Makhabucha en Thaïlande, occasion de se rappeler le premier sermon du Bouddha

Une nuit de pleine lune qui est un jour férié en Thaïlande. Apprenez ce qu’il commémore – importante célébration aux yeux des Thaïlandais, découvrez les célébrations religieuses qui y sont liées et prenez connaissance des événements organisés plus spécifiquement ici à Chiang Mai (vous pourrez ainsi les vivre avec les locaux, tant aux aurores qu’à la tombée du jour). Avec des conseils de lecture en fin d’article pour qui s’intéresse au bouddhisme.
La prochaine célébration makhabucha en Thaïlande aura lieu le
lundi 6 mars 2023 (jour férié, sous réserve de modification)
Édition 2021
La peur du Covid-19 aura retenu beaucoup de fidèles cette année et ce n’est donc pas une édition « normale » qui a été célébrée. Exemple ici au Wat Inthakin, sis à la place des Trois Rois, au cœur de la Cité historique de Chiang Mai, en photo et vidéo. Il y avait bien entendu plus de monde au Wat Chedi Luang, non loin, mais cependant bien moins qu’à l’accoutumée.
Dans toute la Thaïlande, il est des endroits plus spectaculaires que d’autres pour admirer ces célébrations. Ainsi, les moines du temple Na Tang Nok à Ayutthaya ont allumé 4 500 bougies pour rendre hommage à feu Luang Phor Jong, un moine mort en 1965, très vénéré et souvent représenté sur des amulettes.
Et comme à son habitude, la secte bouddhiste Dhammakaya s’est démarquée en réunissant 200 000 dévots sur Zoom.
La signification de la fête
La pleine lune de ce troisième mois lunaire sera donc l’occasion de célébrer makhabucha, jour qui marque deux événements distincts de la vie du Bouddha historique :
- un sermon fait à 1 250 disciples au temple de Weluwan Mahawiharn, en Inde, et, 45 ans plus tard
- ses derniers enseignements, avant que Gautama Sakayamuni n’abandonne son écorce terrestre et n’atteigne le nirvana.
Au-delà de ces deux événements, makhabucha est une importante fête bouddhiste qui célèbre l’enseignement de l’Éveillé, le dharma, l’un des Trois Joyaux du bouddhisme (les deux autres étant le Bouddha historique Shakyamuni lui-même et le sangha, la communauté bouddhiste). Étymologiquement, makhabucha1 (มาฆบูชา) ou wan makhabucha1 (วันมาฆบูชา, wan signifiant jour), vient du mois hindou magha et du mot sanskrit pooja signifiant célébration du culte. Avec le jour du Vesak – Wisakha Bucha (วันวิสาขบูชา) – une fête où l’on célèbre à la fois la naissance du Bouddha, son illumination et le nibbana, son « extinction définitive, ce sont là les deux fêtes les plus importantes du calendrier bouddhiste.
Ne fais rien de non vertueux,
Accomplis abondamment les actions vertueuses,
Dompte complètement ton esprit.
Voici les enseignements du Bouddha.
On raconte que neuf mois après son illumination, sans se concerter, 1 250 arhats (อรหันต์) – vénérables dont l’état correspond plus ou moins à nos saints chrétiens – rejoignirent le Bouddha pour lui rendre hommage la nuit de la pleine lune au jardin Weluwan. Le Tathagata leur rappela alors trois principes qui résument sa philosophie : faire le bien (ทำความดีทั้งทางกาย วาจา และใจ), éviter le mal (ไม่ทำความชั่ว) et garder la pureté de l’âme (ทำจิตใจให้บริสุทธิ์).

