Toutes celles et tous ceux qui ont eu l’occasion de visiter la Thaïlande auront constaté le respect dont bénéficient les moines bouddhistes du pays, un respect qui confine à la vénération. Tout Thaïlandais qui se respecte s’inclinera face au porteur d’une robe orange. Et voilà que deux membres du ‘clergé’ – un clergé connu pour être des plus conservateurs – adoptent une attitude iconoclaste.
Phra Maha Praiwan et Phra Maha Sompong ont saupoudré leurs sermons d’un ton humoristique. Et leur dernière intervention commune, des plus populaires, a irrité quelques dévots.
Nous vous livrons ci-dessous telle quelle la traduction de l’article (en anglais) qu’a consacré le média Thai PBS World à ce sujet qui embrasent la Thaïlande.
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Le double jeu du dhamma qui mêle le bouddhisme thaïlandais au rire
Deux célèbres moines du Wat Soithong, à Bangkok (วัดสร้อยทอง, ici) ont fait sensation le week-end dernier lorsqu’ils sont apparus ensemble sur Facebook Live pour prononcer des sermons communs pimentés de gags et de rires. Les réactions ont été nombreuses puisque plus de 200 000 internautes les ont regardés.
Aux yeux de leurs détracteurs, Phra Maha Praiwan et Phra Maha Sompong ne sont rien de plus que des comédiens, banalisant les enseignements sacrés du bouddhisme. En fait, l’activiste social et « maître des plaintes » Srisuwan Janya a été si indigné qu’il a demandé au Conseil suprême de la Sangha de prendre des mesures.
Pour leurs partisans, cependant, les deux moines insufflent vie et vitalité à de vieux enseignements religieux poussiéreux. Les religieux utilisent les médias sociaux pour toucher leurs fidèles, en particulier les jeunes, et agrémentent leurs sermons de références contemporaines et de vocabulaire à la mode. Leur style est certainement différent des enseignements solennels délivrés d’un air sacré par les moines de haut rang.
Des moines qui ont le sens de l’humour. Phra Maha Praiwan et Phra Maha Sompong étaient déjà célèbres bien avant qu’ils ne prononcent leur piquant sermon le week-end dernier. Ces deux moines apparaissent fréquemment à la télévision, étant rarement loin des feux de la rampe, car ils aiment tous deux aborder les sujets brûlants de la société, y compris la politique.
S’ils ont tous deux passé plus de dix ans en robe safran et possèdent trois masters à eux deux, leur caractéristique commune la plus remarquable est leur sens de l’humour. Leurs sermons ne sont jamais ennuyeux ou difficiles à comprendre.
Les deux protagonistes
Phra Maha Praiwan
Né Praiwan Wannabutr à Chanthaburi, Phra Maha Praiwan Worawano a 30 ans. Il est entré dans le monachisme au sortir de l’école primaire. Il a d’abord été ordonné novice à Sukhothai et, à l’âge de 18 ans, il avait atteint le 7e niveau dans l’étude du pāli, la langue du canon theravāda.
Il s’est ensuite rendu au Wat Soithong à Bangkok pour poursuivre ses études et est devenu le premier moine novice de Sukhothai à obtenir le niveau 9 en pāli, soit l’équivalent d’une licence. À l’âge de 20 ans, il a été ordonné moine sous les auspices de Sa Majesté le roi.
Phra Maha Praiwan a obtenu une maîtrise en bouddhisme à l’université Mahachulalongkornrajavidyalaya, puis une maîtrise en droit à l’université Ramkhamhaeng. Il poursuit actuellement un doctorat en études sur la paix dans sa première université.
Ce moine a fait parler de lui pour la première fois il y a quatre ou cinq ans, lorsqu’une chaîne de télévision numérique l’a invité à participer à ses émissions d’information. Ses discours et ses sermons avaient la particularité d’être toujours faciles à comprendre.
Pendant la crise actuelle du Covid-19, Phra Maha Praiwan a apporté de l’aide à plusieurs communautés grâce aux dons qu’il a reçus. Sa page Facebook compte actuellement plus de 1,8 million d’adeptes, et sa chaîne YouTube est également très fréquentée.
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Phra Maha Sompong
Né à Chaiyaphum, Phra Maha Sompong a aujourd’hui 42 ans. Il a étudié dans sa ville natale avant d’être ordonné moine en 1998. Il a ensuite obtenu le niveau 7 du Pali Scholar avant de passer sa licence de philosophie avec mention très bien à l’université Mahachulalongkornrajavidyalaya. Il a ensuite obtenu une maîtrise en sciences sociales à l’université Thammasat.
Phra Maha Sompong est entré sous les feux de la rampe bien avant Phra Maha Praiwan, devenant célèbre pour ses blagues et ses enseignements humoristiques. Il a écrit plusieurs livres sur le dhamma (l’enseignement bouddhiste) et apparaît régulièrement dans des émissions de télévision, notamment Dhamma Delivery.
Grâce à son style innovant et courageux de présentation des conférences sur le dhamma, il s’est constitué une forte base de fans au fil des ans. Ses sermons s’adressent aussi bien aux étudiants en bouddhisme qu’aux personnes actives.
