout se discute en langue thaï
² Wikipédia

Article composé le 14.08.2018 et mise à jour le 27.11.2020.

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