Vous avez ici l’histoire de cet événement résumée en vidéo (attention, c’est là une réalisation produite par DMC, le média d’une branche sectaire du bouddhisme thaïlandais, qui aime à promouvoir ses spectaculaires cérémonies, reprises régulièrement par les médias du monde entier comme la cérémonie makhabucha de l’année 2018) :
Cérémonies religieuses
Les fidèles observent ce jour un certain nombre de règles. Les rituels donnent lieu à des moments émouvants pour tout touriste qui prendra la peine de les observer.
Aux aurores, les Thaïlandais vont au temple acquérir des mérites2; ils font tak bat (ตักบาตร), apportant des offrandes de nourriture aux moines (bat (บาตร) étant le mot thaï du bol à aumônes).
En journée, les fidèles participent aux activités du temple, font des donations et écoutent les sermons des moines. Belle occasion de faire tham bun (ทำบุญ, faire le bien pour acquérir des mérites2 dans le cycle des réincarnations) : ce jour-là, beaucoup d’oiseaux vendus dans des cages retrouvent par exemple la liberté et les poissons dans les bassins des temples reçoivent plus de nourriture qu’à l’accoutumée.
Dès la tombée de la nuit, de spectaculaires processions enluminent les temples de cette nuit de pleine lune. Les fidèles effectuent trois circumambulations autour du bot du temple en tenant une bougie, trois bâtons d’encens et des fleurs (une grosse fleur de lotus est souvent de la partie) : un tour en l’honneur du Bouddha, un deuxième pour son enseignement (le dharma) et un dernier pour ses disciples (le sangha). Ce sont là les Trois Joyaux précédemment évoqués. Après le troisième tour, chacun dépose la bougie devant le sanctuaire. Ce rituel est appelé wian thian (เวียนเทียน), wian signifiant cercle et thian bougie.
Découvrez ici les joyeusetés de cette fête annuelle :
Les Thaïlandais (bouddhistes) tâcheront d’observer les 5 préceptes de base (เบญจศีล ou ศีลห้า) afin de progresser sur la voie de la délivrance : ne pas tuer, ne pas voler, ne pas tromper son conjoint ou sa conjointe, ne pas mentir, ne pas boire d’alcool.
En Thaïlande, la vente d’alcool est prohibée depuis le jour précédent, à midi. La plupart des bars choisissent par conséquent de fermer durant makhabucha; il en va de même des boîtes en soirée. S’agissant d’un jour férié, les banques et les administrations seront fermées, de même que de nombreuses entreprises ou encore la plupart des musées (les centres commerciaux, eux, restant ouverts). Avant de vous dévoiler les célébrations qui se tiennent à Chiang Mai, voici un clip réalisé l’année dernière par le Bureau national thaïlandais du Bouddhisme à l’occasion de cette fête religieuse :
Célébrations à Chiang Mai
On vous l’a déjà dit, c’est jour férié durant makhabucha (avec interdiction officielle de vendre de l’alcool), ce sera donc un long week-end pour la gent travailleuse. Cette année 2021, après des mois de restrictions quant aux événements publics – le dernier d’entre eux étant la fameuse Fête des Fleurs annulée au début du mois de février – les célébrations de makhabucha devraient rassembler passablement de monde. Le Bureau national du bouddhisme insiste d’ailleurs sur les mesures sanitaires à observer sur place.