L’embrasement médiatique rend ces deux moines plus populaires encore qu’ils n’étaient. Des parodies naissent ici et là, des caricaturistes les honorent; ils ont même une poupée à leur effigie.
Phra Maha Sompong Talaputto et Phra Maha Praiwan Worawano se sont présentés devant la commission parlementaire des affaires religieuses. Cette commission enquête sur ces deux moines célèbres afin d’établir s’ils ont commis une faute religieuse en animant récemment leur talk-show comique sur Facebook Live.
Une affaire qui n’empêche nullement ces deux sympathiques moines de garder le sourire car après tout ne vivent-ils pas au Pays du Sourire ?
Vous désirez participez aux aumônes matutinales à Chiang Mai, au haut du Doi Suthep ? Faites-le avec notre partenaire, le Swiss-Lanna Tour.
Khruba Siwichai1. Prononcez ce nom ici en pays Lanna et vous verrez les yeux de votre interlocuteur briller de mille feux. Ce moine bouddhiste, disparu il y a plus de 80 ans, est sans nul doute l’homme le plus vénéré dans le nord thaïlandais, particulièrement dans les provinces de Chiang Mai (où il a vécu) et Lamphun (où il est né). Et connu dans l’ensemble du royaume de Thaïlande. Lors de votre passage dans la Rose du Nord, vous le verrez forcément représenté sous forme de statue, que ce soit dans un temple ou dans l’espace public. Et vous aurez visité plusieurs temples sans même savoir que leur chedi contient une de ses reliques. Attention à ne pas confondre ce moine avec le légendaire Phra Upakut – lui aussi présent en de nombreux temples – dont les apparitions nocturnes sont scrutées par les gens du Lanna…
Le nom de Siwichai est indissociable du fameux temple du Doi Suthep. Nous reviendrons un jour sur l’ensemble des 14 sites où ses reliques reposent, principalement des temples bouddhistes, et développerons la brève biographie figurant en fin d’article. Mais l’objet de ce dernier est de vous indiquer quelles sont les célébrations publiques en lien avec Khruba Siwichai, des célébrations auxquelles on ne peut que vous inviter à participer. Vous vous rendrez alors compte de la vénération dont est l’objet feu ce saint homme. En y participant, ce sera pour vous l’occasion de découvrir des cérémonies religieuses parfumées d’authenticité où sa mémoire est honorée. Ici, pas de tourisme à outrance ! Trois dates vous permettront de vivre les festivités en lien avec Khruba Siwichai : le 30 avril, un jour du mois de mai et le 11 juin.
PROCHAINES FESTIVITÉS De 2020 à 2022, en raison des restrictions dues à la pandémie du Covid-19, les cérémonies ont soit été annulées, soit restreintes; espérons par conséquent que celles organisées en cette année 2023 marqueront un renouveau. En voici les dates : ➥ dimanche 30 avril 2023 : commémoration de la route menant au Doi Suthep (post et 2 albums-photo, ici et là; ➥ jeudi 25 mai 2023 (date à confirmer) : pèlerinage vers le temple du Doi Suthep; ➥ samedi 10 & dimanche 11 juin 2023 : commémoration de la naissance de Khruba Siwichai (l’on vous en parle ici)
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30 avril – Inauguration de la route menant au Doi Suthep
C’est l’une de ses grandes réalisations, l’édification d’une route moderne permettant aux dévots bouddhistes de rejoindre plus facilement le site le plus vénéré du nord thaïlandais, le Wat Phra That Doi Suthep Rat Wora Wihan, soit le temple au haut du Doi Suthep, montagne tutélaire de Chiang Mai. Il faut savoir qu’avant la construction de dite route, ce ne sont pas moins de cinq heures de marche dans une forêt dense qui étaient nécessaires pour rejoindre le temple sacré; aussi, les personnes de santé faible ne pouvaient se permettre l’ascension.
C’est un homme d’affaires d’origine chinoise, Chin Ngow, qui a conduit Khruba Srivichai en haut de la montagne, avec sa propre voiture. Khruba Siwichai était assis derrière lui et Luang Sri Prakad, maire de Chiang Mai, les accompagnait. La voiture, une Ford, est exposée au musée Khruba Siwichai à Wat Ban Pang, à environ 100 km au sud de Chiang Mai (photos de Frans Betgem, inlassable arpenteur de l’histoire de Chiang Mai).
Grand-père Oui Noi, alors qu’il était novice, a participé à la construction de cette route. Âgé de 101 ans et vivant à Lamphun, il s’en souvient encore, en parlant avec émotion et exhibant des photos d’archives (c’est le moinillon assis sur la voiture; la photo, datant du 30 avril 1935, a été colorisée).
Ainsi, chaque 30 avril est l’occasion de commémorer l’ouverture de la route du Doi Suthep, inaugurée en 1935. À noter que, de nos jours, une nouvelle route plus large y mène (ce qui explique que la route Suthep actuelle en ville de Chiang Mai n’est plus celle qui mène à la montagne). Les photos d’archives de cette construction épique peuvent être admirées au pied du temple, là où se trouve l’entrée du petit funiculaire, sur votre droite avant les 310 escaliers donc. Si vous prévoyez de visiter le temple ce jour-là, voilà ce que vous risquez d’y voir :
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Généralement en mai – Pèlerinage nocturne du Doi Suthep2
Ce pèlerinage est indirectement relié à Khruba Siwichai. Il a lieu le jour précédent le Vesak, plus importante fête du bouddhisme théravadin (en 2020, les festivités du mardi 5 mai ont été annulées). Ce sont des dizaines de milliers de dévots qui se lancent dans l’ascension nocturne du Doi Suthep – il leur faudra entre trois et quatre heures de marche afin d’arriver au temple, perché là-haut à 1676 mètres. Le départ du pèlerinage se fait depuis le sanctuaire dédié à Khruba Siwichai (อนุสาวรีย์ครูบาศรีวิชัย), au pied de la montagne. Un sanctuaire très animé tout au long de l’année – et plus encore ce soir-là. Cette nuit est aussi l’occasion pour les pèlerins d’honorer la mémoire du saint homme qui s’est battu afin de rendre plus accessible ce temple sacré.
Si vous avez le courage de rejoindre le temple du Doi Suthep à pied, vous mêlant aux locaux, ce sera là sans doute un souvenir impérissable que vous garderez de Chiang Mai. Vous saurez tout de cet événement en lisant l’article que nous lui avons consacré : Pèlerinage annuel nocturne du Doi Suthep.
11 juin – Date de sa naissance et principales célébrations en son honneur
Khruba Siwichai est né le mardi 11 juin 1878 dans la province de Lamphun. C’est donc tout naturellement dans cette province voisine de Chiang Mai que les célébrations les plus importantes ont lieu. On vous les livre ci-dessous par ordre d’importance. Attention, elles commencent, pour certaines, le jour précédent, le 10 juin.
Wat Doi Ti, à Lamphun
Depuis Chiang Mai, en empruntant la route no 11 qui rejoint l’axe autoroutier principal menant à Bangkok (l’autoroute no 1), impossible pour vous de ne pas voir l’imposante statue de Khruba Siwichai, dont le visage est souvent agrémenté naturellement d’immenses nids d’abeilles ! C’est là que se situe le Wat Doi Ti (วัดดอยติ), un temple bouddhiste portant le nom de cette petite colline qui vous offre une magnifique vue sur toute la vallée avec, au loin, la chaîne de montagnes Khun Tan. Vous avez peut-être déjà entendu parler de ce temple en raison du magnifique spectacle que représente le lâcher géant de lanternes célestes durant le Loy Kratong. Et c’est précisément ce temple qui organise la plus belle célébration en mémoire de son saint patron.
Programme de l’édition 2019
Un événement qui se déroule sur deux jours, lundi 10 et mardi 11 juin 2019, ayant comme concept cette année : Où Khruba est allé, nous irons aussi. La grande journée commémorative est fixée à mardi 11 juin puisqu’elle marque le jour-anniversaire du vénérable Khruba Siwichai ! En voici le programme :
► LUNDI 10.06.2019 – Une journée qui permet d’accumuler des mérites
13h : compétition de tambours sabatchai (สะบัดชัย, c’est ce type de tambours).
14h : concours de prières charismatiques; sera récitée บารมี ๓๐ ทัศ (barami samsip that, qu’on peut traduire par Les 30 visions prestigieuses); c’est cette prière-ci, écrite par Khruba Siwichai, et ça ressemble à ça.
18h : récitation commune de la prière Les 30 visions prestigieuses.
► MARDI 11.06.2019 – C’est la grande journée de commémoration
En matinée :
07h00 : offrandes matutinales à 19 moines bouddhistes
08h00 : spectacle historique son & lumière contant la vie de Khruba Siwichai
09h30 : cérémonie religieuse Thaksina Nuprathan avec 30 moines bouddhistes
10h00 : bain rituel du reliquaire (กู่, ku) de Khruba Chao1 Siwichai (song nam ku)
10h45 : spectacle historique son & lumière contant la vie de Khruba Siwichai
11h00 : offrande de nourriture aux moines
11h30 : repas en commun (et c’est gratuit)
En soirée (c’est là que vous pourrez admirer de magnifiques danses traditionnelles du Lanna) :
17h00 : grande parade en 4 parties : parade Doi Khamam, parade des 7 districts, parade Kanchan et parade Dharma Yat. Le départ se fait depuis le Centre en cas de catastrophes du sous-district de Pa Sak, l’arrivée est attendue au temple vers 17h30.
18h00 : cérémonie d’ouverture.
18h45 : cérémonie religieuse (offrande de nourriture et sacrifice en l’honneur de Khruba Chao Siwichai).
19h00 : la grande statue de Khruba Chao Siwichai sera recouverte d’une nappe et un bain rituel effectué.
19h30 : spectacle Nantapri Nanatleela Lanna en l’honneur des 141 ans de la naissance de Khruba Siwichai, avec la présence des tambours du Lanna.
Contrairement à l’année dernière, il n’y aura pas de marché local à l’ancienne (กาดมัว, kat mua). Quoi qu’il en soit, ne manquez pas la splendeur offerte par cet événement étalé sur deux jours, d’autant que Lamphun n’est pas très loin de Chiang Mai (un peu plus de 30 minutes de route, voir ci-dessous). Un événement tant religieux que culturel – difficile de faire la différence entre ces deux notions souvent entremêlées en Thaïlande.