En ce jour de makhabucha, c’est généralement l’effervescence dans les temples du royaume. En plus des cérémonies religieuses et autres sermons en journée, ne manquez pas les deux temps forts de cette fête bouddhiste :
- les offrandes matutinales de nourriture aux moines (tak bat), toujours spectaculaires (et émouvantes) avec le défilé de dizaines de moines, et
- les processions illuminées en soirée (wian thian).
Ainsi et comme chaque année, sur la route culturelle de l’Université de Chiang Mai (CMU) qui mène au Wat Fai In (วัดฝายหิน), des dizaines de moines recevront les offrandes des fidèles dès 6h45 ce vendredi 26 février 2021 (privilégiez les dons de riz). La ronde nocturne autour du temple a généralement lieu, elle, à 19h. Ce jour-là, les dévots s’habillent bien souvent de blanc. Ce temple diffuse la plupart des cérémonies qui s’y déroulent en direct sur Facebook (vidéo de l’édition 2018).
Cette année, en raison de la fermeture du pays au tourisme, nous ne vous indiquerons point les heures officielles des cérémonies de chaque temple. On vous invite simplement à vous rendre dans les temples bouddhistes dès la tombée du jour en ce vendredi 26 février 2021, la quête spirituelle ne s’embarrassant point de contraintes temporelles précises. La lueur de la pleine lune conjuguée à celle des bougies et autres lampions vous feront vivre une soirée mémorable. Notez que le bouquet contenant une bougie, les trois bâtons d’encens et la fleur de lotus vous sera vendu sur place pour une poignée de bahts. D’ailleurs, ce soir-là, l’entrée des grands temples est envahie par les marchands (principalement des stands de nourriture).
Aux yeux d’un véritable bouddhiste, aucun temple n’a plus de valeur qu’un autre ! Néanmoins, les habitants de Chiang Mai, pour diverses raisons liées à l’histoire de leurs temples, privilégient certains d’entre eux (du moins pour ceux qui ne se rendent dans leur temple de quartier). On vous en liste ci-dessous quelques-uns qui ont notre préférence, classés par ordre de leur importance supposée.
- Le Wat Phra That Doi Suthep (วัดพระธาตุดอยสุเทพ), sur la montagne tutélaire de la ville. Son aura actuelle est due à sa rénovation voulue par le moine le plus vénéré du nord thaïlandais, Khruba Siwichai. Cérémonie d’offrande en matinée (elle se fait habituellement à 7h) et procession illuminée en soirée; pas d’indications plus précises en notre possession. Si vous y allez en soirée, alors il vous faudra impérativement vous arrêter au préalable au Wat Palad (วัดผาลาด, สกทาคามี), un temple de la forêt qui ne manquera pas de vous ravir. De même au sanctuaire dédié à Khruba Siwichai (อนุสาวรีย์ครูบาศรีวิชัย), au pied de la montagne, toujours très animé. Que ce soit durant makhabucha ou le reste de l’année, nous vous conseillons fortement de visiter ce temple hors des sentiers battus, à savoir aux aurores (tel que vous le propose ce circuit exclusif, accompagné d’un ancien moine bouddhiste).
- Le Wat Phra Singh Woramahawihan (วัดพระสิงห์วรมหาวิหาร), au cœur de la cité fortifiée (« le carré »). C’est le temple le plus vénéré de la ville. La procession illuminée a généralement lieu dès 20h, après un sermon donné à 19h.
- Le Wat Chedi Luang Worawihan (วัดเจดีย์หลวง, dont l’entrée est gratuite à cette occasion); c’est là que vous retrouverez une ambiance authentique empreinte de religiosité. Un sermon est donné à 9h du matin et la procession illuminée a lieu dès 19h. Un des temples où nous vous conseillons très fortement de vous rendre pour vivre cette célébration. De notre point de vue, le Wat Chedi Luang se doit impérativement d’être visité lors de votre venue à Chiang Mai, idéalement une fois la nuit tombée.
- Le Wat Phan Tao (วัดพันเตา), non loin du précédent, n’organise plus sa très belle cérémonie avec de jeunes moines au pied du Bouddha, illuminés par des centaines de lampions. La célébration attirait plus les touristes et les photographes que les dévots bouddhistes, qui affluaient dès le crépuscule. S’ensuivait wian thian, soit la procession illuminée. Qui c’est si le Wat Sai Moon Muang (วัดทรายมูลเมือง) n’offrira une cérémonie similaire… Emplacement et page Facebook.

- Le Wat Suan Dok (วัดสวนดอก พระอารามหลวง) est le temple qui abrite les mausolées royaux du Lanna. Au programme : récitation de prières, écoute d’un sermon puis procession illuminée (wian thian). L’endroit, avec son très bel éclairage, est propice à des cérémonies nocturnes.
- Autre temple très prisé des dévots bouddhistes, le Wat Chiang Man (วัดเชียงมั่น), plus ancien temple de Chiang Mai. Il fait partie des visites incontournables de la Rose du Nord.
- Le Wat Umong Suan Phutthatham (วัดอุโมงค์ สวนพุทธธรรม) est un temple de la forêt, obédience siamoise du courant theravâda, construit au pied du Doi Suthep. Ses galeries souterraines, jadis peintes, le rende unique. Vous pourrez y vivre le programme habituel d’une journée makhabucha : récitation des prières, écoute du sermon (qui se donne bien entendu en langue thaï) puis cérémonie proprement dite de la triple circumambulation (wian thian). L’année dernière, le tout sétait déroulé le lendemain du jour de makhabucha…
- Le Wat Lok Moli (วัดโลกโมฬี), un temple tout en bois, récemment rénové, qui nous charme à chacune de nos visites. En 2019, c’est un programme étendu qui était proposé sur 3 jours : l’on pouvait y pratiquer le dharma (enseignement, méditation et autres activités religieuses) en plus des festivités de makhabucha à proprement parler, commençant par la récitation de prières et finissant comme il se doit par la triple circumambulation aux chandelles.
- Le Wat Jed Yod (วัดเจ็ดยอด), à l’écart, un magnifique temple d’inspiration hindoue, avec ses sept tours (chet (ou jed, เจ็ด) est le terme thaï indiquant le chiffre 7), dans un parc où règne la sérénité. Ici aussi aumônes matinales, sermon en soirée puis cérémonie aux chandelles.
- On termine par le Wat Ket Karam (วัดเกตการาม) et son grand chedi au faîte sombre, sur la rive est de la rivière Ping, à l’écart de l’affluence touristique. La journée de makhabucha est habituellement bien remplie avec une récitation de prières matinales suivi des aumônes aux moines puis, en soirée, nouvelle récitation de prières suivie, elle, d’un sermon et de wian thian, soit la procession illuminée.
En combinant les divers horaires, vous pourrez assister à plusieurs cérémonies mais le mieux est de rester à un seul endroit et de s’imprégner de l’ambiance dévotieuse qui y règne. Nous vous rappelons tout de même que tous les temples ou presque fête makhabucha en ce soir du 26 février. Canvas of Light vous permet d’admirer la magie des lieux durant cette fête. Et même si ces cérémonies n’ont pas la somptuosité de la célébration organisée à Pathum Thani, au nord de Bangkok par le Dhammakaya – la secte bouddhiste dont nous vous avons parlée plus haut, elles valent toutes le déplacement de par leur authenticité.