Si vous vous rendez au Wat Doi Ti, excentré, vous ne manquerez alors pas de faire une visite du Wat Phra That Hariphunchai, temple au cœur de la ville de Lamphun (lire ci-dessous). En revanche, et là-aussi contrairement à l’année dernière, pas d’activité particulière liée à Khruba Siwichai dans ce temple cette année-ci.
Mise à jour : on vous offre ci-dessous l’ensemble du spectacle 2019 filmé en direct par TV Lampang :
Wat Chamma Thewi, à Lamphun
À l’ouest de la ville de Lamphun se trouve une perle architecturale, le temple Chamma Thewi (วัดจามเทวี) – que les habitants du coin appellent le Wat Ku Kut (วัดกู่กุด) – et ses deux anciens chedi. Parmi ces deux, le chedi Mahabol est l’un des derniers témoins survivants de l’architecture môn Dvaravati en Thaïlande. Relativement bien conservé, vous le reconnaîtrez facilement de par sa construction pyramidale. L’endroit porte le nom de la souveraine fondatrice d’Haripunchai, le nom premier de Lamphun : Chamadevi (พระนางจามเทวี). Ses cendres y ont été déposées.
Et c’est le lieu, bucolique, où est organisée, mardi 11 juin 2019, une cérémonie religieuse pour rendre hommage aux reliques de Khruba Siwichai. En voici le programme :
07h00 : offrandes de nourriture à 19 moines;
09h30 : cérémonie bouddhiste avec psalmodie d’un sermon en présence de 30 moines (en référence à la prière composée par le Vénérable, voir ci-dessus);
10h45 : cérémonie religieuse de respect.
Sur place, vous verrez une exposition des diverses étapes de la vie de Khruba Siwichai. Le folklore du Lanna sera de la partie; vous avez là quelques photos avec, en titre, l’ancienne écriture du Lanna. On annonce la présence du gouverneur de la province.
On vous a déjà parlé de ce ravissant temple perdu dans la campagne à l’occasion d’une exposition d’ombrelles typiques du Lanna. Comme c’est un endroit sacré qui abrite des reliques de Khruba Siwichai – de même qu’une grande statue du vénérable à l’entrée, immanquable – c’est tout naturellement que le temple organise lui aussi une fête à l’occasion de son jour-anniversaire. Et cette année, les festivités prendront une tournure exceptionnelle puisqu’une paire de statues de lions-gardiens (phaya singh luang) sera livrée par un cortège ayant marché deux kilomètres jusqu’au temple, en tirant à mains nues les deux statues !
L’expression thaïlandaise singh (lion) vient de simha; on rencontre le terme singh dans les noms de plusieurs personnages illustres de l’histoire du royaume. En savoir plus sur la symbolique des lions gardiens de temples asiatiques avec l’historien Cosimo Nocera, guide au Musée national de Bangkok et animateur du site fort instructif Usus Mundi.
Mise à jour : ces photos aériennes vous permettent d’imaginer le très beau spectacle offert par cette cérémonie unique (à laquelle nous avons participé). C’est bel et bien la traction humaine qui a déplacé ces deux immenses statues ! Quel n’a pas été notre étonnement à la vue de ces centaines de dévots tirant à mains nues sur deux très longues cordes afin que les lions gardiens atteignent leur emplacement définitif.
Sanctuaire Khruba Siwichai, au pied du Doi Suthep, à Chiang Mai
Ce sanctuaire, situé au pied de la montagne tutélaire de Chiang Mai et qui s’étend d’année en année, est un arrêt obligatoire pour tout dévot bouddhiste qui visite le temple du Doi Suthep, au haut de la montagne. Il est dédié à l’homme grâce à qui 20 minutes de route seulement permettent de déposer son offrande dans ce qui est le temple le plus vénéré du nord de la Thaïlande. Et dire qu’il fallait naguère cinq heures de marche dans une forêt épaisse… On vous dit ci-dessous pourquoi Khruba Siwichai est autant vénéré. Une vénération qui peut facilement s’observer dans ce sanctuaire qui reçoit les fidèles chaque jour de l’année, que ce soit en matinée, en journée ou en soirée (et chaque période de la journée a son ambiance particulière). Les fleurs s’achètent dans les stands juste en face afin d’en faire offrande. Un lieu apprécié de toute la population comme des Miss qui ne manquent jamais de s’y faire photographier.
C’est donc ce sanctuaire dédié à Khruba Siwichai (อนุสาวรีย์ครูบาศรีวิชัย), au pied de la montagne, qui voit traditionnellement marcher silencieusement aux aurores, le 11 juin de chaque année (vers 6h du matin), des dizaines de moines à la robe orange recevant les offrandes des dévots.
En raison de l’arrivée d’un nouvel abbé supérieur, nous n’avons pas pu obtenir le détail de la cérémonie de cette année mais elle nous a cependant été confirmée. L’an dernier, ce ne sont pas moins de 219 moines qui ont reçu les offrandes matutinales des fidèles; photos et vidéo :
Précisons encore que c’est tous les matins qu’un tel cérémonial a lieu à cet endroit (mais pas avec autant de moines, ce qui n’enlève rien à son authenticité). Par ailleurs, notre partenaire, le Swiss-Lanna Lodge, vous propose un circuit exclusif, accompagné de Khun Wet, ancien moine ayant enseigné huit ans durant à l’université bouddhique du Wat Chedi Luang, un circuit qui vous permet de participer aux aumônes matutinales du Wat Phra That Doi Suthep, au haut de la montagne. Une singulière cérémonie en compagnie de quelques courageux dévots, juste après le lever du soleil. Mais alors, il faut vous lever tôt : départ à 5h du matin ! Consultez les détails de ce circuit exclusif qui vous met au contact du bouddhisme vécu par les Thaïlandais.
Le sanctuaire dédié à Khruba Siwichai (อนุสาวรีย์ครูบาศรีวิชัย) Page Facebook du monument (pas vraiment mise à jour) Avis TripAdvisor Emplacement (ouvert 24 heures sur 24)
Se rendre à Lamphun
Lamphun est la plus ancienne ville de l’ancien royaume du Lanna, créée au VIIe siècle; Hariphunchai est son nom historique au temps du royaume môn. On vous l’a déjà dit, la ville n’est pas très éloignée de Chiang Mai; le déplacement n’en est que d’autant plus justifié.
Tenant compte des horaires des divers événements et de leur emplacement, il vous sera difficile – mais non impossible – d’utiliser des moyens de transport en commun pour rejoindre Lamphun depuis Chiang Mai (principalement en minivan depuis le marché Warorot ou alors en song thaew bleus). Le trajet en train est hautement recommandable – ambiance locale garantie – mais difficile de vous le conseiller vu les horaires en question.
Comme la distance n’est que de 30 kilomètres, le scooter de location est le moyen de transport idéal (attention au retour durant la nuit cependant). Quatre liaisons routières s’offrent à vous :
l’autoroute no 11 (c’est l’axe le plus rapide mais nous vous le déconseillons);
l’ancienne route principale vers Bangkok, qui se nomme fort à-propos la route Chiang Mai-Lamphun (no 106) : sa longue allée d’arbres en ravira plus d’un !
la route, toute droite ou presque, parallèle à la ligne de chemin de fer. Elle a son charme;
et enfin la liaison la plus bucolique – que nous vous conseillons si le temps n’est pas votre ennemi – celle longeant la rivière Ping (choisir idéalement la rive droite).
Si vous y allez à plusieurs, en famille par exemple, négociez avec un chauffeur de song thaew le trajet aller-retour depuis Ching Mai, comprenant l’attente.
En arrivant à Lamphun, apercevoir au loin la statue de Khruba Siwichai est spectacle émouvant, d’autant qu’en longeant à vélo la ligne de chemin de fer, l’imposante représentation du saint homme apparaît peu à peu…
Si vous n’êtes encore jamais allé à Lamphun, la visite incontournable est celle du Wat Phra That Hariphunchai, très ancien temple au cœur de la ville. Son chedi est aussi beau que celui du temple du Doi Suthep (ce dernier s’en étant largement inspiré). Avant que l’on ne consacre un article complet à la visite de Lamphun, vous pouvez consulter les conseils de notre partenaire TripAdvisor ou encore ceux de l’Office du tourisme thaïlandais (TAT), bien qu’ils datent.
Pourquoi une telle vénération ?
Le vénérable Khruba Siwichai a marqué de son empreinte morale tout le nord thaïlandais, d’où il était originaire et où il a vécu. On y organise des pèlerinages en sa mémoire. C’est un moine bouddhique qualifié de ton bun (littéralement « personne de mérite ») , en raison du prestige particulier qu’il a acquis par l’accomplissement d’œuvres extraordinaires, cumulant entreprises d’édification religieuse hors-normes, manifestations de supposés pouvoirs surnaturels et prises de position politiques plus ou moins radicales. Personnage charismatique, rendu célèbre par son opposition aux réformes administratives et religieuses engagées par Bangkok et devenu par là-même le symbole de la résistance régionale à l’hégémonie siamoise.
Lorsque nous avons demandé à un moine vivant dans un temple bouddhiste perdu dans la campagne de Mae Taeng, au nord de Chiang Mai – encore un temple qui a été rénové grâce aux efforts de Khruba Siwichai – l’homme nous répondit qu’un bon nombre de temples a été rénové du temps de Khruba Siwichai. Qui plus est, il a rendu populaire l’enseignement bouddhique de sorte que beaucoup de jeunes se sont engagés dans le noviciat durant ce temps-là.
Khruba Siwichai est donc né le mardi 11 juin 1878 (2421 selon l’année bouddhique thaïlandaise) à Ban Pang, petit village du district de Li, dans la province de Lamphun, au sud de Chiang Mai. Il y est mort le 21 février 1939 (ou 2482), un mardi également, à l’âge de 60 ans. Ce même district de Li où se déroule chaque année la spectaculaire exhumation de deux autres moines, dont l’un est très vénéré, Khru Bawong.