Et même dans les centres commerciaux !
Attention : ce sont là les indications de l’année 2020 ! Les centres commerciaux, ouverts tous les jours, de peur de voir fuir leur clientèle ce jour-là, y vont aussi de leur cérémonie ! Et les moines se prêtent volontiers à cette mascarade. Le rendez-vous matinal est par exemple fixé au Central Festival : dès 7h, 99 moines attendront les fidèles (qui riment ici avec consommateurs) pour recevoir l’aumône (tak bat). Même horaire pour le même type de cérémonie au centre commercial MAYA.


Nuit de super Lune (durant l’année 2020)
Que vous soyez émerveillé par ces cérémonies à la lueur des chandelles ne doit pas vous faire oublier que la nuit du samedi 8 février 2020 était une nuit de super Lune (de neige, en Occident). Ce qui n’a rien de surprenant, les célébrations bouddhistes se basant sur le calendrier lunaire. Concrètement, en levant les yeux au ciel, l’on pouvait admirer l’astre lunaire plus brillant qu’à l’accoutumée. Les passionnés pouvaient se rendre à l’AstroPark de la princesse Sirindhorn où une soirée spéciale était organisée, permettant de voir la Lune de près (site web, page Facebook, emplacement). L’Institut national thaïlandais de recherche astronomique (NARIT), sis à Mae Rim, au nord de la ville, organise souvent de telles portes ouvertes et son nouvel AstroPark enrichit l’offre muséale de Chiang Mai; un musée qui ravira les aspirants astronomes et les familles avec enfants.


Faire le bien et acquérir des mérites
Cette fête religieuse dynamise le prosélytisme bouddhique. Ainsi, c’est une période où s’ouvre généralement la Semaine des missionnaires bouddhistes, occasion de répandre les enseignements du Bouddha (un événement (ici en 2018) organisé par le Bureau Provincial du Bouddhisme). Parmi les activités proposées : un grand nettoyage en journée (Big Cleaning Day) autour du Wat Phra Singh, au cœur de la cité historique, une compétition de questions/réponses sur le dharma, l’écoute de sermons et la récitation de prières, de même qu’une méditation marchée à la bougie.

En Thaïlande, faire tham bun c’est faire le bien pour acquérir des mérites dans le cycle des réincarnations. Cette acquisition des mérites, un concept cher aux Thaïlandais2, passe également par des bonnes actions comme le don de sang. Ainsi, durant la fête de makhabucha 2021, les habitants de Chiang Mai sont particulièrement invités à donner leur sang le 26 février, de 8h30 à 15h30, au centre de récolte sanguine de la Croix-Rouge (ภาคบริการโลหิตแห่งชาติที่ 10 จังหวัดเชียงใหม่, Red Cross Blood Donations, à côté du complexe nocturne Zoe in Yellow). Le personnel de la faculté de médecine de l’université de Chiang Mai (CMU) vous le demande en vidéo.
On vous souhaite la plus belle des fêtes de makhabucha en espérant que vous aussi, à cette occasion, vous fassiez le bien, évitiez le mal et gardiez la pureté de votre âme 😌