Siwichai est un mélange de charisme (très populaire de son vivant), d’activisme (il est surtout connu pour la construction et la rénovation de nombreux temples) et d’affrontement (en conflit politique avec les autorités, il a été emprisonné). Un être à l’impressionnante ascèse3 : on dit qu’il ne prenait qu’un repas par jour, sans viande ni poisson (animaux « qui ont une âme », winyan) et pratiquait la méditation de concentration (phatibat dan smathitham). On lui attribue des faits miraculeux qu’il a toujours niés.
Siwichai est né dans une humble famille paysanne. Des témoignages suggèrent que le jour de sa naissance, il y a eu un orage violent et de la pluie, raison pour laquelle on lui a donné le nom de Fuen (เฟือน, tremblement de terre), ou encore Fa Rong (ฟ้าร้อง, tonnerre). Enfant, il avait de la compassion pour tous les êtres, relâchant les animaux que son père attrapait.
Sa première construction fut la rénovation du temple de son village. Depuis lors, il ne cessa de réunir les habitants afin qu’ils s’engagent dans la construction et la rénovation de moult ouvrages, religieux ou non, avec, en point d’orgue, la route du fameux temple du Doi Suthep, à Chiang Mai.
Les autorités bouddhistes nationales ont promulgué une loi – le Sangha Act de 1902 – que Khruba Siwichai, rebelle, a vivement combattue, ce qui lui a valu plusieurs emprisonnements (on se bornera ici à indiquer que le désacord portait sur l’ordination de moines). Pour mieux comprendre les conflits dont il est question, il faut se rappeler qu’en 1897 le royaume du Lanna a été intégré – plus ou moins de force – au royaume du Siam. À titre d’exemple, la langue locale étaient bannie mais Khruba Siwichai continuait, lui, d’enseigner le bouddhisme dans sa langue maternelle, et non pas en thaï.
Le mardi 21 février 1939, lorsque Khruba Siwichai a quitté son écorce terrestre, vaincu par la maladie, l’on dit que le ciel s’est assombri, apportant de fortes pluies, inattendues (février étant encore la saison sèche), un temps semblable au jour de sa naissance… Les croyances étant ce qu’elles sont, Khruba Siwichai se retrouve souvent représenté sur les amulettes thaïlandaises.
En l’an 2018, à l’occasion de la commémoration des 140 ans de la naissance de Khruba Siwichai, l’érudition a été convoquée et a permis la composition d’un ouvrage édité en son souvenir, hélas dans la seule langue thaï. Une page Facebook – qui continue à être alimentée – a été créée afin de le promouvoir : รำลึก 140 ปี ชาตกาล ครูบาศรีวิชัย. Vous pouvez consulter les premières pages du livre-souvenir. Le tout s’est clos avec un événement académique organisé le 19 juillet 2018.
Et comme souvent, l’exégèse de Jean de la Mainate, auteur de l’indispensable site Merveilleuse Chiang Maï, permet un éclairage original sur l’histoire du vénérable Khruba Siwichai. Retrouvez enfin quelques photos d’archives du maître bien-aimé.
Vos pouvez aller à la rencontre d’un disciple de Khruba Siwichai, adepte comme lui de la tradition de la forêt, qui effectue souvent de longues marches et est sortie d’une retraite méditative de trois ans, trois mois et trois jours à fin juillet 2022. Il officie dans un temple de Tachileik, au Myanmar, à la frontière thaïlandaise. Son nom est Khruba Boonchum, véritable bouddha vivant. En savoir plus.
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Nous prévoyons de vous dévoiler un jour les lieux emblématiques de Khruba Siwichai afin que vous puissiez, vous aussi, les découvrir et, pourquoi pas, en faire votre pèlerinage ici dans la Rose du Nord. Qui sait si ce magnifique album-photo et cet article vous donneront envie de vous rendre au Wat Ban Pang, dans la province de Lamphun, là où le saint homme est né et où il s’est éteint…
Plonger dans l’histoire de Khruba Siwichai et des autres Vénérables bouddhistes du nord thaïlandais, à l’image du Vénérable Mun Bhuridatta Kaenkaew, appelé Ajahn Mun et plus connu sous le nom de Luang Pu Mun, qui fut l’un des abbés du Wat Chedi Luang et lui aussi l’un des moines les plus vénérés du Lanna, ayant atteint la pleine illumination, c’est comprendre un peu mieux les croyances qui animent le peuple du Lanna, profondément animiste. Bien malheureusement, la littérature francophone est quasi muette sur le sujet. À travers cet article, on espère avoir titillé votre curiosité afin que vous cheminiez autant sur les routes du pays Lanna, à la rencontre des lieux emblématiques qui façonnent son histoire, que sur celles, plus escarpées, de la spiritualité bouddhiste…
1 ครูบาศรีวิชัย en thaï. Vous trouverez d’autres orthographes parlant du même homme, que ce soit Kuba, Khuba, Kruba et autre Sivichai, Srivichai ou Sriwichai. Comme à notre habitude, nous nous en tenons aux règles du Système général royal de transcription du thaï (RTGS). On peut traduire Khruba (ครูบา) par maître. Par ailleurs, il y a une hiérarchie parmi les vénérables bouddhistes : en accolant le terme honorifique chao (เจ้า), on signifie que le niveau de spiritualité est plus élevé encore. 2 Date fluctuante, qui dépend du calendrier lunaire. 3 Sopha Chanamun, Khruba Srivichai ‘dton bun’ haeng lanna, MA thesis, Faculty of Arts, Thammasat University (1991).
Sources rédactionnelles :
Wikipédia en version anglaise et thaï, bien plus complète
Aujourd’hui en Thaïlande¹. Ok Pansa² (ออกพรรษา), importante fête marquant la fin de la retraite monastique bouddhique qui dure trois mois lunaires. Elle est fixée à la pleine lune du 8ᶱ mois du calendrier lunaire, coïncidant avec la fin de la saison des pluies (la mousson en Inde). Vous entendrez peut-être le terme thaï Wan Ok Pansa (วันออกพรรษา), wan (วัน) signifiant jour. Le terme thaïlandais Ok (ออก) quant à lui se traduit par sortir, quitter, aller dehors. Et Pansa (พรรษา) signifie période, ici la saison des pluies. On vous explique en quoi consiste cette tradition, les cérémonies qui y sont liées, plus particulièrement à Chiang Mai, et l’on termine en vous expliquant pourquoi il ne faut pas parler de « carême ».
Il s’agit donc de sortir de la période correspondant à Vassa, la retraite monastique de la saison des pluies, une période plus favorable à la méditation, à l’étude auprès du maître, ou encore à la formation des jeunes moines. Cette période est aussi une occasion de rapprochement avec les laïcs, qui viennent dans les temples écouter des prêches et manifestent leur soutien aux moines tout en s’acquérant du mérite par des offrandes. Certains laïcs font vœu d’observer durant la période de Vassa une ou plusieurs règles qu’ils pensent favorables à leur évolution spirituelle, comme manger plus sobrement, s’abstenir de fumer ou de boire de l’alcool, s’abstenir de distractions vaines, faire une offrande quotidienne aux moines, etc. C’est durant cette période que les hommes thaïlandais, le plus souvent de jeunes célibataires, prennent l’habit temporairement pour la saison des pluies.
C’est le Bouddha historique qui a proposé à ses disciples de profiter de cette période, où ils pouvaient difficilement se déplacer du fait des conditions météorologiques, pour faire une « retraite des pluies » : se poser, recentrer la pratique et prendre une « résolution », dans le sens d’un effort particulier pour accélérer l’avancée sur la voie de la libération de la souffrance et de l’ouverture du cœur.
À l’issue des trois mois, a lieu le rite d’invitation (à discuter des fautes) ou Pavarana. Il débute par un rituel où la récitation des règles monastiques (Patimokkha) est généralement écourtée pour laisser plus de temps à l’examen par les moines de la pureté de leur conduite (Purisuddhi). Une coutume expliquée par le besoin de résoudre les frictions consécutives à trois mois de vie communautaire.
Pour celles et ceux qui pratiquent (ou qui sont attiré(e)s par la pratique bouddhique), on vous livre ici les suggestions de pratique du Dhamma de la Forêt, soit le bouddhisme Theravâda dans la Tradition de la Forêt, une tradition bouddhique née en Thaïlande dont un des derniers grands maîtres fut le Vénérable Ajahn Chah Subhatto : suggestion de pratique en 2018, 2017 et 2016 (profitez-en, tout est en français).
Cérémonies en lien avec Ok Pansa
En Isan, le nord-est thaïlandais, grenier à riz du royaume, cette journée est marquée par des défilés de bateaux illuminés remplis d’offrandes. Un moyen de faire plaisir aux esprits Nāga. Occasion également de lâcher des lanternes célestes. La mise à l’eau des bateaux et le lâcher des lanternes symbolisent l’élimination des sentiments négatifs inutiles et l’espoir d’une réalisation des souhaits.
Rien de toute cela à Chiang Mai et sa région. Cependant, les temples ce jour-là sont plus animés qu’à l’accoutumée. Ainsi, en vous rendant dans les temples bouddhistes en matinée (tôt), vous pourrez alors y voir des prières et autres cérémonies religieuses spécifiques. Comme ici au Wat Doi Kham, au sud-ouest de la ville.
Ok Pansa est cependant un « jour du Bouddha », soit un jour de pleine lune, où la vente d’alcool est prohibée (ce qui explique que de nombreux bars ferment ce soir-là). Contrairement à Khao Pansa, l’entrée dans la retraite monastique de trois mois, Ok Pansa – sa sortie – n’est pas un jour officiellement férié. Ici au nord de la Thaïlande, ce jour d’Ok Pansa est suivi, le lendemain aux aurores, d’offrandes spectaculaires aux moines, Tak Bat Thewo. Débute ensuite Thod Kathin (ou Kathina), un mois où les dévots offrent aux moines bouddhistes leurs nouvelles « robes » (on vous tient bien entendu informé des diverses célébrations dans la région de Chiang Mai, que ce soit sur le présent site web ou notre page Facebook).
Pourquoi parler (erronément) de Carême bouddhique ?