Pour aller plus loin – Conseils de lecture
Voici quelques ouvrages en lien avec le bouddhisme, une religion qui, sans être prosélyte, attire beaucoup de sympathisants occidentaux. On vous conseille ici quelques lectures introductives, omettant volontairement les ouvrages faisant référence à d’autres écoles du bouddhisme, telle le Véhicule du Diamant cher aux Tibétains ou le zen que pratiquent les Japonais.
Tout d’abord l’Introduction à l’enseignement du Bouddha et à sa pratique de Michel Henri Dufour, un auteur affilié à la tradition Theravâda de la forêt propre à la Thaïlande. Vous touchez là à l’enseignement de l’École des Anciens, l’essence du bouddhisme. Beaucoup de personnes sont venues au bouddhisme par la lecture de L’Enseignement du Bouddha – D’après les textes les plus anciens, best-seller de Walpola Rahula. Si vous optez pour une vision d’ensemble non dénuée d’humour, Le Bouddhisme Pour les Nuls est fait pour vous (version poche). Édition plus récente fort appréciée elle aussi, 50 notions clés sur le Bouddhisme pour les Nuls est l’œuvre de Marine Manouvrier, professeur au riche bagage académique. Un ouvrage clair et concis.
Il nous semble intéressant de savoir comment se vit le bouddhisme au quotidien. Et qui mieux que Fabrice Vidal sait transmettre et son expérience et ses connaissances ? Comment être bouddhiste ? C’est là le titre d’un livre que nous vous recommandons. Vous pourrez ensuite poursuivre avec le coffret Pratique de la méditation (il contient un livre, un CD audio et un DVD). Dans le 3e ouvrage présenté ici, Fabrice Midal nous parle de son expérience – ce que vingt-cinq ans de méditation lui ont appris. Un livre au très beau titre : Frappe le ciel, écoute le bruit.

On termine par un beau-livre, Dvaravati : Aux sources du bouddhisme en Thaïlande. Il s’agit du catalogue d’une ancienne et splendide exposition au musée Guimet, qui vous donne à admirer, en vous donnant quelques clefs explicatives, les œuvres bouddhistes de l’art Dvâravatî, une civilisation qui a perduré au nord de l’actuelle Thaïlande jusqu’à la conquête de Haripunchai par le roi Mengrai, fondateur de la ville de Chiang Mai, à la fin du XIIIe siècle.
Vous l’aurez compris, avec l’entrée des bonzes dans la retraite monastique de trois mois, asaraha bucha et khao phansa, sa sortie, ok phansa, et la cérémonie des offrandes de nouvelles robes aux moines, thod khatin, makha bucha fait partie des plus importantes célébrations bouddhistes de l’année ici en Thaïlande, où le courant largement majoritaire est le bouddhisme Theravāda.
Et pour vous remercier de votre attentive lecture, on vous offre une superbe vidéo de ce qu’est la célébration de cette fête à Kalasin, dans l’Isan, le nord-est rizicole du royaume de Thaïlande :
LES FÊTES BOUDDHISTES CÉLÉBRÉES EN THAÏLANDE
● La plus importante d’entre elles, le jour du Vesak (wisaka bucha), qui tombe généralement en mai. On y commémore à la fois la naissance, l’illumination et l’extinction définitive du Bouddha historique.
● Entre mi-février et début mars, c’est makhabucha où deux autres événements de la vie du Bouddha sont célébrés, notamment son premier sermon.
● Autres moments-clés de l’année bouddhique, survenant généralement à fin juillet, durant la saison des pluies, asanhabucha & khao phansa, la retraite monastique, appelée par erreur ou commodité « carême bouddhiste ».
● Trois mois lunaires plus tard (généralement en octobre, après la saison des pluies), ok phansa, la fin de cette retraite des moines. Avec, le lendemain, une cérémonie spectaculaire, tak bat thewo, des offrandes matutinales à des moines en fille indienne.
● Cette fin de retraite monastique est suivie par une période d’un mois où se font des offrandes de nouvelles robes aux moines, thotkathin (ou kathina avec ses cérémonies à Chiang Mai).Ce sont là les principales fêtes en lien avec le bouddhisme Theravāda, le courant largement majoritaire au royaume. En Thaïlande, elles donnent lieu à des jours fériés où la vente d’alcool est interdite.
1 Nous adoptons ici la transcription selon le Système général royal de transcription du thaï (RTGS), basé sur la langue anglaise (la prononciation française est donc différente : lorsque l’on écrit par exemple tham bun, un francophone devra lire tame boune).
2 Sur cet important concept cher aux Thaïlandais, l’on vous invite à lire l’interview d’un grand spécialiste des religions, Odon Vallet, reproduite dans notre article Wat Ton Kwen à Chiang Mai. Offrande de riz et feu en l’honneur du Bouddha.
3 À chaque fois que nous nous sommes amusés à compter le nombre de moines indiqué, jamais le compte n’y était.
Source de l’image à la Une : © Facebook.
Article composé le 08.02.2020 et mis à jour le 20.02.2023
//cdn0.trainbusferry.com/tools/form/fr/?id=1286319