La plupart des blogueurs – qui ne s’intéresse manifestement pas à la théologie – et avec eux l’Office du tourisme thaïlandais, se réfèrent à des sites anglophones qui, pour cette fête, parle de Buddhist Lent (Lent provient du vieil anglais lencten signifiant printemps). Le problème est que le terme français carême retenu en guise de traduction provient du latin vulgaire quaresima et signifie une période de quarante jours (sans compter les dimanches) située entre le mardi gras et le jour de Pâques, événement central du christianisme, alors qu’Ok Pansa est une période de 3 mois lunaires. La durée du Carême fait en particulier référence aux quarante années passées au désert par le peuple d’Israël entre sa sortie d’Égypte et son entrée en terre promise; elle renvoie aussi aux quarante jours passés par le Christ au désert entre son baptême et le début de sa vie publique. Ce chiffre de quarante symbolise les temps de préparation à de nouveaux commencements.
Qui plus est, Ok Pansa ne concerne que les moines bouddhistes (bien que certains pratiquants bouddhistes s’engagent à certaines privations) alors que le carême touche, lui, toute la communauté chrétienne, laïques comme membres du clergé.
Que ce soit par extension (période de jeûne), par métonymie (privation de nourriture, de plaisirs) ou par analogie (période d’abstinence, de privations), le terme de carême ne recouvre qu’imparfaitement la période de retraite monastique dont il est question ! Évitons par conséquent de l’utiliser pour traduire la fête de Ok Pansa³. Si le Père P. Jean-Paul Sagadou précise que le ramadan n’est pas le carême des musulmans et le carême n’est pas le ramadan des chrétiens, nous ajouterons alors que Ok Pansa n’est pas le carême des bouddhistes.
Peut-être que la pratique du bouddhisme vous attire. Si tel devait être le cas, le mieux est d’entamer une retraite dans un temple (celle de 10 jours a les faveurs de nombreux adeptes). Nous consacrerons un jour un article à cette pratique. À défaut, commencez donc par lire des ouvrages en lien avec le bouddhisme, une religion qui, sans être prosélyte, attire beaucoup de sympathisants occidentaux. On vous conseille ici quelques lectures introductives, omettant volontairement les ouvrages faisant référence à d’autres écoles du bouddhisme, telle le Véhicule du Diamant cher aux Tibétains ou le zen que pratiquent les Japonais.
Il nous semble intéressant de savoir comment se vit le bouddhisme au quotidien. Et qui mieux que Fabrice Vidal sait transmettre et son expérience et ses connaissances ? Comment être bouddhiste ? C’est là le titre d’un livre que nous vous recommandons. Vous pourrez ensuite poursuivre avec le coffret Pratique de la méditation (il contient un livre, un CD audio et un DVD). Dans le 3e ouvrage présenté ici, Fabrice Midal nous parle de son expérience – ce que vingt-cinq ans de méditation lui ont appris. Un livre au très beau titre : Frappe le ciel, écoute le bruit.
Ce sont là des références destinées aux personnes désirant s’initier au bouddhisme (et non pas à celles déjà versées dans la pratique). On se permet tout de même de vous rappeler que le propre du bouddhisme est la méditation. Vous pouvez lire tous les livres que vous voulez, votre connaissance du bouddhisme ne sera qu’intellectuelle. Or, l’essence-même du bouddhisme est d’oublier tout savoir et de pratiquer la méditation. Ceci afin d’atteindre l’Éveil.
On termine par un beau-livre, Dvaravati : Aux sources du bouddhisme en Thaïlande. Il s’agit du catalogue d’une ancienne et splendide exposition au musée Guimet, qui vous donne à admirer, en vous donnant quelques clefs explicatives, les œuvres bouddhistes de l’art Dvâravatî, une civilisation qui a perduré au nord de l’actuelle Thaïlande jusqu’à la conquête de Haripunchai par le roi Mengrai, fondateur de la ville de Chiang Mai, à la fin du XIIIe siècle.
Vous l’aurez compris, avec l’entrée des bonzes dans la retraite monastique de trois mois, Asaraha Bucha et Khao Pansa, cette sortie, Ok pansa, fait partie des plus importantes célébrations bouddhistes de l’année ici en Thaïlande, où le courant largement majoritaire est le bouddhisme Theravāda. Sans oublier la cérémonie des offrandes de nouvelles robes aux moines, Thod Khatin, de même que Makha Bucha, commémorant deux événements de la vie du Bouddha historique.
Quel que soit votre statut, n’hésitez pas à vous rendre dans les temples bouddhistes de Chiang Mai et d’ailleurs. Fête ou pas fête, il y règne toujours une ambiance particulière, certains temples étant porteurs d’une indéniable énergie tellurique.
¹ En 2018, mercredi 24 octobre (en 2017, il s’agissait du 5 octobre).
² Nous avon adopté la transcription Ok Pansa pour le terme thaï ออกพรรษา et Wan Ok Pansa pour วันออกพรรษา. Cela nous semble correspondre à la meilleure solution pour les locuteurs francophones. Sur le web, vous trouverez moult variables, en fonction de la langue du site (généralement anglaise) : Ok, Ork ou Awk pour ออก et Phansa ou Pansa pour พรรษา. Quoi qu’il en soit, le Système général royal de transcription du thaï (RTGS) transcrit ออกพรรษา par aawk phan saa.
³ Feu Maître Capello vous en sera reconnaissant 😏
La source de la photo à la Une nous est malheureusement inconnue. Mise à jour le 25.10.2018